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Par un sénatus-consulte organique, en date du 18 Mai 18041, la France avait proclamé empereur Napoléon Bonaparte, qui la gouvernait depuis quatre ans sous le titre de Premier Consul. Le retour de la France vers un gouvernement monarchique fit disparaître successivement toutes les républiques

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cisalpine, romaine, batave,

ligurienne,

parthénopéenne

qui s'étaient établies, à son exemple, quand elle-même s'était

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faite république. royaumes d'Italie 2, Westphalie";

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Des décrets impériaux créèrent bientôt les

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les grands-duchés, duchés et principautés de

Berg et Clèves", Francfort, Neufchatel, Guastalla 8, Lucques et Piombino 9; - les grands fiefs de l'Empire 10, Parme, Plaisance, Massa et Carara, Bénévent,

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Padoue, Trévise, Cadore, Vicence,

Ponte-Corvo,

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Ce furent également des décrets impériaux qui donnèrent à l'Espagne une nouvelle dynastie de rois, en lui imposant pour souverain le nouveau souverain du royaume de Naples ", lequel fut lui-même remplacé par un roi nouveau; à la Hollande, un roi qui lui fut bientôt retiré 12; - au grand-duché de Berg 13, un jeune souverain en échange de celui qu'il avait reçu naguères, lequel venait d'être créé roi de Naples; enfin, aux états et territoires que la France avait déjà réunis à son vaste territoire (en 1794, Avignon,

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nombreux en 1805, la Ligurie 26; en 1808, Parme, Plai

Recueil de MARTENS, 2e édit., t. VIII, p. 204. t. VIII, p. 434. 4. Ibid., t. VIII, p. 449. p. 422. 7 Ibid., t. VIII, p. 426.

et 432.

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2 Ibid., t. VIII, p. 308. 3 Ibid..

5 Ibid., t. VIII, p. 723.

8 Ibid., t. VIII, p. 431.

9

Ibid., t. VIII,

Ibid., t. VIII, p. 326

10 Ibid,, t. VII, p. 427 à 433. 11 Nouv. Recueil de MARTENS, t. 1, p. 66. 12 Ibid., t. 1, p. 332.

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sance et la Toscane'; en 1840, le Lauenbourg2, — les états du Pape3, la Hollande, le Valais, les Villes anséatiques, etc.

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Nous n'avons point eu à nous occuper, dans la première partie, des actes multipliés auxquels ont donné naissance ces gigantesques événements politiques: notre but est de faire un livre pratique, usuel, dont l'emploi réponde aux besoins actuels nous voulons dès lors y renfermer uniquement les documents qui sont de nature à être consultés avec utilité par les hommes d'état, les diplomates, les agents politiques et consulaires de notre époque. Or, rien de ce que ces documents ont consacré et légalisé n'existe plus aujourd'hui les royaumes créés par Napoléon ont disparu, et ses frères, rois détrônés par les événements de 1814, rentrés forcément dans la vie privée, sont fixés ou sont morts en pays étranger. La France, sauf quelques petites parcelles, - a perdu tous les états qu'elle avait réunis à son vaste territoire, depuis l'année 1792; l'auteur lui-même de toutes ces grandes choses qui rempliront les pages de l'histoire, depuis les admirables campagnes d'Italie de 1796 et 1797, jusqu'en 1844, - a vu briser sur son front les couronnes qui le ceignaient, est mort captif, le 5 Mai 1824, à l'île de Sainte-Hélène.

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Nous n'avons pas non plus à nous occuper (autrement que dans ces lignes) des actes qui précédèrent la chute de l'empire français. Mais ce grand et mémorable événement, si rapproché encore du temps actuel, excite un intérêt trop vif, pour qu'on ne nous pardonne pas, nous osons l'espérer, de retracer les faits qui le déterminerent, dans une courte analyse qui nous permettra du moins d'indiquer les traités principaux conclus par les puissances coalisées dans le but de le consommer. Cette esquisse historique à grands traits servira aussi, en ce qui concerne la France et les états souverains disparus en 1814, à relier en quelque sorte les temps qui ont précédé l'existence de l'empire,

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aux temps qui ont suivi son démembrement: il est superflu de dire que les traités conclus par le chef de l'empire avec les souverains étrangers ont été considérés comme annulés de fait par sa chute.

Napoléon, obligé de quitter Moscou sans avoir atteint le but qu'il s'était proposé, opéra sa retraite au milieu d'un hiver rigoureux et terrible dans ses effets. A la nouvelle des malheurs de l'armée impériale, les hommes auxquels le joug que ce prince, toujours victorieux jusqu'alors, faisait peser sur les peuples allemands avait rendu odieuse l'autorité de la France, commencèrent à entrevoir la possibilité d'un autre avenir. L'espoir que les désastres de l'armée diminueraient l'influence française, ne tarda pas à pénétrer leur cœur, et c'est sous l'empire de cette pensée que fut conclue, le 30 Décembre 1812, au moulin de Poscherun1 (entre le lieutenant-général prussien d'York et le major-général russe de Diebitsch) une convention d'armistice, qu'on peut regarder comme la première transaction politique de la longue série d'actes et traités qui, depuis, furent signés entre les puissances qu'un même intérêt réunit dans le principe, uniquement pour restreindre la puissance de Napoléon, mais qui plus tard se coalisèrent pour décider la chute de l'ennemi commun.

Le premier traité d'alliance fut signé à Kalisch, le 26 Février 1813, et à Breslau, le 27, entre la Russie et la Prusse; il fut suivi, le 19 Mars, d'une convention datée de Breslau, qui en régla les différents détails d'exécution 2.

De son côté, la Grande-Bretagne, mettant à profit les événements, s'empressa de créer à Napoléon des embarras nouveaux, et de lui préparer de nouveaux revers, en négociant et en signant des traités d'alliance et de subsides: avec la Suède3, laquelle le traité de Stockholm, du 3 Mars 1843, imposa l'obligation de mettre sur pied une armée de 30,000 hommes, en lui assurant, à cet effet, un subside d'un million de livres sterling: (par ce traité la Grande-Bretagne abandonna la possession de

Nour. Recueil de MARTENS, t. I, p. 556. Ibid., t. I, p. 558.

2 Ibid., t. I, p. 563, et t. III, p. 234

-

la Guadeloupe à la Suède, et lui promettait ses bons offices pour lui obtenir la possession de la Norvége); avec la Russie, à laquelle la Grande-Bretagne, par le traité de Reichenbach, du 15 Juin 1843', accorda un subside d'un million cent trente-trois mille livres sterling, et l'entretien de sa flotte; (ce traité fut suivi de deux autres qui furent signés à Peterswaldau3, le 6 Juillet 1813, et à Londres, le 30 Septembre suivant3);

avec la Prusse qui, par le traité du 14 Juin, conclu à Reichenbach, s'engagea à coopérer de tous ses moyens à faire rentrer le Hanovre en la possession de la maison de Brunswick-Lauenbourg, et qui reçut de la Grande-Bretagne un subside de près de sept cent mille livres sterling, pour l'année 1813: un nouveau traité fut d'ailleurs signé à Londres, le 30 Septembre 1813, pour régler le mode de payement des subsides.

Cependant Napoléon, qui était parvenu à réorganiser une nouvelle armée, quitta Paris le 15 Avril 1813, et battit les alliés, à la tête de ses jeunes légions, le 1er Mai, à Lutzen, le 21 et le 22, à Bautzen.

:

Un armistice fut arrêté, le 5 Juin, à Pleiswitz 6, entre les puissances belligérantes, par l'intervention de l'Autriche il devait durer jusqu'au 20 Juillet, et fut prolongé jusqu'au 10 du mois d'Aout, par une nouvelle convention, signée le 26 Juillet, à Neumark en Silésie.

Pendant la durée du premier armistice, l'Autriche avait offert sa médiation; un congrès s'était ouvert à Prague, pour traiter du rétablissement de la paix la convention signée, à cet effet, entre le comte de Metternich et le duc de Bassano, à Dresde, le 30 Juin, ne fut pas rendue publique.

L'empereur Napoléon fit négocier à la même époque un traité d'alliance, qui fut signé à Copenhague, le 10 Juillet 1812, par lequel le Danemarck s'engageait à déclarer la guerre à la Prusse

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Le terme final de l'armistice étant arrivé, sans que les plénipotentiaires chargés de traiter du rétablissement de la paix soient tombés d'accord, les négociations sont rompues le 14 Août;

le lendemain, M. de Metternich annonce, par une note officielle, à M. de Narbonne, plénipotentiaire de la France, que l'Autriche se décide à joindre ses forces à celles des alliés, — et la guerre recommence1.

Napoléon remporte encore, le 29 Août, une victoire signalée sur les armées alliées, devant Dresde; mais, depuis cette époque, la fortune semble l'avoir abandonné : la Bavière renonce à son alliance; l'armée saxonne quitte les lignes françaises au milieu de la sanglante action de Leipzig, dont l'armée française (qui avait longtemps conservé l'avantage) est forcée d'abandonner le champ de bataille, pour retourner sur le Rhin, en culbutant, sur sa route, à Hanau, un corps bavarois; à la grande alliance conclue à Toeplitz, les 9 Septembre et 3 Octobre 4843, entre l'Autriche, la Russie, la Prusse et la Grande-Bretagne succèdent d'autres traités d'alliance avec la Bavière, le Wurtemberg*, - le grand-duché de Bade", l'électeur de HesseCassel qui était rentré dans la possession de ses anciens états; -les duc et prince de Nassau, etc.; - les autres états allemands se hâtent de renoncer à la Confédération du Rhin, dont Napoléon avait été déclaré le protecteur, par le traité signé à Paris, le 12 Juillet 1806 (art. XII), et des mesures communes sont prises afin d'établir un système général militaire le Danemarck signe à Rendsbourg, le pour l'Allemagne 8;

Les diverses notes échangées entre la France et l'Autriche, depuis le mois de Décembre 1812, et celles qui sortirent du Congrès de Prague, ont été insérées dans le Moniteur universel de 1813, no 273.

2 Voir Nouv. Recueil de MARTENS, t. I, p. 596 à 609.

* Traité signé à Ried, le 8 Octobre 1813: Nouv. Recueil de MARTENS, t. I, p. 610

+ Traité signé à Fulde, le 2 Novembre 1813: Ibid., t. I, p. 643.

5 Traité signé à Francfort, le 20 Novembre 1813: Ibid., t. I, p. 649.

Traité signé à Francfort, le 2 Décembre 1813: Ibid., t. I, p. 651.

Traité signé à Francfort, le 20 Novembre 1813: Ibid., t. IV, p. 99.

Actes pour l'établissement d'un système général militaire, du 21 Octobre 1813 au 12 Janvier 1814: Ibid., t. I, p. 615 à 642, et t. IV, p. 101.

? Traité de Rendsbourg: Ibid., t. I, p. 657.

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