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la part des comités de gouvernement, qui déjà ne soupçonnoient que trop ses vues ambitieuses. Les membres qui composoient çes comités de gouvernement, n'avoient une force si prépondérante, que par l'exis tence de la convention, qni paroissoit leur avoir délégué toute sa puissance, mais aucun d'eux n'étoit connu idolâtré adoré dans les départemens comme Robespierre, qui seul y avoit une influence terrible, qui paroissoit composer à lui seuļ tout le comité de salut publje, tout le comité de sûreté générale, en sorte que ces comités sentirent bien que la convention · au nom de laquelle ils trouvoient bon de régner, une fois abattue, il ne seroit pas difficile à Robespierre, vu son immense popularité, de les abattre à leur tour, Robespierre ayant échoué de ce côté essaya de lutter seul, et contre les comités, et contre la convention; il cessa de se rendre aux séances du comité de salut public, toute-fois en y laissant pour espions, Lebas, Couthon et Saint-Just, ses affidés, qui lui rendoient un compte exact de tour Ggz

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ce qui s'y passoit. C'est ici le cas de remarquer que, si Robespierre, qui par goût, ou pour l'exécution de ses desseins, faisoit verser tant de sang, a été accusé dans un tems, d'avoir lui seul dressé les listes de proscription, er commandé à Fouquier tous les massacres du tribunal révolution naire, cette accusation n'est pas entièrement conforme a la vérité ; car il est bon de dire, que, pendant le mois qu'il cessa d'aller au comité de salut public, ce comité fit mettre en jugement et exécuter plus de citoyens, dans cet intervallé, qu'on en avoit mis à mort dans les deux mois précédens.

Cependant, Robespierre, après cette rupture ouverte avec ses collègues du comité de salut public, n'en conservoit pas moins une portion majeure de l'autorité que s'étoit arrogée ce comité, et faisant passer soit par lui-même ou par les siens, des projets de décret à la convention, ne daignoit pas les communiquer aux autres membres des comités de gouvernement; entouré de ses créatures, il travailloit à

mettre à exécution les maximes suivantes · qu'après sa mort l'on trouva chez lui écrites de sa main.

Il faut une volonté une. Les dangers intérieurs viennent des bourgeois. POUR VAINCRE LES BOURGEOIS, il faut rallier le peuple. Il faut que les SANS-CULOTTES soient payés et restent dans les villes. Il faut leur procurer des armes LES COLÉRER et que l'insurrection s'étende de proche en proche sur le même plan. Il faut proscrire les écrivains comme les plus dangereux ennemis de la patrie; punir surtout LES DÉPUTÉS et les administrations coupables. Si les députés sont renvoyés chez eux, la république est perdue, ils continueront d'égarer leurs départemens. D'après ces lignes, tracées de la main du tyran, il ne reste plus de doute sur le projet qu'il avoit d'anéantir tous les riches. pour consolider sa puissance, en faisant passer une partie de leur fortune dans les mains de ceux qui n'en avoient pas ; cette mutation des propriétés étoit un des ressorts les plus puissans de son pouvoir, puisqu'il attachoit à son char tous ceux qui n'avoient rien et qu'il promettoit d'enrichir : il ne reste plus de doutes sur le projet qu'il avoit de faire périr tous les députés; ce projet étoit aussi hardi de sa

part qu'il étoit horrible; il étoit d'autant plus hardi, que, pour le mettre à fin, il vouloit se passer des autres membres des comités de gouvernement qu'il lui étoit important d'écraser eux-mêmes. Timide dans ses entreprises, il avoit balancé entre un nouveau 31 mai, ou un massacre en masse, Il avoit voulu d'abord se servir de la société des Jacobins pour faire décimer de nouveau la convention en insinuant à cette société d'aller à l'assemblée demander la tête de quatre ou cinq députés, qu'il appeloit des scélérats (1); mais reve

(1) Par les quatre ou cinq scélérats de la convention qu'il vouloit faire assassiner, Robespierre n'auroit-il pas entendu parler des députés suivans, sur lesquels on trouva des notes écrites de sa main après le 9 thermidor. Voici ces notes.

Dubois Grancé est dans le cas de la loi du 27 germinal qui bannit de Paris ceux qui ont fait yaloir de faux titres pour usurper la noblesse. La preuve en est écrite dans Denizard. Cette circonstance n'a pas empêché qu'il ne restât en mission où il a usurpé toute la plénitude des pou voirs nationaux ; il ne vouloit pas prendre Lyon d'où il a laissé échapper Précy et ses complices

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mant à son idée première, il trouva plus opportun de frapper d'un seul coup la

Il ne figura jamais dans les deux assemblées, que comme partisan de d'Orléans, avec qui il étoit étroitement lié.

Delmas est un ci-devant noble, intrigant taré. Il étoit coalisé avec la Gironde et intimement lié avec Lacroix. Ce ne peut être que par un revirement d'intrigue qu'il a paru se déclarer pour la Montagne dans l'affaire de Marat, dont il avoit été le persécuteur. Il s'est depuis intimement coalisé avec Danton; c'est lui qui, au tems de l'accusation portée contre ce dernier et ses complices, lutta scandaleusement contre le comité de salut public,

Thuriot ne fut jamais qu'un partisan de d'Or léans. Son silence depuis la chûte de Danton et depuis son expulsion des jacobins, contraste avec son bavardage éternel avant cette époque. Il se borne à intriguer sourdement. C'est lui qui le premier fit une tentative pour arrêter le mouvement révolutionnaire, en prêchant l'indulgence sous le nom de morale, lorsqu'on porta les premiers coups à l'aristocratie. Il cabala d'une manière visible pour armer la convention nationale contre le comité de salut public, lorsque ce comité fit le rapport contre Danion, Chabot et autres.

Bourdon de l'Oise s'est couvert de crimes

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