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chagrin causé par la récente perte de son fils unique, tué à Malakoff en gagnant la croix...

Cette existence un peu étrange, dit M. J. Lecomte, partagée par les brillants instincts et les faiblesses aimables, en toutes sortes de phases brillantes ou cachées, ne pourrait s'indiquer que par ces anecdotes légères, dont le ton, dicté par sa vie, siérait mal en parlant de sa mort ! Il fut journaliste, romancier, auteur dramatique, un peu poëte, historien un peu moins encore; puis préfet en 1833, puis commissaire général en 1848, puis directeur des beaux-arts en 1852, puis enfin inspecteur des bibliothèques de la couronne. A tous ces titres, ce fut un des personnages dont notre génération s'est le plus occupée. Tous les hommes qui sont quelque chose depuis vingtcinq ans ont été ses amis, ou tout au moins les amis de sa

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indulgence pleine de justesse et d'intérêt. Nous emprunterons quelques traits à ce tableau remarquable.

Gérard de Nerval naquit le 21 mai 1808, dans une des rues qui avoisinent le Palais-Royal. Son père, ancien officier de l'Empire, existe encore à l'heure où nous écrivons ces lignes.

Gérard enfant connut à peine le baiser maternel.

Beaucoup des soldats de Napoléon emmenaient leurs femmes avec eux, ne craignant pas de les associer à la victoire qui les accompagnait d'un bout de l'Europe à l'autre.

Elevé par un de ses oncles aux environs de Paris, dans les riantes campagnes d'Ermenonville, Gérard revenait d'une course à la fin d'un beau jour d'avril, quand il vit paraître un homme à la figure hâlée, qui s'arrêta devant lui, jeta le manteau sous lequel se cachait son uniforme, et dit en lui ouvrant les bras:

Me reconnais-tu?

- Oui, tu es mon père! dit l'enfant sans hésiter. La nature a de ces révélations soudaines; le battement du cœur devance tous les discours. Gérard était âgé de dix-huit mois au départ de ses parents; il n'avait pu garder au fond de sa mémoire qu'une vague image des deux personnes qui s'étaient penchées sur son berceau.

- Et ma mère, balbutia-t-il, où est ma mère? L'officier, sans répondre, l'étreignit plus fortement contre son cœur. Deux larmes descendaient le long de ses joues. Il montra le ciel à Gérard, qui comprit et pleura.

Sa mère était morte en Silésie, d'une fièvre inflammatoire.

Condamné au repos par l'exil de l'Empereur à SainteHélène, le soldat put s'occuper de l'éducation de son fils. Un long séjour en Prusse, en Autriche et dans les provinces danubiennes l'avait familiarisé avec la langue allemande. Il possédait même quelque teinture des langues orientales, et Gérard, moins de deux années après le retour de son père, était devenu polyglotte presque sans étude.

On l'envoya bientôt à Paris, au collége Charlemagne. Il y obtint toujours les premières places en version et les dernières en thème, signe caractéristique d'un esprit supérieur.

Son début littéraire fut la traduction du drame de Faust, moitié en prose, moitié en vers, et c'est encore aujourd'hui la version la plus estimée de l'œuvre de Goethe.

Plus d'une fois le grand poëte lui-même en fit l'éloge. Un soir, vers le milieu de l'année 1827, Goethe, dinant avec Eckermann, feuilletait un livre ouvert à sa droite, et parcourait çà et là quelques passages, en donnant des marques d'approbation très-vives.

Que lisez-vous donc là, maître? demanda son hôte. Une traduction de mon Faust, en langue française, par Gérard de Nerval, répondit Goethe.

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Ah oui, je sais, fit Eckermann, avec un ton légè rement dédaigneux, un jeune homme de dix-huit ans. Cela doit sentir le collége.

Dix-huit ans! s'écria Goethe, vous dites que mon traducteur a dix-huit ans !

- Oui, maître. J'ai pris des informations; le fait est exact.

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Vue générale du Palais de l'Industrie, prise en face du pavillon nord-est. Dessin de M. A. de Bar. (Pages suivantes).

DÉCEMBRE 1855.

- 12 VINGT-TROISIEME VOLUME.

Si je le crois! Vous n'avez donc pas lu ce livre ? - J'avoue, maître, que l'àge du traducteur m'inspirait quelque défiance.

Eh bien, vous avez eu tort. Je n'aime plus le Faust en allemand; mais dans cette traduction française tout agit de nouveau avec fraîcheur et vivacité. Il me passe par la tête des idées d'orgueil, quand je pense que mon livre se fait valoir dans une langue sur laquelle Voltaire a régné il y a cinquante ans. Je vous le répète, ce jeune homme ira loin.

Certes, la plus éclatante louange ne vaut pas cette anecdote, et Gérard de Nerval aurait eu le droit d'en être fier. Pourtant aucun de ceux qui le connaissaient ne se souvient de la lui avoir entendu raconter, tant c'était l'homme mode.te et simple par excellence.

Dès qu'il fut maître de son patrimoine, Gérard le dissipa en deux ou trois ans, vivant au jour le jour, dit M. Janin, acceptant avec reconnaissance chacune des belles heures de la jeunesse tombées du sein de Dieu. Il avait été riche un instant; mais par goût, par passion, par instinct, il n'avait pas cessé de mener la vie des plus pauvres diables. Seulement il avait obéi plus que jamais au caprice, à la fantaisie, à ce merveilleux vagabondage dont ceux qui l'ignorent disent tant de mal. Au lieu d'acheter avec son argent de la terre, une maison, un impôt à payer, des droits et des devoirs, des soucis, des peines et l'estime de ses voisins les électeurs (1), il avait acheté des morceaux de toiles peintes, des fragments de bois vermoulu, toutes sortes de souvenirs des temps passés, un grand lit de chêne sculpté du haut en bas; mais, le lit acheté et payé, il n'avait plus eu assez d'argent pour acheter de quoi le garnir, et il s'était couché, non pas dans son lit, mais à côté de son lit sur un matelas d'emprunt. Après quoi toute sa fortune s'en était allée pièce à pièce, comme s'en allait son esprit, causerie par causerie, bons mots par bons mots; mais une causerie innocente, mais des bons mots sans malice et qui ne blessaient personne. Il se réveillait en causant le matin, comme l'oiseau se réveille en chantant, et en voilà pour jusqu'au soir. Chante donc, pauvre oiseau sur la branche, chante et ne songe pas à la fourmi qui rampe à tes pieds.

Ce lit en bois de chène, dont parle M. Janin, est à lui seul toute une histoire pleine de poésie, ajoute M. de Mirecourt. C'était un lit où Marguerite de Valois couchait, en 1519, au château de Tours. Gérard l'acheta huit mille francs. Lorsqu'on essaya de l'installer chez lui, jamais on ne put y parvenir. Il fallut élargir les issues avec le marteau du démolisseur, absolument comme on faisait pour le carrosse de Louis XIV, quand les portes des villes étaient trop étroites.

Un tel homme devait courir le monde comme un bohémien. Il traversa, en effet, plusieurs fois l'Allemagne et l'Orient, partant avec cinq francs dans sa poche, et arrivant à son but par des aventures incroyables.

La plus triste fut un premier accès de folie, dont Gérard ne guérit jamais complétement, et dont la dernière crise l'amena à se pendre, au milieu de la neige de janvier, au coin des rues de la Vieille-Lanterne et de la Tuerie, aujourd'hui détruites par le boulevard de l'Hôtel-de-Ville.

Les principaux et les meilleurs ouvrages de cet éminent écrivain, qu'une vie plus régulière eût conduit à la gloire et à la fortune, sont: le Voyage en Orient, dont le Musée a rendu compte; les Souvenirs d'Allemagne, les Illuminés, recueil de nouvelles, et les comédies ou drames: Piquillo, les Monténégrins, le Chariot d'en (1) Gérard de Nerval a été électeur de 1830 à 1834.

fant, l'Imagier de Harlem, et Léo Burkart, le plus beau sujet politique essayé au théâtre.

VILLARS. Autre artiste, autre bohémien, autre fou, hélas! Celui-là aussi était d'une naissance élevée, qui est restée un mystère. Il avait été, dit-on, novice dans un convent; il avait dirigé un théâtre à Berlin; il avait joué au Palais-Royal, sans renommée, et il était devenu enfin un des meilleurs acteurs du Gymnase, cette pépinière d'excellents acteurs. Bref, il avait l'estime, l'applaudissement, l'aisance, presque la gloire, lorsqu'il s'est jeté à l'eau, dans un accès de monomanie.

Villars avait l'habitude, écrit M. Achard dans ses Lettres Parisiennes, de se promener seul, avec un livre, comme un philosophe, dans les bois de Ville-d'Avray. Un de ses camarades, M. Dupuis, se rappela que, la veille de sa disparition, sur l'observation qu'il lui faisait que lui, Villars, prenait trop de café:

-Tu as raison; demain je n'en prendrai plus, dit-il. Et il lui serra la main.

Cette fin de Villars rappelle celle de Lepeintre aîné, qui, lui aussi, s'est tué volontairement. Il y a quelque chose de profondément triste dans cette mort sinistre, qui clot tout à coup une existence vonće au rire ; c'est comme une tache de sang dans un bouquet.

Le rêve de Villars, sa seule ambition, était d'entrer au Théâtre-Français.

-Y jouer un bout de rôle, disait-il d'un air moitié triste, moitié gai, y dire seulement:

C'est une lettre

Qu'entre vos mains, monsieur, on m'a dit de remettre.

et puis mourir, ce serait le bonheur !

Il n'a pas remis de lettre, hélas! et il est mort! Et certes ses dernières créations, dans le Gendre de M. Poirier et dans le Demi-Monde, prouvaient assez que son ambition n'était pas exagérée.

Mme DUPIN AINÉ, Mme ISIDORE GEOFFROY-SAINTHILAIRE, LORD H...

Nous trouvons au nécrologe des salons, en 1853, deux noms glorieux dignement portés : le nom de Mme Dupin, épouse de l'ancien président des Chambres, qui fit si longtemps les honneurs du Palais-Bourbon, et qui est morte à son château de Graffigny, dans la Nièvre; — et le nom de Mme Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, fille de M. Blacque, l'honorable député du Finistère avant 1818, belle-fille de l'immortel naturaliste qui a expliqué l'unité de la création, et femme du professeur-administrateur, qui continue si noblement son père au Jardin des Plantes, à l'Institut et à la Société d'acclimatation. Mme Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire était un de ces anges dont le ciel est jaloux et qu'il reprend à la terre avant l'âge, après les lui avoir montrés comme exemples de toutes les vertus et de toutes les grâces.

LORD H..., autre deuil des salons, était un simple original anglais, fixé à Paris, mais un original que le Jockey-Club, les Italiens et le bois de Boulogne ne remplaceront pas facilement. Il représentait chez nous l'excentricité britannique, et M. Guinot l'a peint tout entier par un seul trait de caractère. Voyageant en Italie, dans un temps où les bandits faisaient beaucoup parler d'eux, lord H... s'aventura un jour par un chemin assez mal famé, seul dans sa chaise de poste, n'ayant pas même

avec lui son valet de chambre. Il ignorait que les gendarmes, en ce moment-là, faisaient une vigoureuse battue dans la contrée, et il n'en était pas moins fort tranquille, lorsque tout à coup un homme, dont le costume pittoresque n'indiquait que trop la profession, sort d'un buisson et s'élance vers la voiture. Lord H... prend un pistolet et ajuste le brigand avec beaucoup de sang-froid. Mais celui-ci s'écrie:

-Grâce! je ne viens pas vous arrêter; je me rends; on me poursuit: sauvez-moi!

On entendait retentir à peu de distance le galop de plusieurs chevaux.

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Ce mot, prononcé par cet homme, plut au noble lord Il quitta l'Italie avec son nouveau serviteur, qui acheva. de captiver ses bonnes gràces, et, de retour à Londres, il ne résista pas à la singularité de donner à un ancien bandit un emploi de confiance. Le riche Anglais prit donc pour intendant le brigand démissionnaire. Il trouva excessivement original de livrer les clefs de sa caisse et le soin de ses affaires d'argent à cet homme qui naguère détroussait les voyageurs sur les grands chemins; et ce qu'il y a de plus extraordinaire, c'est qu'il n'eut pas à s'en repentir. Enthousiasmé par une si prodigieuse marque d'estime, l'ex-bandit persista dans les bonnes résolutions que l'Anglais avait jugées sincères. Loin de continuer son ancien métier dans les propices fonctions d'intendant, il devint un modèle de probité, de désintéressement, de délicatesse, et la fortune du noble lord ne fit que prospérer entre ses mains fidèles,

CLOTURE DE L'EXPOSITION.

QUE DEVIENDRA LE PALAIS DE L'INDUSTRIE?

L'Exposition uiverselle a fini avec éclat par une cérémonie qu'on ne reverra peut-être jamais. Le monde entier y était représenté par quarante mille spectateurs, l'industrie et l'art par tous les chefs-d'œuvre du siècle, et la musique par une véritable armée de chanteurs et d'instruments. On y comptait, entre autres, trente-cinq harpes, arrivées tout exprès d'Angleterre.

En ce jour solennel, toute une population en habit noir et en cravate blanche courait Paris dès neuf heures du matin. La cravate blanche était de rigueur, d'étiquette, comme disent nos alliés d'outre-Manche. Aussi, que de cravates en percale brodée sur la grande avenue des Champs-Élysées! On aurait dit d'un peuple de notaires dans l'exercice de ses fonctions. A onze heures, quarante mille spectateurs étaient installés sur les banquettes; le parterre, établi en amphithéâtre, avait été réservé aux exposants; les invités étaient dans les tribunes. Les sénateurs, les députés, le Conseil d'État, les généraux, le corps diplomatique, chamarrés d'or et d'argent, la Cour de cassation et la Cour impériale, en robes et en bonnets, occupaient une travée spéciale sur l'estrade à droite et à gauche du trône.

L'amphithéâtre, adossé à trois côtés du rectangle de la salle, décrivait, dans toute sa longueur, un arc immense, dont l'estrade, adossée à la galerie du sud, figurait la corde. Toutes ces têtes, pressées dans ce vaste espace, apparaissaient, du hant des galeries, comme des points à peine perceptibles. En somme, le coup d'œil était magique. La frise était tendue en drap cramoisi brodé d'or au centre, et décorée d'écussons peints aux armes de toutes les nations, reliés par des guirlandes de fleurs à des trophées de drapeaux pittoresquement disposés. L'amphithéâtre était coupé par trois paliers qui facilitaient la circulation des spectateurs. Chaque nation avait un compartiment séparé. Le palier supérieur était garni de piédestaux sur lesquels se dressaient des vases de porcelaine de Sèvres, de cristal de Bohême, de Baccarat et des manufactures qui avaient obtenu de grandes médailles d'honneur. Au bas de l'amphithéâtre, dans l'espace laissé libre entre les gradins et les marches de l'estrade réservée aux corps constitués, de longues tables étaient couvertes de trophées, composés des produits couronnés par le jury universel. En avant de ces tables, se tenaient les guidons de chaque pays, chacun d'eux portant le drapeau national. Au milieu de l'estrade était le trône, élevé de cinq marches, et surmonté d'un baldaquin de velours rouge, dominé par la couronne impériale. Les rideaux étaient en velours rouge doublé de satin blanc, semé d'abeilles d'or. A droite du trône, étaient appendus les tableaux de MM. Ingres, Landseer, Leys, Cornélius, Meissonnier. On n'apercevait les toiles microscopiques de M. Meissonnier qu'avec les yeux de la foi; car le Repos du cerf, de Landseer, apparaissait tout au plus comme un petit tableau de chevalet, et l'Apothéose d'Homère semblait une toile de grandeur moyenne. A gauche, figuraient les tableaux d'Eugène Delacroix, de Decamps, d'Heim, et la Smala d'Horace Vernet, qui, pour la première fois, avait trouvé sa véritable place. On voyait aussi les dessins d'architecture de Duban, les gravures de Henriquel Dupont, et les statues de Duret, de Ritchel, de Dumont et

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de Rude, le scul qui n'ait pas répondu à l'appel de son

nom.

L'orchestre, placé dans la partie supérieure au-dessus du trône, n'occupait pas moins de sept travées. Il était dirigé par Hector Berlioz.

A midi, le canon des Invalides annonçait le départ du cortége impérial; à une heure moins un quart, l'Empereur entrait dans la salle et prenait place sur le trône, ayant à sa gauche l'Impératrice, le duc de Cambridge et la princesse Mathilde; à sa droite, le prince Jérômé et le prince Napoléon.

Par un contraste d'acoustique inouï, tandis que le gigantesque orchestre ne produisait qu'un bruit confus, le discours de l'Empereur a été entendu distinctement des quarante mille auditeurs. La distribution des croix et des grandes médailles a commencé, au son de la musique, aussitôt après le discours impérial; puis la cour a examiné les merveilles exposées au pied et autour du trône, et la clôture de l'Exposition a été prononcée, nonobstant un petit avis inséré le matin même au Moniteur, et qui annonçait que ladite Exposition était prolongée de quinze jours.

L'Impératrice avait une robe de velours cerise, recouverte de dentelles de point de Venise; la toilette de la princesse Mathilde était également très-élégante. Quant aux dames du corps diplomatique, de la magistrature et de l'administration, M. Texier leur déclare, en dépit de la galanterie, que le grand jour n'est peut-être pas aussi favorable à leur beauté que l'éclat des lustres.

En résumé, cette fête, éclairée par un magnifique soleil, et où l'industrie venait recevoir ses lettres de noblesse, a été le plus grandiose et le plus imposant spectacle qui ait jamais été donné à Paris, cette ville des spectacles sans rivaux.

Voici l'état et le nombre des récompenses décernées à l'industrie, sans compter les décorations accordées aux jurés et aux exposants:

112 grandes médailles d'honneur ; 252 médailles d'honneur; 2,300 médailles de première classe; 3,900 médailles de seconde classe ; 4,000 mentions honorables.

Les beaux-arts ont reçu, de leur côté :

40 décorations données par l'Empereur; 16 médailles d'honneur votées par le jury; 67 médailles de première classe; 87 médailles de seconde classe; 77 médailles de troisième classe; 222 mentions honorables.

Les grandes médailles d'honneur de la peinture ont été obtenues par messieurs :

Cornélius, Prusse. Decamps, France.

Delacroix,

France. Heim, France. Henriquel - Dupont (gravure), France.-Ingres, France. -Landseer, RoyaumeUni. Leys, Belgique. - Meissonnier, France. -Vernet, France.

Les grandes médailles d'honneur de la sculpture ont été accordées à messieurs :

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Dumont, France. Duret, France. - Ritchel, Saxe. Rude, France.

MM. Duban, France, et Barry, Angleterre, ont remporté les grandes médailles d'honneur de l'architecture. Voici les décorations distribuées aux diverses classes des beaux-arts:

Peinture, gravure et lithographie.

MM. Ingres, grand-officier; Delacroix, commandeur; Cabat, O.; Calamata, O.; Heim, O.; Henriquel-Dupont. O.; Maréchal, O.; G. Bénouville, C.; Bida, C.; Cabanel,

C.; Caron, C.; Eastlake, C.; Frène, C.; De Fournier (d'Ajaccio), C.; Glaize, C.; Gérome, C.; Gendron, C.; Genod, C.; Hamon, C.; Hildebrand, C.; Jalabert, C.; Jeanron, C.; Kaulbach, C.; Loubon, C.; Leleux, C.; Madou, C.; Mulready, C.; Pollet, C.; Steinle, C.; Tideman, C. Velter, C.; Wyld, C.

Sculpture et gravure en médailles.

MM. Barye, O.; Rauch, O.; Bonassieu, C.; Guillaume, C.; Gibson, C.; Lanno, C.; Ritchel, C.

• Architecture.

MM. Cocherel, C. Zanth, C.

Maintenant que va devenir le Palais de l'Industrie ? C'est la grande question qui survit à l'Exposition universelle?

Les uns veulent faire de cet immense vaisseau un rendez-vous de fêtes; les autres, un jardin d'hiver; ceux-ci, un Champ-de-Mars couvert, pour les revues, les inaugurations et les galas officiels; ceux-là ne parlent de rien moins que d'y placer la Bourse avec le tribunal de commerce, et de transporter le Grand-Opéra dans le temple grec de la rue Vivienne.

Quel que soit le sort du Palais de Cristal des ChampsÉlysées, qu'on l'abatte ou qu'on l'utilise à ceci ou à cela, il vivra du moins par le souvenir dans les deux gravures que nous lui consacrons aujourd'hui, comme à l'un des plus vastes et des plus curieux monuments de ce siècle.

Nous n'avons pas à le décrire de nouveau, l'ayant fait en détail dans notre dernier volume, en tête de notre revue de l'Exposition.

Peut-être n'aurait-on rien de mieux à faire que d'imiter les Anglais dans l'application qu'ils ont imaginée de leur Cristal-Palace.

Cette histoire arrive ici fort à propos, et elle a ses détails caractéristiques et intéressants, dans le récit qu'en a fait M. Henri de Quelnec, notre compatriote, après avoir vu de ses yeux la transplantation du monument de HydcPark sur la colline de Sydenham.

LE PALAIS DE SYDENHAM.

Après la clôture de l'Exposition de Londres, dit M. de Quelnec, on se demanda en Angleterre ce qu'allait devenir le Cristal-Palace. Mais une clause insérée dans l'acte de concession du terrain exigeait impérieusement la démolition et la disparition du bâtiment: l'opinion publique fut unanime pour demander l'abrogation de cette clause; dans toutes les grandes villes de l'Angleterre, eurent lieu des meetings à ce sujet. D'ailleurs, il ne manquait pas de projets pour utiliser l'immense édifice. Chaque jour voyait naître un plan nouveau. Les journaux étaient remplis de propositions de toutes sortes, dont beaucoup se distinguaient par leur excentricité. Un médecin voulut en faire un hôpital; un autre, un établissement de bains, réunissant tous les avantages et le luxe des spas de l'Allemagne et des thermes de l'ancienne Rome. Quelqu'un donna l'idée d'une bibliothèque gigantesque. Un Anglais, poussant jusqu'à l'excès la passion des fleurs, insista pour qu'on ne fît qu'un parterre de l'édifice entier.

Tous ces beaux projets s'évanouirent à la suite d'un vote de la Chambre des communes qui décida, à une trèsforte majorité, que la convention primitive devait recevoir

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