| Molière me paroît un peu répréhensible d'avoir pris des sujets trop bas. La Bruyère, animé à peu près du même génie, a peint avec la même vérité et la mème véhémence que Molière les travers des hommes 2; mais je crois que l'on peut trouver plus d'éloquence et plus d'élévation dans ses peintures. sont attachés à peindre la nature. Racine la saisit dans les passions des grandes ames; Molière, dans l'humeur et les bizarreries des gens du commun1. L'un a joué avec un agrément inexplicable les petits sujets; l'autre a traité les grands avec une sagesse et une majesté touchantes. Molière a ce bel avantage que ses dialogues jamais ne languissent une forte et continuelle imitation des mœurs passionne ses moindres discours. Cependant, à considérer simplement ces deux auteurs comme poëtes, je crois qu'il ne seroit pas juste d'en faire comparaison. Sans parler de la supériorité du genre sublime donné à Racine, on trouve dans Molière tant de négligences et d'expressions bizarres et impropres, qu'il y a peu de poëtes, si j'ose le dire, moins corrects et moins purs que lui. On peut se convaincre de ce que je dis en lisant le poëme du Val-de-Grace, où Molière n'est que poëte: on n'est pas toujours satisfait. En pensant bien, il parle souvent mal, dit l'illustre archevêque de Cambray; il se sert des phrases les plus forcées et les moins naturelles. Térence dit en quatre mots, avec la plus élégante simplicité, ce que celui-ci ne dit qu'avec une multitude de métaphores qui approchent du galimatias. J'aime bien mieux sa prose que ses vers 3, etc. Alceste n'est certainement pas un homme du commun ; il y a peu de caractères plus nobles. S. * Cette préférence presque exclusive que donne Vauvenargues au genre sublime, et qui tenoit à son caractère, explique On peut mettre encore ce poëte en parallèle avec Racine. L'un et l'autre ont parfaitement son injustice envers Molière; injustice qui, sans cela, seroit connu le cœur de l'homme; l'un et l'autre se difficile à concevoir dans un homme d'un esprit aussi juste, et d'un goût généralement aussi sûr que le sien. S. 3 Le jugement de Fénelon sur Molière nous semble trop intéressant pour que nous puissions nous dispenser de le citer en entier : Il semble que les Femmes savantes, le Tartuffe, le Misanthrope, ne sont pas assurément des sujets bas; la comédie n'en peut guère traiter de plus relevés. Pourquoi l'Avare encore seroit-il un sujet trop bas pour la comédie? Passe pour les Fourberies de Scapin, le Médecin malgré lui, Sganarelle, et si l'on veut même Georges Dandin. Mais c'est d'après les chefs-d'œuvre d'un grand homme qu'on doit juger de son génie et en déterminer le caractère. On sait d'ailleurs que Molière, forcé d'abord de se conformer au goût de son siècle pour en obteuir le droit de le ramener au sien, forcé souvent de faire servir son travail au soutien de la troupe dont il étoit le directeur, ne fut pas toujours le maître de choisir les sujets de ses comédies, ni d'en soigner l'exécution. S. * On ne peut pas dire que La Bruyère fut animé du même génie que Molière. Vauvenargues disoit autrement dans la premiere édition, toujours en donnant à La Bruyère une sorte de supériorité : aussi est-il plus facile de caractériser les hommes que de faire qu'ils se caractérisent eux-mêmes. On ne voit pas trop pourquoi il a retranché cette phrase, qui étoit du moins une espèce de correctif. S. « Il faut avouer que Molière est un grand poëte comique. Je ne crains pas de dire qu'il a enfoncé plus avant que Térence dans certains caractères; il a embrassé une plus grande variété de sujets; il a peint par des traits forts tout ce que nous voyons de déréglé et de ridicule. Térence se borne à représenter des vieillards avares et ombrageux, des jeunes hommes prodigues et étourdis, des courtisanes av ides et impudentes, des parasites bas et flatteurs, des esclaves imposteurs et scélérats. Ces caractères méritoient sans doute d'être traités suivant les mœurs des Grecs et des Romains. De plus, nous n'avons que six pièces de ce grand auteur. Mais enfin Molière a ouvert un chemin tout nouveau. Encore une fois, je le trouve grand; mais ne puis-je pas parler en toute liberté sur ses défauts? «En pensant bien, il parle souvent mal; il se sert des phrases les plus forcées et les moins naturelles. Térence dit en quatre mots, avec la plus élégante simplicité, ce que celui-ci ne dit qu'avec une multitude de métaphores qui approchent du galimalias. J'aime bien mieux sa prose que ses vers, etc. Par 524 Cependant l'opinion commune est qu'aucun des auteurs de notre théâtre n'a porté aussi loin son genre que Molière a poussé le sien; et la raison en est, je crois, qu'il est plus naturel que tous les autres1. de la poésie. Je lui proposai mes idées lorsque j'eus envie de parler de Corneille et de Racine; et il eut la bonté de me marquer les endroits de Corneille qui méritent le plus d'admiration', pour répondre à une critique que j'en avois C'est une leçon importante pour tous ceux faite. Engagé par-là à relire ses meilleures traqui veulent écrire. gédies, j'y trouvai sans peine les rares beautés que m'avoit indiquées M. de Voltaire. Je ne m'y étois pas arrêté en lisant autrefois Corneille, refroidi ou prévenu par ses défauts, et né, selon toute apparence, moins sensible au caractère de ses perfections. Cette nouvelle lumière me fit craindre de m'être trompé encore sur Racine et sur les défauts mêmes de Cor V, VI. CORNEILLE ET RACINE. Je dois à la lecture des ouvrages de M. de Voltaire le peu de connoissance que je puis avoir exemple, l'Avare est moins mal écrit que les pièces qui sont en vers. Il est vrai que la versification françoise l'a gêné; il est vrai où même qu'il a mieux réussi pour les vers dans l'Amphitryon, D'ailleurs il a outré souvent les caractères : il a voulu, cette liberté, plaire au parterre, frapper les spectateurs les par Les héros de Corneille disent souvent de moins délicats, et rendre le ridicule plus sensible. Mais quoi-grandes choses sans les inspirer: ceux de Ra qu'on doive marquer chaque passion dans son plus fort degré et par les traits les plus vifs pour en mieux montrer l'excès et la difformité, on n'a pas besoin de forcer la nature et d'abandonner cine les inspirent sans les dire. Les uns parlent, qui n'est point fou ne va jamais jusqu'à vouloir regarder dans la Surtout Corneille paroît ignorer que les grands troisième main de l'homme qu'il soupçonne de l'avoir volé. « Un autre défaut de Molière, que beaucoup de gens d'esprit lui pardonnent, et que je n'ai garde de lui pardonner, est qu'il a donné un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la verlu. Je comprends que ses défenseurs ne manqueront pas de dire qu'il a traité avec honneur la vraie probité, qu'il n'a attaqué qu'une vertu chagrine et qu'une hypocrisie détestable; mais, sans entrer dans cette longue discussion, je soutiens que Platon et les autres législateurs de l'antiquité païenne n'auroient jamais admis dans leurs républiques un tel jeu sur les mœurs. « Enfin, je ne puis m'empêcher de croire, avec M. Despréaux, que Molière, qui peint avec tant de force et de beauté les mœurs de son pays, tombe trop bas quand il imite le badinage de la comédie italienne *: » Dans ce sac ridicule où Scapin s'enveloppe, Si Molière n'étoit que le plus naturel des auteurs dramatiques, il ne seroit pas assurément un des premiers, car le naturel n'est un mérite que là où la nature est bonne à imiter. Mais Molière est celui qui a le mieux choisi, le plus approfondi; comme il est celui qui a le mieux peint, c'est-à-dire qui a le mieux su donner à ses personnages non pas seulement les actions, les discours appartenant à tel caractère, mais pour ainsi dire le maintien, la physionomie, les traits : Ce n'est pas un portrait, une image semblable, neille : mais ayant relu l'un et l'autre avec quel- qui força en quelque sorte Vauvenargues à admirer Corneille, Corneille, à qui il a été donné, comme le dit Vauvenargues, hommes se caractérisent souvent davantage par | faire connoître, et dire de grandes choses sans les choses qu'ils ne disent pas que par celles qu'ils disent. les inspirer. Lorsque Racine veut peindre Acomat, Osmin l'assure de l'amour des janissaires; ce visir répond: Quoi! tu crois, cher Osmin, que ma gloire passée Flatte encor leur valeur, et vit dans leur pensée? Crois-tu qu'ils me suivroient encore avec plaisir, Et qu'ils reconnoîtroient la voix de leur visir? BAJAZET, acte I, scène I. On voit dans les deux premiers vers un général disgracié que le souvenir de sa gloire et l'attachement des soldats attendrissent sensiblement ; dans les deux derniers, un rebelle qui médite quelque dessein: voilà comme il échappe aux hommes de se caractériser sans en avoir l'intention. On en trouveroit dans Racine beaucoup d'exemples plus sensibles que celui-ci. On peut voir, dans la même tragédie, que lorsque Roxane, blessée des froideurs de Bajazet, en marque son étonnement à Athalide, et que celle-ci proteste que ce prince l'aime, Roxane répond brièvement: Il y va de sa vie, au moins, que je le croie. Ainsi cette sultane ne s'amuse point à dire : « Je suis d'un caractère fier et violent. J'aime ༩ avec jalousie et avec fureur. Je ferai mourir ( Bajazet s'il me trahit. » Le poëte tait ces détails qu'on pénètre assez d'un coup d'œil, et Roxane se trouve caractérisée avec plus de force. Voilà la manière de peindre de Racine : il est rare qu'il s'en écarte; et j'en rapporterois de grands exemples, si ses ouvrages étoient moins connus. Il est vrai qu'il la quitte un peu, par exemple, lorsqu'il met dans la bouche du même Acomat: Et, s'il faut que je meure, Mourons: moi, cher Osmin, comme un visir; et toi, Comme le favori d'un homme tel moi. que BAJAZET, acte IV, scène VII. Ces paroles ne sont peut-être pas d'un grand homme; mais je les cite, parcequ'elles semblent imitées du style de Corneille; c'est là ce que j'appelle, en quelque sorte, parler pour se Mais écoutons Corneille même, et voyons de quelle manière il caractérise ses personnages. C'est le comte qui parle dans le Cid : Les exemples vivants sont d'un autre pouvoir; LE CID, acte I, scène VI. Il n'y a peut-être personne aujourd'hui qui ne sente la ridicule ostentation de ces paroles, et je crois qu'elles ont été citées long-temps avant moi. Il faut les pardonner au temps où Corneille a écrit, et aux mauvais exemples qui l'environnoient. Mais voici d'autres vers qu'on loue encore, et qui, n'étant pas aussi affectés, sont plus propres, par cet endroit même, à faire illusion. C'est Cornélie, veuve de Pompée, qui parle à César : César; car le destin, que dans tes fers je brave, Je te l'ai déja dit, César, je suis Romaine : POMPÉE, acte III, scène IV. Et dans un autre endroit où la même Cornélie parle de César, qui punit les meurtriers du grand Pompée : Tant d'intérêts sont joints à ceux de mon époux, Si, comme par soi-même, un grand cœur juge un autre, POMPEE, acle V, scène 1. Il me paroit, dit encore Fénelon1, qu'on a donné souvent aux Romains un discours trop fastueux..... Je ne trouve point de proportion entre l'emphase avec laquelle Auguste parle dans la tragédie de Cinna, et la modeste simplicité avec laquelle Suétone le dépeint dans tout le détail de ses mœurs. Tout ce que nous voyons dans Tite-Live, dans Plutarque, dans Cicéron, dans Suétone, nous représente les Romains comme des hommes hautains dans leurs sentimens, mais simples, naturels et modestes dans leurs paroles, etc. Cette affectation de grandeur que nous leur prêtons m'a toujours paru le principal défaut de notre theatre et l'écueil ordinaire des poëtes. Je n'ignore pas que la hauteur est en possession d'en imposer à l'esprit humain; mais rien ne décèle plus parfaitement aux esprits fins une hauteur fausse et contrefaite, qu'un discours fastueux et emphatique. Il est aisé d'ailleurs aux moindres poëtes de mettre dans la bouche de leurs personnages des paroles fières. Ce qui est difficile, c'est de leur faire tenir ce langage hautain avec vérité et à propos. C'étoit le talent admirable de Racine, et celui qu'on a le moins remarqué dans ce grand homme. Il y a toujours si peu d'affectation dans ses discours, qu'on ne s'aperçoit pas de la hauteur qu'on y rencontre. Ainsi lorsqu'Agrippine, arrêtée par l'ordre de Néron, est obligée de se justifier, commence par ces mots si simples: Approchez-vous, Néron, et prenez votre place. je ne crois pas que beaucoup de personnes fassent attention qu'elle commande en quelque manière à l'empereur de s'approcher et de s'asseoir : elle qui étoit réduite à rendre compte de sa vie, non à son fils, mais à son maître. Si elle eût dit comme Cornélie : Néron; car le destin, que dans tes fers je brave. sent applaudi à ces paroles, et les eussent trouvées fort élevées. Œuvres choisies de Fénelon, Lettre sur l'Eloquence, tome II, § VI, page 258 et suivantes. Paris, 1821. B. Corneille est tombé trop souvent dans ce défaut de prendre l'ostentation pour la hauteur, et la déclamation pour l'éloquence; et ceux qui se sont aperçus qu'il étoit peu naturel à beaucoup d'égards, ont dit, pour le justifier, qu'il s'étoit attaché à peindre les hommes tels qu'ils devoient être. Il est donc vrai du moins qu'il ne les a pas peints tels qu'ils étoient : c'est un grand aveu que cela. Corneille a cru donner sans doute à ses héros un caractère supérieur à celui de la nature. Les peintres n'ont pas eu la même présomption. Lorsqu'ils ont voulu peindre les anges, ils ont pris les traits de l'enfance; ils ont rendu cet hommage à la nature leur riche modèle. C'étoit néanmoins un beau champ pour leur imagination; mais c'est qu'ils étoient persuadés que l'imagination des hommes, d'ailleurs si féconde en chimères, ne pouvoit donner de la vie à ses propres iuventions. Si Corneille eût fait attention que tous les panégyriques étoient froids, il en auroit trouvé la cause en ce que les orateurs vouloient accommoder les hommes à leurs idées, au lieu de former leurs idées sur les hommes. Mais l'erreur de Corneille ne me surprend point: le bon goût n'est qu'un sentiment fin et fidèle de la belle nature, et n'appartient qu'à ceux qui ont l'esprit naturel, Corneille, né dans un siècle plein d'affectation, ne pouvoit avoir le goût juste: aussi l'a-t-il fait paroître non seulement dans ses ouvrages, mais encore dans le choix de ses modèles, qu'il a pris chez les Espagnols et les Latins, auteurs pleins d'enflure, dont il a préféré la force gigantesque à la simplicité plus noble et plus touchante des poetes grecs. basses, ses licences continuelles, son obscurité, De là ses antithèses affectées, ses négligences son emphase, et enfin ces phrases synonymes, où la même pensée est plus remaniée que la division d'un sermon. De là encore ces disputes opiniâtres qui refroidissent quelquefois les plus fortes scènes, et où l'on croit assister à une thèse publique de alors je ne doute pas que bien des gens n'eus- philosophie, qui noue les choses pour les dé nouer. Les premiers personnages de ses tragé| dies argumentent alors avec les tournures et les trent en foule dans Roxane, dans Agrippine, Joad, Acomat, Athalie. Je ne puis cacher ma pensée : il étoit donné à Corneille de peindre des vertus austères, dures et inflexibles; mais il appartient à Racine de caractériser les esprits supérieurs, et de les caractériser sans raisonnements et sans maximes, par la seule nécessité où naissent les Car il n'y a personne qui ne prévienne la ré- grands hommes d'imprimer leur caractère dans ponse de Maxime: leurs expressions. Joad ne se montre jamais avec plus d'avantage que lorsqu'il parle avec une simplicité majestueuse et tendre au petit Joas, et qu'il semble cacher tout son esprit pour se proportionner à cet enfant de mème Athalie. Corneille, au contraire, se guinde souvent pour élever ses personnages; et on est étonné que le mème pinceau ait caractérisé quelquefois l'héroïsme avec des traits si naturels et si énergiques. subtilités de l'école, et s'amusent à faire des jeux frivoles de raisonnements et de mots, comme des écoliers ou des légistes. C'est ainsi que Cinna dit : Que le peuple aux tyrans ne soit plus exposé : Mais la mort de César, que vous trouvez si justè, Cependant je suis moins choqué de ces subtilités que des grossièretés de quelques scènes. Par exemple, lorsque Horace quitte Curiace, c'est-à-dire dans un dialogue d'ailleurs admirable, Curiace parle ainsi d'abord : Je vous connois encore, et c'est ce qui me tue. HORACE, acte II, scène III. Horace, le héros de cette tragédie, lui répond: Non, non, n'embrassez pas de vertu par contrainte; Voici venir ma sœur pour se plaindre avec vous. Ici Corneille veut peindre apparemment une valeur féroce; mais la ferocité s'exprime-t-elle ainsicontre un ami et un rival modeste? La fierté est une passion fort théâtrale; mais elle dégénère en vanité et en petitesse sitôt qu'elle se montre sans qu'on la provoque. Me permettra-t-on de le dire? Il me semble que l'idée des caractères de Corneille est presque toujours assez grande; mais l'exécution en est quelquefois bien foible, et le coloris faux ou peu agréable. Quelques uns des caractères de Racine peuvent bien manquer de grandeur dans le dessein; mais les expressions sont toujours de main de maître, et puisées dans la vérité et la nature. J'ai cru remarquer encore qu'on ne trouvoit guère dans les personnages de Corneille de ces traits simples qui annoncent une grande étendue d'esprit. Ces traits se rencon Que dirai-je encore de la pesanteur qu'il donne quelquefois aux plus grands hommes? Auguste, en parlant à Cinna, fait d'abord un exorde de rhéteur. Remarquez que je prends l'exemple de tous ses défauts dans les scènes les plus admirées. Prends un siége, Cinna, prends; et sur toute chose De combien la simplicité d'Agrippine, dans Britannicus, est-elle plus noble et plus naturelle? Approchez-vous, Néron, et prenez votre place. Cependant, lorsqu'on fait le parallèle de ces deux poëtes, il semble qu'on ne convienne de l'art de Racine que pour donner à Corneille l'avantage du génie. Qu'on emploie cette distinction pour marquer le caractère d'un faiseur de phrases, je la trouverai raisonnable; mais lorsqu'on parle de l'art de Racine, l'art qui met toutes les choses à leur place, qui caractérise les hommes, leurs passions, leurs mœurs, leur génie; qui chasse les obscurités, les superflui |