On craint qu'avec Hector Troie un jour ne renaisse. J'attends avec la paix son cœur de votre main. RAC. (Voyez secret) Avrc, au prix de. « Racheter avec de r et de l'argent. MASS. AVEC, sert aussi à marquer la matière dont une chose est faite, ou la cause matérielle. En ce pays-là on ne bátit qu'avec du bois. Carreler avec de la brique. AVEC, marquant la cause instrumentale, ou l'instrument qu'on emploie. Couper avec un couteau. Ecrire avec une plume. Avec le temps. (Voyez temps.) DICT. DE L'ACAD. « Disant qu'il falloit faire la guerre avec » le fer, et non point avec l'argent. >> Boss. « Le seul glaive avec lequel elle vainquit les » tyrans.-Détournez avec votre main tous les MASS. >> traits, etc. >> Prendre dans ce jardin la lune avec les dents. Avec un fer maudit me va fendre la tête. BOIL. AVEC, dans le sens de contre. La France étoit DICT. DE L'ACAD. en guerre avec l'empereur. «La chaire sembloit disputer de bouffon»nerie avec le théatre, ou de sécheresse avec >> l'école. >> MASS. L'ours a-t-il dans les bois la guerre avec les ours? B. Avrc, dans le sens de malgré. « Avec tout cela, cette médecine ne laisse pas » d'être amère. » PASC. « On est étonné, avec tout son esprit, de se » trouver la dupe, etc. » (Voy. barbare.) LA BR. Mais avec tous ces dons de l'esprit et de l'âme. Un roi même souvent peut n'ètre qu'un infame. BOIL. «Cela est légitime avec cette intention (pourvu PASC. «Il est qvec cela si vain et si léger, que, etc. » PASCAL. D'AVEC, marquant la différence de deux choses ou de deux personnes, d'une manière plus positive. Distinguer l'ami d'avec le flatteur. Distinguer la fausse monnoie d'avec la bonne. Séparer Por d'avec l'argent. DICT. DE L'ACAD. «Sans examiner si Descartes a réussi, etc., je » dis que ce mot est aussi différent dans ses » écrits d'avec le même mot dans les autres, » qui l'ont dit en passant, qu'un homme plein » de vie et de force d'avec un homme mort. >> PASCAL. « Distirguons ce que fait dire une haine » aveugle d'avec les faits positifs. Cette sépara» tion des juifs incrédules d'avec les juifs con>>vertis. >>> Boss. COR. « Je sors d'avec lui fort satisfait. » (Voyez déméler, discerner.) «Ces sentimens élevés qui distinguent les ames >> royales d'avec les ames du commun. » FLÉCH. Impitoyable sort, dont la rigueur sépare Ma gloire d'avec mes désirs. il n'est plus en usage AVECQUE, pour avec, qu'en poésie, ou même il commence à vieillir. Tous les jours je me couche avecque le soleil. BoIL. AVÉNEMENT, s. m., venue, arrivée; il ne se dit guère que de l'élévation à une dignité suprême. Le roi à son avenement à la couronne ordonne. A son joyeux avénement. A son heureux avénement. Le pape depuis son avénement au pontificat. L'empereur après son avénement à l'empire. « Louis XIV, à son avénement à la couronne, » n'avoit pas un vaisseau. » ( Voyez complimenter, féliciter.) VOLT. AVÉNEMENT, se dit aussi en parlant du Messie pour signifier le temps auquel il s'est manifesté aux hommes, et celui où il doit paroître pour les juger. Le premier, le second avénement du Messie. DICT. DE L'ACAD. « Le temps du premier avénement de Jésus>> Christ est prédit; le temps du second ne l'est » point, parce que le premier devoit être caché, >> au lieu que le second doit être éclatant, et » tellement manifeste, que ses ennemis mêmes » le reconnoitront.-Deux avénemens, l'un de >> misère pour abaisser l'homme superbe, l'autre » de gloire pour élever l'homme humilié.»>PASC. AVENIR, s. m., le temps futur. Qui pent pénétrer dans l'avenir? On ne peut pas répondre de l'avenir. L'avenir est incertain. Les soins de l'avenir. Prédire l'avenir. Lire dans l'avenir. Un DICT. DE L'ACAD. facheux avenir. « Nous anticipons l'avenir, comme trop lent, >> et comme pour le hater; ou nous rappelons » le passé, etc. - Nous ne pensons presque » point au présent, et si nous y pensons, ce » n'est que pour prendre des lumières pour dis» poser l'avenir. » PASC. « Cette sagesse insensée, qui s'égare dans » l'avenir.-Ce qui s'est passé nous assure de » l'avenir.- Ils ne peuvent prévoir le cours que >> prendra l'avenir.- Le passé et le présent nous Boss. » garantissoient l'avenir. » «Cela ne prouve-t-il pas clairement un avenir? Le présent est pour les riches, et l'avenir » pour les vertueux. -Courir tout le risque de » l'avenir.-L'on remet à l'avenir son repos et >> ses joies. Les enfans n'ont ni passé ni avenir. - Ils finissent enfin, et rencontrent inopine>>ment un avenir qu'ils n'ont ni craint ni » espéré. » (Voyez pivot, souffrir). LA BRUY. « Il voyoit tant de maux préseus, et tant de » périls pour l'avenir.-Il nous a dévoilé l'ave»nir.-Il pénètre dans l'avenir.- Étendre leurs » vues sur un avenir éloigné. -On peut réparer FEN. » le passé par l'avenir. » etc. « Prévoir l'avenir.- Vous nous serez utile, >> non-seulement pour le présent, mais encore » pour l'avenir.» (Voyez crainte, esperance.) FLÉ. « Sûr de l'avenir, attentif au présent, » Il lit dans les cœurs, il voit l'avenir. - Des >> hommes qui n'attendent point d'avenir. » Craindra-t-il un avenir qui n'a plus d'autres >> bornes que l'éternité, et qui ne doit finir » qu'avec Dieu meme.-L'avenir est un abime >> immense où il ne voit ni fin ni issue, où » il va se perdre et s'engloutir pour toujours. » L'espoir d'un avenir chimérique. -La certi» tude d'un avenir.- La pensée de l'avenir.» La science de l'avenir.-La vérité d'un ave»nir.» (Voyez chimère, doute, inquiet, paroitre, MASS. rencoyer, vision.) Le passé me tourmente et je crains l'avenir. COR. À L'AVENIR, expression adverbiale, désormais. Vous en userez à l'avenir, comme il vous plaira. Ne faites plus cela à l'avenir. DICT. DE L'ACAD. « Les promesses qu'ils donnent de ne plus « pécher à l'avenir.-Profitez-en à l'avenir. » PASCAL. « On ne jugera à l'avenir du goût de quel» qu'un qu'à proportion, etc. >> LA BRUY. «Les plaisirs que vous goûterez à l'avenir. »> (Voyez chercher, se fier, souvenir.) MASS. AVENT, s. m., le temps destiné par l'église pour se préparer à la fète de Noël. L'avent a été plus long cette année que l'autre. Le premier dimanche de l'avent. On dit, précher l'avent, jeûner l'avent, pour dire, pendant l'avent; et on dit au pluriel: les uvens de Noël ; c'est aux avens qu'on a coutume de planter. DICT. DE L'ACAD. AVENTURE, s. f., ce qui arrive inopiuément à quelqu'un. Aventure heureuse. Aventure bizarre, étrange. Il lui est arrivé une aventure extraordinaire. Il doit s'attendre à quelque aventure facheuse. Raconter une aventure. Ce roman el plein d'aventures surprenantes. Aventure burlesque, romanesque. DICT. DE L'ACAD. «Des aventures inouïes.-Chapelain étoit riche » et Corneille ne l'étoit pas, la Pucelle et Rodogune méritoient chacune une autre aventure. >> -II raconta son aventure à ses amis.-Ils sont » gens à belles aventures. » LA BRUY. « Quelle aventure vous amène sur ce rivage? -Par quelle aventure avez-vous été conduit » en ces lieux?-On le pressoit de raconter ses » aventures. -Les soldats des deux partis com>> mencèrent à s'entretenir sur leurs aventures. » A-t-on jamais ouï parler d'aventures si mer» veilleuses. En écoutant les aventures de » Télémaque. — Vous avez rempli les terres et » les mers de vos tristes aventures.- Si je n'eusse » sans cesse repassé dans mon esprit ma triste » aventure. » FÉN. « Le récit de vos aventures.-On donne des >> larmes aux aventures chimériques d'un per» sonnage de théatre. MASS. << Un amas confus d'aventures monstrueuses. >> VOLTAIRE. Et pour combler enfin sa tragique aventure, BOIL. Rouss. Ce n'est qu'une aventure ordinaire, commune. « Les principales aventures du siége de Troie. »> FENELON. AVENTURE, dans les anciens romans de chevalerie, signifie entreprise hasardeuse, inêlée quelquefois d'enchantement. Aventure périlleuse, difficile, dangereuse. Chercher, achever, mettre à fin les aventures, une aventure. Et on dit, d'un homme qui aime les entreprises extraordinaires, c'est un homme qui aime les aventures, qui court après les aventures. A L'AVENTURE. On dit errer à l'aventure, pour dire, sans dessein, sans savoir où l'on veut aller. Faire toutes choses à l'aventure, pour dire, sans réflexion. DICT. DE L'ACAD. « Chacun a la liberté de dire à l'aventure ce » qu'il pense.-Ecrire un mot à l'aventure. » (Voyez juger, notions.) « Ils vivent à l'aventure. » PASC. LA BRUY. AVENUE, s. f., endroit par où on arrive en quelque lieu. Les gardes étoient rangés en toutes les avenues du palais. L'armée se saisit de toutes les avenues des montagnes. Fermer les avenues. Les avenues de cette ville sont belles. DICT. « Quand Titus assiégea Jérusalem, il en » ferma de si près les avenues, que, etc. » BossUET. << Les amans de Pénélope ont occupé toutes les » avenues du port. » FEN. « Les gardes sont relevés aux avenues de son >> palais. Cet homme propre à parer les ave»nues d'une foire. >> LA BRUY. « Elle garda toutes les avenues de son cœur a selon le précepte du sage. » FLECH. « Les discours flatteurs assiégent leur trône, MASS. >> et s'emparent de toutes les avenues. » Saisissez l'hippodrome avec ses avenues. De leurs appartemens percer les avenues. De la maison gardant les avenues. COR. BOIL. AVENUE, se dit aussi d'une allée plantée d'arbres, au-devant d'une maison. Il y a une grande avenue qui conduit à sa maison. Il a etc., planté une avenue d'ormes, de tilleuls devant la porte de sa maison. Ouvrir des avenues dans un bois, c'est-à-dire, y ouvrir des allées. DICT. DE L'ACAD. « Quatre allées à perte de vue servoient d'ave»nues à quatre portiques dont la hauteur, etc. >> BOSSUET. « Ailleurs de longues et fraiches avenues se LA BRUY. >> perdent dans la campagne. » AVÉRER, v. a., s'assurer, et faire voir qu'une chose est vraie. On a avéré ce fait là. C'est une chose qu'on ne peut avérer. AVÉRÉ, EE, part. C'est un fait avéré. Une chose avérée. DICT, DE L'ACAD. « La conversion des Gentils qui devoit arriver » dans le même temps, n'est pas moins avérée. » BOSSUET. sion MASS. « La piété la plus avérée. » AVERSION, 8. f., haine. Avoir quelque chose en aversion. Avoir de l'aversion contre quelqu'un, pour quelqu'un. Prendre quelqu'un en aversion. Avoir de l'aversion pour l'étude. Avoir de l'averle vin. pour DICT. DE L'ACAD. « Ces défauts ne méritent que l'aversion et le » mépris. Il y a différens degrés dans cette » aversion pour la vérité.—Il faut qu'ils aient >> moins d'aversion pour l'austérité de, etc. » Exciter l'aversion. (Voyez attirer).-Vos dé>>cisions meurtrières sont en aversion à tout le >> monde. » PASC. << Combien elle avoit d'aversion pour les dis» cours empoisonnés de la médisance. » (Voyez objet.) (Voyez former.) « Il le regarde avec aversion. Boss. FEN. « Cette aversion naissante pour les artifices et » les louanges des flatteurs.-Ses talens, sa ré» putation, son crédit et sa fortune, ont peut» être plus de part à votre aversion, que ses >> défauts. » MASS. « Accroître l'aversion des Espagnols contre les » Allemands. >> VOLT. De cette aversion son cœur préoccupé. COR. RAC. BOIL. » sans avertir. » » frappe pour nous avertir.-Sans menacer et Boss. « Il arrive jusqu'à moi sans ine faire avertir. » LA BRUY. « On vint l'avertir pour un sacrifice qu'il deFEN. » voit faire à Jupiter. «S'est-il passé un seul jour où Dieu ne vous >> ait averti par quelqu'un de ces grands exem» ples.-D'où avez-vous appris que le Seigneur MASS. » vous avertira de loin? » En vain contre ce flot d'aversion publique « Dieu ne cesse de les avertir par ses prophètes, » qu'il leur envoie coup sur coup.-Pendant » que nous tremblous sous leur main, Dieu les BOIL. De retour d'an voyage; en arrivant, crois-moi, « Les avertir de l'embûche qu'on leur dresse. - Pour vous avertir d'une chose importante » sur ce sujet.-Je ne dispute jamais du nom » pourvu qu'on m'avertisse du sens qu'on lui >> donne.-Sans avertir de tout ce qui passera. » PASCAL. « Il accourt pour l'avertir de tous les périls, Boss. >>> etc. >>> « On vint avertir Idoménée de l'arrivée du » fils d'Ulysse. Je vous aime assez pour vous FÉN. » avertir de toutes vos fautes. >> a A peine les avertit-on de leur danger.» Intraitable à quiconque l'osoit avertir de >> sa mort. - Le droit de les avertir de leur orFLECH. >> gueil. >> Et qui sait si déjà quelque bouche infidelle RAC. « Si j'étois dans une ville où il y eût douze » fontaines, et que je susse certainement qu'il y » en eût une empoisonnée, je serois obligé » d'avertir tout le monde de ne point aller » puiser de l'eau à cette fontaine.-Si un plus » grand faiseur de miracles n'avoit déjà averti PASC. » de ne pas les croire. » «Il a une barrière qui le ferme, et qui devroit LA BRUY. » l'avertir de s'arrêter en deçà. » « Il avertit de craindre les richesses.-L'apôtre >> nous avertit de ne pas pleurer ceux qui, etc. » FLÉCHIER. Souffrez quelques troideurs sans les faire éclater, » mides avertissoit par son titre qu'on se gardât » bien de la comparer aux autres. » Boss. «Que vous dirai-je dans une cérémonie aussi » lugubre, etc.; je vous avertirai que le monde >> est une figure trompeuse. >> FLÉCH, « Ce temple et ces autels m'avertissent que >> mon ministère ne doit mettre dans ma bouche » que des paroles, etc. » (Voyez bouche). MASSILLON. La reine d'an regard a daigné m'avertir, AVERTI, IE, participe. « Secrètement averti par ses amis. - Avertis » les uns par Jérémie, les autres par Ezéchiel.» Anne avertie de loin par un mal aussi cruel » qu'irrémédiable. » Boss. ÁVERTI DE, în met de devant la chose dont on est averti. « Averti des desseins pernicieux de son frère. > Averti de sa mort prochaine. » Boss. AVERTI PAR.... DE. « Averli par ces cheveux blancs du compte » que je dois rendre de mon administration. » BOSSUET. AVERTISSEMENT, s. m., avis qu'on donne à quelqu'un de quelque chose, afin qu'il y prenne garde. Avertissement salutaire. Donner, envoyer, recevoir un avertissement. DICT. DE L'ACAD, « Ils sentent, à chaque péché qu'ils com» mettent, un avertissement et un désir intérieur » de s'en abstenir. »> PASC. « A ce fatal avertissement, Anne ramasse » toutes ses forces.-Si nos cœurs s'endurcissent » après un avertissement si sensible. — Pour » obéir à des avertissemens qu'il crut divins.» Sourd à tous les sages avertissemens. » BOSSUET. « Nous l'avons vu sur un simple avertissement » pratiquer toute l'austérité du jeûne, etc. -La » désolation de ses domestiques, les entretiens » et les avis pieux de son directeur, etc., » n'étoient-ce pas des avertissemens qu'il falloit » se préparer à la mort. » FLECH. « Je connus que ce songe mystérieux étoit un » avertissement divin. » Cet avertissement marque une défiance, FEN. COR. Racine et Boileau n'ont fait aucun usage de ce terme. AVEU, s. m., reconnoissance verbale ou par écrit d'avoir dit ou fait quelque chose. Il paroit, par son aveu méme, que, etc. On sait de son propre aveu, que, etc. DICT. DE L'ACAD. << Il est constant, par l'aveu de l'offense, qu'il » a reçu sur sa joue un coup de la main d'un >>> Jésuite. » PASC. «Les seuls maîtres qui peuvent nous repren» dreutilement, et nous arracher cet aveu d'avoir » failli, etc., qui coûte tant à notre amour» propre.-Le sincère aveu que nous faisons » devant Dieu, de nos vanités. » Boss. « Il fait l'aveu de sa paresse.-L'aveu libre » qu'on en fait. La jalousie est comme un » aveu contraint du mérite, etc. » LA BRUY. (Voyez avouer, faute.) AVEU, témoignage qu'on rend de ce qu'un autre a dit ou fait. C'est lui qui a le mieux fait, de l'aveu de tout le monde. DICT. DE L'ACAD. << Nos dates sont assurées de leur aveu propre. Il est certain, de l'aveu des juifs, que la ven» geance divine ne s'est jamais plus terriblement » déclarée, etc. » Boss. » Un aveu sincère des foiblesses et des vanités >> humaines. >> FLÉCH. << Ils n'aiment pas à donner des louanges qui » les humilient, et qui sont comme des aveux >> publics de la supériorité qu'on a sur eux. » MASSILLON. <<< Ce n'en étoit pas assez pour reconnoitre net» tement la prééminence du roi; mais c'en étoit >> assez pour un aveu authentique de la foiblesse >> espagnole. » VOLT. AVEU, l'approbation, le consentement, l'agrément qu'une personne supérieure donne à ce qu'un inférieur a fait ou se propose de faire. Je ne veux rien faire sans votre aveu. Il a entrepris cela de votre aveu. Il a l'aveu de ses parens pour ce mariage. DICT. DE L'ACAD. «Ils ne doivent rien imprimer sans l'aveu de >> leurs supérieurs. » PASC. L'aveu d'un père engageant notre foi, Sans l'avez des neuf sœurs vous a rendu poëte. « Celui qui n'a jamais vu cette lumière pure » est aveugle, comme un aveugle-né. » FÉN. AVEUGLE, au figuré, celui à qui les passions offusquent l'entendement. Les amans sont aveugles dans leurs désirs, dans leurs desseins. L'ambition, la colère le rend aveugle. Chacun est aveugle dans sa propre cause. DICT. DE L'ACAD. « Les plus aveugles de vos amis seront con>>traints d'avouer.- Il paroitra au dernier jour » avec un tel éclat, que les plus aveugles le verPASC. >> ront. » << Toutes ces nations aveugles qui oublioient » leur créateur.-Par ses conseils trompeurs » l'aveugle empereur fit mourir Aetins. -Quand >> une fois on a trouvé le moyen de prendre la » multitude par l'appat de la liberté, elle suit >> en aveugle. » Boss. Vous êtes plus aveugle encore en votre amour. Combien le prince a-t-il d'aveugles partis aus? COR Je me livre en aveugle au transport qui m'entraine. J'étois aveugle alors; mes yeux se sont ouverts. Quelle ardeur inquiète Parmi vos ennemis en aveugle vous jette. Aveugle en sa colère. RAC. BOIL. Et l'orthodoxe même, aveugle en sa fureur. << L'envie est aveugle. » « Une fureur aveugle. PASC Une Boss. Orgueil impie et FEN. » aveugle. —Une aveugle passion. » Quel désespoir aveugle à ces fareurs vous porte? Excuser une aveugle douleur. Un aveugle transport. Une aveugle farie. Une aveugle colère. A mon aveugle amour tout sera légitime. Une aveugle fureur. Dans son aveugle rage. L'aveugle jalousie. COR. RAC. Cet aveugle courroux. L'aveugle et folie ambition. Quelle fareur, dit-il, quel aveugle caprice. BOIL. (Voyez entreprise.) AVEUGLE, qui manque de lumières, de jugement, de raison. «Il les force à reconnoître qu'ils sont de >> véritables esclaves, et de misérables aveugles. > -Leur zèle est bien aveugle. » PASC. «< Rien n'étoit plus aveugle que le paganisme. » BOSSUET. « Il les croit les plus malheureux et les plus » aveugles de tous les hommes (les rois). » FENELON. Prince aveugle, ou platôt trop aveugle ministre. RAG. Il se joint aussi à un nom de chose dans le mème sens. <<< Leur zèle est bien aveugle. » On appelle obéissance aveugle, soumission aveugle, une obéissance, une soumission entière aux ordres d'un supérieur: et confiance aveugle, une confiance qui ne se permet point d'examiner. Une confiance aveugle est dangereuse. DICT. Au nom de cette aveugle et prompte obéissance. COR. L'exemple d'une aveugle et basse obéissance. RAC. On dit encore figurément, que le sort est aveugle, que la fortune est aveugle, pour dire, que souvent le sort, la fortune favorisent des personnes qui ne le méritent pas. DICT. DE L'ACAD. << La fortune ne paroit jamais si aveugle qu'à » ceux à qui elle ne fait pas de bien. » LA ROCHEF. «Elle commence à s'étonner de l'aveuglement » où elle étoit plongée. -Si c'est un aveuglement » qui n'est pas naturel, de vivre sans chercher ce » qu'on est, c'en est un bien plus terrible de vivre >> mal en croyant Dieu.-Depuis la corruption » de la nature, il (Dieu) a laissé les hommes » dans un aveuglement dont ils ne peuvent » sortir que par, etc. - Dieu les frappe d'aveu»glement. Nous pouvons tomber dans l'aveu»glement où ils sont.-Leur aveuglement sera » aussi à plaindre que le vôtre.-Ils suivent >> l'aveuglement de la passion qui les anime.>> Déplorer leur aveuglement. - pleurer leur PASC. » aveuglement. » « Ce déplorable aveuglement dure encore au»jourd'hui parmi ces peuples.-L'ignorance et » l'aveuglement s'étoient prodigieusement ac>> crus.Etrange aveuglement du genre humain! » l'idolatrie confondue par elle-mème ne lais» soit pas de se soutenir contre l'aveuglement |
