DE LA NATURE E T DES GENS, O U SYSTEME GENERAL DES PRINCIPES LES PLUS IMPORTANS DE LA MORALE, DE LA JURISPRUDENCE, PAR LE BARON DE PUFENDORF, TOME PREMIER. * A LEYDE, Chez J. DE Wetstein: Et fe trouve, Chez JEAN-MARIE BRUYSET, Imprimeur - Libraire. M. DCC. LXXI. PREFACE SOMMAIRE. A SCIENCE DES MOEURS eft à la portée des plus fimples. 'L II. Elle eft fufceptible de Démonftration. III. Reponse à l'Objection tirée des difficultés que l'on trouve à décider certaines Questions de Mo- rale, & à concilier quelques-unes de fes maximes. IV. Examen d'une autre Objection, tirée de la grande diverfité de fentimens qu'il y a parmi les Hommes, en matiere de Vertus & de Vices. V. Raifons générales, pourquoi la Morale eft peu connue, & peu cultivée de la plupart des gens. VI. Negligence extrême des MINISTRES PUBLICS DE LA RELIGION à étudier feigner, comme il faut, une Science fi importante, fi convenable à leur ca- ractére. Preuve de cela par la conduite 1. des Prêtres du Paganisme. VII. 2. Des Docteurs Juifs. VIII. 3. Des Faux- Docteurs qui s'élevérent du tems même de JE'S US-CHRIST, & de fes Apôtres. IX. 4. Des Péres de l'Eglife, & des autres Docteurs Chrétiens, depuis la mort des Hommes Apoftoliques, jufques à la Réformation. X. Si le mépris des Péres rejaillit fur la Religion Chrétienne? XI. 5. Des Eccléfiaftiques & Théologiens Proteftans. XII. Hifloire des progrès que la Morale a faits entre les mains des LAIQUES, qui l'ont mieux cultivée que les Miniftres Publics de la Religion. Morale des ORIENTAUX, & i. Des Caldéens. XIII. 2. Des Egyptiens. XIV. Des Perfes. XV. 3. Des Indiens & des Chinois. XVI. Moralités des plus anciens GRECS, & fur- tout des Poëtes. XVII. Celles de THALE'S, l'un des Sept Sages, Fonda- teur de la Secte Ionique. XVIII. Abrégé des principes de la Morale des plus cé lébres Philofophes. Sentimens de PYTHAGORE, Chef de la Secte Italique. XIX. D'ANAXAGORE, & d'ARCHELAÜS. XX. De SOCRATE. XXI. De PLATON, Fondateur de la Vicille Académie. XXII. Des C Y N I- QUES, dont on examine les vaines fubtilités au fujet du mépris des régles de la Bienséance & de la Pudeur. XXIII. Des CYRENAIQUES. XXIV. D'A- RISTOTE, Chef des Péripatéticiens. XXV. Des ACADEMICIENS de la Nouvelle ou Moienne Académie; & des Pyrrhoniens. XXVI. D'EPICU- XXVII. Des STOICIENS. XXVIII. Jugement fur les Ouvrages de Morale de CICERON, de PLUTARQUE, de SENEQUE, d'EPICTE- TE, de MARC ANTONIN. Comment la Morale a été cultivée par les Ju- RISCONSULTES ROMAINS, & par les SCHOLASTIQUES, & les Cafuiftes Modernes. XXIX. Des plus célèbres Moralifles qui ont paru dans le XVII. Siécle', où la Morale a été mieux cultivée que jamais, réduite en SELDEN. XXX. Et Mr. de PUFENDORF. XXXI. Jufte idée du Prix de l'ouvrage du dernier, dont on donne ici la Traduction. Paralléle entre ce Système, celui de GROTIU S. XXXII. A quelles fortes de personnes cette Traduction peut être utile. Néceffité qu'il y a de joindre la lecture des Ou- vrages de la nature de celui-ci, à l'étude de l'Evangile. XXXIII. Plan que l'on a fuivi en travaillant à la Verfion aux Notes de cet Ouvrage. OMME les Hommes en général ne font pas nés pour s'attacher aux Sciences Spéculatives, qui font toutes inu- tiles, (a) fi on les confidére en elles-mêmes & pour el- les-mêmes, il ne faut pas être furpris de voir que tout le monde n'eft pas capable de cultiver avec fuccès ces fortes de Sciences, & que bien des gens même ne fauroient feulement en comprendre les premiers Elé- - En effet, on ne fauroit raisonnablement douter que chacun n'ait befoin (c) deantur, tam invidi, quàm piant; populumque ex omni Sexu, & Etute conflari. tum eft, Philofophiam neque ad Sapientiam tendere, neque ipfam esse Sapientiam, quod mysterium ejus barba tantum celebratur & pal- |