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16.

eft excentri

leil.

apporte à l'impulfion du mouvement qu'il reçoit, la qualité de la matiére Auide dans laquelle le globe terreftre nage, le tourbillon magnétique dont il eft environné, lapreffion irréguliere des tourbillons voifins déterminent ce mouvement annuel de la terre à une ligne oblique, qui coupe fon équateur par un angle de vingt trois degrés & vingt-neuf minutes. C'eft donc une fuite des loix générales du mouvement établies dès le commencement du monde, que l'équateur de la terre foit coupé obliquement par le zodiaque, & que l'orbite du globe terreftre ne fe rapportant pas entiérement au courant de la matière fluide par laquelle il eft emporté, ce globe décrive une ligne tranfverfale & en maniére d'écharpe,& qu'il expofe alternativement les deux tropiques aux raïons plus directs du foleil. Les mêmes caufes font que l'orbite du zodiaque n'eft pas ronde [k], mais ovaleou elliptique. Le zodiaque a auffi fon obliquité ( d'environ fept degrés ) par rapport à l'équateur du foleil.

Le zodiaque décrit une ellipfe un Le zodiaque peu excentrique au foleil, car la terre que au fo- en eft quelquefois plus proche, quel quefois plus éloignée. Le foleil eft plus proche de nous en hyver de plus d'un million de lieuës[/], comme il eft manifefte par la plus grande apparence de fon difque, qui va en hyver jufqu'à 32 minutes, 47. fecondes, & par fa diminution en été, n'aïant alors que 31. minutes, 42. fecondes. De plus fou mouvement vers le folftice d'hyver eft plus prompt d'environ une quinziéme partie, d'où il arrive, que depuis l'équinoxe du printems, jufqu'à l'équinoxe d'automne, il y a environ huit jours

[k] Képler a le prémier conjecturé que Torbite des Planétes n'étoit pas circulaire,mais elliptique.

[i] Théolog. aftronomiq. de M. Derm

de plus, que de l'équinoxe d'automne à celui du printemps. Mais il y a deux caufes du chaud & du froid, qui ne fe rapportent en aucune maniére à la diftance du foleil; l'une eft la plus longue ou la plus courte durée du foleil fur l'horizon, l'autre eft la direction plus perpendiculaire ou plus oblique des raïons du foleil.

L'excentricité de l'écliptique n'empêche pas de croire, que le mouvement de la terre lui eft imprimé par l'activité des raïons du foleil. Cet aftre, pour n'être pas le centre d'une orbite circulaire & parfaitement égale de la terre, n'en eft pas moins le principe de fon mouvement. C'eft la différence des fluides, dans lesquels le globe terreftre nage, fa réfiftance à l'impulfion de la matiere qui l'entraîne, & la preffion inégale des tourbillons voifins, qui con. formément au méchanisme général de la nature caufent les excentricités, & ce qui nous paroît irrégulier dans la révolution de la terre autour du foleil ; de même qu'on doit attribuer à ces caufes la figure elliptique & non circulaire de l'orbite que le globe terrestre décrit autour du foleil.

Avant que de reprendre l'explication du fyftéme de Copernic, il eft à propos d'obferver ici quelques phénomé nes très extraordinaires concernant les faifons. Jonfton rapporte [m] qu'en l'année 994. les eaux étoient entiérement glacées à la fin de Juillet, en forte qu'il s'en trouvoit à peine pour boire, & que les poiffons mouroient en grand nombre.

On a vû quelquefois le Pont Euxin, la mer du golphe de Venife, & autres mers glacées, jufqu'à une distance fort

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17.

la terre eft

éloignée du rivage & très profondé

ment.

L'auteur des antiquités [n] d'Or. léaus témoigne, qu'en 1462. la Loire fut glacée au mois de Juin: ce que cet auteur attribue à un miracle. Louis XI. aïant voulu ( dit-il ) faire enlever la bienheureuse Françoise d'Amboife,veuve de Pierre duc de Bretagne, pour la marier au duc de Savoie, cette duchef. fe qui avoit fait vou de chafteté, obtint par fes priérés que la riviére fe glaçât, & qu'on ne pût faire aucun ufage des barques, qui avoient été préparées. Mézerai qui rapporte avec foinles phénoménes extraordinaires, ne fait aucune mention de ces deux gelées du mois de Juillet 994. ni du mois de Juin 1462. Boulainvilliers dans fon abregé chronologique diminue beaucoup le miracle, en rapportant que cette gelée de la Loire arriva au mois de No. vembre 1461.

On lit dans Grégoire de Tours [o], que fous le régne de Chilpéric I. l'hyver de l'année 584. fut fi chaud, que les rofiers fleurirent dans le mois de Janvier. Il remarque au même endroit qu'il parut une Iris en forme de cercle lumineux, autour du foleil.

Les anciens croïoient le globe de la Le globe de terre d'une figure ronde; les modernes elliptique. lui donnent une figure elliptique,allongée vers les poles. Selon Caffini,l'axe de la terre, ou le diamètre [p]qui passe par les poles, eft de trois mille fept cents quatrevingt-dix lieuës [9], & plus grand que le diamètre de l'équateur d'environ 34.de nos lieuës, & la circonférence de la terre d'un pole à l'autre plus grande que la circonférence de l'équateur de 54. de nos lieuës. Une opi

[n] Hift. & antiq. d'Orleans, par Franfois le Maire, ch.15.p.42.

[] Gregor. Turon. lib.6 ch. 44.
[p] Hift. de l'Acad, des fçienc. ann,1718,

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18. Sphère de

19.

La terre en tournant, non seulement entraîne avec foi l'air qui l'environne, la lune. mais le mouvement de fa fphére emporte auffi la lune, qu'elle fait tourner en 34. heures d'Occident en Orient, de maniére néanmoins que la lune apportant à l'impreffion qui lui eft donnée par la fphère de la terre, la résistance qui eft naturelle à touts les corps, elle eft retardée touts les jours d'environ trois quarts d'heure, & il s'en faut de cet espace de temps qu'elle ne tourne anffi vite que la terte qui lui communique fon mouvement. C'eft cette diffé- Son mou rence qui conftitue fa révolution pério. vement pédique autour de la terre en 27. jours, 7. heures, & 43. minutes: & comme pendant cette révolution lunaire, la terre a avancé de près d'un degré dans l'écliptique, la lune ne rejoint la terre, son mouve elle ne rentre en conjonction avec le fo- ment fyne leil, & le mouvement fynodique de la lune ne recommence à partir du même point avec la terre, qu'après vingt neuf jours & demi ou environ. C'est ce mouvement fynodique de la lune qui fait la mesure des efpaces de temps partagés

en mois.

riodique.

20.

dique.

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22.

Sphere de

révolution autour du foleil, qu'en un an & trois cents vingt-un jours. Il fait avec l'écliptique un angle d'un degré & cinquante minutes. Il enferme dans fon cercle la terre & le foleil, en forte que quand il eft en oppofition du foleil, Ja terre fe trouve entre deux ; au lieu que Mars étant en conjonction, ou le foleil étant entre deux, il fe trouve en tre Mars & la terre, tout l'efpace qui eft entre Mars & le foleil, & de plus celui qui eft entre le foleil & la terre; & cette grande augmentation d'éloignement explique très naturellement la raifon de la difference des grandeurs apparentes du difque de

Mars.

Une raifon très forte [r] pour le fyf téme de Copernic, c'eft que les révo. lutions des planétes font inégales en tr'elles, felon leurs diftances du foleil. Cet ordre s'obferve même entre les petites planétes, qui tournent autour d'une grande. Leurs diftances inégales à l'égard de la terre, leurs différentes groffeurs, leurs différentes folidités, la différente viteffe de leurs tourbillons devroient donc produire des différences dans leur prétendu mouvement autour de la terre, auffi bien que dans touts leurs autres mouvements. Et les étoiles fixes fi prodigieufement éloignées de nous devroient-elles tourner en vingt-quatre heures,comme la lune qui en eft fi proche ?

Jupiter au-delà de Mars ne fait Jupiter. fa révolution autour du foleil, qu'en onze ans, trois cents treize jours & dix-neuf heures. Il décrit fon orbite prefque parallèle à fonéquateur; & fa plus grande diftance de l'écliptique eft d'un degré vingt minutes. Il entraîne avec lui quatre planétes moin

21. Satellites

de Jupiter.

[r] M. de Fontenelle, dans les mondes, 6e. foir pag. 270,

dres, nommées fes fatellites. Celui dé ces fatellites qui eft le plus proche de Jupiter fait fa révolution autour de cette planéte en un jour, dix-huit heures, & vingt-deux minutes ou environ: le fecond fatellite en trois jours, treize heures, & quatorze minutes: le troifiéme en fept jours, quatre heures: le quatriéme en feize jours, dix-huit heures, & cinq minutes.

Les fatellites de Jupiter [s] fuivent une déclinaifon plus ou moins étenduë, mais femblable à l'obliquité de notre zodiaque, d'un pole de Jupiter à l'autre. Quel fujet de l'admiration la plus profonde, qu'une feule & même loi de mouvement s'obferve dans des corps fi prodigieufement éloignés, & qui femblent n'avoir ni correfpondance ni dépendance entr'eux!

24.

Saturne décrit un cercle fi éloigné, Sphere de qu'il ne l'achève qu'en l'efpace de vingt- Saturne. neuf ans, & cent foixante neuf jours. Les poles de Saturne ont leur jour & leur nuit d'un peu moins de quinze an. nées. Ils font diftants de l'écliptique de deux degrés & trente deux minutes, ce qui fait la plus grande latitude.

25. Satellites de

On voit quelquefois autour de Saturne, deux efpéces d'anfes, qui paroif- Saturne. fent & difparoiffent de temps en temps. Ces anfes de Saturne femblent n'être qu'un amas de fatellites fi proches les uns des autres, qu'ils ne font que l'apparence d'un anneau continu.

Les télescopes font appercevoir cinq fatellites diftincts autour de Saturne. Le prémier fait fa révolution autour de cette planéte en un jour, vingt-une heure ou environ; le fecond en deux jours, dix-fept heures ; le troifiéme en quatre jours, douze heures, & vingt cinq minutes; le quatrième en quinze

[s] Théolog, aftronomiq. de M. Derham. 2.86.

26. évolution

cursaxes.

jours, vingt-deux heures; le cinquié. me en foixante & dix-neuf jours, & vingt-deux heures. Le quatriéme fut découvert en 1655. le cinquième en 1671. le troifiéme en 1672. le prémier & le fecond en 1684. Les aftronomes ne font pas entiérement d'accord fur la durée des révolutions des ces fatellites de Jupiter & de Saturne.

Saturne eft à une fi grande diftance, es corps qu'on n'a pas pu remarquer, s'il tourne ses fur fon axe; mais c'eft une opinion générale que les corps céleftes tournent célestes tournent fur leurs axes, à l'exception des fatellites, fur lefquels les avis font différents. -Jupiter a manifeftement un mouvement autour de fon axe d'Orient en Occident, dans l'efpace de neuf heures & cinquante-fix minutes.

On a remarqué dans les planétes de Mars & de Venus des taches, ou quelques parties plus lumineufes & d'autres plus obfcures; & par leur moïen on a découvert que ces deux planétes tour. nent fur leurs axes. Huguens dit expreffément que la révolution de Mars fur fon axe fe fait en 24. heures & 40. minutes. Caffini a découvert en 1666. & 1667. que Venus tourne manifeftement autour de fon centre; on n'a pû encore déterminer le temps précis de cette révolution. Celle de Mercure fur fon axe n'a pu être apperçue à caufe de fa proximité du foleil.

La lune [] tourne fur elle-même en autant de temps qu'autour de la terre, c'est-à-dire en un mois; mais lorfqu'elle fait une partie de ce tour fur el le-même, & qu'il devroit fe cacher à nous une jouë, par exemple, de ce pré tendu vifage, & paroître quelqu'autre chofe, elle fait juftement une femblable partie de fon cercle autour de la terre,

[]M.de Fontenelle dans les mond.z.foir p.71. [u] Mémoir de l'Acad. des feionc, ann.

& fe mettant dans un nouveau point de vûë, elle nous montre encore cette même jouë. Ainsi la lune, qui à l'égard du foleil & des autres aftres tourne fur elle-même,n'y tourne point à notre égard.

D'autres aftronomes foutiennent [u] que le globe lunaire aïant une pefanteur différente dans fes hémisphères, & en plus grande raifon que l'effort relatif de la matiére fluide, qui fans cela le feroit tourner fur lui-même, ce globe doit prendre une fituation conftante, par rapport à la direction du fluide qui l'entraîne, ou aux tangentes de l'orbite, & qu'il ne tourne point fur fon propre centre. On a tout lieu de croire que la lune n'eft pas le feul fatellite,qui ne tourne pas fur lui même, & qui conferve toujours à peu près la même pofition, eu égard à fa planéte principale. Caffini a jugé la même chofe du cin quiéme fatellite de Saturne. Huguens [x]a penfé que c'étoit une propriété de touts les fatellites.

27.

difque fo

Il eft évident que le foleil tourne fur fon axe; & ce mouvement circulaire Taches di central préfente à notre imagination l'i- laire, dée auffi raifonnable que magnifique: d'un prémier mobile de tout le tourbillon. Les taches du foleil changent continuellement de places, elles paffent de la partie Orientale du foleil à la partie Occidentale. Elles tournent autour du foleil en un peu plus de 25. jours, ou environ en 25. jours & un quart. Elles font rondes dans le milieu dudifque ; vers les bords du difque elles deviennent longues & ovales de plus en plus, de la même maniére qu'une pareille tache paroîtroit fur un globe ordinaire, qui feroit fitué & tourné de façon,qu'on le regardât obliquement, ou qu'on commençât à le perdre de vue. Enfin

Xxx 3

1729. pag. 65. [x] Hugen, Cofmotheor. p.118.

28. Uniformi

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ces taches décrivent divers fentiers fur le foleil, c'est-à-dire, differentes lignes, quelquefois droites, quelquefois courbes, tantôt vers un pole, tantôt vers l'autre, lefquelles répondent exactement aux différentes pofitions de la terre, par rapport au foleil, dans toutes les parties de l'année.

Les diverfes apparences des étoiles de l'hydre, ducygne, & de la baleine font d'affez bonnes preuves qu'elles tournent fur leursaxes. Peuvent-elles tourner de la forte fans que le fluide qui les environne, tourne de même?ll eft donc vraifemblable que les étoiles ont leurs tour billons: & c'eft une conféquence qui eft auffi vraisemblable, que chacun de ces tourbillons étant de la nature du nôtre, eft garni de planétes pareilles. Le foleil quieft au centre de notre tourbillon, feroit apperçu comme une étoile, en fuppofant qu'on l'obfervât de quelqu'une de ces planétes qui font répandues dans les tourbillons des étoilles fixes. C'est l'idée de ces tourbillons innombrables,& des planétes contenues dans chacun d'eux, que Defcartes a ajoutée, au fyftéme de Copernic. Nous avons trai té fuffifamment de ces tourbillons, dans le chapitre de la Physique.

Celui qui fait reflexion à la toutepuiffance de l'ouvrier, n'hésite pas fur la vaste étendue de l'ouvrage, & c'eft le cas d'appliquer ces paroles de l'illuftre Fénelon archevêque de Cambrai [y], Je tiens la clef de touts les mystéres de la nature,dès-que je découvre fon auteur

Dicu a établi une fi grande uniformi. té de la na- té dans les ouvrages de la nature, que ce qui fe remarque dans les uns, fe trou ve auffi dans les autres de même genre. Les étoiles, le foleil, Mars, Jupiter, & Venus, ont évidemment une révolution

[y] Traité de l'existence de Dieu }

fur leurs axes, il eft donc raisonnable d'en conclure, que les autres globes de l'univers, fans en excepter notre terre, en ont une femblable.

29.

Révole

Quelques Coperniciens donnent une révolution lente au ciel des étoilles tion do fixes; mais le plus grand nombre fou-étoiles à tient que le ciel des étoiles fixes eft immobile. Son prétendu mouvement de révolution autour du centre de notre tourbillon eft abfolument incompatible avec le fyftéme des tourbillons de Def

cartes.

10. Préceflon

L'apparence de mouvement rétrograde prefque infenfible, par lequel il des équi femble que les étoiles fixes changent noxes. peu à peu de déclinaifon, & qu'elles avancent d'un degré en 70. ans ou environ, ne vient que de ce que la terre en revenant au bout d'un an au point de l'équinoxe du prin-temps, ne coupe pas pas juftement la ligne équinoxiale dans le même endroit où elle l'avoit coupée l'année précédente, mais qu'elle la cou. pe toujours un peu plus proche,& en an. ticipant à chaque fois de quelque efpa. ce,en forte qu'en 70.années ou environ, un degré fe trouve anticipé, ce que les aftronomes appellent la précefion des équinoxes.Les étoiles fixes[z]n'ont donc aucune révolution ni journalière, ni fort lente autour d'un centre étranger; & l'apparence de leur mouvement rétrograde n'eft caufée que par le changement du point équinoxial au retour de la terre, après qu'en un an elle a parcouru l'écliptique.

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Troisieme

ment att ti

C'est ce que plufieurs Coperniciens expliquent par un troifiéme mouve- mouvement du globe de la terre:ils prétendent bué au glo. que ce globe, outre le mouvement jour- be de la ter nalier fur fon axe, outre fon mouvement annuel autour du soleil,a un troi

[z] Scalig. diatrib.

re.

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