LIBRA'I RES ASSOCIÉS. Pissot, Pere & Fils, Quai des Augustinsa S. André-des-Arcs. des Mathurins. -mie. Françoile , rue Christine, DE MONSIEUR DE FONTENÉLLE, 1749 Nancy , de Berlin & de Rome. TOME SECOND. PRÉF A C E. Je suis à peu près dans le même cas orë fé trouva Cicéron , lorsqu'il entreprit de mettre en fa Langue des matières de PhiloSophie , qui jusques là n'avoient été traitées qu'en Grec. Il nous apprend qu’on disoit que ses Ouvrages seroient fort inuiiles, parce que ceux qui aiment la Philofop!ie , s'étant bien donné la peine de la chercher dans les Livres Grecs , négligeroient après cela de la voir dans des Livres Latins, qui ne seroient pas originaux ; & que caus qui n'avoiene pas de goût pour la Philofa. phie, ne se soucioient de la voir ni en Latin, ni en Grec, A cela il répond qu'il arriveroit tout le contraire ; que ceux qui n'étoient pas Philosophes seroient tintés de le devenir, par la facilité de lire les Livres Latins ; & qui céux qui l'éloient déjà par la lecture des Lia yres Grecs, seroient bien aises de voir com Tome II, А " trop sèche ment ces choses-là avoient été maniées en La tin. Cicéron avoit raison de parler ainsi. L'excellence de son génie, & la grande réputation qu'il avoit déjà acquise , lui garantisoiene le succès de cette nouvelle forle d'Ouvrages qu'il donnoit au Public; mais moi , je suis bien éloigné d'avoir les mêmes sujets de confiance dans une entreprise presque pareille à la fienne. J'ai voulu traiter la Philo. fophie d'une manière qui ne fût point philofophique ; j'ai tâché de l'amener à un poini où elle ne fût ni pour les gens du monde, ni trop badine pour les Savans. Mais si on me dit à-peu-près comme à Cicéron , qu’un pareil Ouvrage n'est propre ni aux Savans qui n'y peuvent rien apprendre, ni aux Gens du monde qui n'aua ront point d'envie d'y rien apprendre, je n'ai garde de répondre ce qu'il répondit. Il se peut bien faire qu'en cherchant un milieu où la Philosophie convint à tout le monde , j'en aie trouvé un où elle neconvienne à personne; les milieux sont trop difficiles à tenir, & je ne crois pas qu'il me prenne envie de mo mettre une seconde fois dans la même peine. Je dois avertir ceux qui liront ce Livre & qui ont quelque connoisance de la Phyfa que, que je n'ai point du lout prétendu les |