Membre de l'Académie Francaise et au Collége de France. PARIS GARNIER FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS RUB DES SAINT S-PÈRES, 6 1861 « Il y a des gens, » disait Leibnitz, au commencement du dernier siècle, « qui croient qu'il est du bel esprit de déclamer contre « la raison... Je vois de petits livrets, des « discours de rien, qui s'en font fête, et a même je vois quelquefois des vers trop « beaux pour être employés à de si fausses « pensées. En effet, si ceux qui se moquent « de la raison parlaient tout de bon, ce serait « une extravagance d'une nouvelle espèce, a inconnue aux siècles passés 1. » 1. Opera philosophica, p. 26 6 Que dirait aujourd'hui Leibnitz ? On ne se borne plus à se moquer de la raison. On prend la chose au sérieux. On ne se borne plus à faire de trop beaux vers, on écrit de gros et doctes volumes. Et pourquoi ? Pour prouver que le génie n'est qu'une névrose. Voyant, en 1842, le succès de la Phrénologie, j'écrivis contre la Phrénologie?. La Phrénologie n'était que ridicule. Le nouveau système, s'il pouvait s'accréditer, serait funeste. Du jour où il serait établi que le génie n'est qu'un cas donné de l'idiotie, de la folie, tout, en fait de dignité humaine, serait perdu. L'homme ne relève que de sa raison, et que serait-ce qu'une raison qui méconnaîtrait le génie ? 1. Mon livre intitulé : Examen de la phrénologie. |