4. que les objets leur avoient impri- Chapitre de l'imagination & des sens: Quelques physiciens estiment que la Les Plats S. Augustin [ d) ne peut compren- choroide est le principal organe de la cien ne dre que les grands miroirs n'augmen- vûë [f]. D'autres soutiennent qu'on ne s'accorder tent point les objets qu'ils représentent, peut refuser à la rétine d'être le princi- gane de la & que cependant les petits miroirs pal instrument de la faculté visuelle. vie. diminuent & réduisent à la propor. Suivant ce dernier sentiment, la rétine tion de leur étenduë toutes les figures reçoit l'impression de la lumiére & des qu'ils renvoient vers nos yeux. Il allu. espéces visibles: ce qu'il y a lieu de prere qu'il y a en cela quelque vertu se sumer , de ce que la rétine est un tissu créte. velouté de petits filets déliés, & qu'elle Porphyre trouvant de l'impossibilité est par consequent fort sensible à des imà expliquer la vuë par l'action des pressions très fines, telles que font cel. corps, a soutenu une opinion forc éloi- les de la lumiére & desespéces visibles; gnée de toutes les autres: il a regardé & de ce qu'elle est fituée dans le fond la faculté de voir comme purement de l'ail où les corpuscules visuels doispirituelle , n'admettant ni ražons vi- vent se réunir après avoir traversé les fuels, ni espéces visibles , ni aucune humeurs. Ensuite la rétine fait parler autre chose corporelle qui contribuë immédiatement dans le cerveau par le à la vision ; & il a prétendu que l'ame ncrfoptique, l'impression qu'elle a reexcitée à la verité par le sens de la vûë, çuë. Lelnerf optique aboutit par une mais sans aucune coopération de la part extremité à la rétine , & son autre cxde ce sens, voit touts les objets en elle trémité va directement se rendre dans feule & au-dedans d'elle-même . Ce la substance du cerveau, où il porte la sentiment laisse subfister toutes les mê. sensation qui a été faite par les traces mes difficultés, n'expliquant pas de de l'objet, qui s'est peint sur la rétine, quelle maniére le sens de la vûë est car les nerfs sont les vehicules des senaffecté pour exciter l'ame. sations. L'usage que ces Physiciens atLe pére Mallebranche [e] a privé tribuent à la choroide est d'arrêter les également l'ame & le corps de la fa- éspéces visibles que la grande finesse de culté de voir ; & il a voulu établir que la rétine laisseroit passer, faisant à peu l'ame ne peut rien connoître ni par l'en- près à l'égard de la rétine,ce que tremise des sens, ni par réflexion sur j'étain fait à l'égard d'une glace de elle même: & qu'elle ne peut apper- miroir. cevoir touts les objets foit spirituels Toit Le sens de l'oüie a donné bien corporels qu'en Dieu . Ii fera traité de l'exercice a la subtilité des Phy. tions de le plus au long de cette opinion dans le ficiens . Le son [8] est un frémis- son. 1 65. Observa [d] Mirum autem eft quod in imagini. matur. Hic profecto aliquid latet. S Ang, - fement du corps sonore , ou un cer. ment lorsqu'il est dans toute sa fora tain nombre de vibrations de ses par- cequ'à la fin lorsqu'il est presque tiesi insensibles mises en resort les entierćment dissipé. Si le bruit d'un unes aprés les autres par la répercu! canon pórte à dix mille coises , & ceai sion. Le progrès du son n'approche lui d'un mousquet à deux mille , & pas de la rapidité de la lumière. En que touts deux partent à la fois, ils une seconde il parcourt 180. toises , arriveront à deux mille toises en mê. & par consequent en une minute il me temps ; & le coup de mousquet en parcourt dix mille huit cents , & fera aulii-côt entendu à cette distance il feroit en un heure plus de deux que le coup de canon. cents quatre-vingt trois lieuës com. Ce phénoméne du 'Ton est causé, munes de France, si nul obstacle écran. parceque dans le son fort au comger ne s'opposoit à son cours. mencement :.& dans le fon af On peut connoître à peu près , foibli à la fin, les vibrations des quelle est la distance de la foudre, partics insensibles, leurs compresen remarquant combien de fois le fions , & dilatations emploient des poulx bat, entre l'éclair & le bruit. temps égaux : Les vibrations du fon Bat-il fix fois ? le tonnerre est envie forc sont à la vérité plus grandes : ron à fix mille pas. Cinq fois ? à celles du son affoibli font petites à cinq mille pas. Car le lon, qui ará propositions ; mais les grandes & rive par un progrés succesif, est par. les petites se font dans des temps ti de l'endroit où est le tonnerre , égaux. L'exemple des pendules elt au même inftant que l'éclair paroît; la preuve de cette explication . Si & selon les observations de l'acadés le pendule a plus de force & de vimie rosale des sciences , il fait en- teffe il a aussi plus de chemin à viron mille pas pendant un batte- faire : de même si l'excés de force ment de poulx ou dans une se comprime davantage les parties inconde. La chute du tonnerre est sensibles qui contribuent au son, elaufli promte que l'éclair , & pré- lcs font plus de chemin en s'éloivient le bruit. On ne peut être ef. gnant , & en se rapprochant pour fraié d'un coup de tonnerre , dit reprendre par leur ressort leur pré. Sénéque [b], que lorsqu'on est déja miére extension ; & par une raison échapé au danger. contraire, dans le fon affoibli elles C'est une expérience de l'académie font moins de chemin pour revenir. des sciences , qui est crès remarqua- fur elles-mêmes'. Ainsi le son proble , que le moindre bruit & le duit par ces contractions & dilataplus violent , ne parcourent qu'une, tions , doit faire un égal progrés même distance dans le même inter, quoiqu'il ait plus ou moins de forvalle de temps , & que le fon n'a son n'a ce. Il y a seulement quelque difpas plus de vitesse au commence- férence , quoique très petite dans Q993 [6] Nemo unquam fulmen timuit , nisi qui effugit, sen, natural. queft, lib. 2.6.99, 87. buée par Gaflendi terre par de nouvelles mines de fer, Quand on frotte cette substance ; des mines anciennes épuisées, paron en ouvre les pores , on augmente l'a- choses légéres, qu'ils trouvent sur leur La pensan Gallenti attribuï la pesanteurengé chemin. teur attri- nérald l'action du tourbillon magnéti. Les corps éleEtriques attirent done que, qui tournoiant sans celle autour les brins de paille, & autres petits Differences aux corpus. de la terre, non seulement s'insinuë fétus, comme l'aiman attire le fer, lensman gnétiques, dans la pierre d'aiman, comme la féve avec ces différences : qu'il ne faut nétiques et électriques. dans une plante, mais pénétre & enve- point frotter l'aiman, autour duquel loppe les corps grossiers par unequau. il circule toujours un athmosphére atité plus ou moins grande d'atomes cro- bɔndant de matiére magnétique; que chus, & les force enles entrainant de l'aiman n'attire que le fer, ou un aus'approcher du centre. Il fonde certe tre aiman, parce qu'il n'y a que le opinion sur une expérience sensible , qui fer ou un autre aiman , qui ait les confifteà mettre un merceau de fer-sur pores disposes à recevoir la file des la main, & un aiman au dessous corpuscules magnétiques; que ces corOn éprouve alors que le fer paroît, puscules disposés en forme de peti. plus pésant. les villes , doivent être plôcôt rapLa philosophie des corpuscules de portés à la matiére plus compacte du Vement des veloppe assez clairement l'action des troisiéme élément, qu'à la matiére paille,& au-corps électriques, comme sont ledia- subtile du prémier: au lieu que l'ac mant, le sapphir, l'ambre, l'agathe, tion des corpuscules éléctriques n'é. co psélec- Ja cire d'Espagne , appellés éle&triques tant produite que par leur agitation, Iriques à cause du petit tourbillon de la ma. fans.que leur:figure y ait aucune parts tiére subcile qui les environne". On & consistant forplement à pouffer 86. De l'enlé. fétus par les Ou 90. ou du fer, au lieu que le petit tourbillon Aristote [a] a expliqué l'origne des Origine des électrique faisant, lorsque le corpsest fontaines, par un air condensé ou par fources & frotté, une sortie subite & impétueuse, des vapeurs qui s'étant élevées du fond des fantaidérange l'équilibre de l'air, dont le ref. de la terre , rencontrent des rochers en teinment sort cause l'enlévement du fétu: enfin forme de voutes, s'y épaislissent en pe expliquée. que le tourbillon magnétique bien plus tites goutes, & se réduisenc en eau. abondant & plus fort écend aussi beau. Mais la terre ne peut pas contenir assez coup plus loin la sphére de son activité, d'air , pour fournir des eaux à toutes pénétre les pores du verre, & transpor. les sources , & à toutes les riviéres. te ses impressions au-de-là même des D'autres philosophes attribuent fes corps les plus solides. sources aux eaux de pluże, ou de nei- électriques, mais la plâpart des corps comme dans des réservoirs , & fortent tambe jamais de pluïe ; on y trouve · Le défaut d'un grand nombre de Phy- cependant des sources; & li l'on y fait Défaut de ficien a été de s'attacher tellement à une des puits, ils se remplissent d'eau. Séhaciens opinion particuliére, & favorite, qu'ils néque dit [b] que la pluïe est absorbée de rappor- attribuënt à une cause unique ce qui est par la prémiére couche de la terre, & caufe ce qui l'effet de plusieurs causes , qui concou- qu'elle est toute consumée , avant que eft l'effet de sent au même phénoméne. C'est ainsi de pénétrer fort avane. Les caux de que les tremblements de terre ont été pluïc, ou de neige fonduë ne descen- sources viennent de l'eau de la mer, par SIC (2) Hift. de l'Acad. des sciene, ann. 1724: consumitur, nec in inferiora descendit. P.13. Sen, quaft. natural. lib. 3. (a) Ariftor. meterr. lib. 1.6.13. ( Hift, de l' Acad. des scienc. ann. 1703. b) Omnis humor intra primam cristam p. 2. flas de la mei causes. des conduits soûterrains. Cette explic marquer en hiver à l'ouverture de Différentes de la mer, & des riviéres. Il faut donc fique plus débattue par la contrariété opinions fur Les fources avouer que les fontaines ont plusieurs des opinions, que le flux & reflux de la le flux & & des fons fortes d'origines. Les unes viennent de mer. Héraclite & Aristote l'ont attri. taines ont la mer , car on en trouve qui sont salées þué [e] au soleil qui produit, excite, & plusieurs & sujétes au flux & au reflux. Plusicurs améne les vents dont la mer est enflée ; flux & du reflux dans les différents de la proportion de la force de la lune sur Un astronome moderne trouve la , 17. |