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lui indiquer sur un morceau de papier quels étaient les villages rebelles, à droite et à gauche de la grande route de Nam-Dinh à Ninh-Binh. D'un ton résolu, il ajouta :

« Je me charge du reste, et ce ne sera pas long. >> Je compris que le colonel avait son plan arrêté et qu'il allait raser quelques nids de pirates pour sauver le reste de la province menacée; on ne fait pas d'omelette sans casser d'œufs. Mais j'étais missionnaire et je ne voulais pas encourir le reproche de Notre-Seigneur Jésus-Christ à ses apôtres qui le priaient de faire tomber le feu du Ciel sur les Juifs mécréants.

Le colonel s'aperçut de mon hésitation et, en trois mots, régla mon cas de conscience mieux que jadis Alexandre le Grand ne coupât le noeud gordien : « Si je ne lui donnais pas les renseignements demandés, le colonel serait forcé « de taper dans le tas» et les innocents risquaient fort de

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FORTIN NORD-EST DU FORT DE PHU-SA, AUX ABORDS DE SON-TAY; d'après une photographie envoyée par M. GIROD, des Missions Etrangères (voir p. 497).

pour l'avenir. Sous le sceau du secret, je les mis au courant des intentions du colonel et, après leur avoir inculqué la mortelle gravité de tout mensonge ou esprit de vengeance en pareille circonstance, je les conduisis à l'église, et là, les cierges allumés sur l'autel, je leur fis jurer, la main sur l'Evangile, de ne dire que la simple et pure vérité. Puis, quand, d'après leurs déclarations, je sus, à n'en pas douter, quels étaient les principaux foyers d'insurrection, j'envoyai au colonel la liste qu'il m'avait formellement demandée. Je dois déclarer que, pour ne pas être soupçonné de vouloir venger la mort du P. Béchet, je m'abstins de signaler le village de Ke Hau au colonel qui, suivant son expression, se chargea du reste.

(A suivre.)

NÉCROLOGIE

MGR CHAUSSE

Des Missions Etrangères de Paris, évêque titulaire de Capse, préfet apostolique du Kouang-tong (Chine).

Un télégramme de Canton nous apprend la douloureuse nouvelle de la mort de Mgr Augustin Chausse.

Né dans le diocèse du Puy en 1838, le regretté prélat était parti pour la Chine en 1862. En 1880 il fut nommé évêque de Capse et coadjuteur de Mgr Guillemin, à qui il succéda en 1886.

Nous publierons prochainement une notice biographique sur le vénéré défunt.

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Puis le Legs, de Renzo, ouvre la série des nouvelles que nous ont envoyées de tous les points du monde nos dévoués collaborateurs. Au bas de ces récits, tour à tour charmants, émus, pittoresques, nous retrouvons avec joie des noms connus et aimés.

D'abord voici M. Baulez, avec une délicieuse saynète : En famille. A la suite de ces pages exquises, le R. P. Esvay place une relation charmante: Petits anges. Un évêque d'Orient, Mgr Doumani, nous donne ensuite un proverbe arabe Les trois amis. Puis c'est la note gaie qui retentit avec M. Combes, de Pondichéry: Pisasou.

Vient ensuite une légende américaine du R. P. Alazard : le testament du pauvre Pedro, et M. Combes, de Pondichéry, déjà nommé, redemande la parole pour nous racon ter les Etrennes, qu'il reçut le 1er janvier 1900.

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Ils sont grands sur la terre immense

Les pas de l'apôtre de Dieu.

Qui s'en va jeter la semence

Du ciel, en toute âme, en tout lieu.

C'est par cette strophe que débute la pièce Grands et Petits. M. Joseph Serre n'avait garde d'oublier que le Petit Almanach veut de lui chaque année une ode ou un sonnet. Dans une sublime antithèse, il nous montre aujourd'hui, collaborant à la même ceuvre de rédemption des âmes, les géants de l'apostolat et les plus humbles enfantelets associés à la Propagation de la Foi

Ils sont grands, vos fronts ceints d'épines,
Baignés d amour et de sueurs,

Vos doux fronts, héros, héroïnes,
Grands sous le baiser du Seigneur.

Enfants légers, blondes chimères,
Au creux de nos genoux blottis,
Sous l'ardent baiser de vos mères,
Vos fronts roses sont bien petits.

A ces belles stances du poète chrétien succède une riante fantaisie de Roger Dombre: le Cabri; puis un envoi de M. Durier, de Pondichery: un Mur d'enclos et une touchante nouvelle de Camille de Saint-Aubin le miroir du bon Dieu. M. Fourcade nous raconte ensuite l'histoire de sa Première lévite; le R. P. Trilles nous présente Monsieur Bébé au pays noir et le volume se clot sur une superbe légende : un regard du condamné, par Roger Dombre.

Faut-il ajouter que la plupart des récits que nous venons de citer doivent au crayon toujours bien inspiré de M.Guasco un surcroît de pittoresque, d'intérêt et de charme, pour donner à tous nos lecteurs le désir de faire l'acquisition de notre Petit Almanach ?

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DEPÉCEMENT D'UNE BALEINE A SKAARE; d'après une photographie envoyée par Mgr FALLIZE, vicaire apostolique (voir p. 508).

CHINE

MANDCHOURIE

M. Hinard, directeur du Séminaire des Missions Etrangères, nous communique le télégramme suivant adressé à M. Delpech.

Shanghai, 18 octobre, 7 h. 10 soir.

Bourlès sain et sauf. San-tai-tse délivré.

ROBERT.

Donc, M. Bourlès, missionnaire de la Mandchourie septentrionale, que tout le monde croyait mort, est sauvé, et MM. Corbel et Alfred Coubrière, de la Mandchourie méridionale, sont délivrés une seconde fois avec tous les chrétiens de San-tai-tse. Que le Bon Dieu en soit béni !.

M. Hinard nous envoie, de plus, copie d'une lettre de sour Augustine Ballin, supérieure des Sœurs de la Providence en Mandchourie Méridionale, réfugiées à Nagasaki. Cette lettre adressee à sa Supérieure générale est du 25 août 1900.

LETTRE DE SOEUR AUGUSTINE BALLIN

Sur une deuxième invitation de notre Directeur, M. Choule, et l'avis de Mgr Lalouyer et de tous les Pères de la Manchourie, je renvoie cinq de nos Sœurs dans notre infortunée No 1638. 26 OCTOBRE 1900

mais toujours bien chère Mission. Demain donc, dix Pères et nos sœurs Julie, Gérardine, Grégoire, Praxède et Symphorose s'embarqueront pour Shang-Haï; de là, tous se rendront à Newchwang; ce sera l'affaire de quelques jours.

Je suis sûre que vous vous demandez pourquoi nous ne nous en retournons pas toutes ensemble. La raison en est que nous ne voulons pas laisser dans l'embarras les Sœurs de Nagasaki, qui ont transformé leurs établissements en ambulance. La bonne Mère Justine, supérieure, nous a dit, ces jours derniers, que le docteur venait encore de lui annoncer la prochaine arrivée de cent cinquante blessés envoyés de Pékin. On les attend de jour en jour; tout est prêt pour les recevoir. Hier soir, plusieurs de nos soldats blessés recueillis par les Russes et soignés chez eux sont venus trouver les Sœurs. Ils ont supplié le docteur de ne pas les laisser à l'hôpital russe; tous réclament les Sœurs et veulent être soignés par leurs Soeurs françaises. Pauvres enfants! ils se croient près de leur mère quand ils ont une Sour française à leurs côtés !

Hier, on a conduit à sa dernière demeure un soldat français qui a succombé à la dysenterie. Il a demandé lui-même à se confesser. Il a reçu les derniers sacrements avec un grand esprit de foi et a fait une mort très édifiante. Il voulait qu'une de nos Sœurs fût toujours près de lui. «Ne me quittez pas ma Soeur, disait-il, avant que j'aie'

NOS ALMANACHS

Petit Almanach de la Propagation de la Foi. — Brochure de Propagande. In-18 carré de 128 pages, avec nombreuses gravures: 20 centimes; par la poste, 30 centimes.

Pour les conditions de la vente en gros, voir la 4e page de la couverture.

Une délicate poésie de Mlle Hortense Gautier, Aux petits Almanachs, s'épanouit à la première page, en manière de préface gracieuse :

Jaunes, lilas, bleus, verts ou roses, Frais Almanachs, répandez-vous, Comme des fleurs portant. écloses, Mille semences aux fruits doux. Allez remplir les mains de tous.

.....

Puis le Legs, de Renzo, ouvre la série des nouvelles que nous ont envoyées de tous les points du monde nos dévoués collaborateurs. Au bas de ces récits, tour à tour charmants, émus, pittoresques, nous retrouvons avec joie des noms connus et aimés.

D'abord voici M. Baulez, avec une délicieuse saynète : En famille. A la suite de ces pages exquises, le R. P. Esvay place une relation charmante: Petits anges. Un évêque d'Orient, Mgr Doumani, nous donne ensuite un proverbe arabe Les trois amis. Puis c'est la note gaie qui retentit avec M. Combes, de Pondichéry : Pisasou.

Vient ensuite une légende américaine du R. P. Alazard : le testament du pauvre Pedro, et M. Combes, de Pondichéry, déjà nommé, redemande la parole pour nous raconter les Elrennes, qu'il reçut le 1er janvier 1900.

Ils sont grands sur la terre immense

Les pas de l'apôtre de Dieu.

Qui s'en va jeter la semence

Du ciel, en toute âme, en tout lieu.

C'est par cette strophe que débute la pièce Grands et Petits. M. Joseph Serre n'avait garde d'oublier que le Petit Almanach veut de lui chaque année une ode ou un sonnet. Dans une sublime antithèse, il nous montre aujourd'hui, collaborant à la même œuvre de rédemption des âmes, les géants de l'apostolat et les plus humbles enfantelets associés à la Propagation de la Foi :

Ils sont grands, vos fronts ceints d'épines,
Baignés d'amour et de sueurs,

Vos doux fronts, héros, héroïnes,
Grands sous le baiser du Seigneur.

Enfants légers, blondes chimères,
Au creux de nos genoux blottis,
Sous l'ardent baiser de vos mères,
Vos fronts roses sont bien petits.

A ces belles stances du poète chrétien succède une riante fantaisie de Roger Dombre: le Cabri; puis un envoi de M. Durier, de Pondichery: un Mur d'enclos et une touchante nouvelle de Camille de Saint-Aubin : le miroir du bon Dieu. M. Fourcade nous raconte ensuite l'histoire de sa Première lévite; le R. P. Trilles nous présente Monsieur Bébé au pays noir et le volume se clot sur une superbe légende : un regard du condamné, par Roger Dombre.

Faut-il ajouter que la plupart des récits que nous venons de citer doivent au crayon toujours bien inspiré de M.Guasco un surcroît de pittoresque, d'intérêt et de charme, pour donner à tous nos lecteurs le désir de faire l'acquisition de notre Petit Almanach ?

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Pour les affamés de Pondichéry (Mgr Gandy).
Congrégation de Notre-Dame, Gray, diocèse de Besançon...
Un abonné du canton de Giromagny, diocèse de Besançon..
Anonyme de La Destrousse, diocèse de Marseille...
Un prêtre aveyronnais

A Mgr Bottero, Kumbakonam.

M. l'abbé A. F., diocèse de Tournai, demande de prières.... Pour les affamés de l'Inde (Mgr Gandy).

A St Antoine de Padoue, Lyon....

Mme Veuve Fleury Colle, de Toulon.

A M. Fourcade, curé de Pondichéry..

A M. Darras, à Chetput (Pondichery).

A M. Combes, à Tindivanam (Pondichery)...

A M. Grandjanny, à Seyour (Pondichéry)..

A M. Mariasoucenader (Pondichéry)..

A M. Giraud, à Maduratakam (Pondichéry)..

Pour les missions de Chine (M. Choulet, Mandchourie)

H. M., de Marseille...

A St Antoine de Padoue, Lyon

M. l'abbé Pittion, du diocèse de Belley..

50 » 50 n

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Un prêtre aveyronnais

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20 »

Anonyme de Lyon,..

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M. l'abbé Lubicz-Rowiki, Montpellier, demande de prières.. P. H., Paris.

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Anonyme de Bordeaux,..

Une veuve belge, diocèse de Malines, demande de prières....

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10 D

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DEPÉCEMENT D'UNE BALEINE A SKAARE; d'après une photographie envoyée par Mgr FALLIZE, vicaire apostolique (voir p. 508).

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mais toujours bien chère Mission. Demain donc, dix Pères et nos sœurs Julie, Gérardine, Grégoire, Praxède et Symphorose s'embarqueront pour Shang-Haï; de là, tous se rendront à Newchwang; ce sera l'affaire de quelques jours.

Je suis sûre que vous vous demandez pourquoi nous ne nous en retournons pas toutes ensemble. La raison en est que nous ne voulons pas laisser dans l'embarras les Sœurs de Nagasaki, qui ont transformé leurs établissements en ambulance. La bonne Mère Justine, supérieure, nous a dit, ces jours derniers, que le docteur venait encore de lui annoncer la prochaine arrivée de cent cinquante blessés envoyés de Pékin. On les attend de jour en jour; tout est prêt pour les recevoir. Hier soir, plusieurs de nos soldats blessés recueillis par les Russes et soignés chez eux sont venus trouver les Sœurs. Ils ont supplié le docteur de ne pas les laisser à l'hôpital russe; tous réclament les Soeurs et veulent être soignés par leurs Sœurs françaises. Pauvres enfants! ils se croient près de leur mère quand ils ont une Sœur française à leurs côtés !

Hier, on a conduit à sa dernière demeure un soldat français qui a succombé à la dysenterie. Il a demandé lui-même à se confesser. Il a reçu les derniers sacrements avec un grand esprit de foi et a fait une mort très édifiante. Il voulait qu'une de nos Sœurs fût toujours près de lui.

<< Ne me quittez pas ma Sœur, disait-il, avant que j'aie'

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