Goûte peu d'Helicon les douces promenades. N'attend pas, pour dîner, le fuccés d'un Sonnet. Et que craindre en ce fiecle, où toûjours les beaux Arts Que Segrais dans l'Eglogue en charme les forefts. Au Auteurs, pour les chanter, redoublez vos transports. Le fujet ne veut pas de vulgaires efforts. Pour moy, qui jufqu'ici nouri dans la Satire, Et des Auteurs groffiers j'attaque les defauts: Fin de l'Art Poëtique. 3 DISCOURS SUR L'ODE. de 'ODE fuivante a esté composée à l'occafion de ces eftranges Dialogues qui ont paru depuis quelque temps, où tous les plus grands Ecrivains de P'Antiquité font traités d'Efprits mediocres, gens à eftre mis en paralelle avec les Chapelains avec les Cotins, & où voulant faire honneur à noftre ficcle, on l'a en quelque forte diffamé, en faifant voir qu'il s'y trouve des Hommes capables d'écrire des chofes fi peu fenfées. Pindare eft des plus maltraités. Comme les beautés de ce Poëte font extrêmement renfermées dans fa langue, PAuteur de ces Dialogues, qui vraisemblablement ne fçait point de Grec, & qui n'a leû Pindare que dans des traductions Latines affez défectueuses, pris pour galimathias tout ce que la foibleffe de fes lumieres ne lui permettoit pas de comprendre. Il a fur tout traité de ridicules ces endroits merveilleux, où le Poëte, pour marquer un esprit entierement hors de foy, rompt quelquefois de deffein formé la fuite de fon difcours, afin de mieux entrer dans la raifon; fort, s'il faut ainfi parler, de la raifon mefme: évitant avec foin cet ordre methodique & ces exactes liaisons de fens I 2 qui |