Page images
PDF
EPUB

mune qui devint le point de réunion des rébelles.

[ocr errors]
[ocr errors]

C

Rien n'égale l'audace et l'activité avec te lesquelles le conseil-général de cette com mune dirigé par Coffinhal, Payan et Fleuriot Lescot, organisa une insurrection contre la représentation nationale. Un comité d'exécution composé de douze membres, parmi lesquels on comptoit Arthur et son associé Grenard, fut aussi-tôt formé dans son sein. Ce comité accueillit Robespierre et les autres proscrits avec enthousiasme ; ce comité fit aussi-tôt fermer les barrières et sonner letocsin contre la convention; il entretint une correspondance active avec la société des Jacobins, qui se déclara également en insurrection contre la convention, et envoya dix de ses membres à la commune, pour s'unir avec elle et veiller au salut de la chose publique. Ce comité répandit dans tous les carrefours de Paris des émissaires affidés qui fomentèrent la haine des citoyens contre la convention, qui les excitèrent contre elle en disant, qu'elle assassinoit les sans-culottes et leur

père Robespierre; il fit convoquer les sections, les fit jurer d'être fidèles à la commune et leur enjoignit de se rendre en armes sur la place de la maison commune à l'effet de défendre les députés proscrits i il envoya investir la poste aux lettres pour arrêter les courriers ; il fit garder l'arsenal pour qu'on ne délivrât de poudre que sur les ordres de la commune ; il écrivit au commandant des élèves du champ de Mars, pour qu'il se disposât à marcher à ses ordres. Ce comité fit plus encore; il dépêcha des courriers dans toutes les communes qui environnoient Paris et leur adressa une circulaire conçue en ces termes. « Robespierre et les patriotes les plus purs de la convention, ont été arrêtés par des conspirateurs, et remis aussitôt en liberté par le peuple souverain; accourez à la commune de Paris avec vos armes pour sauver la chose publique. Le tocsin sonne pour donner l'éveil aux amis de la pa

trie.

Pendant ce tems Payan harangue les citoyens que l'attente des événemens avoit attirés dans les tribunes du conseil-général

de la commune; tous ceux qui viennent lui parler ainsi qu'à ses complices, des ordres de la convention, sont jetés dans des cachots; un décret qui charge la commune et les citoyens de Paris de veiller sur la représentation nationale eşt lacéré, déchiré, le porteur du décret incarcéré en attendant qu'on le mette à mort, et la représentation pationale insultée, menacée. En mêmetems on proteste qu'on va marcher contre elle pour la mettre à la raison et égorger tous les conspirateurs dont elle est remplie.

Pendant ce tems aussi, le commandant de la force armée, le scélérat Henriot, parcourt les rues avec rapidité, excite les citoyens et les gens armés à la révolte, leur ordonne de se rendre à la commune pour marcher ensuite contre la convention qu'il couvre d'imprécations. Deux représentans Je trouvent dans la rue Saint-Honoré, occupé à soulever le peuple ; ces deux hommes courageux enjoignent, au nom du caractère dont ils sont revêtus, à six gendarmes qui se trouvent là, d'arrêter le rebelle Henrior contre lequel il y a un dé

1

cret d'arrestation, et de le conduire aussitôt au comité de sûreté générale. Ces gendarmes obéissent, se saisissent du traître

et le conduisent au comité. La nouvelle s'en répand bientôt à la commune ; Coffinhal se détache du comité d'exécution, se fait suivre de deux ou trois cents sicaires armés, qui étoient dans les cours de la maison commune, marche droit au comité de sûreté générale, et délivre son camarade Henrior, qui, plus audacieux que jamais, vient jusqu'aux portes de la convention, le sabre à la main, harangue des troupes et des canonniers qui étoient accourus pour défendre les députés, leur monte la tête contre l'assemblée qu'il leur peint comme un amas de brigands qui veulent anéantir les patriotes, fait faire volte face à ces soldats, et les emmène avec lui à la com mune, pour diriger ensuite leur artillerie contre la représentation nationale.

Le danger étoit imminent. Collot qui quoique président de l'assemblée, restoit dans ces instans périlleux au comité de salut public pour conjurer l'orage, arrive tout effrayé à la convention, court au

fauteuil, et se couvre en signe de détresse ; tous les autres chapeaux sont en bas, il se fait un silence profond. « Les comités de gouvernement sont forcés, dit-il, leurs membres dispersés, les rebelles sont en force, la chose publique est perdue, il ne nous reste plus qu'à mourir sur nos chaires curules, Pères Conscrits; jurons tous d'y mourir sans lâcheté ». O dévouement superbe, séance à jamais mémorable! tous les députés se lèvent à-la-fois, jettent leur chapeau en l'air, jurent d'un concert unanime de mourir à leur poste, et prêts à périr, s'écrient unanimement: vive la république.

« Ce n'est point assez que de mourir, s'écrie un membre, sauvons la chose publique, s'il en est tems encore, et du moins mourons utilement pour la patrie ». Henriot est en in

Oui, s'écrie-t-on.

[ocr errors]

surrection? mettons Henriot hors la loi.

Aux voix, s'écrie-t-on, et Henrior est

bors la loi.

La commune est en insurrec

rion? trettons tous les membres de la com

[merged small][ocr errors][merged small]

les membres de la commune sont hors la loi,

« PreviousContinue »