me si elles avoient été fracassées par des bom- de l'orage dans des toits contigus aux autres: une campagne, où la moisson, qui étoit au , si remué, que cette année-là on ne pût re- de bois, dont les rameaux étoient déchique- charges de mousqueterie: beaucoup de che vaux & de bêtes à corne ont été tuées: quel„ ques hommes ont eu le même fort, & plu. fieurs ont été blessez. , Peu d'années auparavant il y avoit eu deux ;, orages le même jour, & à la même heure, mais incomparablement moins violens : quoi „ que des torrens de pierres & de rochers ayent innondé alors des jardins, après en avoir renversé les murailles. Il est à remarquer que ces trois orages ont pris la même liliére, & n'ont presque fait de mal que par Cantons. Tous ces événemens prouvent, que des pierres de grêle suffisoient pour faire lur l'Armée des Amorrhéens les ravages, dont parle l'Histoire fainte: & comme elle ne dit rien qui nous, oblige de supposer , qu'ils furent écrasez par des pierres d'une autre espece, nous rejetterons l'hypothése de ceux qui admettent ici sans né ceflité un second miracle. Jofué x. Nous serons plus circonspects sur la nature de l'autre prodige: lavoir sur la maniére, dont Josué 9 99 9) 12. &c. : 9 Josué arrêta le cours du Soleil. Voici le Texte: Fofué dit en présence de tout Ifraël : Soleil arréte toi à Gabaon : toi Lune dans la Vallée d'Ajalon. Et le Soleil s'arréta jusqu'à ce que le Pene ple se fût vangé de ses Ennemis. Cela n'est-il point écrit au Livre de Jaschar ? Le Soleil s'arréta donc au milieu des Cieux, & ne se hâtà point de fe coulcher un jour entier : il n'y avoit point eu de jour semblable à celui-là , devant ni après. L'Eternel exauçant la voix d'un homme ; car PEternel combattoit pour les Ifraëlites. Pour expliquer ce Texte nous ferons d'abord quelques remarques, qui serviront à écarter diverses fausses peniées, auxquelles il a donné lieu. 1. Ces paroles, Soleil arrête toi, & celles qui suivent , le Soleil s'arrêta, sont bien traduites & ne sont pas susceptibles d'un autre sens que de celui que nos Versions leur attribuent. "Il est vrai qu'il y a dans l'Hébreu, Soleil tai toi, le Soleil se tilt. Sur quoi 57 les Juifs ont dit cet Aftre a chanté le Cantique de Dieu pendant fa course, qu'il ne cesse de chanter que lorsqu'il s'arrête, que Josué louoit Dieu tandis que le Soleil le taisoit ; mais tout cela est hors de saison. Les anciennes Versions traduifent comme nous , & l'on n'a qu'à consulter les Textes que nous citons à la marge, pour se fe convaincre que Voi. fouvent pour s'arrêter , & ne peut se prendre. San. , qu'en ce sens-là dans le passage que nous expli- xiv. 10. Lament. quons. Notre seconde remarque, c'eft que ces pa- u1.28. , roles, il n'y avoit point eu de jour semblable à celuilà, peuvent ne pas le rapporter à la longueur du 27 J. JARCHI in Jof. X, 12. pag. 23. I de Jer. du jour , dont il est question, mais à la condescendance, que Dieu eut pour la priére d'un homme. Elles ne sont peut-être pas équivalentes à celles-ci, il n'y ent jamais de jour aufi long que celui-là, mais elles peuvent être paraphrafées de cette maniére : On n'avoit jamais vû de jour, dans lequel la prière d'un homme obtint une gruce semblable à celle qu'elle obtint alors. Cela semble clair dans l’Original , & dans les Verfions ordinaires : Il n'y avoit point eu de jour semblable, l'Eternel exauçant la voix d'un homme, C'est se donner des soins inutiles que de rechercher comment le jour , dont il est ici parlé, fut plus long que celui du rétablislement d'Ezéchias. 11 eft dit dans le second Livre des Rois, que ce Prince aiant reçû la promefle de vivre encore quinze années années, elle lui fut confirmée par ce 2 Rois signe, c'est que l'ombre du Cadran d'Achaz retro grada de dix degrez. 28 On a conclu par un XXXVIII. calcul, qui peut se voir dans les Auteurs citez à la marge, que le jour du rétablissement d'Ezéchias fut de trente-deux heures; & par un autre calcul, que l'on trouvera dans le même endroit, on a jugé que le jour de la défaite des Amorrhéens avoit duré quelques heures plus que l'autre : 29 Justin Martyr, dans son Dialogue contre Tryphon, avance qu'il fut de 36. heures. Mais cette discussion étoit inutile. Il est incertain si le jour du rétablisement d'Ezéchias a été plus long que les autres. Dicu pût faire retrograder l'ombre du Çadran d'Achaz, fans charger le cours du Soleil. Il est vrai que le XX. IO. 28 Voj. dans MASIUs fur Jof. X. 14. pag. 1707. S le Prophéte Esaie semble établir que ce fut le mouvement de cet Astre, qui causa la retrogradation de l'ombre du Cadran: mais, outre qu'il est probable que le Prophéte a adopté le style vulgaire, on peut prendre là le Soleil pour ses rayons, comme cela se fait en plusieurs occafions, & nous ne trouvons aucun fondement à la pensée du 3° Primat d'Irlande, qui dit que le Soleil & que tous les Corps Célestes retrogradés rent , & qu'il fut ajoûté autant de temps à ce jourlà, qu'il en avoit été rétranché de la nuit préceden-, te, 3. Les Rabins ont avancé quelque chose de moins foûtenable encore : ils ont dit, que le jour de la mort d’Achaz vit l'ombre se hâter de dix heures entiéres, & qu'il fut plus court de tout ce temps-là, afin que les Juifs rétranchassent dix heures du deuil qu'ils feroient pour la mort d'un si méchant Roi, & que ces dix heures furent ajoûtées au jour du rétablissement d'Ezéchias. 3. Ils ont même avancé quelque chofe de plus risible. Ils ont demandé, comment Berodach Baladan Roi de Babylone avoit pû connoitre le miracle, que Dieu avoit fait en faveur d’Ezéchias, & ils ont répondu, que le Babylonien avoit accoûtumé de faire un repas à neuf heures du matin, mais que ce jour-là il dormoit jusques à trois heures après midi : qu'il se reveilla alors, & que reconnoifiant qu'il avoit été trop long-temps au lit, il s'emporta contre les Domestiques : qu'il voulut même les tuer, parce qu'ils l'avoient laissé dormir fi long-temps: que ces ferviteurs se disculpérent en 31 SAL. JARCHI in II. Reg. 20. 12. pag. 414. 32 Idem ibid. 1 en lui alléguant que le cours du Soleil avoit été changé: qu'il leur demanda qui étoit-'Auteur de ce miracle , & qu'ils lui répondirent que c'étoit le Dieu d'Ezéchias. Cette derniére révérie n'a pas besoin de réfutation. Mais ce qui fait à notre sujet , c'est que rien ne nous nous oblige de croire , que le jour du rétablisfement d'Ezéchias ait été plus long qu’un autre: & que quand il auroit été beaucoup plus long qu'on ne prétend, ce phénoméne n’auroit rien d'opposé aux paroles que nous expliquons: elles ne disent pas que le jour de la grande victoire de Josué ait été le plus long qui eût jamais éclairé les hommes, mais que c'est celui, où Dieu témoigna une condefcendance, qu'il n'avoit jamais eue pour aucun mortel. Notre troisiéme remarque confirme la précédente. Ces paroles , qui sont à la fin du ver: fet treisiéme, le Soleil ne se hâta point de se coucher environ un jour entier, peuvent être entendues d'une autre maniére, sans qu'on fasle violence aux termes de l'Original. On peut traduire, le Soleil ne fe hâta point de se coucher lorsque le jour fut fini. Le mot Hébreu, qui signifie quelquefois environ, signifie aussi lorsque, ou dans' le temps que. C'est pour n'avoir pas fait cette ré flexion; dit le 33 fayant Interprété, à qui nous Ecclef. devons cet éclaircissement, que les Septante ont ÁLVÍ.O. traduit, le Soleil ne le bâta point de se coucher pen- c'est |