appliquer un topique chaud sur l'el- Empiricus , Celle, & Avicenne conseilcomac. L'empereur considérant ces lent cependant de surcharger quelqueparoles, voulut être traité & comme fois l'estomac , & ils regardent comme prince, & à la maniére des particu. désavantageuse à la santé une sobrié. liers, & il fic l'un & l'autre de ces re- té toujours égale. Trop de diéte perd médes. C'étoit là un excellent sujet les uns [f], la gourmandise est l'écueil pour la médecine. des autres. L'empereur Adrien [c] dit en mou- Aristote [g], Avicenne , A&uarius, rant: Le grand nombre des médecins a l'échole de Salerne font d'avis qu'il est fait périr le monarque. plus sain de manger davantage à diOn dit que le feu maréchal d'Estrées, ner, & peu à souper, parce que la qui a vécu environ cent ans, faisoit chaleur naturelle est augmentée par venir les médecins, quand il étoit ma- celle du soleil, & la digestion aidée lade , qu'il prenoit beaucoup de plaie par l'exercice. Hippocrate [b], Celse, fir à leur conversacion, qu'il les lais. & Galien [i] conseillent de préférer soit discourir, tant qu'ils vouloient, le souper, parce qu'il y a plus d'intersur son mal, & ordonner les remédes valle de ce repas à celui qui le suit; que qu'ils jugeoient à propos, qu’ensuite les vapeurs des aliments excitent à il les païoit bien, & n'éxécutoit au. dormir; que le sommeil facilite la cune de leurs ordonnances. C'étoit, digestion, qui d'ailleurs se fait mieux suivant les incrédules, un moren sûr dans le repos , & pendant la fraîcheur de concilier les interêts de la méde. de la nuit, par laquelle la chaleur & cine avec les liens. Jes esprits sont répercutés en dedans. La médecine n'a pas des principes Cette derniére raison est opposée au Incertitu- plus certains sur le régime que sur les fenciment de ceux qui croient que inédecine remédes. C'eft un précepte allez gé- pendant la nuit, la transpiration est fut le régi- néral d'éviter les excès de la bouche [d] plus abondante. plus pernicieux que le glaive: Hippo. Celle [k] conseille de ne faire qu'un crate [e] recommandoit d'être sobre à repas, & de ne prendre dans le reste l'égard de la nourriture & de la bois. dc la journée, que quelque nourriture fou, d'être réservé sur le sommeil,& feche sans boire. C'est ainsi quc Sénésur les plaisirs de Venus, en un mot queen usoit : Je dîne de pain sec , dit. d'ufer de tout modérément. Sextus il [n, & fans me mettre à cable. Tom. I. Gggg [c] Πολλοι Ιατροί Βασιλέα ώπώλεσαν. ten frugalitas: ubique naufragium eft . Xiphil. è Dion. lib. 69. C'étoit une espé. Petron. ce de proverbe: il se trouve cité dans Pli. [g] Aristot probl. §. 1. quaft. 54. ne le naturaliste plus ancien qu'Adrien . [b] Hippocr. aphor. lib. 1. aphor. 15. Plin. lib- 29. c. 1. Senarius eft, ut pu- [i] Galen, de symptom lib. 1. Idem de tant, Menandri Comici: Tornano l'arpa tuenda sanir. lib. s. Id. de difolutione concodes GECEY. Harduin.nor, in Plin. rinuh. loc.cirar. [k] Si prandet aliquis, utilius eft exis [d] Plures occidit gula quam gla- guum aliquid sumere, & ipfum ficcum dius. fine carne , line potione. Celf. lib. 1. [e] Σιτία τοτά, υπη, αφροδισια πάντα i Panis deinde ficcus, & fine menpirpa. Hippocr. ap. Stob. Jerm. 99.de Sanitare. fà prandium, poft quod non fint manus [f] Cibus avidum ftrangulat, abstinen- lavandæ, Sen.epift . 83. C. 30 Macrobe [m] soucient que la fimpli- tendre jamais le besoin de leur eftocité des mots et plus saine, se digére mac, chargent une digeftion qui nett mieux , & engendre bien moins de pas encore achevée, de l'embarras corruption.Ec danslechapitre suivant, d'une nouvelle digestion. Par là l'ef. il prouve que la multiplicité des mets comac se remplit de superfluités, & est meilleure pour la fanté, & plus envoie dans toutes les parties des convenable à la diversité des humeurs sucs nuisibles. Mais lorsque vous metdont le carps est composé: une nour- tez un intervalle un peu long entre ricure variée fournit des aliments aux deux repas, vous donnez à l'oltomac différentes humeurs, au lieu qu'ilest le temps de se débarrasser de cout of dangereux qu'une seule nourricure ne qui est superflu; les mauvais fucs se faffe crop.dominer une seule forte d'hu- convertissent en une bonne subkance meur: si cecce nourriture unique est & l'estomac .eft en état de recommend'une substance groffiére d'un suc cer avec force une nouvelle digestion. épais, elle chargera trop l'estomac & Suivant ces raisonnements , plusieurs rendra le sang moins fluide ; Gielle eft eftiment qu'il vaut mieux n'être pas d'une lubtance légére , & d'un suc peu fort régulier dans les heures de les re. solide , elle appauvrira le sang & Je pri pas, qu'il est avantageux.de sentir quelvera de la quanticé nécessaire d'esprits, quefois la faim, & plus expédicnt de Les uns croien que coutes les heu- prendre davantage de nourriture à la ves du jour ou de la nuit font indiffé, fois & plus rarement. rentes pour le sommeil, lorsqu'il est Bacon parle d'un Anglois plus que également réglé ; les autres regardent . centénaire, qui étoit dans des princile sommeil de la nuit, comme beau- pes opposés ; il rapportoit la longue vie coup plus salutaire : & le docteur à ce qu'il avoit coûjours mangé avant Cheyne en donne cecte raison , que que d'avoir faim , & prévenu la soif lorsqu'il est jour, & que le soleil eft de même. Ce qui est bien éloigné de sur notre horizon, le sommeil aug- l'exacte diéte de Louis Cornaro noble mente trop la transpiration insensible, Vénitien, qui parvint à une extreme & par la devient pui Gble à la santé. vi:illelle, après avoir réduit la nourri, Ce seroit une contrainte aussi im. cure avant l'âge de Il faut être ture avant l'âge de go. ans à moins de portụne qu'inutile d'avoir une atten, crois onces par jour. pour l'étre cion continuelle à la santé & c'est [n] Les médecins méthodiques [p] lail. long-temps.une ennuïeuse maladie que l'excès du foient écouler trois jours avant que de régime. Mais nous sommes dans la donner[g]aucune nourriture à leurs ma. triste nécessité de choisir entre la santé lades;& dans la suite ils ne leur faisoient & les plaisirs ; & un ancien proverbe prendre de la nourricure que de deux Jacin [o] dit qu'il faut être vieux de jours l'un. Celle obferve que la plû. bonne heure , pour l'écre longtemps. part des anciens médecins attendoient Ceux qui mangent souvent & ré: jusqu'au cinquiéme & fixiéme jour à glement aux mêmes heures, sans ac- donner de la nourriture aux malades, vieux de heute [m] Macrob.saturnal. lib. 7.6.4. s. effe fenex. Erafm. adag, chil. 1. centur, »] Réfléx, du duc de la Rochefouc.refl. 2. prov. 59. [p] Galen, method, medend.lib.10.6.6. [o] Mature fias fenex, li diu velis [9] Ce qui les fit nommer diatricarii, 298. 39. mais que cela ne peut tout au plus être peu de mal à sa santé; que c'est le prie pratiqué qu'en Egypte & en Alie, ver par l'habitude, d'un remóde qui parce que la disposicion de ces climats seroie fort salutaire en plusieurs occa le permet. Il est d'avis de pousser la fions ; que si l'usage da vin ett sédui diéce aufli loin, que le malade le peut fant, parce que vous y sentez une foutenir. chaleur & une force, qui n'est pasà L'usage de l'eau devient allez à la beaucoup près dans l'eau, c'ett ce qui De Pulagemode. Sil y a un reméde universel, vous doic convaincre , que: son usage i de l'eau. c'est l'eau que la nature nous présente continuel altére les forces & diminue le trouble dans toute la machine les forces, que pour les abartre' peu par le mouvement violent qu'il donne après. Elles portent les puissances & aux esprits, ainsi qu'on peut le remar: les ressorts au delà de cette juste éten. quer dans le temps même & dans les duë, que la nature leur a donnée, d'où suites de l'yurelle. Ils disent que celui étant de retour sur eux-mêmes, ils quien use modérément, ne fait qu'un tombent dans la langueur. L'eau à la GSK & 2 [r] Appara Hox. üdamp. Plin. Ol. 16. [-] ch Ælian, variar. hiftorias, libi 20 que vérité prise en certaines occasions, ou dans le fort de l'été, sous le climat le en trop grande quantité, peut êcre nui- plus brûlant , en Egypte près d'Alexanfible, mais cela lui est commun avec drie. Quelques Modernes ont attribué toutes les meilleures choses. Le senci. l'exemption de la pierre & de la gra. ment contraire est soutenu par des au. velle, & la longue vie des Chinois, à torités d'un grand poids. ce qu'ils boivent chaud en coute fai Hippocrate [1] 'préfére l'usage du fon. vin mêlé avec l'eau en égale quantité : Diodore de Sicile [b} observe que & saint Paul écrivant à Timothée, les I&thyophages, ou ceux qui se nourl'exhorte [u] à ne plus boire d'eau cruë, rissent de pollons, vivent moins longmais à user d'un peu de vin, à cause cemps, mais sont plus exemts de maa de son estomac , & de ses fréquentes ladies. Nous connoissons l'erreur de infirmités. cette opinion, par la longue vieillelle Nous estimons la fraîcheur de la de plusieurs Religieux , qui ne se boisson très faine ; & rien n'est plus nourrissent que de poissons. Un ancien surprenant en fait de remédes, que proverbe [c], pour exprimer une santé les guérisons de toute sorte de mala. parfaite,disoici Auli Sain qu'un poison. dies [x], qu'un Capucin a opérées à Aristote [d] observe que les poissons Malte, en faisant prendre pour tout ne sont jamais attaqués d'aucune pefti. reméde à les malades, grande quan- lence. tité d'eau à la glace. Au contraire les Les anciens commençoient leurs Romains bûvoient chaud. On trou. repas, par les nourritures douces, & ve cependant ( y ), que Neron faj- par les vins allaisonnés de miel, suisoit chauffer l'eau, pour la faire en- vant ce précepte (6), qu'ils regardoient suite devenir plus froide , par le comme fort important pour la santé, moïen de la neige, sur quoi j'obser- de ne rien mettre dans un estomac verai en passant que d'habiles Phyfi- vuide, que de doux. Nous en usons ciens [z], quien ont fait l'expérience, différemment ,les viandes salées se fern'ont trouvé aucune différence sensible vent aux entrées , & les mets doux de fraîcheur dans l'eau qu'on avoit fait & sucrés se réservent pour la fin do bouillir, avant que de la rafraîchir. repas. On lit dans Philon[a]que les Théra. Le grand régime des anciens confons chau- peuces faisoient chauffer leur boisson liftoit à se servir du miel en dedans, des. 6o. Des boil. [t] 'Hippocr. aphor. lib. 7. aphor. 56. nives refrigerare. Ità voluptas frigoris [ * ] Noli adhuc aquam bibere , sed contingit fine vitiis nivis....item calefac- [z] M. de Meiran. differt, sur la glace, [] Aristor, hift. animant. I. 8.c. 19. . 1 repaticn. 62. Conseil de & de l'huile en dehors. Ce fut la répon- jour là, fût évaluée en argent, & païće tellement qu'il se leveroit toutes les se- Vespasien palloit un jour de chaque choses, que l'avis ne fit qu'exciter beau- ture. Ne pourroit-on pas , en suivant meura à l'hôpital . fe gnées, & des médecines qui usent le porte bien, d'éviter toute sorte d'habi- Celle. tempérament? tudes, de ne point consulter les médeUn donneur d'avis ( qui étoit à l'Hô- cins, de diverlifier la manière de vivre, pital) proposa [k] au roi d'Espagne, de faire beaucoup d'exercice, parce que que couts les sujets, depuis 14. ans juf. le travail affermit le corps, & fait duqu'à 60. fussent obligés de jeûner une rer la jeunesse. fois la semaine au pain & à l'eau, en tel L'échole de Salerne recommande Triple préjour qu'on voudroit choisir, & que tou- principalement [1] crois choses : Un cepte de te la dépense qui auroit été faite en ce esprit gai, un exercice modéré, & la Salesuc. Ggg ģ 3 [f] Sinckius antiquitat. convivalium , Præfertim hoc caveas tamquam letale lib. 2. c. 8. venenum , [8] Intus mulso, foris oleo. Plin lib. Ne novus in stomachum cibus intret, fi bene nondum [b] Petr. Caftellan de vitis illuftr, me- Consumptus fuerit prior , & digeftus diocr. in Nicol. Leonicen. ad unguem. i] Hijt, du monde de Cheureau,t.2.p.424. Nec non quâque die , julte exercero la[k ] Mercur. Frang.1.12. ann. 1626.p.40. bore Elj Si tibi deficiant medici , medici Corpus , vel pedibus gradiendo , vel tibi fiant. quid agendo, Hæc tria , mens hilaris , requies mo- Quo moti caleant'arcas, nam caufa caderata, diæta. loris Palingenius a étendu davantage ce confeil Eft motus, stomachumque juvat, 10dans les vers suivants. burque reducit , Sit vidtûs tibi cura tui , . ne noxia Humoresque supervacuos , putresque fumas, refolvit. Neve nimis comedas; solet hoc morta. Noli etiam justá vitam fraudare quie libus efle Maxima pernicies; hinc pluribus inge- ?. Corporis inftaurat somnus vires animi. mit æger; que : 21.6. 24. te: |