DE LA FORMATION DES MOURS ET DE L'ESPRIT: OU Connoiffances néceffaires aux Jeunes Gens Chez DELALAIN le jeune, Libraire, rue M. DCC. LXXXI. Avec Approbation & Privilége du Roi. PREFACE. L'EDUCATION des Enfans est le premier devoir des Peres & Meres, ou de ceux qui leur en tiennent lieu. On peut dire même qu'elle influe sur la profpérité générale d'un Etat. Une bonne Education produit des biens infinis, & les Sujets qui l'ont reçue telle, s'en reffentent toute leur vie. On reconnoît à leur conduite, à leurs manieres,. à un certain air d'urbanité qui s'annonce en eux, qu'ils ont été bien élevés. Mais cette Education ne fauroit être la même pour tous les états de la Société. L'Education. d'un Prince, de la Nobleffe, & des fa-, milles opulentes, eft différente de celle des Citoyens qui tiennent le moindre rang dans le corps de la République. En général, tous les Enfans dont les Parens fe trouvent dans une honnête aifance, font ce qu'on appelle leurs Etudes; c'est-à-dire, qu'on les envoye au Collége pour apprendre la Langue Latine : là ils trouvent des Maîtres qui les inftruisent fur une infinité de matieres. En effet, combien de connoiffances ces Etudes n'embraffentelles pas ? Regles de la Grammaire, Traductions d'Auteurs Latins, Compofitions |