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On a continué la marche sur Tuyen-Quang en se battant toujours, car la route était hérissée de forts ou autres obstacles. Ce n'est que vers midi ou un peu après que le canon ne s'est plus fait entendre.

On dit qu'une mine a fait sauter une section de compagnie, cependant tous les hommes n'auraient pas été tués. On dit encore qu'une section de tirailleurs indigènes, compagnie de Hung-Hoà,a disparu enlevée par l'ennemi qui l'a cernée. Cette section était à l'avant-garde. La lutte a été acharnée et si les Chinois ont cédé, c'est parce qu'ils ont vu que nos troupes ne voulaient pas reculer et qu'elles avançaient toujours malgré leurs pertes. On parle d'un défilé admirablement bien défendu par la nature où une compagnie française aurait arrêté 10.000 hommes.

On a expédié d'Ha-Noï pour Saïgon le bataillon Klippfel, sans doute parce que la révolte n'est pas encore réprimée. A Hué, le Ministre de France a exigé qu'on enlèvât les canons de la citadelle: les Régents ont refusé, paraît-il.

De Ha-Noï, en date du 2 mars: Le géneral de Négrier s'est emparé de Quan-tu-môn (porte de Chine) à la frontière et a livré un combat sérieux à l'ennemi sur le territoire chinois. Il a coupé l'armée ennemie en deux, lui a pris 3 mitrailleuses, quelques canons et lui a infligé des pertes sérieuses. Nous avons eu 47 hommes hors de combat, parmi lesquels 15 tués. Le Cai Mao (chef pirate de Thanh-Hoà) a été battu par les Muong-Bi (montagnards du pays): sa tribu, son village, ses maisons, tout a été brûlé ; il est en fuite du côté de Tuyen Quang. (A suivre).

DONS

Pour l'Euvre de la Propagation de la Foi

A Mgr Favier, Pékin.

Ch. D.. curé du diocèse de Cambrai....
Un prêtre du diocèse de Nimes.....

Pour les missions de la Mandchourie méridionale.
Un prêtre du diocèse de Nîmes....
Pour le Hou-nan méridional.
Un prêtre du diocèse de Nîmes....
Pour Mgr Lavest, Kouang-Si.

M. l'abbe Planat, du diocèse de Clermont........

Pour le Tché-ly sud-est (par l'intermédiaire des Missions catholiques (édition allemande). M. le chanoine Zimmermann (Suisse)...

Au R. P. Trilles, Gabon, pour le rachat d'une petite négresse à baptiser sous le nom de Marie-Alix. Anonyme de Sens, demande de prières......

Au R. P. Bricet, préfet apostolique du Dahomey,
M. H. Quesney, du diocèse de Bayeux...
Mile Jeanne B., de Nevers................

.......

Au R. P. Pionnier, Préfet apostolique, Nouvelles-Hébrides.

100 10 B

5 »

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35

3.000 4

5.

17 a 20 *

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Pour les missions de Chine (Chan-tong oriental)........... les missions des Pères Jésuites en Chine (Tché-ly sud-est).....

le R. P. Zenon Moeltener (Chan-tong oriental).. la mission de St-Joseph à Wei-hai-wei (Chantong oriental).

les missions du Japon (Nagasaki).

le diocèse d'Osaka...

les lépreux de Gotemba (Tokio).

les missions d'Arménie et de Mésopotamie
les missions de Perse.....

le R. P. Corre, à Kummamoto (Nagasaki).
Mgr Petkoff (Thrace)...

les missions en Asie Mineure (R. P. Clément).
les missions du Liban.

409.95

24.55

16 15

4.90

49.70

3.70

3.70

1.150 »

24.55

155 35

24.55

15.95

24.55

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1.226 90

2.10

126 40

36 80

114 35

le vicariat apostolique du Tanganika

les missions allemandes de Namaqualand, pour les Sœurs de St-François de Sales..

les missions allemandes de l'Afrique sud-ouest (Cunène)

Le R. P. Albert, pour la reconstruction de l'église à Kiveissah (Côte-d'Or).

175 55

6 15

55 20

3.70

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50 »

les affamés de Togo....

les missions parmi les Coptes (Mgr Macaire)... les mêmes (avec demande de prières)..

173 70

184 05

1 25

50

18.50

50

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le R. P. Altemmoller, à Petit Popo, pour un autel du Sacré-Cœur... les lépreux de Molokai..

3 70

12 35

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Anonyme de Cessenon, diocèse de Montpellier.

Un prêtre de Lyon..........

A M. Marin, Coimbatour.

V. A., de Lyon, demande de prières....

A M. Marin, Coimbatour, pour le baptême de deux enfants sous les noms de Jean-Bapt. et Jeanne-Marie. M. Jean-Baptiste Duperret, diocèse de Lyon.....

Pour les affamés de l'Inde (M. Maurice).
Anonyme de Sens, demande de prieres...

A M. Maurice, à Villupuram (Pondichéry).

Un anonyme de Caen, diocèse de Bayeux................

Pour les missions de Chine (Tché-ly oriental).

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2

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les mêmes (avec la prière de vouloir bien faire parvenir quelques mots de remerciements par le missionnaire de Molokai à la donatrice qui est une pauvre personne (par l'entremise de M. Herder, à Fribourg en Brisgau)..... les missions de Crosse (Saskatchevan le rachat d'enfants nègres (Togo)....

613 45

le rachat d'un enfant nègre à baptiser sous le nom de Anne (Togo)

.....

2.50

61 35

25 75

183 65

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le rachat d'enfants païens (Haut-Zambèze). le rachat d'enfants à baptiser sous les noms de

4 Joseph, Paul, Marie, Michael. Aloyse, Henri, Antoine, Elisabeth, Agathe, Marie-Catherine, Joseph Auguste (Cameroum)

le R. P. Albert (Côte-d'Or).

Total.

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(La suite des dons prochainement).

TH MOREL, Directeur-Gérant.

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PAGODON SUR COLONNES AUX PORTES DE LA CITADELLE D'HANOI; d'après une photographie envoyée par M. GIROD, des Missions Etrangères de Paris (voir p. 585).

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Dans ma station de Fagofago, existe une école de catéchistes. Elle végétait depuis plusieurs années, mais elle a repris une nouvelle importance. Nous avons actuellement onze familles dont les chefs désirent être instruits pour remplir plus tard, dans les villages éloignés, la fonction assez ingrate de catéchiste. La plupart sont jeunes encore; quelques-uns d'un âge plus mûr, occupaient de hautes positions, qu'ils ont généreusement sacrifiées pour se dévouer uniquement au service de Dieu.

L'un d'eux appartenait à la classe des orateurs. Vous savez à quel point les Samoans estiment l'art de la parole dans leurs solennités. Celui dont je parle porte l'un des plus grands noms de Tutuila; il était l'héritier du premier chef de l'ile, reconnu comme futur gouverneur par les autorités américaines. Eh bien, pour obéir au vou de sa pieuse femme qui en mourant, l'a vivement engagé à se faire catéchiste, il a renoncé à tout ce brillant avenir pour se joindre à nous. Un autre appartient à la famille royale de Matoafa, le roi de Samoa, dont l'Europe connaît le noble caractère. Ces noms vénérés des Samoans assurent à notre école le respect et la considération

Nous avons, en outre, une école de garçons : elle ne renferme qu'une quinzaine d'élèves. J'espère qu'elle va s'accroître, à raison d'un cours d'anglais que je viens d'y établir.

Les Samoans, de tout temps, ont aimé à s'instruire; ils veulent savoir lire, écrire et compter. Mais, depuis que Tutuila est sous l'influence américaine, leur ambition s'est bien étendue; tous veulent parler anglais pour recevoir un poste du gouvernement; j'espère que cette tendance, si fâcheuse qu'elle soit, amènera beaucoup d'enfants et de jeunes gens à mon école.

Cet accroissement nous donnera de plus des bras nombreux et vigoureux pour les travaux pénibles de constructions que nous avons entrepris.

Nous avons commencé en effet à rebâtir notre résidence, ce travail était devenu indispensable. La maison que nous habitons menace ruine. Elle ne nous garantit plus contre des pluies journalières : enfin elle n'est plus convenable dans un centre que de nombreux navires étrangers vont dorénavant visiter. Car Fagofago va devenir un excellent port militaire, et sera en même temps un dépôt de charbon pour les nombreux steamers qui sillonnent l'Océan entre l'Amérique, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

Le terrain sur lequel nous bâtissons est situé sur la pente d'une montagne qui se termine ou plutôt se continue sous les flots de la mer. Pourquoi a-t-on choisi un emplacement si défavorable? Parce qu'on n'a pu faire autrement. Quand nos premiers Pères ont cherché à s'établir à Tutuila, les préventions que les ministres protestants avaient semées contre eux étaient si enracinées, qu'il était défendu dans toute l'île de leur vendre la moindre parcelle de terre. A grand' peine ils obtinrent cette côte aride, où l'on pensait bien qu'ils ne pourraient ni bâtir, ni planter. Les missionnaires qui se sont succédé dans ce poste ont réalisé d'immenses travaux. Le R. P. Vidal, aujourd'hui vicaire apostolique des îles Fidji, y a laissé des traces impérissables de son activité et de son génie organisateur. C'est lui qui a creusé dans la montagne, dont il a fallu avant tout niveler la pente, l'emplacement où se trouve le village de nos catéchistes large plateau où sont construits six cases contenant chacune une famille.

Mais quand et comment finirons-nous cet ensemble de constructions absolument nécessaires? Dieu le sait. Les deux personnages notables de notre école dont je vous ai parlé nous fournissent bien quelques secours; mais la richesse des Samoans est toute relative et bien courte, quand on l'applique à des ourages qui doivent avoir de la solidité et de la durée;

c'est toujours de l'Europe et surtout de la France que nous viennent les meilleures ressources.

Dans l'ardeur de son zèle, Mgr Broyer est en train d'établir une nouvelle station dans notre île, qui en possède déjà deux. Un village important, catholique en majorité, et situé entre plusieurs autres où les catholiques sont en minorité, a demandé un missionnaire. On l'a promis, à condition que les habitants bâtiraient eux-mêmes l'église et la résidence. Les naturels, dans leur ardeur, ont commencé l'église; mais, s'ils ne sont pas aidés, je doute qu'ils en viennent jamais à bout. Et puis, qu'est-ce qu'une station sans école ?

Oh! les écoles! Qui nous donnera des écoles et des catéchistes en nombre suffisant et capables? Pour lutter contre l'hérésie, les écoles sont de première nécessité.

Dans notre île de Tutuila, non loin de nous un ministre protestant vient de bâtir une école de filles qui réunit déjà 60 enfants! Et il projette d'en construire une de garçons encore plus grande!

Si nous ne pouvons rivaliser avec lui par une école mieux installée et mieux dirigée que la sienne, la religion va subir un grave échec, et notre jeunesse catholique ira en masse vers lui.

Pour sauver la situation, ce qu'il faudrait, c'est une école de Frères. Mais nos Samoans, si pauvres par eux-mêmes, ne seraient jamais en état de faire les frais d'une telle installation.

Il me reste à vous raconter une visite qui nous a vivement encouragés.

Un navire de guerre français, le Protet, apparut un jour dans nos eaux. Les Samoans n'avaient jamais vu rien de pareil, bien qu'ils n'aient eu que trop souvent la visite de vaisseaux anglais, allemands et américains. Le Protet est un croiseur de construction récente, un vrai type de la marine de guerre moderne. Il venait à Samoa uniquement pour visiter nos missions. Il nous a amené Mgr Broyer, qui a donné la confirmation.

faire

Puis nous sommes tous montés à bord pour le tour de Tutuila. Sur le rivage opposé de l'île, nous nous sommes arrêtés dans la baie d'Asu, plus connue sous le nom de baie du massacre.

C'est là que, il y a 112 ans, l'infortuné Lapeyrouse fut égorgé avec tout son équipage,

Vous savez que, pendant près d'un siècle, le lieu précis où avait eu lieu cette catastrophe resta ignorė. Les gens de Tutuila le connaissaient parfaitement; mais, soit crainte de représailles, ou pour d'autres motifs, personne n'avait trahi le secret.

Mgr Vidal, alors simple missionnaire, ayant gagné la confiance d'un vieillard qui allait mourir, parvint à découvrir les restes de ces héroïques marins. Un modeste monument, élevé par le gouvernement français, marque la place où ils reposent.

Mgr Broyer y célébra, dans la petite église du village, un service funèbre pour les victimes. La solennité fut rehaussée par la présence du commandant, M. Germinet, des officiers et d'un fort détachement de matelots en armes. Cette messe solennelle dans une île de l'Océan, le souvenir lugubre qui s'y rattachait, cette assemblée de marins et de missionnaires, l'attitude grave et recueillie de l'assistance, tout cela a produit un grand effet sur nos insulaires.

Le navire stationna deux jours dans la baie. Le premier jour, quand l'équipage descendit à terre, les naturels firent à Mgr Broyer et à M. Germinet, une réception telle que le permettaient leurs ressources et les usages de l'ile; ils leur présentèrent des vivres du pays: ignames, taros, noix de coco, etc., et un énorme cochon !

Le commandant répondit généreusement à cette libéralité. D'abord, par des coups de mine, il fit élargir la passe, trop étroite, qui ne permettait pas aux bateaux d'un certain tonnage de pénétrer à travers les récifs; puis, il fit porter à terre une barrique de vin, plusieurs caisses de biscuits et une cinquantaine de kilos de conserves de viande. Il n'y avait jamais eu pareille abondance de bonnes choses dans le village. Les Samoans parleront longtemps de la visite du Protet. Jamais, de tous les navires qui les avaient visités jusque-là, ils n'avaient été favorisés de telles générosités.

Le Protet, à son départ d'Asu, a contourné encore une fois Tutuila, pour nous débarquer à Leone, ia deuxième station de l'île; puis il a continué sa route en se dirigeant vers Wallis, nous laissant à tous le meilleur souvenir. Le commandant a été admirable de bienveillance, et tous ses officiers ont été dignes de leur chef.

Vous connaissez maintenant ma situation, mes travaux, mes succès, mes espérances et mes craintes. Priez donc beaucoup pour moi!

SYRIE

La Congrégation du R. P. Michel, à Beyrouth.

Il y a longtemps que nous n'avons entrenu nos lecteurs des œuvres du sympathique et vénéré P. Michel. Nous sommes heureux de publier la lettre suivante qui nous apporte de touchants détails sur les intéressants clients du zéle religieux.

LETTRE DU R. P. RENAUD, DE LA COMPAGNIE DE JESUS

C'était un dimanche ordinaire à Beyrouth. De l'église des Jésuites aux arceaux byzantins débordait un flot d'hommes tous gens du peuple, tous gens de peine, à voir leurs fronts rugueux, leurs tarbouches sans couleur, leurs casaquins bigarrés où le temps avait accumulé les outrages.

La Congrégation du Père Michel vient de finir. Dans la grande nef traîne encore un bruit de babouches et de bâtons ferrés, l'église se vide; bateliers, cochers, portefaix, colporteurs, regagnent leurs taudis, emportant la bénédiction du bon Dieu. La cérémonie a été imposante; je sais des voyageurs dont les yeux se sont attendris quand il s'éleva cet irrésistible Ia oum Allah que nul compositeur n'a signé, mais qui vous enlève parce qu'il part du cœur. Le murmure de supplication plane d'abord, grave et immobile; puis il monte, s'exaspère, éclate enfin en un chant d'allégresse et de triomphe. Alors il se fait des remous dans cette foule de simples et de croyants; toutes les poitrines sont palpitantes, toutes les mains se tendent, tous les yeux vont éperdus vers l'ostensoir où Dieu rayonne et bénit ses pauvres.

Chaque dimanche, vous verriez le même concours d'hommes, la même démonstration de foi ardente.

Or, voici qu'au milieu du brouhaha de la foule qui descend, s'alignent en file tumultueuse les petits cireurs de souliers et les gamins ramassés dans les rues. Une porte de bois s'ouvre, on longe des sinsilas ombreux, on passe sous une voûte à pente raide et quand tine le coup de clochette, les bambins jouent déjà dans la cour que la charité leur prête. Il est quelqu'un cependant qui les intrigue fort; car je vais d'une place à l'autre un papier à la main. Ils m'entourent, m'interrogent de leurs grandes prunelles avides, ils n'ont qu'un haillon pour chemise et, sous bien des ghombass, j'aperçois la peau nue. Le Père Michel traverse le groupe, il m'emmène à une cahute du premier étage des jeunes gens se lèvent et m'applaudissent.

« Je veux faire de ces jeunes gens le noyau de ma Congrégation », me dit le Père Michel.

Mon guide me laisse un instant. J'erre parmi les groupe d'enfants et m'arrête en face d'un blondin vêtu d'une souquenille misérable et béante. A l'autre bout de la cour, un gamin se pend à la cloche, les joueurs volent au robinet, d'autres tirent des bancs de la poussière, puis chacun vient prendre sa place et son quadrilatère respectif.

La prière commence la leçon ; j'entends à droite. et à gauche un murmure de voix ici on explique les

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commandements de Dieu; plus loin on répète le Credo, et les moins savants bégayent les premiers mots du Pater, car il faut tout apprendre à ceux qui ignorent tout. Des dignitaires de la Congrégation sacrifient les loisirs de leur dimanche à ce ministère. Les enfants sont avides de bons points: avec ces cartons informes, ils pourront acheter pièces d'étoffe, casaques neuves, chemisettes, qu'envoie ici l'aumône du Bon Dieu.

L'œuvre a un autre but la luxure déborde sur les places des villes d'Orient que deviendrontils, les pauvres petits gamins de Beyrouth, si on ne les rassemble en ce patronage ?

Certes il y aurait mieux à faire; un seul jour par semaine, c'est peu: il faudrait des catéchismes chaque soir ! Beau rêve caressé par l'apôtre et dont il m'entretint longuement.

- Un simple hangar, me disait-il, et nous garderions à tant d'âmes leur innocence. »

Je ne me lassais pas d'admirer l'industrieuse activité de ce missionnaire que rien n'arrête, dès qu'il y a une âme à défendre ou à sauver. Et comme je le félicitais de toutes ces fondations, auxquelles tant de sympathies sont acquises, une ombre de tristesse et d'inquiétude passa dans son regard.

((— C'est peu, me dit-il, de fonder; il faut maintenir, or chaque soir le problème suivant se pose: Comment demain se soutiendront mes œuvres? » J'eus un douloureux pressentiment, que des informations postérieures ne firent que confirmer. Les temps étaient mauvais et l'argent de la charité ne suffisait plus aux charges de la Congrégation et du Patronage.

Tandis que je me livrais à ces réflexions, j'aperçus du monde au fond d'une classe. Le P. Michel me dit: « Le Père Tannous confesse nos enfants. » A ce mot je compris la grandeur du bien qui s'accomplissait et c'est pour que le ciel continue à descendre dans ces âmes d'enfants que je fais appel à la charité.

LA FÊTE PATRONALE DE L'ŒUVRE

La fête de saint François Xavier, patron de l'Euvre de la Propagation de la Foi, a été célébrée cette année avec la solennité habituelle.

A Lyon, on le sait, selon l'usage établi depuis quelque temps, la principale cérémonie a lieu successivement dans une des églises de la ville. Cette année était le tour de la paroisse Saint-Pothin, une des plus importantes de Lyon. M. le Curé n'avait rien négligé pour donner à la fête le plus grand éclat. C'est dans une église brillamment illuminée, c'est au milieu de chants harmonieux, que S. E. le Cardinal-Archevêque a célébré le Saint Sacrifice. Le Conseil

central et le Comité diocésain y assistaient et une foule pieuse remplissait les vastes nefs.

Après la messe, Mgr Lamaze, mariste, vicaire apostolique de l'Océanie centrale, a prononcé le discours d'usage. Prenant pour texte ces paroles de l'Evangile : « Il y a encore beaucoup d'autres brebis qui n'appartiennent pas à ce bercail, il faut me les amener.» Le vénérable orateur a montre qu'en Asie,en Amérique,en Afrique,en Océanie, le nombre des fidèles est bien petit en comparaison de ceux qui sont assis dans les ténèbres et que le devoir des privilégiés, de ceux qui sont nés au Soleil de l'Incarnation, était de contribuer au salut de leurs frères par la prière et par l'aumône. La prière et l'aumône, a-t-il ajouté, c'est l'Euvre toute entière de la Propagation de la Foi. Dans une touchante péroraison Mgr Lamaze a exhorté son pieux auditoire à contribuer de plus en plus par des prières, par la cotisation du Sou de la semaine, les riches par des dons plus larges, à la diffusion de l'Euvre nourricière de l'apostolat. Une quête fructueuse a répondu à l'appel du vénérable évêque.

A Paris, la cérémonie principale a été plus intime, mais cependant bien touchante. La messe a été célébrée par Mgr Gendreau, vicaire apostolique du Tonkin occidental et chantée par les aspirants missionnaires dans la chapelle du Séminaire des Missions Etrangères de la rue du Bac. Comme à Lyon, le Conseil central et le Comité diocésain de l'Euvre y assistaient au premier rang.

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