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rubis. Toute la nature et le maître de la nature, l'homme, se reposent. L'oiseau a retrouvé son nid, les vents euxmêmes semblent dormir dans les cavernes de la montagne. Et au milieu de ce repos, de ce silence, ces trois cascades chantent leur ineffable concert.

Mon compagnon et moi, nous prenons nos bréviaires, et assis sur un rocher couvert de mousse, nous lisons notre office. Le pauvre évêque de Norvège n'a pas de choeur de chanoines; de charitables dames seules veulent bien l'accompagner de leurs chants et de l'orgue quand il officie; mais il défie le premier prélat du monde d'entrer en concurrence avec lui, lorsque, assis sur un trône de pierre revêtu de mousse, assisté par un humble missionnaire,

inondé des rayons du soleil couchant du Nord, il dit son office à l'accompagnement de ses cascades.

L'astre a disparu pour quelques heures; le crépuscule; que bientôt l'aurore va relever, nous dit qu'il est temps d'aller prendre un peu de sommeil à l'hôtel. Qu'on dort bien après un tel Salut en plein air!

A 6 heures du matin cependant, M. le curé frappe déjà à ma porte.

«- Benedicamus Domino! Monseigneur, il est temps de tout préparer pour la sainte Messe. »

Aujourd'hui c'est à moi de la dire, il la servira. Demain

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les rôles seront intervertis: il la célèbrera, et je la servirai.

A 7 heures, l'autel portatif, fidèle compagnon du missionnaire, est monté sur ma table. Bientôt le Seigneur du ciel et de la terre y descend pour consoler et fortifier ses pauvres ouvriers apostoliques. Ah! cher lecteur, et vous qui, souvent sans motif, négligez d'assister au Saint Sacrifice, si vous aviez le bonheur d'entendre la Messe d'un missionnaire, célébrée dans la solitude, au milieu de païens et de protestants, porte fermée, à voix basse, pour qu'aucun profane ne nous écoute, si alors vous aviez, comme nous, la grâce de sentir, sans la voir, la divine majesté du Seigneur, qui, à l'appel de sa créa

ture, descend sur ce pauvre autel, plus pauvre parfois que la crèche de Bethléem, oh! alors vous comprendriez, non, vous sentiriez ce que c'est que la Messe. Que nous sommes heureux d'être catholiques!

Nous quittons Notodden, désormais temple consacré au Très-Haut. Nous avons pris toutes les informations nécessaires et maintenant, perchés sur nos légères karriols, la plus simple expression possible d'une voiture publique, entraînés par de légers poneys, nous dévorons l'espace pour gagner l'église de Hitterdal.

On le croirait à peine, mais, malgré l'énormité des distances. malgré le caractère accidenté du terrain découpé à l'infini par des montagnes, des lacs et des fleuves, il n'est

guère de pays où les moyens de communication soient aussi à la portée de tout le monde qu'en Norvège. Partout où il y a une route ou un lac, l'Etat ou la commune entretient des stations où vous pouvez, à toute heure, soit de jour, soit de nuit, avoir à votre disposition soit une karriol à une place, soit une stolkjaerre à deux places, soit une barque. Et comme redevance vous payez en moyenne, par kilomètre, 23 centimes pour la karriol, 35 centimes pour la stolkjaerre et à proportion pour les barques. Avec cela vous avez généralement le droit de loger et de manger à la station à des prix très modérés. En hiver, naturellement, les voitures et les barques sont remplacées par des traineaux; mais les prix restent les mêmes.

Après un peu plus d'une demi-heure de course, nos karriols nous déposent devant l'église de Hitterdal, une de ces anciennes stavkirker en bois de sapin où nos pères catholiques ont prié dès le XIIe siècle, et où nos frères séparés prient encore de nos jours.

Accompagnés d'un aimable vieillard, que nous avons rencontré à la porte de l'église, nous entrons. Une restauration maladroite, faite en 1850, a dégradé beaucoup ce vénérable monument; mais cela ne nous empêche pas d'être profondément émus, en nous trouvant dans son enceinte, où les anciens habitants du Telemarken ont adoré le Dieu eucharistique, chanté sa louange, écouté son Evangile. L'autel est profané, les antiques peintures n'ont laissé que de faibles traces, la lampe du sanctuaire n'y brûle plus depuis plus de trois cents ans- elle s'était éteinte dans toute la Norvège; - cependant il nous semble que les anges qui ont assisté au divin Sacrifice, il y a des siècles, y sont encore pour veiller à la sainteté de ces lieux où leur Seigneur a daigné résider.

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« C'est absolument mon avis! réplique mon interlocuteur. J'avais bien dit au Conseil dans le temps, qu'il ne fallait rien changer à ce que nos pères nous ont laissé. Mais ces têtes de morue » ne voulaient rien entendre, Mais dis donc, toi, tu sembles t'y entendre; est-il bien vrai que notre stavkirke a été une église catholique? >>

((- Rien n'est plus vrai. Tu sais donc que vos ancêtres ont été catholiques, et que ce sont eux qui ont construit cette église où ils ont prié pendant des siècles. »

Y a-t-il encore des catholiques au monde aujourd'hui? me demanda-t-il.

«1 Quelle demande? Mais bien sûr! Plus de 250 millions.

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Est-ce possible! Mais les catholiques sont-ils chrétiens, adorent-ils Notre-Seigneur Jésus-Christ comme nous?

Sans doute! Ce sont eux qui ont apporté la religion chrétienne en Norvège, et si vous avez le bonheur d'être chrétiens, c'est à l'Eglise catholique que vous le devez. »

<< Mais les catholiques, n'ont-ils pas adoré Marie, les saints et l'Antéchrist, qu'ils appellent pape?

<«<- Mais non. Ils ont adoré et ils adorent, comme toi, Dieu seul; mais ils vénèrent la Mère du divin Sauveur et les amis de Dieu, les saints, qui l'ont fidèlement servi ici bas. Quant au pape, il est le successeur de S. Pierre, que Notre-Seigneur lui-même a élevé à la dignité de pasteur suprême de son Eglise, et c'est comme tel que les catholiques le reconnaissent, lui obéissent et le respectent, de la même manière que tu respectes notre cher roi, placé par Dieu pour gouverner en son nom notre pays, lui donner des lois et nous rendre heureux sur cette pauvre terre.

- Ah, voilà exactement ce que me disait mon père, qui avait un ancien livre catholique. Vois-tu, cela me fait du bien au cœur d'apprendre qu'il avait raison. Lorsque je répétais ces choses, on s'est toujours moqué de moi et on m'a dit que, comme Luther l'a prédit, le pape est mort, et que l'Eglise catholique était morte aussi. J'avais donc eu raison contre tous. Mais, toi, d'où sais-tu ces choses? » « Je les sais, parce que je suis catholique moi-même». Comment décrire l'ébahissement, presque l'effroi que produit cette déclaration. Chacun m'examine du haut en bas:

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Je ne me fis pas prier, et en retournant à nos karriols, entouré de tous ces braves protestants, je leur racontai comment l'ancienne foi avait repris possession du sol norvégien.

Ils étaient stupéfaits d'apprendre que la vieille Eglise qui avait christianisé et civilisé leur chère Norvège, qui lui avait donné Olaf, Halvard et tant d'autres saints, existait encore dans le monde et... même en Norvège.

Les femmes avaient quitté toute frayeur en constatant que nous n'avions pas de pied de cheval; elles nous questionnaient à l'envi.

Tous trouvaient naturel ce que je leur racontai. C'étaient de bons chrétiens, catholiques au fond, sans s'en douter. Du reste, j'ai appris, peu après, que leur pasteur également était un brave homme, protestant de bonne foi et honnête,

et qu'il ne calomniait jamais l'Eglise catholique. Ils sont nombreux ici, parmi les pasteurs de l'Eglise de l'Etat les hommes de volonté droite et de cœur sincère; beaucoup d'entre eux nous défendent même, réfutent par la parole et par la presse les préjugés accumulés contre notre sainte Eglise, et demandent avec nous l'accomplissement de la prière de Notre-Seigneur ut omnes unum sint ! Ainsi soit-il!

Mais il faut partir. Mon compagnon m'aide à monter en voiture, et il le fait avec le respect qu'un fils a pour son père. Cette circonstance n'échappe pas à notre bon vieillard.

«- Tu nous as dit ce qu'est ton jeune ami; mais tu ne nous as pas dit ce que tu es toi-même, toi, qu'il traite avec tant d'égard.

Eh bien! je suis l'évêque catholique pour la Norvège, et toi aussi, tu es mon fils, sans le savoir. Je te bénis de tout mon cœur, toi et tous les autres, qui sont aussi mes chers enfants. Priez pour moi; moi, je prie pour vous, pour que vous trouviez tous le chemin du ciel. »

Et je les bénis, sans attendre la réponse du vénérable vieillard.

Nous partons, accompagnés des salutations de ces bonnes gens.

Quand leur sera-t-il donné d'avoir un véritable pasteur? Grand Dieu, c'est ce que je vous demande en déplorant ma pauvreté et mon impuissance. C'est ce que je me demande surtout, lorsque je dois répondre à tant de jeunes candidats-missionnaires, qui voudraient venir nous aider : « Cher frère, je n'ai pas de quoi vous construire une petite église, ni de quoi vous donner le morceau de pain quotidien. Priez pour nous. »

Mais que la volonté du Seigneur soit faite sur la terre comme au ciel! Les desseins de Dieu sont insondables.

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Les Osages, si passionnés autrefois pour la chasse du buffalo (voir la grav. p. 49), ont dû renoncer à ce gibier qui leur fournissait le régal par excellence. Le buffalo a disparu! Ils remplacent la viande de ce sauvage animal qui faisait les frais de leurs plantureux festins par la chair d'un autre ruminant, mais pacifique celui-là, le bœuf. Les traders (commerçants) du gouvernement le leur fournissent en abondance et à des prix exorbitants, comme d'ailleurs toutes les marchandises dont les Osages peuvent ressentir le besoin ou la fantaisie.

(1) Voir les Missions catholiques des 5, 12, 17 et 24 janvier.

On sait que le Trésor des Etats-Unis est le débiteur des Osages pour je ne sais combien de millions de dollars à cause des terres qu'ils ont cédées à différentes époques dans le Missouri et le Kansas. Le gouvernement américain détient le capital, et paye quatre fois par an l'intérêt de la dette. En outre les Osages se procurent de grosses sommes en louant les prairies de leur Réserve à de grands propriétaires de bestiaux. Tous ces revenus passent presque intégralement entre les mains des traders. Les Osages sont peut-être le peuple le plus riche du monde et en même temps le plus endetté. Je ne connais pas huit Osages pur sang qui ne soient constamment en arrière de compte; quant aux Métis, qui, avec leur plus grande intelligence. des affaires, pourraient s'en tirer un peu mieux, en général, ils se font un jeu de se créer des dettes à l'Agence, sur la frontière et dans le Kansas.

On peut demander à quoi les Osages emploient leur argent quelquefois en achat d'objets utiles, tels que des wagons, des voitures, ou d'objets de luxe, tels que des tapis, de riches étoffes, des pianos, des orgues, des chaises berceuses, des phaétons; mais le plus souvent ils le dépensent en niaiseries enfantines, toutes choses dont ils se servent pendant quelques semaines, puis qu'ils abandonnent aux rats, à l'humidité, à tous les accidents d'une vie nomade. Ils ont gardé la coutume de vivre sous le wigwam, et changent de campement pour le moindre caprice. Quelques-uns se sont fait bâtir des maisons; mais ils ne les habitent pas ils y logeront les porcs ou les chevaux et vivront à côté comme des Bohémiens. Les plus riches ont des troupeaux de chevaux; un certain nombre ont fait enclore de fences des pièces de terre dont ils confient la culture à des fermiers blancs, qui se feraient un crime de ne pas frauder tant qu'ils peuvent.

:

Un autre abîme où s'engloutit leur argent, c'est la passion du jeu, passion à laquelle pourtant ils ne sont pas si adonnés que d'autres tribus.

Enfin leur déplorable avidité pour l'eau de feu est bien connue. Pendant longtemps les Osages ont eu la réputation de ne pas boire d'eau-de-vie; à la fin, ils se sont laissé entraîner, et aujourd'hui, la police la plus active ne réussit pas à décourager ce trafic meurtrier. C'est surtout à l'Indien qu'il faut appliquer le proverbe : Qui a bu boira. Le pauvre sauvage, qui a eu la gorge brûlée par l'infàme liqueur, ne peut plus résister à la tentation; il est prêt à payer de n'importe quel prix une bouteille de whisky, et quel whisky! J'en ai vu plusieurs donner une riche blanket, un fusil, un cheval, au scélérat qui leur indique à quel endroit dans la prairie ou dans la forêt, il a caché une bouteille d'eau de feu. Et si cet homme est pris en flagrant délit par la justice, l'Indien se parjurera pour le sauver, lui pourtant qui a horreur même d'un simple mensonge. L'un d'eux me dit un jour :

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nous ne connaissions pas les vices qui finiront par ruiner entièrement notre tribu. Maintenant, les plus forts, les plus beaux d'entre nous cachent sous leur blanket des plaies plus ou moins graves. »

Je ne savais pas jusqu'à quel point cette dernière assertion était vraie. Je m'en rendis compte dans la suite, et je puis assurer que, sur cent Indiens, il n'y en a pas trois qui soient parfaitement sains de corps. Tous ont le sang vicié et quelques-uns ont les plus horribles ulcères que j'ai jamais vus.

Ces pauvres malheureux ne savent pas se soigner. Ils n'ont aucune confiance aux prescriptions du médecin des blancs, et ils en sont encore à leurs superstitions et aux jongleries de leurs sorciers. Toutefois, je les ai vus constamment disposés à suivre mes conseils quand je me suis trouvé auprès de leurs malades, et j'ai pu leur procurer souvent un soulagement réel. Ils m'en témoignaient une gratitude touchante.

Comme les Pottowatomies, les Osages aiment les Français. Ils ont parmi eux un certain nombre de Canadiens ou descendants de Canadiens, comme en témoignent les noms de la plupart des Métis: Chouteau, Dellorier, Périer, etc.

Un jour, un Indien vint me chercher en me disant que sa femme était bien malade : en effet, elle avait une fluxion de poitrine des plus caractérisées. J'étais heureusement muni de ces topiques que les Américains appellent porous plaster: j'en fis appliquer une feuille sur la poitrine de la malade. Un mieux se déclara presque sur-le-champ et, la forte constitution de l'Indienne aidant, elle se releva promptement et en quelques jours elle vaquait à ses tra

vaux.

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Pendant les mois d'été, tous les matins, les garçons de 7 à 15 ans se réunissent en deux bandes, armés d'arcs et de flèches faites avec de longs fétus de paille. Ils n'ont pas d'autre habillement qu'une ceinture à laquelle pend un petit couteau de bois, et pour coiffure une touffe d'herbe attachée au sommet de la tête. Après des marches et des contre-marches, sous la conduite de chefs expérimentés, on se livre à une petite guerre pleine de péripéties. Si l'on est frappé d'une flèche dans le dos, dans le ventre ou à la poitrine, on doit se laisser tomber comme mort; l'ennemi arrive alors, met un pied sur sa victime, et simulant avec son couteau de bois l'acte de scalper, il arrache la touffe d'herbe de dessus la tête du vaincu et la suspend comme un trophée à sa ceinture.

Après une heure ou deux d'un pareil exercice à jeun,on rentre au camp, les vainqueurs les premiers, poussant des cris de victoire et se vantant de leurs exploits.

Les Osages se rasent le haut et les côtés de la tête, ne laissant qu'une touffe de cheveux au sommet. Ils se peignent le visage avec beaucoup de recherche et même de goût artistique. Ils se font de larges fentes dans les oreilles et les chargent de petits ornements faits avec des arêtes de poissons, des coquillages et des tiges de plumes d'oiseaux. Ils mettent autour de leur cou une profusion de colliers de perles et autres colifichets. Le collier de griffes d'ours est aussi très en faveur. Les hommes ont la poitrine, les épaules et les bras couverts de tatouages ou des peintures les plus curieuses.

UN PAPOOSE.

autres tribus, avec cette particularité que leur tête est serrée contre la planche par des bandages, de manière à forcer en dedans et en haut l'os occipital; aussi ont-ils la tête plate par derrière et non par devant comme les Flatheads.

Les Osages croient au Grand-Esprit et lui offrent, tous les matins, à certaines époques de l'année,des prières ferventes pour leurs morts. Ils se lèvent à l'aube du jour, sortent dans la campagne et se livrent aux démonstrations

de la douleur la plus poignante, sanglotant et chantant sur un rythme sauvage, leurs supplications pour un père, un frère, une sœur, un enfant. Si vous vous approchez d'eux en ce moment, vous verrez leurs joues baignées de larmes.

Ils ensevelissent leurs morts sur le sommet des collines; en bâtissant autour du cadavre paré et assis tout habillé, une espèce de cabane grossière en pierres sèches mêlées de mottes de gazon; et en plantant à côté une hampe au bout de laquelle flotte un petit drapeau. On ensevelit en même temps avec le guerrier ses armes, ses trophées, son calumet et son medicine bag.

Il faut expliquer en quoi consiste ce dernier article. Les Indiens donnent le nom de médecine à toute influence mystérieuse, à toute manifestation de force naturelle, à tout moyen artificiel de produire quelque effet surprenant. Ainsi la peinture est médecine, la photographie encore bien plus; une tempête, un feu de prairie, une maladie, tout cela est produit par une médecine et peut être vaincu par une médecine supérieure. Les sorciers, qui se prétendent et qui sont quelquefois réellement en possession de secrets pour causer les maladies ou les guérir, sont des medicinemen. Ils sont plus ou moins redoutés et puissants, suivant leur plus ou moins d'habileté ou d'effronterie. Les serpents, les oiseaux, les poissons, les bêtes fauves, certaines pierres et' entre toutes, la pierre rouge dont on fabrique les pipes indiennes, tout cela est médecine. Seulement les mêmes objets n'ont pas d'action efficace sur tous également.

Le difficile précisément, c'est de savoir lequel de ces objets a été destiné à tel ou tel pour être sa médecine, son talisman, pendant sa vie et jusqu'à sa mort, quand il ira dans la happy hunting ground (terre de chasse des bienheureux).

Pour découvrir quel sera la médecine d'un enfant, voici comment on procède: A l'âge de 10 à 12 ans l'enfant informe son père qu'il veut devenir un Indien. Jusque-là il a été regardé comme une petite fille. Il se noircit la figure avec de la fumée ou du charbon, signe qu'il va jeûner et que personne ne doit lui adresser la parole. Il se retire dans la forêt où il prolonge son jeûne le plus longtemps possible, un, deux, quelquefois trois jours. Enfin, quand il est absolument exténué, l'enfant se laisse aller au sommeil, et il a ou croit avoir un songe ou une révélation de son Manitou, c'est-à-dire du génie tutélaire qui le protègera pendant le reste de sa vie. Le Manitou lui apparaît sous la forme, ou d'un oiseau. ou d'un loup, ou d'un autre animal. A son réveil il doit se mettre en quête de cet animal, et, quand il l'a trouvé, il le tue et en rapporte triomphalement la dépouille.

Le père réunit alors ses amis dans une grande fête. On donne au jeune Indien un nouveau nom, et le sorcier décide quelle sera la partie de l'animal, bec, queue, griffe, qu'il devra porter comme talisman.

Et voilà le medicine-bag.

(A suivre.)

BIBLIOGRAPHIE

Annuaire pontifical catholique pour 1900, par Mgr Albert BATTANDIER. - 1 vol. in-13 de 540 pages. Paris, Maison de la Bonne Presse, 8, rue François Ier.

Nous venons de recevoir le troisième volume de l'Annuaire pontifical catholique. Cette excellente publication permet en quelque sorte de passer en revue la grande armée catholique, d'en apercevoir la divine organisation et d'en admirer la vénérable hiérarchie.

Un coup d'œil jeté sur la table des matières révèle la richesse et la variété des détails et des statistiques.

Après le calendrier de Rome, nous trouvons la double liste alphabétique et chronologique des papes avec une courte notice sur chacun et même une biographie plus complète de ceux du XIVe siècle. Viennent ensuite des études savantes sur les monnaies pontificales et sur les Jubilés (avec plusieurs illustrations). Plus loin un compterendu détaillé des consistoires et actes pontificaux de la dernière année.

Après le pape arrivent les cardinaux. Parmi les renseignements qui s'y rapportent, signalons surtout la liste des saints et la biographie des membres actuels du Sacré-Collège. Puis la série des patriarches, archevêques, évêques, vicaires apostoliques, avec quelques lignes sur chaque dignitaire et sur chaque diocèse.

L'Annuaire consacre aussi aux ordres religieux des pages très instructives. Enfin, la Famille pontificale figure avec ses prélats, ses camériers, ses chapelains, etc.

DONS

Pour l'Euvre de la Propagation de la Foi

En souvenir de M. l'abbé Bernolin, diocèse de Lyon......
M. Peyron, Annecy....

M. de Maumigny, Nevers..
Anonyme du diocèse de Tulle

M. Dumortier, du diocèse de Cambrai.
Famille d'Alauzier, de Lyon

Pour les missions nécessiteuses (M. Coulbeaux).
Anonyme de Nimes, demande de prières....

M. l'abbé Lubiez-Rowiki, Montpellier, demande de prières..
M. Eugène Colombie, du diocèse de Viviers.
Un anonyme du diocèse de Metz......
Anonyme du diocèse de Laval...

Un abonné du diocèse d'Arras, demande de prières.
Un abonné du diocèse d'Arras, demande de prières...
Une bretonne, diocèsede Vannes, pour graces particulières.

Pour le baptême de deux petits païens sous les noms d'Auguste et de Claire (R. P. Canoy, Bengale occidental). Une Rémoise.....

A Mgr Fallize, Norvège. Une Rémoise...

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A Mgr Terzian, év. d'Adana, pour son église St-Paul. M. Engel, du diocèse de Paris..

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