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Les observations qui ont servi pour former ce tableau ont toutes été faites sur mer, à l'exception de celles dont on a déduit la température moyenne du parallèle de 34°. Ces dernières sont dues au séjour de M. Sparmann au cap de Bonne-Espérance.

Ces recherches offrent un grand intérêt pour l'histoire physique de notre planète. La quantité de calorique libre reste-t-elle la même pendant des milliers d'années? Les températures moyennes correspondantes à différens parallèles ont-elles augmenté ou diminué depuis la dernière révolution qui a bouleversé la surface du globe? Nous ne pouvons répondre à ces questions dans l'état actuel de nos connoissances; nous ignorons tout ce qui a rapport à un changement général des climats, comme nous ignorons si la pression barométrique de l'atmosphère, si la quantité d'oxygène, si l'intensité des forces magnétiques et un grand nombre d'autres phénomènes, ont éprouvé des changemens depuis les temps de Noé, de Xisutris ou de Menou. Comme une variation locale dans la température de l'Océan à sa surface pourroit être l'effet d'un changement progressif dans la direction des courans qui amènent des eaux plus chaudes ou plus froides, selon qu'ils viennent de latitudes plus basses ou plus élevées; de même, dans une étendue de mer très-limitée, un refroidissement sensible pourroit être produit par le conflit de

courans obliques et sous-marins, qui mêlent les eaux du fond avec les eaux supérieures; mais on ne sauroit tirer des conclusions générales des changemens qui ont lieu sur quelques points du globe, soit à la surface de la mer, soit sur le continent'. Ce n'est que par la comparaison d'un grand nombre d'observations faites sous différens parallèles et à dif férens degrés de longitude, qu'on parviendra à résoudre le problème important de l'accroissement ou de la diminution de la chaleur de la terre.

Pour préparer ce travail, il faut déterminer avec soin, à une époque donnée, le maximum de la température des eaux de la mer sous les tropiques, et le parallèle des eaux les plus chaudes. Nous avons prouvé que ce maximum

'Les courans de l'Océan aérien agissent comme les courans de la mer. En Europe, par exemple, la température moyenne d'un lieu peut augmenter, parce que des causes très-éloignées font changer le rapport entre les vents du sud-ouest et ceux du nord-est. On peut de même concevoir un changement partiel dans la hauteur barométrique moyenne d'un lieu, sans que ce phénomène indique une révolution générale dans la constitution de l'atmosphère.

est, de nos temps, dans les parages les plus éloignés les uns des autres, de 28o à 29o du thermomètre centigrade. Une postérité trèsreculée décidera un jour si, comme M. Leslie,1 a tâché de le prouver par des hypothèses ingénieuses, deux mille quatre cents ans suffisent pour que la température moyenne de l'atmosphère augmente d'un degré. Quelque lent que soit cet accroissement, il faut avouer qu'une hypothèse d'après laquelle la vie organique semble augmenter peu à peu sur le globe, occupe plus agréablement notre imagination que les anciens systèmes sur le refroidissement de notre planète et l'accumulation des glaces polaires. La physique et la géologie ont une partie purement conjecturale, et l'on diroit que les sciences perdent de leur attrait si l'on s'efforce à restreindre cette partie conjecturale dans des limites trop étroites.

• An experimental inquiry into the nature and propagation of heat, 1804, p. 181 et 536.

ÉTAT HYGROMÉTRrique de l'air.

Malgré les doutes élevés dans ces derniers temps sur la précision avec laquelle les hygromètres à cheveu et à baleine indiquent les quantités de vapeurs mêlées à l'air atmosphérique, on ne sauroit disconvenir que, même dans l'état actuel de nos connoissances, ces instrumens sont d'un grand intérêt pour un physicien qui peut les transporter de la zone tempérée à la zone torride, de l'hémisphère boréal à l'hémisphère austral, des basses régions de l'air qui reposent sur l'Océan aux cimes neigeuses des Cordillères. J'aimerois mieux, dit M. de Saussure', que l'on se servît de l'instrument le plus imparfait, d'un fil de chanvre tendu par le poids d'une pierre, que de négliger entièrement des recherches dont on s'est encore si peu occupé dans des Voyages lointains *. Sans discuter si des expé

Essai sur l'Hygrométrie, §. 353.

1 M. Péron pense que « c'est dans l'expédition du capitaine Baudin que des hygromètres, pour la première fois, ont passé l'Océan;» mais avant ce voyage,

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