qu'une canonnière allemande croisait dans les environs et, comme on croyait qu'elle voulait débarquer des troupes dans cet endroit, le gouverneur de la province avait envoyé un fort détachement de troupes pour s'opposer à cette descente. C'est ce qui nous sauva en faisant avorter le coup préparé par les Boxeurs. Aussitôt arrivés, nous louons une barque chinoise pour nous conduire à notre bâteau. A cause de son tirant d'eau, il ne pouvait remonter le canal jusqu'à lang-Ka-K'ou et, toujours sous la protection de nos soldats, que nous congédions ensuite, après les avoir largement récompensés, nous nous embarquons vers 7 heures. Nos bateliers mettent à la voile; mais, le vent faisant complètement défaut, il faut se résigner à aller à la rame et nous n'avançons que très lentement. Vers 10 heures du soir, la marée baisse et la lune est cachée par les nuages. Nos bâteliers, craignant de s'ensabler, refusent d'aller plus loin. Ils jettent l'ancre et nous voilà au milieu de la rivière jusqu'au lendemain matin. Nous essayons de dormir, couchés pêle-mêle avec nos bagages au fond de la barque; mais la faim, la soif et aussi la crainte des Boxeurs, qui pourraient très bien venir nous attaquer, nous tiennent éveillés. 8 juillet. Grâce à Dieu, la nuit s'est passée sans incidents. Au point du jour, je réveille nos bâteliers et nous continuons notre voyage. Le vent s'est levé, la voile est hissée et nous voguons rapidement. Bientôt nous arrivons à l'embouchure de la rivière; nous entrons dans la pleine mer, mais nos yeux ont beau sonder l'horizon, aucun bateau ne se montre. Le bateau, après nous avoir attendus, serait-il reparti pour Chefou? Qu'allons-nous devenir? Retourner à langKia-K'ou, c'est aller à la mort. Continuer avec notre barque jusqu'à Chefou, c'est bien téméraire, et d'ailleurs nous n'avons pas de vivre. Conservant malgré tout une lueur d'espoir, nous avançons toujours vers la haute mer et, après nne heure d'angoisse, nous finissons par apercevoir notre bateau tout à fait à l'horizon, à plus de 60 lis (25 kilomètres environ) de lang-Kia-K'ou. Sa vue nous rend la joie. A mesure que nous approchons, nous agitons nos mouchoirs pour nous faire reconnaître. On nous répond du bord en hissant le pavillon des Etats-Unis (1). Enfin, à 7 heures, nous sommes à bord, où nous trouvons deux ministres protestants venus la veille. Nous nous félicitons mutuellement; mais, le premier sentiment de joie passé, notre pensée se reporte aussitôt vers nos confrères, les PP. Eugène et Pacifique qui, n'ayant pu être avertis à temps, sont restés dans leur districts et ignorent encore notre départ, et vers le P. Hen, prêtre chinois, parti dans sa famille (1) Ce bateau avait été affrété par le consul américain de Chefou, de concert avec les autres consuls pour aller au secours des missionnaires de l'interieur, sans distinction de religion, ni de nationalité. quelque temps avant les événements. Nous frémissons à la pensée du sort qui les menace. On nous dit que Mgr de Marchi, vicaire apostolique du Chan-tong septentrional, et ses missionnaires, tous franciscains comme nous, doivent arriver, eux aussi. La journée se passe à les attendre. Enfin le soir, vers 9 heures, ils arrivent au nombre de 16, après quatre jours de voyage en barques, depuis Tsi-nan-fou. Quelle consolation en les voyant tous sains et saufs! Il sont à peine montés à bord que l'ancre est levée et nous partons. Plus tard les PP. Pacifique et Hen, après bien des péripéties, purent gagner ensemble le port allemand de Tsin-tau, et de la Chefou où ils arrivèrent le 14 juillet. Le R. P. Eugène, protégé par un bon mandarin, a pu rester dans son district, où il continue à exercer le ministère apostolique. Les PP. Pacifique,Chérubin et Bonuald, ainsi que le R.P. Solano, auteur de cette relation, sont rentrés en France, où ils attendent que les évènements leur permettent de retourner en Chine pour y reprendre les travaux de leur apostolat. NÉCROLOGIE M. Armand DAVID Lazariste, ancien missionnaire en Chine. Nous apprenons la mort de M. Armand David à qui notre bulletin a dû quelques-unes de ses études les plus attrayantes et les plus instructives. Né en 1826 à Espelette (diocèse de Bayonne) M. Armand David était entré en 1818 dans la Congrégation de la Mission et il se voua d'abord à l'enseignement. En 1860, il fut envoyé dans la mission de Chine; mais comme son goût pour les sciences naturelles lui avaient déjà acquis une certaine notoriété, l'administration du Muséum d'histoire naturelle se fit autoriser par son supérieur à lui confier diverses missions scientifiques. A plusieurs reprises il entreprit, à travers la Chine et la Mongolie, de longues et périlleuses explorations dont il a publié le récit et à la suite desquelles il a enrichi nos collections nationales du Muséum d'un nombre considérable d'échantillons d'une grande valeur. M. MilneEdwards et d'autres savants zoologues ont décrit, dans les Nouvelles Archives du Muséum, la majeure partie des types zoologiques qu'il a découverts; mais c'est à lui-même également qu'on doit la description d'un certain nombre d'entre eux. C'est ainsi qu'il a publié, en collaboration avec le docteur E. Oustalet, son bel ouvrage : Les Oiseaux de Chine, avec un atlas et 124 planches coloriées dans lequel plus de 800 espèces d'oiseaux sont analysées. Bien que la zoologie fut sa spécialité, il était également très versé dans la minéralogie, la géologie et la botanique, comme le prouvent son livre remarquable intitulé: Planta Davidianæ, ainsi que les différents comptes rendus de ses voyages. Il a donné en outre Journal de mon troisième voyage d'exploration dans l'empire chinois (Paris, 1875, 2 vol. in-12). Membre correspondant de l'Académie des sciences depuis 1873, M. Armand David est l'un des missionnaires qui ont en ce siècle le mieux réussi à concilier les exigences du ministère apostolique, avec les travaux scientifiques. Le gouvernement français avait reconnu les mérites du savant, en lui conférant, en 1896, la croix de la Légion d'honneur. Le bon Dieu vient d'accorder au vénérable missionnaire, la seule récompense ambitionnée par son âme d'apôtre en lui ouvrant les portes du Ciel. 8 82 2. 15 65 2 65 Une abonnée du diocèse de Saint Clande, demande de prières pour des défunts...... 39 15 E. B. et J. B., de Cer.... diocèse de Saint-Claude.. M. Magnien, du diocèse de Dijon..... 200 >> 100 >> 5 » M. Jules Privat, du diocèse de Montpellier. 7 65 Congrégation de la Bonne Mort, Universite St-Joseph, Bey routh 49 40 Un anonyme du diocèse de Moulins. 9 » Anonyme de Montréal, diocèse de Sens. 20 >>> M. Lenormand, du diocèse de Bayeux... 10 >> Familles Taffet et Périquiot, du diocèse de Poitiers M. Auguste Ferrand, du diocèse de Poitiers.. M. Bérerd, du diocèse de Dijon..... Anonyme de Charmauvillers, du diocèse de Besançon Priez pour moi...... Pour les missions les plus nécessiteuses (Mgr Fallize) A sœur Françoise de Borgia, pour l'œuvre des jeunes filles japonaises à Kummamoto (Nagasaki). 20 >>>> .......... 1 50 D. C., Belgique............... 5 10 060 Un curé de l'Indre....... A M. Raguet, pour l'église Saint-François-Xavier à Kagoshima (Nagasaki). Mile Desparmet, du diocèse de Bayonne.. M. Gauzy, Nice... M. Gailleton, du diocèse d'Autun....... Anonyme du diocèse d'Autun Abbé A. F.. diocèse de Tournai.. M. l'abbé Xavier Hertel, du diocèse de Rouen.. Anonyme du diocèse de Cambrai... 20 »> 20 » 40 9 Mme Dormoy, du diocèse de Besançon, demande de prières.. 5 D Anonyme de Romans. diocèse de Valence, demande de prières. Pain de Saint-Antoine, du diocèse de Valence.. A M. Marie, Osaka, pour son hôpital. 15 M. Jules Jardin fils, du diocèse de Besançon.... Pour les missions les plus nécessiteuses (Mandchourie méridionale). Mile A. Carette, du diocèse d'Arras.. Mme Pierre Belbéoch, diocèse de Quimper....... M. Raymond Mercat, du diocèse d'Agen..... Anonyme du diocèse de Chartres, demande de prières.... Pour les missions nécessiteuses (R. P. Girod ; [HautTonkin). Anonyme de Fougères, diocèse de Rennes... M. Ledieu-Gérard,du diocèse d'Amiens, demande de prières Deux bretonnes de P..., diocèse de Quimper.. Anonyme de Balleroy, diocèse de Bayeux, demande de prières.... Anonyme de Chalons-sur-Marne Une abonnée du diocese d'Orléans.. M. Etienne Humeau, du diocèse d'Angers.. M. l'abbe J.-G., Nantes.... Anonyme de Versailles.... M. l'abbé Langlard, du diocèse de St-Claude, demande de prières Au R. Michel, Beyrouth, 1 fr. - Au R. P. Clément, Nicomédie, 1 fr. à Mgr Petkoff, 1 fr. Au R. P. Antoninader, Pondichéry, 1 fr. - au R. P. Dangeul, Rajpoutana, 1 fr. -à M. Auzuech, Mysore, 1 fr. -a M. Gérard, Hakodate, 1 fr. à M. Chavanol, Pondichery, 1 fr. - à M. Malaval, à Akbès, Syrie, 1 fr. à Mgr Augouard, Oubanghi, 1 fr. 10 R Anonyme du diocèse de Limoges.. M. l'abbé Dupouy, du diocèse d'Aix.. F.-M. du diocèse de Tours.... M. A. J., à Paris..... A sœur Sion, Supérieure des sœurs de Charité de Jérusalem. M. G., diocèse de Clermont..... 2 » 5 » 1 50 5 40 D 20 >> Hongkong, 4 juillet. Mission, 15 juillet. 26 juillet. Ancien Procureur général de la mission. Desombs (M. Pierre)... Verdier (M. Antoine).. 1840 Rodez 1864 Galmel (M. Ludovic). Pondichery. Malacca. Perreau (M. Paul).. Doublet (M. Jean). Joutshomme (M. Benoît). Combes M. Jean).)... Kouang-Si. Kouy-tchéou. Kouang-Tong. Pétrier (M. Jean). 1857 Chambéry 1881 Sn-ichuen mérid. Grimaud (M. Avit).. Troussé (M. René).. 1865 Nantes 1889 Mayssour. Bavier (M. Marcel).. Tonkin occidental. Li-tou-pa, 27 juillet. Cintra, 18 janvier. Wailuku, 9 mars. Papeete, 4 août. Précédemment missionnaire a Sierra-Leone. passé près de cinquante-trois ans en mission, sans être jamais revenu en France. Ancien Provincial. |