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IMPRIMERIE F. RAMBOZ ET Cie, RUE DE L'HÔTEL-DE-VILLE, 78.

UNIVERSELLE

DE GENÈVE.

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He série.

TOME DIX-NEUVIÈME.

GENÈVE,

JOEL CHERBULIEZ, LIBRAIRE, RUE DE LA CITÉ.

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PFY 129.1.2

HARVARD

COLLEGE

AUG 7 1893

LIBRARY

Minot fund.

BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE

DE GENÈVE.

L'ÉGLISE

DANS

LES COMMENCEMENTS DE LA SOCIÉTÉ MODERNE.

CARTULAIRE DE L'ÉGLISE DE NOTRE-DAME DE PARIS,

PUBLIÉ PAR M. GUÉRARD1.

I

Les études historiques ont pris de nos jours une direction nouvelle. Des événements de cour, et les destinées de familles en petit nombre, n'en sont plus le principal objet. On creuse maintenant plus avant; on veut arriver jusques aux causes cachées du développement de la société tout entière, de la richesse comme des mœurs, de la terre comme de l'homme, de la condition du pauvre comme de celle du riche. On a scruté, à ce point de vue, l'histoire du monde ancien; mais c'est surtout l'histoire du monde moderne, dont nous sommes partie, qui est devenue pour notre génération l'objet d'une recherche curieuse, exacte et approfondie.

Dans la Collection des documents inédits sur l'Histoire de France, édités par ordre du gouvernement. Paris, 1850; 4 vol. in-4°.

avaient fait place au sacerdoce, l'enseignement de tous à l'enseignement d'un clergé. Les doctrines avaient été systématisées, la discipline arrêtée comme l'enseignement. Une active correspondance, des synodes, des conciles, unissaient tous les membres d'un corps vaste et puissant. Quelle que soit l'opinion que l'on puisse s'être formée sur les moyens par lesquels l'Église était parvenue à cette unité, M. Guizot l'a fait ressortir, ce fut un bienfait, à l'heure de l'invasion des Barbares, qu'ils se soient trouvés en présence d'une corporation fortement constituée, une comme l'empire sur les débris duquel elle s'était établie. et en possession du sol sur lequel elle avait déjà jeté de profondes racines. Mais pour comprendre le rôle de l'Eglise dans cette situation nouvelle, il est nécessaire de se rendre compte de tout le terrain qu'elle occupait.

Elle n'était plus Eglise seulement; elle s'était répandue, hors de ses limites, dans celles de l'Etat, et avait hérité de plusieurs des attributs de la société civile. Les évêques n'étaient plus uniquement des ministres du Christ; ils avaient remplacé la municipalité lorsque la municipalité avait déserté la curie; ils étaient devenus juges lorsque la basilique avait été abandonnée comme la curie; ils avaient succédé à la majesté du sénat quand le sénat avait perdu son autorité. On connaît les plaintes d'Augustin; on sait les gémissements des meilleurs évêques de ce temps, appelés qu'ils étaient tous les jours à prononcer dans les querelles des petits comme des grands. « Je suis envahi par des occupations étrangères à mon ministère, s'écriait Augustin, ante meridiem et post meridiem occupationibus hominum implicor..... O hommes, qui m'a établi juge pour que vous m'invitiez à vider les débats qui naissent de vos

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