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oneri boves feminas subjecissent, vitulosque earum domi retinuissent, iter nullo duce in Judæam pecudes direxerunt, non revocante affectu fetûs relicti. Cujus rei miraculo, reguli Allophylorum usque in fines Hebræorum arcam secuti, religiosum officium præstiterunt. Judæi autem ubi referri arcam viderunt, certatim ex oppido Bethsamis cum gaudio obviàm ruere, festinare, exultare, grates Domino-referre. Mox levitæ, quorum hoc negotium erat, sacrificium Deo celebrant, bovesque eas quæ arcam adduxerant, immolant. Sed in oppido, quod suprà diximus, teneri arca non potuit. Itaque passim Dei nutu per totam urbem sævitum. Arca in Cariathiarim oppidum translata est, ibique per 20 annos fuit.

Samuel.

Samuel sacerdos Hebræis præerat. Quietis à bello rebus, populus in otio degebat. Pax deindè Allophylorum irruptione turbata, trepidantibus cunctis ob conscientiam peccati. Samuel, cæsa priùs hostiâ, Domino fretus, suos in prælium deduxit: primoque impetu fusis hostibus, victoria penes Hebræos stetit.

Sed hostili metu remoto, secundis tranquillisque rebus, corruptis consiliis, more vulgi cui præsentia fastidio, însueia desiderio sunt

les vaches qu'ils avoient attelées au chariot, et dont ils avoient retenu les veaux dans leurs étables, prirent le chemin de la terre de Juda sans avoir aucun conducteur, et sans être rappelées par l'amour de leurs petits délaissés. Ĉe prodige engagea les princes des Philistins à rendre un hommage religieux à l'arche d'alliance, en l'accompagnant jusque sur les terres des Hébreux. Dès que les enfans de Juda aperçurent l'arche qu'on leur ramenoit, ils sortirent à l'envi de la ville de Bethsamès, et se précipitèrent au-devant d'elle, transportés de joie et rendant grâces au Seigneur. Les lévites, à qui le soin de l'arche appartenoit, firent bientôt après un sacrifice à Dieu en immolant les deux vaches qui l'avoient ramenée; mais on ne put conserver le saint dépôt dans Bethsamès, toute la ville ayant ressenti les effets de la colère de Dieu. L'arche fut transportée à Cariathiarim où elle demeura vingt ans.

Samuel.

LES Hébreux étoient gouvernés par Samuël. Ils étoient sans guerres et vivoient en repos. La paix fut depuis troublée par une irruption des Philistins. Les Hébreux se sentant coupables, furent tous saisis de frayeur; mais Samuel ayant d'abord immolé une victime et comptant sur la protection du Seigneur, les mena au combat. Les Philistins furent mis en déroute au premier choc, et les Hébreux furent vainqueurs,

Lorsque les enfans d'Israël n'eurent plus d'ennemis à craindre et que leur situation fut heureuse et tranquille, la prospérité corrompit leur jugement. A l'exemple du peuple qui n'est jamais content de sa condition présente et qui en

regium nomen, (cunctis ferè liberis gentibus semper invisum) populus desiderabat, planèque non sine exemplo amentiæ, præoptabat libertatem servitio mutare.

Igitur frequentes Samuelem circumsistunt, ut, quia jam ipse senuisset, regem eis constitueret. At ille placidè, salubri oratione ab insana voluntate detorquere plebem, dominationem regiam et superba imperia exponere, libertatem extollere, servitutem detestari. Postremò divinam eis iram denunciare; siquidem homines mente corrupti Deum regem habentes, regem sibi ex hominibus flagitarent. His atque aliis istiusmodi frustrà dictis, cùm populus in sententia perseveraret, Dominum consuluit. Qui permotus vecordiâ insanæ gentis, nihil adversùm se petentibus negandum respondit.

Saul.

SAUL sacerdotali priùs à Samuele unguento perfusus, rex constitutus est. Hic ex tribu Benjamin, Cis patre ortus, modestus animi, formâ excellenti erat ; ut meritò dignitas corporis dignitati regiæ conveniret.

Sed principio regni hujus, aliquanta ab eo pars populi desciverat, parere imperio abnuens, seque Ammonitis conjunxerat. Verùm hos Saul impigre ultus est; victique hostes et

désire sans cesse une nouvelle, ils souhaitèrent un roi, (nom presque toujours odieux aux nations libres) et, ce qui est un trait de démence, ils voulurent changer leur liberté pour la servitude. Ils s'assemblent donc en grand nombre autour de Samuël, et le prient, étant lui-même déjà vieux, de leur donner un monarque. Samuël essaie de les détourner de ce dessein insensé par un discours plein de douceur et de sagesse ; il leur représente le despotisme et l'orgueil de la puissance royale; il relève les avantages de la liberté; il déteste les malheurs de la servitude; il menace enfin de la colère du ciel un peuple qui, ayant Dieu pour roi, est assez aveuglé pour vouloir en choisir un parmi les hommes. Ces raisons et d'autres pareilles ayant été sans effet, et le peuple persistant dans ses sentimens, Samuel consulta le Seigneur, qui, outré de l'extravagance des Hébreux, lui répondit de ne pas leur refuser une chose aussi contraire à leur propre intérêt (1).

Saül.

SAUL fut mis sur le trône après avoir été sacré par Samuel. Il étoit de la tribu de Benjamin, fils de Cis, d'un caractère doux et modéré, et d'une si belle figure que la noblesse de ses traits répondoit à celle du rang suprême où il fut élevé. Dès le commencement de son règne on vit quelques Hébreux se soustraire à son autorité, refuser de lui obéir et se joindrə aux Ammonites; mais il en tira une prompte vengeance; il défit les Ammonites et par

(1) La nation sainte se dégoûta de ses juges sous celui de tous qui devoit le plus lui faire souhaiter d'en avoir toujours.

venia Hebræis data. Tùm Saul iteratò à Samuele unctus traditur.

Indė Allophylorum irruptione atrox bellum exortum, locum exercitui ad conveniendum Saul in Galgalis constituerat. Et cùm per septem dies Samuelem opperitus esset, ut sacrificium Domino fieret; tardante illo, cùm populus dilaberetur, illicitâ præsumptione rex ad vicem sacerdotis holocaustum obtulit; multùmque à Samuele increpitus, serâ peccatum pœnitentiâ fatebatur. Igitur ex peccato regis, metus omnem exercitum pervaserat. Castra hostium haud longè sita præsens periculum ostendebant: neque cuiquam exeundi in prælium animus, plures lacunas et latebras petiverant. Nam præter imbecillitatem animorum, qui alienum à se Dominum delicto regis arbitrabantur, in maxima ferramentorum inopia exercitus erat ; adeò ut præter Saul et Jonatham filium ejus, nemo gladium aut lanceam habuisse tradatur. Nam Allophyli superiore bello victores, usum Hebræis ademerant, neque cuiquam conficiendi teli bellici, aut rustici ferramenti potestas fuerat. Igitur Jonatha audaci consilio, solo armigero suo comite, castra hostium ingressus, viginti ferè ex hostibus interemptis, universum exercitum terrore perculerat. Tùm verò nutu Dei in fugam versi, non imperia exequi, non ordines observare, omne præsidium in pedibus habere. Quod ubi Saul animadvertit, suis properè eductis, fugientes (1) Dans l'assemblée de Galgala,

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