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les débarrasser, les unes de leurs maris, les autres de leurs femmes ou de leurs parents.

«Depuis, quand j'entends parler de diseurs de bonne aventure, cela me fait frémir, et je fais tout ce que je puis pour ôter aux personnes que je connais le désir d'aller les consulter; je leur conte ce qui m'est arrivé, mais cela en empêche bien peu. Hélas! l'expérience des autres ne nous sert pas à grand chose, nous croyons toujours que nous serons plus habiles et plus heureux.

Ce qui m'a toujours bien étonnée, Madame, c'est que plusieurs femmes que j'ai connues étaient allées consulter le devin, et m'ont raconté, après sa mort, qu'il leur avait dit aussi de bien vilaines choses; mais cela ne les avait point autant effrayées que moi : elles s'étaient contentées de ne point suivre ses conseils, et elles n'avaient pas éprouvé, en revenant de chez lui, toutes les terreurs et tous les remords que j'avais eus. »>

La pauvre Marianne ne se rendait pas compte qu'elle était d'une nafure un peu exceptionnelle, fort sensible et fort réfléchie; qu'elle avait un cœur tout rempli de bons sentiments, tandis que la plupart des gens de la campagne se laissent peu influencer par leurs pensées et par les choses extérieures de la nature

Généralement, ainsi que me l'a dit souvent le curé du village où je vais chaque année, ils ne savent guère craindre que deux choses, que leurs parents leur apprennent dès l'enfance à redouter, c'est-à-dire : le diable et les gendarmes! (A suivre).

SÉANCE GÉNÉRALE DU 11 JUIN 1863.

La séance est ouverte à 2 heures, sous la présidence de M. Clerc, VicePrésident.

Le Secrétaire-Général donne lecture des procés-verbaux des séances des 14 mai et 1er juin, dont la rédaction est adoptée.

Le Secrétaire-Adjoint dépose sur le bureau le magnifique ouvrage de MM Koechlin-Schlumberger et Schimper, sur le terrain de transition des Vosges, ouvrage obtenu pour la Société de la libéralité de M. Kochlin, sur la demande de deux de nos confrères, MM. Bourgeois et Em. Boissière.

La Société décide que des remerciements seront adressés à l'honorable donateur.

Il est ensuite procédé au dépouillement de la correspondance et à l'énumération des dons offerts à la Société, pour la Bibliothèque et le Musée. Sont ensuite lus, conformément à l'ordre du jour : 1o la première partie d'un mémoire de M. BENOIT, sur la Probité commerciale; 2o une note sur les Vins médicinaux, par M. Jules LÉON; -3° une pièce de poésie, par Mme Geneviève BOURGEOIS; 4o les Trois Amours, poésie par M. Em. BOISSIÈRE, 5o une pièce de poésie, par M. LONCHAMP, instituteur à Plumont; -- 6o rapports de MM. CLER et GINDRE, sur différents ouvrages.

La Société décide que ces divers travaux seront soumis à la Commission d'impression.

L'ordre du jour amène la discussion sur la proposition de fusion de la Société et du Comice agricole, sous le titre de Société d'agriculture, sciences et arts et Comice agricole réunis.

Plusieurs membres prennent part à cette discussion, et M. Demougin, ancien Président, résume en ces termes l'opinion la plus générale :

« Je prie l'assemblée de me permettre de lui soumettre quelques obserrations, non comme sociétaire actif, puisque depuis longtemps j'ai cessé de l'être, mais en ma qualité de membre honoraire.

« Tout en applaudissant au projet de réunion des deux Sociétés, ce qui pour elles et chacune d'elles offre un avantage incontestable, je désire, dans leur intérêt commun comme dans leur intérêt respectif, que leur réunion n'implique pas leur confusion; que l'existence de chacune d'elles ne s'éteigne pas dans une nouvelle existence exclusivement commune; que les deux êtres ne s'anéantissent pas dans la création d'un troisième. Je ne désespère pas d'être assez heureux pour rendre votre pensée ausi bien que la mienne, en disant qu'il convient que les deux Sociétés étant associées, chacune d'elles conserve sa vie propre, tout en faisant bénéficier l'association et du produit de son œuvre individuelle et de sa coopération à l'œuvre commune. - Quelques développements de cette double idée de réunion des deux Sociétés par leur association, et en même temps de leurs existences distinctes, ne seront peut-être pas hors de propos.

« J'ai toujours et invariablement cru qu'aucune des deux Sociétés ne pouvait vivre isolée de l'autre. Ainsi l'ont pensé, dès le début de la Société d'agriculture, sciences et arts de Poligny (que, pour abréger, j'appellerai la Société), les hommes les plus compétents qui l'honoraient alors de l'éclat de leur présence.

« Le Comice, malgré l'intelligente activité et l'infatigable dévouement de son Président, n'a pu échapper à la langueur et à la défaillance. La Société, par l'insuffisance prévue de ses ressources, sent ses éléments de vie se retirer, malgré les persévérents efforts de son vénérable Président actuel et de ses membres actifs. La réunion des deux Sociétés est donc justifiée. Il peut paraitre plus difficile de justifier les réserves dont j'ai parlé et sur lesquelles j'insiste, non pas seulement en vue qu'il ne soit en rien touché aux avantages propres à chacune des Sociétés, mais encore et tout particulièrement pour laisser intact un avantage éventuel spécial à la Société, et qui se trouvera expliqué par ce que je vais raconter.

«Un des membres honoraires de la Société, des plus éminents, Président du Congrès scientifique général et central, dont le siège est à Paris, M. le Sénateur Amédée Thierry, avec qui j'ai eu, il y a un mois, la bonne fortune d'avoir une conférence, a daigné me parler avec beaucoup d'intérêt de la Société, qu'il désire et espère voir reconnue par Son Exc. le Ministre de l'Instruction publique comme d'utilité publique, et comme telle soutenue et assistée. Sur ce que je lui ai appris que fraternisant, la Société et le Comice allaient se fusionner, il m'a fait remarquer que dans ce cas il y avait lieu d'examiner si cette fusion ne ferait pas obstacle à la reconnaissance par M. le Ministre, d'autant que la Société étant dans ses attributions pour la protection et la surveillance, le Comice, au contraire, est sous la direction et le contrôle de M. le Ministre de l'Intérieur et de l'administration départementale. Il a témoigné qu'il considérerait comme préférable, au point de vue de la reconnaissance de la Société par M. le Ministre de l'Instruction publique, qu'elle conservât une existence propre et distincte.

« Telles sont, Messieurs, les considérations qui m'ont paru motiver les réserves de non confusion dont j'ai parlé.

« Si l'idée de l'association des deux Sociétés réunies pour leur avantage commun, et conservant leurs individualités, était par vous accueillie, et si le Comice, dont j'ai aussi l'honneur d'être membre, en était d'avis, il pourrait arriver ce qui suit:

« L'association générale pourrait prendre pour titre : Société d'agriculture, sciences et arts de Poligny et Comice agricole de l'arrondissement de Poligny

réunis.

«La Société et le Comice conserveraient chacun son organisation et ses

statuts, sauf à l'égard de ceux-ci, les seules modifications résultant de ce qui serait statué pour l'association générale. L'un et l'autre conserveraient chacun son Président et ses Vices-Présidents, son bureau enfin. L'association générale aurait son bureau à elle, son Président supérieur, ses Présidents supérieurs honoraires de droit ou électifs, ses Vice-Présidents supérieurs et autres membres complétant son bureau. Le Président supérieur ayant la haute direction de l'association générale, pourrait, comme il le voudrait, la présider ainsi que les séances, soit du Comice, soit de la Société.

«Il serait entendu que quoique les membres de la Société soient assez généralement membres du Comice et ceux du Comice assez généralement membres de la Société, cependant on pourrait, comme du passé, être du Comice et non de la Société, de la Société et non du Comice, surtout pour ce qui est des membres correspondants et des membres honoraires. »

La Société décide que les conclusions formulées par l'honorable M. Demougin sont adoptées et seront communiquées au Comice agricole.

Elle décide en outre que dans le cas où la réunion proposée aurait lieu, M. CHEVASSU, Maire de la ville de Poligny, et M. le Sous-PRÉFET de l'arrondissement, seraient priés, comme ils l'ont déjà été par le Bureau, d'accepter, l'un la présidence supérieure, l'autre la présidence supérieure honoraire Il est offert à la Société, pour la Bibliothèque et le Musée, par : SUITE DES DONS DU MOIS DE JANVIER 1863.

M. DE LIRON D'AIROLLES, membre correspondant :

Le tome 3o de ses Notices pomologiques, 1862, in-8 avec fig.

M. LEFEVRE-BREART, membre correspondant :

Sa biographie de Jacques Bujault, 1862, in-8.

M. BOURGEOIS, membre correspondant :

La Séance publique de décembre 1862, de la Société d'Emulation des Vosges, in-8.

M. PEROT, membre correspondant :

Ses Allégories morales, 1855, in-8. Les Comples-rendus de la Société dunkerquoise pour 1853, 1854, 1855 et 1856, in-8.

M. GINDRE DE MANCY, membre correspondant:

Ses deux pièces de poésie, intitulées : Le Lac de Saint-Mandé et Au-dessus des Charmelles.

DONS DU MOIS DE FÉVRIER 1863.

M. Bertherand, membre honoraire :

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-

Compte-rendu des travaux du Comice agricole de Poligny, 1859, in-8.De l'Histoire de l'Agriculture, discours de M. de Parseval, 1858.-- Concours agricoles de 1862, à Mâcon; les Progrès de la Botanique en 1857; — de la Philosophie et de la Religion, 1858, trois brochures in-8 du même auteur.Recueil des Usages locaux ayant force de loi dans le Jura, 1862, in-8. Deux flacons contenant deux Fatus, l'un de trois mois, l'autre de quatre mois et demi. Formulaire des Hôpitaux militaires, in-8.- La Perpétuité de la Morale humaine, par Grammacini, 1850, in-8.- Les Prix de Vertu fondés par M. de Montyon, 1858, in-12. - Le Mémorial thérapeutique et pharmaceutique, par Vahu, 1846, in-32. Les Aphorismes d'llippocrate, par Guenot et Vahu, 1843, in-32. Visites du Prince Napoléon au Palais de l'industrie, 1855, in-8.- Feu! Feu! par Timon, 1845, in-12. — Traité de la filature du Lin et du Chanvre, par Ancellin, in-8.- Opinion de M. Christophe sur les Prohibitions et la Liberté du Commerce, 1831, in-12.- Rapports sur les Travaux du Conseil central de Salubrité du Nord, tomes 9, 14 et 15, 3 in-8.Les Olympiades, 2 tomes, 1856 et 1858.- Anthoinette Bourignon, par Dupuis, in-8. La Richesse du Cultivateur, 1849, in-8.- Biographie d'Antonini, par Cabrol, 1846, in-8. La Prostitution à Alger, par Duchesne, 1853, in-8.

Les Champs sacrés, par Ch. Toubin, 1861, in-8. Orient et Occident, par Fortin d'lvry, 1847, in-4.- Coutumes de la Culture arabe, par Fortin d'lvry, 1849, in-4.- Réponse au Père Félix, par Enfantin, 1858, in-8.- Documents statistiques sur la Belgique, 5 gros vol. grand raisin.- Lettre à M. Veuillot sur le Parfum de Rome, 1862, in-8.- Les Ateliers d'apprentissage dans les Flandres, 1858, in-4.- Statistique médicale des Hôpitaux de Paris, 1860, in-4. Une Peau d'autruche et une Saccoche arabe.

--

M. BLONDEAU, de Champagnole, membre correspondant :

1o La Chasse au Lion, par Jules Gérard, 1856, in-16;- 2o Trois mois au Pouvoir, par Lamartine, 1848, in-16;- 3o Poésies de Mme de Girardin, 1856, in-16;- 4o Théâtre de poche, par Théophile Gauthier, 1855, in-16;- 5o trois Médailles trouvées à Equevillon, dont une turque, une de 1750, etc.

M. DE CAUMONT, membre honoraire :

L'Annuaire de l'Institut des Provinces et des Sociétés savantes, 1862, un grand in-8.

DONS DU MOIS DE MARS 1863.

M. CORNEILLE S-MARC, membre correspondant :

Ses ouvrages: 1o Les Causes qui ont alléré l'Esprit de Famille; cours sur les avantages que présente l'Histoire locale;

de Saint-Amour.

20 Dis

3o Eloge de Guillaume

M. Max. CLAUDET, statuaire à Salins, membre titulaire : Le Buste du Prince Napoléon, qui a obtenu la médaille d'honneur à l'Exposition de 1862, de la Société de Poligny.

M. E. CARRIÈRE, chef des pépinières du Muséum d'histoire naturelle de Paris :

Réfutation de divers articles de M. le docteur Jules Guyot, contre le système de M. Daniel Hooibreukx, sur la Culture de la Vigne, etc., broch. in-8. M. Victor CHATEL, de Vire :

Observations sur la Maladie de la Vigne, No 10.

M. BUSSENNE: 22 médailles.

M. le docteur Jules GuYor, membre honoraire :

Son Mémoire sur la Viticulture dans le Sud-Ouest de la France, un vol. grand in-8, avec figures intercalées dans le texte.

DONS DU MOIS D'AVRIL 1863.

M. TAMISIER, membre titulaire :

1o La Relation des Tremblements de terre ressentis à Bourbonne-les-Bains (Hte-Marne), du 26 mars au 25 mai 1861, broch. in-8. - 2o Lettre sur l'Existence du cæsium du rubidium de la lithine, de la strontiane et de l'acide barique dans les eaux thermo-minérales de Bourbonne-les-Bains, par L. Grandeau. (Extrait de la Revue d'Hydrologie médicale française et étrangère, 4me année). La SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE ET SCIENTIFIQUE de Castres (Tarn): Procès-verbaux de ses Séances, 5me année, 1 vol. in-8, 1862. M. MONNERET, membre correspondant à Saint-Claude :

30 fossiles du corallien supérieur; 1 du gault; - 20 du corallien; 30 du terrain néocomien.

S. EXC. LE MInistre de l'Instruction publique et des Cultes : · Compte-rendu de la séance solennelle du 25 novembre 1861, 9 feuilles. Mémoires lus à la Sorbonne dans les séances extraordinaires du Comité impérial des travaux historiques et des Sociétés savantes, tenues les 21, 22 et 23 novembre 1861. - Histoire, Philologie el Sciences morales, un vol. in-8. Archéologie, un vol. in-8.

M. Victor CHATEL, membre correspondant :
Le No 10 de sa Nolice sur la Maladie de la Vigne.

DONS DU MOIS DE MAI 1863.

M. Casimir BLONDEAU, membre correspondant :

4 monnaies étrangères en cuivre. 3 médaillons peints sur bois. Mes Chansons, recueil de chansons françaises d'Emile Hornez, broch. in-12, 1862. - Le Cas de M. de Mirecourt, par Ch. Bataille, broch. in-18, 1862.- OEuvres choisies de Panard, 3 vol. in-12, 1803.- Les Coulisses de l'Opéra, par Nestor Roqueplan, 1 vol. in-12, 1856. La Femme jugée par l'Homme, par L. Larcher, un vol. petit in-8, 1858. Journal des Connaissances utiles, année 1832, 1 vol. in-8.- Plan figuratif de l'Assemblée législative, 1 feuille, 1852. Mandement de Mgr l'Archevêque de Besançon pour le Carême de l'année 1821, broch. in-4.- Tableaux de Projections, 1 feuille. Tarif de la commune de Paris, an VII, 1 feuille.-- Tableau horaire, 1849, 1 feuille. 7 gravures et dessins. Correspondance harmonienne. Nombreuses lettres

non classées.

M. le docteur BOUGARD, membre correspondant :

Ses ouvrages: Les Eaux salées chaudes de Bourbonne-les-Bains (HauteMarne), 1 vol. in-8, 1863.- Relation du grand incendie arrivé à Bourbonneles-Bains, en Champagne, en 1717.

M. A. BALLOT, à Paris :

Le n° 3 du Catalogue, journal des éditeurs.

M. DE JUSSIEU, archiviste du départ de la Savoie, membre correspond : Son Annuaire administratif et historique de la Savoie, un vol. in-8, 1863. M. Célestin BERNARD, docteur-médecin :

Sa thèse sur l'Atonie locomotrice progressive, 1863.

M. LEFEVRE-BREART, membre correspondant:

Le 2me volume de ses Entretiens familiers sur l'Agriculture et sur l'Horticulture, grand in-12 de 400 pages.

M. Paul-Ernert DE RATTIER, rédacteur du journal littéraire l'Etincelle : 3 numéros de la 2e année, 9 de la 3e année et 8 de la 4e année de ce journal. M. HUMBERT, marbrier à Champagnole :

Un Bal, gravure provenant du château du Pasquier. Terre cuite du même endroit. Thèse en latin.- Console en marbre blanc, de l'abbaye de Bonlieu. - Demi-panneau d'armoire ou bahut provenant du château de Vers. - 25 médailles ou monnaies de différents règnes.

Sont proposés, puis nommés membres : 1° honoraire, M. Koechlin-Schlumberger, maire de Mulhouse; 2° correspondants, Mmes Geneviève Bourgeois, à Mulhouse; Loisa Kerr, à Londres; MM. Auguste Guyard, auteur des lettres aux gens de Frotey, à Paris; Davin, chef d'institution à Mulhouse; Stanislas Durand, avocat à Louhans; Lebrunt, Secrétaire perpétuel de la Société d'émulation des Vosges, à Epinal; Paul Thouzery, directeur de la Sentinelle parisienne, à Paris.

La séance est levée à 5 heures.

SÉANCE AGRICOLE PUBLIQUE DU 1er JUIN 1863.

La séance est ouverte à 1 heure 112, sous la présidence de M. de ConstantRebecque.

L'ordre du jour appelle la discussion sur la nature des marnes et leur emploi dans l'agriculture du Jura. Plusieurs cultivateurs, parmi lesquels nous citerons M. Morin, de Saint-Cyr, et M. Jacquin, de Barretaine, donnent des exemples de bons résultats obtenus sur plusieurs points de l'arrondisment de Poligny, par l'emploi de la marne. MM. Vionnet et Pidancet étendent ces exemples à l'arrondissement de Dole et à l'arrondissement de Lons-leSaunier.

M. Pidancet prend ensuite la parole et indique que non-seulement chacune

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