70s La Belle tout à coup rendue infociable, D'Ange, te font vos mots, fe transformoit en Diable: Alcippe, tu crois donc qu'on fe fepare ainfi ? Car, grace au Droit receu chez les Parifiens, REMARQUES. VERS 708. VERS 719. 720. & 721.- -gra ce au Droit receu chez les Pas Il eft riche, & de plus il demeure à Paris, Où des Dames, dit-on, eft le vrai Paradis : Et, ce qui vaut bien mieux que toutes ces richesses, Des Arbitres, dis-tu, pourront nous accorder. Des Arbitres.... Tu crois l'empefcher de plaider ? 725 Sur ton chagrin déja contente d'elle-mesme ? Ce n'eft point tous fes droits, c'eft le procez qu'elle aime, Pour elle un bout d'arpent, qu'il faudra disputer, Vaut mieux qu'un fief entier aquis fans contester : Avec elle il n'eft point de droit qui s'éclaircisse, 730 Point de Procez fi vieux qui ne se rajeunisse, REMARQUES. ,, pourtant elles n'apportent prefque rien que le bonheur de leur fexe, & la faveur de nos Coûtumes. Enfin à bien parler, elles font les principales héritières de leurs Maris,,. 93 VERS 726. c'est le procez qu'elle aime.] Ce Portrait de la Femme Plaideufe eft fait fur la Comteffe de Criffé, dont on a parlé ci devant fur le Vers 105. de la Satire III, L'Antiquité a produit auffi des Monftres de cette espèce: témoin la fameufe Afrania, Femme du Sénateur Licinius Buccio laquelle dit Valere - Maxime, Liv. VIII. Ch. III. N. 2. êtoit" toûjours ,, prête à faire des Procès, & Ce que M. Despréaux ajoute, que plaidoit toujours elle-même fes Caufes devant le Préteur, ,, non qu'elle manquât d'Avo,, cats, mais parce qu'elle abon " doit en impudence. C'est pour,quoi, fatiguant continuellement les Tribunaux de cris, auxquels ils n'êtoient point accoutumés elle devint un exemple très célèbre, de ce ,, que c'eft que l'efprit de chica,, ne dans les Femmes; enforte ,. que depuis elle on appliqua comme une efpèce de note d'infamie, le nom d'Afrania à Et fur l'art de former un nouvel embarras, Devant elle Rolet mettroit pavillon bas. Croy-moy, pour la fléchir trouve enfin quelque voye ; Trifte, à pié, fans Laquais, maigre, fec, ruiné, REMARQUES. L A onzième Satire traite du Vrai & du Faux Hon neur. Elle fut composée à l'occafion d'un Procès que le Commis à la recherche des Ufurpateurs du titre de Nobleffe, avoit intenté à M. Gilles Boileau Paieur des rentes de l'Hôtel de Ville de Paris, en exécution de la Déclaration du Roi du 4. de Septembre 1696. M. l'Abbé Boileau, Docteur de Sorbonne, Chanoine de la Sainte-Chapelle, & M. Boileau Defpréaux fon Frère, intervinrent dans ce Procès, auquel ils avoient le même intérêt que M. Gilles Boileau leur Coufin. Ils produifirent des titres inconteftables, par lesquels ils prouvèrent leur Nobleffe depuis Jean Boileau, Secretaire du Roi, anobli avec Jean fon Fils, en l'année 1371. & ils furent maintenus en la qualité de Nobles & d'Ecuïers par Arrêt du 10. d'Avril 1699. Ce Procès excita la mauvaise humeur de M. Defpréaux, qui ne pouvoit fouffrir l'injustice ni les vexations des Partifans. Il en vouloit fur tout à ce Traitant fi fameux, Paul Poiffon de Bourvalais, qui étoit un des principaux Intéreffés à la recherche des faux Nobles: & ce fut prefque uniquement pour fe vanger de lui, que M. Defpréaux entreprit cette Satire. Il commença à la compofer au mois de Novembre 1698. dans la chaleur des poursuites de ce Procès; & il avoit deffein de peindre l'Auteur de cette injufte recherche avec de terribles couleurs. Mais quand il eut obtenu un Arrêt favorable, content de Ja victoire, il oublia fa vangeance, & crut même ne devoir pas relever la nobleffe de fon origine, après en avoir parlé fi modeftement en d'autres endroits de fes Ouvrages. Voïés Epit. V. Vers 112. Epit. X. Vers 96. |