Page images
PDF
EPUB

les noms de Boletus sebaceus, Leyss.; Merulius vastator, Tode; Merulius lacrymans, Dec., Fl. fr., tom. I, no 352; Merulius expansus, Paliss. ; Agaricus cryptarum, Paliss.; Agaricus crispus, Turpin; Cantharellus Dutrochetii, Turpin.

Le rapprochement de cette multitude de noms différents préviendra toutes les incertitudes; car on sait que le blanc de champignon est le producteur de cette plante cryptogame. Ainsi, le Byssus evanida floccosa nivea, Dillen., Musc., tab. I, fig. 9, Byssus globosa, Scop., est le blanc de l'Agaricus ruber, Dec., Fl. fr., tom. II, p. 140, no 372.

Plantes phanérogames.

M. Henri Baudot ayant parlé de deux plantes, connues, sur les bords de la Saône, dans le département de Saône-et-Loire, sous les noms de Molon et Laitusson, a inspiré à l'un de nous le désir de connaître ces plantes, afin de leur appliquer les noms adoptés par la science.

L'inspection de ces plantes a fait reconnaître la Jacée des prés, Centaurea jacea, dans le Molon; et l'Euphorbe des marais, Euphorbia palustris, dans le Lai

tusson.

Loupes végétales.

Parmi les altérations auxquelles les végétaux sont exposés, il en est une singulière connue sous les noms de loupe, bosse, exostose, tumeur, broussin, signalée seulement sur le corps ligneux, quoiqu'elle se rencontre quelquefois sur l'écorce, ainsi que j'ai eu occasion de le faire voir à l'Académie.

<< Une loupe est un réservoir de végétation où les organes, doués de beaucoup d'énergie, ne peuvent la dé

penser que dans un espace fort circonscrit, où tout se comprime et s'enlace. » Raspail, Chimie organique, 1838, tom. II, p. 68.

Les exostoses végétales, bien différentes des embryons gemmaires inclus et corticaux, sont des saillies par extension, ou des sortes de plis produits par le bois et l'écorce des arbres, sur lesquels on les voit accidentellement se former, quelquefois à la suite d'une piqûre d'insectes.

De ces exostoses, les unes tiennent à l'arbre par une large base, et d'autres seulement par un pédicule court et mince, mais leur texture est la même : ces dernières offrent une masse d'un tissu compact très-dur. J'ai vu dans le centre d'une de ces loupes sciée par le milieu, une cavité remplie d'une substance ligneuse, moins dure et moins compacte.

Lorsque l'on enlève l'écorce gercée, dure et crevassée, la surface de la portion ligneuse de la loupe offre des stries contournées, dont les unes sont concentriques, et les autres irrégulières, parallèles et formant des dessins comparables à ceux présentés par certaines agates.

La couche intérieure du liber étant filamenteuse, les filaments sont aplatis, et paraissent se rapprocher de la forme et de la consistance du macis, dans la noix muscade.

Ces loupes forment des boules de cinq à six centimètres de diamètre; elles constituent une sorte de broussin, différent à la vérité de celui signalé par M. Turpin. « Le broussin, dit ce savant, est formé d'un nombre considérable de ramilles qui se pressent, qui se répètent en masse sphéroïdale, et qui de loin simulent un gui ou un nid de pie. » Atlas, p. 46.

Le broussin, signalé par M. Turpin, est sans doute celui qui se reproduit, et dont a été extraite la première greffe de l'Acacia, ou Robinier stérile, Robinier en boule, Robinier en parasol. Il me paraît, aussi, différent du broussin ou des excroissances qui se forment sur les arbres assujettis à des tontes fréquentes, tels que les Saules.

Il existe dans un des bosquets de notre Parc, un broussin volumineux, très-visible en hiver, sur deux Ormes voisins. Ces arbres se voient à droite en revenant de l'Echiquier; ils correspondent à peu près au 5o banc. Les morceaux d'écorce, que l'on trouve à leur pied, laissent apercevoir, à leur surface interne, les stries contournées, correspondantes aux fibres ligneuses de la surface de la loupe.

Ces bosses ou ces loupes sont fort recherchées par les ouvriers.

Celles de l'Orme sont employées dans la confection des coffres, des meubles, etc.

Celles de Buis sont une branche de commerce fort considérable en Franche-Comté.

Celles de Frêne sont recherchées dans le Limousin. Celles d'Erable sont, pour plusieurs provinces d'Allemagne, une ressource très-importante, qui date de très-loin, puisqu'elles se vendaient, chez les Romains, à des prix incroyables.

Outre les exostoses ligneuses dont je viens de parler, j'en possède une corticale qui m'a été donnée par M. Demerméty. Ce propriétaire, en marquant des arbres dans ses bois, observa sur un vieux chêne, à la hauteur d'un mètre à un mètre et demi, une saillie qui occupait un espace circulaire d'environ trois décimètres, sur la convexité de l'arbre; frappé de cette sin

gularité, il abattit divers fragments, qu'il eut la complaisance de m'apporter.

Surpris de leur apparence, je fis des recherches pour m'assurer si ce phénomène était consigné dans quelque ouvrage; n'ayant rien rencontré, je me borne à la description de cette loupe corticale.

Elle est formée de couches parallèles, de diverses dimensions, appliquées les unes sur les autres, de manière à imiter la disposition des couches, dans les modèles de carton, fabriqués pour rendre sensibles les lois de décroissement sur les faces des cristaux.

La partie ligneuse, sur laquelle était placée cette loupe corticale présentait des fibres plus compactes, plus dures et plus contournées que celles du reste de l'arbre; c'était une sorte de broussin, mais ne formant point de saillies.

La formation de cette loupe corticale est la suite d'une altération dans les vaisseaux séveux de l'écorce, mais son ancienneté ne nous permet pas de signaler la cause perturbatrice qui lui a donné naissance.

Cette singulière disposition a la plus grande ressemblance, à la consistance près, avec les tubérosités de la souche du Tamus elephantipes, plante du Cap encore rare et très-singulière, dont le gros tronc ovale est couvert d'écailles taillées à facettes.

L'énorme masse hémisphérique brunâtre, de consistance subéreuse, rendant un son sourd par la percussion, du Tamus elephantipes, rappelle la forme du pied des éléphants.

« La surface de cette masse, qui sort de terre, est divisée en mamelons prismatiques et comme ciselés, aux angles tranchants, plus ou moins sinueux, et sillonnés transversalement; ils offrent en outre de nombreuses

gerçures, les unes plus, les autres moins profondes. >> Dict. pittores. d Hist. nat., tom. IX, p. 244.

On trouve quelquefois sur des branches de Saule des loupes dont l'origine doit être attribuée dans le principe à des piqûres d'insectes. M. Demerméty m'en a procuré plusieurs, sur l'une desquelles j'ai vu des ouvertures par lesquelles s'étaient échappés les insectes, mais je n'ai pu les surprendre.

« Les tubérosités, qui déparent les plantations de Saules, sont peut-être le résultat de la piqûre de la psylle de Saule, » dit Bosc. Nouv. Cours complet d' Agr., tom. XII, p. 467.

Larves dans les épis de blé.

Au mois de juillet 1838, notre collègue, M. le docteur Morelot, en se promenant dans ses champs de blé, remarqua que la ligne de balles des épis qui regardaient particulièrement le Levant, semblait vide de grains; il s'assura que cette stérilité dépendait de la présence d'une multitude de larves jaunes, qu'il trouvait réunies au nombre de douze à quinze.

Il désirait des renseignements, soit sur leurs habitudes, soit sur les moyens de prévenir leurs ravages; chargé de répondre à notre confrère, je lui ai transmis d'amples détails dont nous allons donner l'extrait :

En 1754, Ginanni avait observé, dans les follicules de blé, des vermisseaux d'un jaune foncé, entassés les uns sur les autres ; sur un seul grain de blé il en avait compté jusqu'à vingt-quatre et trente. De ces larves sortent, dit-il, des moucherons jaunâtres dont les aîles recouvrent tout le corps. Jour. œconom., 1763, février, P. 79, 80.

Dès 1792, M. Calignon avait envoyé à notre Acadé

« PreviousContinue »