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sa fille dans ses bras et fondait en larmes; on pouvait juger du degré de son inquiétude par le degré de sa joie.

« Et tu n'as rien, encore une fois? disait une fermière en bonnet de coton, à la jeune fille renvoyée à la future session; c'est trop fort aussi, Prudence, tu vas revenir à la maison et te remettre aux vaches. Assez de livres et de plumes comme ça ! »

Mademoiselle Paule, qui avait rejoint son institutrice, fit un gracieux salut à Lucie et à toutes ses compagnes, et madame Thory dit à sa fille, en lui donnant le bras avec orgueil :

« Allons, maintenant, allons voir madame du Hautot, elle sera si contente de ton succès. Puis, nous prendrons la voiture pour Courseulles: ton pauvre père languit en nous attendant...

III

LA VISITE

Ce jour-là se trouvait être le jour de madame du Hautot, et en sa qualité de femme d'un des grands fonctionnaires du Calvados, elle recevait, sans exclusion, toute la société de Caen, gentilshommes et négociants, femmes d'employés, femmes d'officiers et belles dames normandes, qui comptent leurs domaines dans le Bocage ou dans la vallée d'Auge; cette après-dinée, son salon était comble, on causait vivement et on entendit à peine la voix flûtée du valet de chambre annonçant madame et mademoiselle Thory. Pourtant, tous les yeux féminins se fixèrent sur les deux arrivantes, l'une, émue, rouge, tremblante, c'était la mère; l'autre, modeste et assurée, c'était la fille. Madame Thory se heurta aux chaises, trébucha contre un pouff, en avançant dans le cercle, et eut l'air d'une âme sauvée du purgatoire lorsque madame du Hautot, qui s'était levée, lui dit du ton le plus gracieux :

« Eh quoi! chère madame! c'est vous! je suis vraiment heureuse de vous voir. Veuillez vous asseoir... Mademoiselle, asseyez-vous donc ! »

Madame Thory se laissa tomber sur un fauteuil, Lucie s'assit sur ce même pouff qui avait failli être funeste à sa mère, et elle répondit d'une voix douce et basse à madame du Hautot, qui lui demandait :

« Ce sont les examens qui vous ont amenée, mademoiselle? Êtes-vous contente?

— Oui, madame, bien contente.

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Et elle a été admirablement reçue, dit Lucie d'un air gracieux.

Ah! j'en suis bien heureuse. Si pourtant ma petite Jeanne avait voulu ! Mais elle est si insouciante !

-Elle est parfaitement aimable, reprit vivement mademoiselle du Hautot, elle nous a fait hier de délicieuse musique. »

La conversation tourna sur la musique; on parla d'un grand concert où la Patti avait chanté. Les remarques, les répliques, les critiques légères se croisaient, et, pendant ce temps, madame Thory, toujours mal à l'aise, retirait sous sa robe trop courte ses bons gros pieds chaussés de forts souliers de veau; Lucie écoutait d'un air amusé et intelligent. Elle semblait, dans ce beau salon, toucher le sol natal, tout en gardant un air modeste, elle était complètement de sangfroid, et, pendant que le cœur de sa pauvre maman battait la chamade, le sien restait bien paisible; ses yeux regardaient, ses oreilles écoutaient et sa mémoire s'emplissait de formules et d'expressions, bonnes à employer par la suite. Une des dames se leva : ce fut le signal. En quelques minutes, tout l'élégant bataillon fut dispersé; il ne resta que madame du Hautot et ses protégées. Elle rapprocha vivement son fauteuil, et, avec un bon sourire, elle dit :

« Et maintenant que mademoiselle Lucie a l'épaulette, que voulez-vous en faire? dites-moi cela bien vite.

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mademoiselle; nous avons déjeuné avant l'exa

men.

C'est égal! Un verre de Malaga et un biscuit ne vous feront pas de mal; venez, madame et mademoiselle. »

Pendant que madame Thory buvait à petits coups le vin brun doré, Lucie regardait la salle à manger élégante et gracieuse, le buffet,couvert de majoliques et de porcelaines de la Chine, famille rose et famille verte, la grande pendule de Boule, les appliques et la lampe de cuivre repoussé, les deux armoires à panneaux de glace, pleines d'argenterie vieille et moderne; ce luxe et ce bienêtre parlaient à son imagination et éveillaient ses goûts délicats :

« Mon Dieu! se disait-elle, et notre cuisine de Courseulles !

Ma fille, il est temps de partir allons, mademoiselle, bien des remerciements à madame pour ses bontés! »

Elles partirent, et, un quart d'heure après, deux vigoureux chevaux entraînaient la diligence par des chemins qui côtoyaient de beaux herbages et des champs où grandissait la moisson, vers Courseulles, ce pensionnat des huîtres normandes, où elles s'élèvent, grossissent et blanchis

sent. La route, si gaie et si verdoyante qu'elle fût, parut interminable aux deux femmes qui se savaient attendues, et elles eurent un soupir de joie lorsque le clocher montra sa flèche à l'horizon, et lorsqu'elles sentirent au visage l'air vif et salé qui annonce l'approche de la mer. Les chevaux pressaient leur allure; on arrivait.

Un homme en cheveux gris et en habit de douanier, suivi de trois enfants, une fille et deux garçons, attendait la voiture elle s'arrêta. Madame Thory se précipita hors de la portière et dit à son mari le douanier, qui l'interrogeait du regard :

« Elle l'a! Elle est première!

Papa, j'ai mon diplôme! s'écria à son tour Lucie en se jetant dans les bras de son père, qui la serra fortement et dit :

Que je suis donc content! Tu avais tant travaillé, ma petite fille! Allons, vite à la maison, tu vas me raconter cela! En avant, les enfants! Viens, ma mère, viens! Nous allons souper et

causer. »

Lucie donna le bras à son père et rentra en triomphe dans la maison paternelle.

M. BOURDON.

(La suite au prochain numéro.)

LA REINE MAB

Les Elfes sont les plus petits de tous les génies de l'air; ils volent par essaims dans les bois, dorment au fond du calice des roses, se nourrissent de miel comme les abeilles et chevauchent sur T'aile des papillons. Leur principale occupation consiste à teindre en toutes nuances les pétales des fleurs, ou à recueillir les gouttes de lait que Ies vaches laissent tomber sur l'herbe, tandis qu'elles paissent dans les champs.

Il ne faut pas confondre ces petits êtres inoffensifs et charmants avec leurs voisins les Korigans qui, tantôt, déguisés en feux follets, entraînent les voyageurs dans les ravins et les marécages, tantôt enlacent les passants dans leurs rondes, jusqu'à ce que l'épuisement et la mort s'ensuivent. Reconnaître les Korigans des Elfes est assez difficile au premier aspect, car ils sont si petits qu'on ne saurait distinguer, sans une minutieuse observation, la différence de leurs ailes. Celles des Elfes sont transparentes commes des ailes de guêpes; celles des Korigans, au

contraire, sont veloutées comme les ailes des papillons de nuit. Mais on les reconnaît bien vite à leurs œuvres, et les bûcherons du voisinage ne s'y trompent pas. Jamais aucun d'entre eux n'a eu à se plaindre d'avoir pour marraine la petite Mab, reine des Elfes, tandis que le Nain-Jaune, qui règne sur les Korigans, est méchant, plein de fantaisies bizarres, et n'apparait jamais que pour tourmenter.

La petite reine Mab est la plus jolie, la plus vive, la plus gaie de toutes les fées; elle se promène dans une coquille de noisette, traînée par des vers luisants que conduit, en guise de postillon, maître Moucheron, vêtu de gris, qui fait claquer son fouet, la patte d'un faucheux. Dans cet équipage, Mab se rend au bal nocturne de ses sujets qui tourbillonnent en chantant des mélodies répétées par le rossignol, ou bien elle deseend par la cheminée pour se jouer parmi les fuseaux des bonnes fileuses qu'elle protège, sachant elle-même filer divinement.

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MODES

Bien des formes sont données cette année aux pardessus et les contrastes ne manquent pas, ce qui permet de ne suivre que son goût, pour le choix d'un vêtement. Entre autres innovations, les femmes portent de vastes houppelandes en drap ou en loutre, légèrement cintrées à la taille, et qui se boutonnent du haut en bas, en une seule rangée de boutons extérieurs, comme le paletst d'homme. Je signalerai également la Redingote Directoire avec son collet et son luxe de trèsgros boutons, garnie ou non d'une bande de fourrure au bord. Il y a encore le paletot à la russe, tout droit en forme de sac, à doubles boutons par devant, ou avec brandebourgs de passementerie, doublure de fourrure; la Pélerine burnous à pan rejeté sur l'épaule, et qu'on double de velours; la pelisse froncée pour l'église et les courses du matin; puis, en fait de vêtements pour visites et voitures, la Basquine espagnole en velours ou peluche, avec ses mille et un boutons ou grelots, frange de chenille, perlée, dorée, etc.; la Casaque japonaise en soie gros grain, doublée de fourrure, et à larges manches à revers; la Mante Pompadour en satin, velours épinglé, ou frappé, que l'on garnit de ruches à la vieille en ruban de satin, ou en dentelle traversée de bords de plumes. Rien de plus seyant que le dernier vêtement qui s'harmonise parfaitement avec la coupe Louis XV des costumes courts; le manchon, toujours petit, se fait pareil à la mante, et est orné de même.

Pour les jeunes filles, la petite casaque de drap gris ou bleuté est très comme il faut; col et parements de velours. La Loutre est plus en vogue que jamais. Il se fait une très-jolie imitation en tissu velouté et épais, qui s'emploie en jolies confections, et aussi en bandes comme la fourrure, et même en manchon; quelquefois, le manteau en imitation est garni de vraie loutre.

Le cachemire de l'Inde, et le drap nuance loutre, sont très-choisis pour costumes du moment. On les fait courts, car décidément c'est extrêmement pratique, surtout pour les personnes faisant de longues courses à pied, et on les garnit de bandes de loutre vraie, ou d'imitation. Chapeau de feutre gris, sans autre ornement qu'un gros noeud al

sacien en velours brun. Brides et noeud semblable sous le menton.

Les costumes courts en drap se garnissent fort peu, en dehors d'une bande de loutre ou de velours; quand ils ont deux jupes, elles tiennent ensemble.

J'en ai vu un gros vert extrêmement joli, quoique très-simple:

Le jupon tout plissé en long; la seconde jupe, simplement piquée au bord, forme d'un côté quelques plis, de l'autre, elle est fendue et arrondie du haut en bas, en remontant sur le jupon où elle est fixée. Gilet séparé en velours façon tailleur, avec une boucle à la taille, pour le serrer à volonté. Petite veste boutonnée à la taille, et évasant sur le gilet. Grand col et revers aux manches, en velours gros vert.

Ce modèle n'a qu'un inconvénient, c'est qu'il ne convient qu'au dehors, et qu'en rentrant chez soi, on ne peut le garder, parce qu'il n'a pas de corsage ajusté. D'un autre côté, pour conserver une toilette longtemps fraîche, il est bon de l'ôter en rentrant, et d'avoir une robe spéciale pour son intérieur.

Le chapeau allant avec le costume de drap gros vert est en feutre de même nuance, avec bouquet de plumes gros vert, ou paquet de roses roses; brides de velours et franges à brindilles d'or, retombant sur le devant du chapeau. Car l'or est un des ornements des chapeaux habillés de cet hiver.

Les dentelles noires brodées d'or font un bel effet sur des chapeaux de velours noir destinés aux femmes d'un certain âge. Plumes noires pointillées d'or; voiles également pointillés et encadrés d'une dentelle brodée. Ces chapeaux vont avec n'importe quelle toilette, mais surtout avec une robe de velours noir.

La peluche de couleurs claires coiffe fort bien les jeunes et frais visages; pour une jeune femme, les plumes sont le plus joli ornement.

Les petites toques et les bonnets de loutre, ou autre fourrure, vont surtout bien aux toutes jeunes filles et aux enfants.

Le grenat caroubier ou aceajou sont los nuances dites à la mode. Les toilettes de ces couleurs doivent donc être portées et usées dans la saison, car l'année prochaine elles seront tout à fait tombées dans le domaine du commun.

JANVIER 1879

Mais il faut avouer qu'il y a de bien jolis tons dans ces nuances, qu'elles soient claires ou foncées. Le satin est particulièrement réussi et chatoyant; on le mélange actuellement avec du drap et du cachemire. Une polonaise ou robe princesse en cachemire de l'Inde est souvent ornée, du haut en bas, par devant, de plissés de satin en long. Col, revers et parements des manches, idem.

Quand il y a deux jupes, la première est quelquefois garnie d'un haut volant en pareil, traversé de trois ou quatre rubans de satin, même nuance, posée à plat, le tout plissé ensemble; la seconde est retenue de côté par des noeuds de satin qui se retrouvent aux manches et au corsage. Pour une jeune fille, le corsage sera encore fait à plaque avec les plis en satin; les dessous de bras, la plaque et les manches, en cachemire comme les jupes.

Le grenat se marie bien avec le gris-fer. Voici un costume de jeune femme ou jeune fille, qui m'a semblé nouveau.

Le jupon, sans aucune garniture, est en pékin soie et velours grenat un peu clair. La tuniquepolonaise en cachemire gris-fer est ouverte sur un long gilet de pékin à jolis boutons de grenat. Ce gilet tombe sur un devant de cachemire très-froncé en travers, et encadré de chaque côté par un plissé à la vieille en cachemire gris, dont chaque tête est doublée de velours grenat. Haut plissé semblable aux manches. Nœuds de soie grise, doublés de velours grenat et retenant en arrière le drapé de la polonaise. Chapeau de feutre gris, avec nœud alsacien et brides de velours grenat. Par derrière, sous le petit bavolet, noeud et petits pans de velours. Pardessus en [peluche grise. Gros boutons de grenat.

Le cachemire noir convient toujours pour la tenue ordinaire des jeunes filles d'une mise simple. Il suffit d'orner un peu le jupon, avec un reste de soie quelconque; la jupe n'a besoin d'aucune garniture. Quelques plis de soie au corsage et aux manches, donnent tout de suite un air comme il faut; ajouter une jolie cravate.

Le cachemire et la mousseline de laine de nuances très-claires bleu de ciel, rose, et surtout blanc, habillent à merveille les jeunes filles dans les réunions du soir, qui ne sont pas des soirées dansantes. C'est la dépense la plus pratique; car il ne s'agira que de couper la queue, quand elle sera défraîchie, pour avoir un costume d'été, et la teinture offrira, en temps voulu, une dernière ressource.

Ces toilettes se font simplement. Rien dans le bas, ou 3 et 5 volants plissés pas plus hauts que 2 ou 3 centimètres. Quelquefois le devant et le bord de la robe sont garnis d'un effilé mousse rond et touffu. Souvent, rien que quelques nœuds de ruban. Les corsages ouverts et à plis en long, vont parfaitement bien aux tailles minces; on peut les élégantiser par de jolies boucles de ceinture. Manches demi-longues et gants de Saxe blancs. Petit bouquet de fleurs au côté, ou au

devant du corsage. Souliers blancs ou de la couleur de la toilette.

Les jeunes filles un peu fortes feront leurs corsages plats et ouverts en carré. L'ouverture peut être agrémentée de jais blanc, ainsi que le bas des manches.

VISITES DANS LES MAGASINS

La mode abuse, il est vrai, dans nos coiffures, des faux cheveux; mais il est des cas où l'on est obligé d'avoir recours aux postiches. Nous avons donc pensé que de donner à nos abonnées l'adresse d'une bonne maison vendant des cheveux diversement préparés, à des prix abordables, n'aurait rien que de très-utile; on ne nous accusera pas, pour cela, d'encourager une mode ridicule lorsqu'elle est portée à l'excès, charmante lorsque des frisettes et des papillotes d'emprunt viennent légèrement enjoliver la coiffure en cheveux. Cette maison, qui se trouve 213, rue SaintHonoré, a son entrée rue du 29 Juillet. Madame B. de Neuville, qui l'a fondée, fera bénéficier nos abonnées, jusqu'au 20 janvier, d'une remise de 10 pour 100 sur leurs achats. Nous avons vu dans les vitrines des nattes disposées en colimaçon, d'autres pour diadème, des nattes montées sur peigne très-légèrement et gracieusement roulées, à des prix que l'on ne trouve pas chez les coiffeurs; des boucles-repentir, des boucles anglaises montées sur peigne coûtent de 4 à 11 fr.; les marteaux ou coques sur épingles coûtent 1 fr. 50 cent. 2 fr. et 2 fr. 50 cent. ; et des frisures fantaisie 3, 4, 5, 8 et 10 fr.; des grappes de frisure 3, 4, 6 fr. et plus. Piquées, jetées çà et là dans le chignon, à travers les bandeaux, ces frisettes sont vaporeuses et permettent de varier l'aspect de la coiffure. Les personnes âgées trouveront toutes les préparations qui, sous forme de tours à bandeau, tours indéfrisables, etc., peuvent leur être utiles.

Ce que nous avons remarqué, dans les multiples arrangements des cheveux en chignon ou autrement, c'est la légèreté, la grâce avec lesquelles ils sont disposés; avec leur secours, on peut se passer du coiffeur. Un catalogue détaillé des différents chignons, nattes, boucles, etc., etc., indique les prix avec la longueur des cheveux; on peut en faire la demande à madame B. de Neuville. La maison se charge de la confection de toute espèce de postiche; les dames qui auraient des cheveux peuvent les envoyer.

Pour un achat au-dessus de 25 fr. il sera offert, à titre gracieux, au choix: un démêloir écaille, ou un coffret parfumerie, ou un joli sachet.

Pour un achat au-dessus de 50 fr., au choix : un peigne-chignon écaille, ou un coffret de parfumerie, ou un porte-monnaie en nacre ou en écaille.

Pour un achat au-dessus de 100 fr., au choix : un beau peigne-chignon écaille, ou un magnifique

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En ce moment de soirées et de bals, nous pensons qu'il est utile de rappeler à nos lectrices qu'elles trouveront à la Ville de Lyon, 6, rue de la Chaussée-d'Antin, de charmantes fantaisies qui viendront enjoliver leurs toilettes fichus bretons en gaze et dentelle bretonne; guimpes montantes ouvertes en carré; noeuds en ruban pour piquer dans la coiffure et au corsage, et plissés en crêpe lisse nuageux et légers qui vont si bien; il s'en fait rehaussés de dentelle bretonne, en mousseline et valenciennes anglaise; la mode qui en fait la garniture de nos corsages montants ou décolletés et de nos manches longues ou courtes, s'affirme encore plus cet hiver. De très-hauts se posent aux tuniques de soirée. Les balayeuses en nansouk avec valenciennes anglaise, si bon marché-75 cent., 1 fr., 1 fr. 25 le mètre sont obligatoires; elles se posent, même au costume court. Pour sortie de bal ou de théâtre rien n'est plus joli que la mantille en dentelle espagnole; la longueur 2 m. 50 cent. - permet de la draper autour du cou, manière très-seyante de la porter; il s'en fait depuis 25 fr. Pour le même usage, des écharpes blanches ou noires en tulle, encadrées de dentelle espagnole coûtent 20 fr.

Je vous ai parlé des deux genres de voiles destinés à préserver du froid; un autre genre trèscoquet pour visite s'appelle voilette-loup, elle se fait en application d'Angleterre et coûte 32 fr.; 6 fr. et plus en tulle moucheté avec dentelle bretonne. Une nouveauté qui a grand succès pour garniture de robe de dîner et de soirée, c'est la passementerie brodée de perles en couleur que l'on assortit à la couleur de l'étoffe. Les effets chatoyants que ces perles produisent sont charmants aux lumières; on trouve des gammes de tons aussi complètes que celles des rubans et des étoffes. La Ville de Lyon vient de créer un rayon de bijouterie-fantaisie où l'on trouvera des boucles, des médaillons, des épingles, etc., etc., d'un travail très-soigné et même artistique, qui peuvent s'offrir comme étrennes, et à propos du jour de l'an, on y trouvera à des prix modestes toutes sortes de bibelots pour bureau, en laque, en cristal avec monture bronzée qu dorée.

Voici un extrait de quelques articles signalés dans le catalogue de la Ville de Lyon pour leur extrême bon marché :

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EAU DE COLOGNE, EXTRAITS DE LA MAISON GUERLAIN Rue de la Paix, 15.

Si nous ne voyons pas le nom de M. Guerlain figurer en première ligne sur la liste des récompenses décernées par le jury de l'Exposition universelle, c'est qu'il était membre de ce jury et, en cette qualité, hors concours. Ce choix honore assez M. Guerlain et le place à la tête de l'indus trie qu'il avait l'honneur de représenter. L'eau de Cologne et les extraits de cette maison ont attiré, par leur fabrication, l'attention des chimistes et des fabricants français et étrangers. Ces extraits concentrés développent, sous un petit volume, une odeur suave, dans laquelle n'entre ni musc, ni odeur forte; pour s'imprégner d'une odeur quelconque, il est inutile de s'en inonder, une goutte suffit; c'est un progrès, presque une découverte qui rend l'étranger tributaire du laboratoire de la rue de la Paix. Le succès s'est encore affirmé cette année, M. Guerlain ayant vu doubler les commandes; c'est la récompense d'un travail continu et d'expériences sans cesse renouvelées.

On ne peut juger en flacon le bouquet d'un extrait, c'est au mouchoir, alors qu'il s'évapore que l'on en apprécie l'odeur suave et persistante. L'eau de Cologne d'un parfum frais et agréable est d'un excellent usage, en s'en frottant les tempes, elle dissipe le mal de tête Les extraits concentrés Pao-Rosa extrait du bois du Brésil, Fleur-de-Serre et le bouquet impérial russe, suave, doux et persistant sont en vogue et méritent le succès que lui fait le high-life de tous les pays. Le bouquet de la comtesse d'Edla vient d'être composé par M. Guerlain pour la femme du roi D. F. avec des fleurs du Portugal; la flore des montagnes sur lesquelles s'élève l'antique château de Cintra, résidence favorite du roi a fourni à M. Guerlain le bouquet du plus exquis de ses parfums : l'extrait de Cintra. Nous rappelons que rien n'est meilleur contre les gerçures des lèvres et des mains, les engelures même ouvertes, que le baume de la Ferté. La petite boîte coûte 1 fr. 25 cent.

MACHINES A COUDRE

De la Compagnie Wheeler et Wilson. Seul grand prix. Seul concessionnaire pour la France et les Colonies, M. H. Vigneron, 70, boulevard de Sébastopol.

La machine à coudre de MM.Wheeler et Wilson, que depuis quelques années nous recommandons à nos lectrices comme excellente, vient d'obtenir le seul grand prix, supérieur aux médailles d'or, qui ait été décerné à ce genre d'industrie, par le jury de notre exposition universelle. Récompense justifiée et par les perfectionnements que les inventeurs ne cessent d'apporter dans le mécanisme, et par l'invention de nouveaux guides dont l'application est des plus simples. La mise en mouvement est facile, une légère pression du pied suffit, ce qui permet d'en faire usage pendant des heures sans se fatiguer. Cette machine a été imitée et livrée sous des dénominations diverses; pour éviter les contrefaçons, on doit exiger que la machine porte la marque de fabrique

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