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plaudi, & en ont trouvé la doctrine trés- faine & trés-pure. Que beaucoup de Prelats illuftres, à qui je l'ay recitée, en ont jugé comme Eux. Que Monfeigneur l'Evefque de Meaux (3) c'est-à-dire, une des plus grandes Lumieres qui ayent éclairé l'Eglife dans les derniers Siecles, a eu long-temps mon Ouvrage entre les mains & qu'aprés l'avoir leû & releû plufieurs fois, il m'a non feulement donné fon approbation, mais a trouvé bon que je publiaffe à tout le monde, qu'il me la donnoit. Enfin

REMARQUES.

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que

quitter. Il mourut à Paris le 11. de Juin 1727. dans la quatrevingt fixiéme année de fon âge, après 69. ans de Profeffion religieufe,

(3.) M. l'Evefque de Meaux. 1 JACQUES BENIGNE BOSSUET Docteur en Théologie de la Faculté de Paris, Grand Archidiacre & Doïen de Metz, enfuite Abbé de faint Lucien de Beauvais, facré Evêque de Condom en 1670. nommé Précepteur de Louis Dauphin de France la même année; Premier Aumônier de Madame la Dauphine en 1680. Evêque de Meaux en 1681. de l'Académie Françoife en 1671. Supérieur de la Maifon de Navarre en 1695. Confeiller d'Etat en 1697. & premier Aumônier de Madame la Ducheffe de Bourgogne en 1698. êtoit né à Dijon le 27. de Septembre 1627. d'une ancienne Famille du Parlement de cette Ville. Il mourut à Paris le 13. d'Avril 1704. âgé de 76. ans 6. mois 16. jours,

pour mettre le comble à ma gloire, ce faint Archevefque (4) dans le Diocese duquel j'ai le bonheur de me trouver, ce grand Prelat, disje, auffi éminent en doctrine & en vertus, qu'en dignité & en naiffance, que le plus grand Roy de l'Univers, par un choix vifiblement infpiré du Ciel, a donné à la Ville capitale de fon Royaume, pour affeurer l'Innocence, & pour détruire l'Erreur, Monfeigneur l'Archevefque de Paris, en un mot, a bien daigné auffi examiner foigneufement mon Epiftre, & a eû mefine la bonté de me donner fur plus d'un endroit des confeils que j'ay fuivis ; & m'a enfin accordé aussi son approbation, avec des éloges, dont je fuis également ravi & confus.

(5) Au refte, comme il y a des Gens qui

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REMARQUES.

(4.) ce faint Archevefque. ] LOUIS ANTOINE DE NOAILLES, Docteur en Théologie de la Faculté de Paris, nommé à l'Evêché de Cahors en 1679. transferé l'année fuivante à Châlons fur Marne; fait Archevêque de Paris en 1695. enfuite Cardinal, Commandeur des Ordres du Roi, Provifeur de la Maifon & Société de Sorbonne, & Supérieur de celle de Navarre, êtoit un Prélat infiniment eftimable par fes vertus & par fon amour pour la paix ; & très-digne des louanges, que nôtre Poëte lui donne ici. Il mourut à Paris le 4. de Mai 1729. Plenus dierum, omni

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ont publié, que mon Epiftre n'eftoit qu'une vaine declamation, qui n'attaquoit rien de réel, ni qu'aucun Homme eûft jamais avancé : Je veux bien, pour l'intereft de la Verité, mettre ici la Propofition que j'y combats, dans la Langue, & dans les termes qu'on la foûtient en plus d'une Ecole. La voici Attritio ex gehenna metu fufficit, etiam fine ulla Dei dilectione, &fine ullo ad Deum offenfum refpectu ; quia talis honefta & fupernaturalis eft. C'est cette Propofi tion que j'attaque, & que je foûtiens faulle, abominable, & plus contraire à la vraie Reli gion, que le Lutheranifme ni le Calvinifme. Cependant je ne croy pas qu'on puiffe nier qu'on ne l'ayt encore foûtenue depuis peu, & qu'on ne l'ayt mefme inferée (6) dans quelques Catechifmes en des mots fort approchans des termes Latins, que je viens de rapporter.

REMARQ Ü E S.

bien que les notes téméraires ,, qui y font,,.

,, tir le Public, que je n'ay fait,, m'a ridiculement prêtez, auffi,, d'Epiftre fur l'Amour de Dieu, ,, que celle qu'on trouvera ici: , l'autre eftant une piece fauffe, ,& incomplete, compofée de ,, quelques vers qu'on m'a de,, robez, & de plufieurs qu'on

(6) dans quelques Catechismes.] C'est ce qu'on peut voir dans le Catechisme de M. Joli, & dans quelques autres.

M

DESPRE AUX aiant été nommé par le Roi en 1. 1677. pour écrire fon Hiftoire, fembloit avoir entièrement abandonné la Poëfie. Néanmoins,feize ans après, en 1693. il compofa fon ODE fur la prife de Namur; & l'année fuivante il publia fa X. Satire. A la vue de ce dernier Ouvrage l'audace des Critiques fe réveilla. Il fut expofé à la cenfure d'une infinité de Poëtes médiocres; & ce fut pour leur répondre qu'il compofa cette Epitre. Elle est écrite avec beaucoup &c'est une chofe affes fingulière d'y voir un Poëte Satirique couvrir fes Cenfeurs de confufion; rejetter fur eux toute l'indignation du Public; s'attirer noblement la tendre fe & la compaffion des Lecteurs. Notre Auteur avoit une grande prédilection pour cette Piéce, qu'il apelloit ordinairement fes inclinations. Elle fut faite au commencement de l'année 1695. & l'idée en eft prife d'Horace, Livre I. Epitre XX. Voïés le Bolæana, Nombre LIV.

d'art;

La Frefnaie-Vauquelin finit le premier Livre de fes Satires par une Pièce, qui porte en titre: A fon Livre, & qui n'eft qu'une ample Imitation de l'Epitre d'Horace. Cette dernière n'a que 28. Vers. Celle de M. Defpréaux en a 132. & la Pièce de La Fresnaie Vauquelin, qui remplit exactement le plan d'Horace eft de 254. Vers. C'est un des meilleurs Ouvrages de cet Auteur. On en citera quelques Morceaux dans les Remarques.

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J'A

A MES VERS.

'A Y beau vous arrester, ma remonftrance est vaine; Allez, partés, mes Vers, dernier fruit de ma veine; C'eft trop languir chés moi dans un obscur fejour. La prison vous déplaist, vous cherchez le grand jour ;

REMARQUES.

IMIT. Vers 1. J'ay beau vous ar

ainfi l'Epitre XX, de fon pre

refter, &c.] Horace commence mier Livre.

Vertumnum, Janumque, Liber, Spectare videris :
Scilicet ut profies Sofiorum pumice mundus.
Odifli claves, & grata figilla pudico:

Paucis oflendi gemis, & communia laudas, &c.

La Frefnaie Vauquelin, en pa- de cette manière la dernière Sa taphrafant Horace commence tire de fon I. Livre.

Mon Livre, je voy bien que quelque vain espoir

T'eleve maintenant & te veut decevoir :

Et je m'apperçoy bien qu'ennuyé tu te faches
Entre tant de papiers, & qu'echapper tu taches
Pour aller à Paris, pour te faire imprimer,
Ecarrir laver, penfant te faire aimer

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