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d'être détruite par Alexandre (Scol. de Reiske et de Bekker.); et non les Phocidiens, comme le veut in.

105 Les maudits, varis. Le mot propre serait les excommuniés, si ce mot ne sentait l'anachronisme.

106 La virgule placée par Bekker et Wunderlich entre ὕστερον et ἐπανεληλυθότος για donne à ce membre de phrase le sens que je trouve dans Lambin, Duvair, et Auger (1820) : « Dans le temps où Philippe était enfin revenu de son expédition contre les Scythes. » Mais, 1o Eschine est intéressé à montrer encore absent, à cette seconde époque, le prince qu'on l'accuse d'avoir poussé contre la Grèce; 2o C'est par cette absence même que les dieux semblaient offrir le commandement de la guerre sainte aux Athéniens; 3o Philippe n'eut ce commandement que pour diriger une troisième expédition contre les Amphissiens. Voyez Olivier, Hist. de Phil., t. II, p. 320.

107 «<

Tum vero ita præsentes his temporibus opem et auxilium nobis tulerunt (dii immortales), ut eos pæne oculis videre possemus, etc. » Cic., in Catil., III, 8. Racine, puisant à une

autre source:

Et quel temps fut jamais si fertile en miracles? etc.

Athal., I, 1.

108 D'après une tradition rapportée par le scoliaste de Bekker, un ou deux initiés, entrés dans l'eau de la mer pour les ablutions d'usage, auraient été dévorés par quelque monstre marin.

109 Voy. la Vie de Démosth., par Plutarque, XIX et XX. « Demosthenes quidem, qui abhinc annos prope CCC fuit, jam tum Pythiam dicebat, id est, quasi cum Philippo facere. Hoc autem eo spectabat, ut eam à Philippo corruptam diceret. » Cic. de Divin., II, 57.

110 « Nous n'auons pas vescu vie d'hommes. » Duvaïr.

111 Les Lacédémoniens se révoltèrent pendant qu'Alexandre

était en Asie; mais ils furent vaincus par Antipater, qui leur permit d'envoyer une ambassade au roi, pour apprendre leur sort de sa bouche. Auger.

112 Eschine tient ici le même langage qu'Apollon. Ce dieu consulté les Lacédémoniens s'ils détruiraient Athènes, répondit, τὴν κοινὴν Ἑλλάδος ἐστίαν μὴ κινεῖν, N'ébranlez pas le foyer

par

commun de la Grèce. Tourreil.

« Telle fut la révolution qui s'opéra alors dans la république, qu'accoutumée à combattre auparavant pour la liberté du reste de la Grèce, elle fut trop heureuse de pouvoir lutter avec quelque chance de succès pour son propre salut, et qu'au lieu d'étendre, comme auparavant, son empire sur de vastes contrées occupées par les Barbares, elle se vit forcée de défendre son propre territoire contre les Macédoniens. » Harangue de Lycurgue contre Léocr.; trad. de Thurot.

113 Hés. Op. et D. v. 238. J'ai suivi le texte de M. Boissonade, Poët. græc. Sylloge, t. XI, p. 60. Au dernier vers seulement, je lis ἀποτίνυται εὐρύοπα Ζεύς au lieu de Κρονίδης ἀπογίνεται air, 1° parce que telle est la leçon de Bekker, d'après sept manuscrits, et plusieurs éditions; 2° parce que les mots tüρúra Zeus sont dans Hésiode un peu plus haut, et que les Anciens ne se piquaient pas d'une fidélité scrupuleuse dans leurs citations. Celle-ci était amenée très-naturellement : car une partie de l'imprécation rapportée plus haut par Eschine est imitée des vers d'Hésiode qui précèdent ce morceau :

Τίκτουσιν δὲ γυναῖκες εοικότα τέκνα γονεῦσιν, κ. τ. λ.

114 Phrynondas s'était rendu fameux par ses perfidies. On lit dans Aristophane : ὦ μιαρὲ καὶ Φρινῶνδα καὶ πονηρέ : « Maraud ! Phrynondas! coquin! » Il y eut deux Eurybate, l'un et l'autre traîtres et capables de tous les crimes. Scol. de Reiske et de Bekker. V. Harpocr. et Suidas. Ces deux noms étaient passés en proverbe, même hors de la Grèce : « Quis Palamedes, quis Sisyphus, quis denique Eurybatus aut Phrynondas talem fraudem excogitasset? » Apul., Apolog.

115 J'ai fait de Thèbes votre alliée, dira-t-il. Non, Démosthène! mais tu as ruiné les communs intérêts des deux républiques. J'ai rangé toute la Grèce sous vos drapeaux à Chéronée. Non! seul, à Chéronée, tu as quitté ton poste. J'ai rempli pour vous de nombreuses ambassades. Qu'eût-il donc fait, qu'eût-il dit, si les conseils qu'il y a donnés avaient eu un heureux succès?» Plaidoyer de Dinarque contre Démosth., 3.

Voyez le témoignage de Plutarque, plus impartial que des rivaux politiques, Vie de Dém., c. XVII, etc.

116 Cette cause,

c'est l'attachement de Thèbes à la Perse d'abord, puis à la Macédoine. Scol.

117 Philippe vainqueur à Chéronée traita les Thébains trèsdurement, et les Athéniens avec beaucoup de douceur. M. Plougoulm.

118 Périphrase adroite, pour ne pas nommer les Thébains, ennemis d'Athènes..

119

« Nescio quomodo jam usu obduruerat et percalluerat civitatis incredibilis patientia. » Cic. pro Mil., 28.

120 «Non seulement les généraux athéniens, mais les chefs de la Béotie suivaient les ordres de Démosthène devenu à Thèbes, non moins que dans Athènes, l'âme de toutes les assemblées populaires; également chéri, également puissant dans ces deux républiques, et au titre le plus légitime, comme le déclare Théopompe. » Plut., Vie de Démosth., XVIII.

121 Partout où il le déciderait, őños är avτập doxy, Allusion à la formule δέδοχθαι τῇ Βούλῃ καὶ τῷ Δήμῳ : c'est la volonté d'un seul substituée à la volonté de tous.

122 Plutarque donne la préférence à l'orateur sur le général ( de Glor. Athen. ). Cicéron, dont l'opinion se devine aisément, discute cette question dans son Brutus, 73.

123 Ceci se rapporte à plusieurs engagements qui avaient eu

lieu entre les troupes grecques confédérées et celles de Philippe avant la bataille de Chéronée, et sur lesquels l'histoire ne donne aucun détail. Lambin, J. Wolf, Stock n'ont point rendu poσéμi. Un seul traducteur français, Gin, a voulu reproduire comot, et c'est par un contre-sens : « il brouilla tout. >>

124 « Quand Philippe eut refléchi à l'énorme péril dont il s'était vu environné, il frissonna au souvenir de la force et de la puissance de l'orateur qui l'avait impérieusement amené à risquer en quelques heures, dans un seul combat, et sa couronne et sa vie. » Plut., Vie de Dém., XX.

125 Voyez, sur ce fougueux démagogue, le disc. d'Eschine sur les Prévarications de l'Ambassade, alin. 24.

126 Eschine blâme ici un des plus beaux traits de l'éloquence de son ennemi.

127 Spaniran mooi, servi fugitivi pedibus. Quelle énergie! Turnus à Drancès:

An tibi Mavors

Ventosa in lingua, pedibusque fugacibus istis
Semper erit?

Eneid., XI, 389.

128 J'ignore pourquoi les deux derniers traducteurs français n'ont pas rattaché à rape son complément sous-entendu Gregάvov. Duvair : « et que vous voyez venir le héraut pour proclamer ceste couronne, suiuant ce qui est ordonné par le décret. »

129 Eschine contredit ici le savant auteur du Voyage d'Anacharsis, qui place, sans autorités, cette proclamation après la dernière tragédie, ch. X.

130 « C'est pour leur rappeler, en leur faisant présent des instruments de la valeur paternelle, les devoirs du père de famille, et en même temps pour que cette première entrée du jeune homme en armes dans les foyers de ses pères, soit un présage favorable de l'énergique autorité qu'il y exercera. »> Platon, Ménexène; trad. de M. Cousin.

131 Le jour même de cette proclamation, ces jeunes gens jouissaient au théâtre de cette distinction flatteuse. Scol. de Bekker. Comment donc Duvair, Tourreil, Millot, Gin et M. Jager ont-ils pu entendre, par fod piar, les plus grands emplois de la république?

132 Darius avait envoyé de l'argent à Démosthène pour l'exciter plus vivement à soulever les Thébains contre la garnison que Philippe avait mise dans leur ville, et pour forcer Alexandre, irrité contre ce peuple, à une diversion favorable au repos de la Perse. Scol. de Bekker. Voyez aussi Plutarq. Vie de Dém., XX.

133 Cette description de Thèbes en feu est admirée des scoliastes, et citée comme un modèle par le rhéteur Théon. Cicéron en a plusieurs fois imité le monvement, de Lege Agr. II, 20; Philip. XI, 3.

134 "

On ne peut nier que ce morceau ne présente un contraste habilement imaginé. L'orateur s'y prend aussi bien qu'il est possible pour rendre son adversaire odieux. Il assemble autour de la tribune les ombres de ces infortunés citoyens, il les place entre le peuple et Démosthène, il l'investit de ces mânes vengeurs, et en forme autour de lui un rempart dont il semble lui défendre de sortir. Eh bien! c'est précisément en cet endroit que Démosthène l'accablera dès qu'il aura pris la parole, et qu'il renverserà d'une seule phrase tout cet appareil de deuil et de vengeance que son rival avait élevé contre lui. » Laharpe.

135 Après la bataille de Chéronée, les stratéges furent autorisés par un décret du peuple à distribuer tous les habitants d'Athènes dans les différents postes, pour la défense de la ville. Voy. Lyc. e. Léocr. C'est là ce qui fait la force des mots ἀλλὰ καὶ τὴν ἐκ τῆς πόλεως (τάξιν).

136 « Au lieu de mettre son nom à ses décrets, Démosthène

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