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coeur s'ouvre à la chaleur du vôtre; mais, à la longue, ce bruit continuel vous agace, les nerfs se tendent, l'impatience vous gagne; vous vous demandez si, par amour pour votre méditation, pour votre lecture spiritulles, vous ne devez pas mettre ordre à tout cela.

Essayez, et vous verrez bientôt ces pauvres gens vous regarder avec crainte, entrer avec effroi, puis bientôt déserter votre chambre et votre église. L'expérience m'a appris combien il est dangereux d'imposer des règles trop absolues à ces peuples qui n'ont que des habitudes. Acceptons de faire du bien, en douceur, en patience, en bonté ; souvenons-nous que le joug de Notre Seigneur est doux et son fardeau léger, et laissons venir à nous ces enfants.

Du reste, que la chambre soit comble ou vide, que le tapage soit à l'état aigu, ou le silence à l'état parfait, on agit comme si on était seul. Le noviciat est un peu rude; mais l'habitude se prend vite, et l'on arrive à fermer, quand on veut, la porte de son attention à tous les bruits.

C'est ce que nous faisons, mon confrère et moi. Que de choses à se dire! Que de nouvelles à se donner! Pas n'est besoin de mesurer sa phrase et de peser ses mots, tout vient ex abundantia cordis et tout est reçu in caritate non ficta.

Bientôt nous nous apercevons que tout le monde est parti. Il est 11 heures de la nuit... et il est 2 heures du matin quand je commence à faire mon lit.

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JEUNES FILLES MIAOTSE TISSANT UNE TOILE;
d'après une photographie.

A 7 heures je me lève. Sept heures! et le jour est d'une pâleur étrange. Le soleil se serait-il caché? Je regarde... la neige, la blanche neige, couvre le pays; un brouillard épais cache les montagnes; une bise glaciale entre par tous les pores de la maison. Heureusement flamboie au milieu de la chambre un magnifique brasero, et une couronne d'enfants l'environne. Tous ensemble, à haute voix, nous faisons notre prière du matin... en chinois.

Rien de plus rudimentaire que notre résidence une chaumière percée de bout en bout, où la rafale mugit comme dans un orgue gigantesque; à côté de nous, une écurie et son parfum; pour nous un coin d'angle. Tout le reste est occupé par la foule compacte des petits et des grands qui se

réfugient chez nous comme les oiseaux dans leur nid, un jour d'orage. Qu'importe? nous sommes heureux.

Après le petit déjeuner, le babillage commence et je me mets à l'école de la langue miaotse.

Je devrais ne rien dire de plus pour ne pas blesser mon humilité; mais je ne résiste pas à l'envie de vous apprendre que, avant de nous séparer, mon confrère me décerna le second prix d'excellence et me félicita de ma facilité à m'assimiler tout ce qui sent le sauvage. «On dirait, ajouta-t-il, que vous êtes né là-dedans. >>

C'est le moment de tenir ma promesse et d'étaler mes perles.

Tous les regards brillent de convoitise et s'illuminent de joie.

Mais j'aperçois des visages et des costumes nouveaux.

- Ce sont les Poula, me dit mon confrère, qui demandent une part de votre cœur et... de vos perles.

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Sont-ils chrétiens?

Bien entender; du reste tout comme les Miaotse, ils habitent sur le territoire de Lou-tou-keu, dont ils sont propriétaires.

« Tant mieux, car, puisque leur langue ne m'est pas inconnue, je vais pouvoir sortir de ma nullité. »

Je partage Fassemblée en deux camps : cotillons d'un côté, pantalons de l'autre, et, en avant le speech!

Je suis venu, leur dis-je, uniquement pour vous voir, car j'aime ce qui est simple comme vous, bon comme vous, aimable comme vous. Le P. Kircher, qui est ici préparant le chocolat, est mon ami spécial, et je voudrais bien ne plus le quitter... à cause de vous... Vons ne savez pas trop pourquoi vous venez à nous; mais le bon Dieu le sait et nous aussi. Ayez confiance et laissez-nous vous aimer; c'est pour votre bonheur. Avez-vous compris ?

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Successivement défilent devant moi Mesdames ou Mesdemoiselles Pogntsai, Pochoa, Poiao, Ponui, Pose, Posi, etc. Chez les Poula: Asa, Achlou, Nano, Noano, Gnibi, etc. La distribution finie de ce côté, je me tourne de l'autre : « A vous, les garçons, je n'offre pas de perles; je vais donner à chacun cinq boutons avec le même cérémonial. Les Miaotse répondront: atcheou et les Poula: koso (merci).

Enfin mes poches sont vides. Tout le monde est content. Nous allons déjeuner.

Bien étroit le réfectoire-cuisine. Nous nous mouvons dans un cercle d'un pied de diamètre, et le déjeuner se fait sur la table au moyen d'un réchaud.

Chaque matin nous prenons un bol de chocolat au lait.

Le dîner est cuit chez la bourgeoise, « ma vieille parente ». Il se compose généralement de raves, d'oeufs, de pommes de terre, d'un bon morceau de lard, ou d'une poule au court bouillon.

Les Miaotse, comme les Lolos, connaissent la reconnaissance, et le Père, qui est un grand médecin, remplit son poulailler à mesure qu'il vide ses flacons. Nous avons pu nous procurer du vin, du café, du chocolat et quelques boîtes de sardines.

Je crois qu'un bon missionnaire doit, autant que possible, bien se nourrir; car il ne s'agit pas simplement de se mortifier mais surtout de se sacrifier. Que n'ai-je mon verre de vin à chaque repas! Je crois que je ferais meilleure besogne.

Nous restons ainsi cinq jours sans pouvoir bouger, et j'en ai profité pour prendre des informations. Je n'ai pas l'intention de traiter le sujet ex-professo; mais enfin je sais quelque chose et je vais vous le dire.

Tout d'abord, laissons les Poula de côté. Comme je dois, en m'en retournant, traverser leur pays, il sera temps alors de parler d'eux. Il n'est pas encore question des Longjen que nous aurons bientôt le plaisir de visiter. Je ne m'oc cupe que des Miaotse, tels que je les vois et les connais.

On m'a reproché de faire fi des renseignements que l'on trouve dans les livres chinois. C'est vrai, je m'en moque avec un parfait aplomb, et non sans raisons.

En voici deux :

D'abord, tout sinologue, et ils sont légion, peut, de son bureau, faire un voyage à travers le labyrinthe de la littérature chinoise; je préfère voyager avec mes pieds, et cueillir les renseignements moi-même. Je puis ainsi former un bouquet de fleurs fraîches, humides encore d'une rosée d'actualité.

En second lieu, les Chinois ne regardent les étrangers, Miaotse, Lolos ou Européens, qu'à travers la loupe de leur immense orgueil, et tous les objets prennent une apparence de charge grotesque qui leur semble être la réalité. Revenons aux Miaotse.

Le mot « Miaotse» est une expression chinoise qui n'a pas plus de sens que celui de « Lolo ». C'est un terme injurieux et pas autre chose.

Les Miaotse s'appellent « Hmong » dans leur langue, appellation générique qui s'applique à toutes les tribus. Les tribus se distinguent: ehez les hommes par le turban arrangé d'une manière différente, noir ou blanc; chez les femmes, par la coiffure et par la jupe. Il y a d'autres différences, mais elles ne sont pas essentielles. Les jupes sont tissées en chanvre sur le métier (Voir la gravure p. 473)

heureusement, la taille est trop petite et les yeux sont ordinairement bridés.

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Du physique passons au moral.

Qui dit Miaotse dit, pour les Chinois, le barbare dans toute son horreur.

Je ne l'ai jamais cru; mais enfin j'étais toujours à me demander ce qu'il y avait de vrai et d'inexact dans ce jugement, accepté par tous comme une vérité sans conteste. Eh bien! ce jugement est faux, absolument faux.

Bien au contraire, le Miaotse porte sur sa figure, com me dans son cœur, la marque d'une douceur qui confine presque à la faiblesse. Sa réserve vient de la crainte; dissipe z ce brouillard, pénétrez dans son intimité et vous découvrez un père d'une humeur toujours égale, une mère pétrie de tendresse maternelle, un enfant aimable jusqu'en ses espiègleries, une jeune fille délicate comme une fleur et tendre comme une sensitive. Ce n'est pas ainsi qu'on se représente ces affreux Barbares; mais c'est ainsi que je les ai vus, que je les ai connus, et ce tableau n'est au fond qu'une photo graphie légèrement coloriée. (A suivre).

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La jupe n'est pas cousue, elle entoure simplement le corps et se termine sur le devant; c'est pour cette raison qu'elles portent toujours un tablier. En temps froid les jupes s'ajoutent les unes aux autres et toute la personne prend l'air d'une cantinière ébouriffée.

Les pieds sont toujours nus, sauf dans les grandes circonstances, et les jambes sont enveloppées d'énormes jambières qui leur forment de vraies pattes d'éléphants.

La coiffure est extrêmement pittoresque, d'une variété et souvent d'une lourdeur étonnante.

Comme je l'ai dit, les tribus s'allient très volontiers entre elles (exogamie), à l'encontre des Lolos où chaque tribu est complètement fermée (endogamie). Aussi le nombre de ces clans importe peu, car leur sang est tellement mélangé qu'ils ne forment plus qu'une simple variété d'une même race, comme une rose de nos jardins ne diffère d'une autre que par la nuance de ses pétales.

Toutefois, il est évident que le courant de ce petit fleuve humain est formé de deux eaux bien différentes, et, malgré tous les mélanges, il apparaît sans cesse dans toute sa pureté comme une loi atavique, indélébile.

Chez les hommes comme chez les femmes, on distingue les têtes plates et les têtes longues. J'en ai déjà dit un mot; toutefois, pour élucider ce curieux problème, il faudrait des données que je ne possède pas.

Les pieds et les mains sont petits, et souvent d'une délicate finesse.

Le teint est ordinairement d'un blane mat; mais (qui l'aurait eru?) on trouve beaucoup d'enfants des deux sexes où la transparence du teint et la coloration des joues sont aussi frappantes que parmi les enfants de nos campagnes de France.

Vraiment je serais porté à croire que ces pauvres Miaotse, rebut de la Chine, sont, comme nous, de race aryenne. Mal

SOUVENIRS FRANCO-TONKINOIS

(1879-1886)

Par un Missionnaire

ANCIEN AUMONIER DES HOPITAUX DE NAM-DINH ET D'HANOI PENDANT LA GUERRE DU TONKIN

Le colonel Bichot.

Suite (1)

XXI

Cérémonie funèbre du 13 octobre à Ha-Noï.- Petits faits divers.- Occupation de Ninh. Binh.

Il fallait être fin politique avec tous ces hauts fonctionnaires, dont la plupart étaient nos ennemis irréconciliables. Tout en signant la paix le 25 août, ils envoyaient une ambassade à l'Empereur de Chine pour lui demander pardon et protester qu'ils seraient toujours ses vassaux s'il les aidait à se débarrasser des Diables d'Occident. Nous rouvrions les portes toutes grandes aux mandarins qui quittaient les retranchements des Pavillons Noirs pour venir administrer le pays contre nous et, pendant ce temps, les troupes régulières du Céleste-Empire occupaient les provinces septentrionales du Tonkin. Il y eut même des mandarins annamites, comme Hoang Ke-Viem, à Son-Tay, qui, malgré les ordres de la Cour, continuèrent la lutte acharnée contre la France. Le parti de la résistance finit par l'emporter à Hué et le roi Hiep-Hoa, qui avait accepté le traité du 25 août, fut empoisonné.

Le 10 septembre, le général Bouët, sous prétexte de mission spéciale, mais tout le monde dit pour divergence

(1) Voir les Missions Catholiques des 23, 30 mars; 6, 13, 20, 27 avril, 4, 11, 18, 25 mai; 1er, 8, 15, 22, 29 juin, 31 août, 7, 14, 21 et 28 septembre.

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Le 18 septembre, grâce aux renseignements et aux démarches de Mgr Puginier, on retrouva la tête du commandant Rivière enterrée au milieu du chemin au village de Kieu-Mai. Un peu plus tard, on eut aussi la consolation de retrouver les corps des victimes du 19 mai. Le 13 octobre, un service funèbre fut célébré à Ha-Noï par l'évêque pour rendre les derniers devoirs religieux aux restes de ces glorieux soldats tombés au champ d'honneur. La cérémonie fut des plus imposantes. Officiers de terre et de mer, marins et soldats y assistaient sous les armes.

Le capitaine de frégate Morel-Beaulieu prononça sur les tombes un discours ému qui retentit dans tous les cœurs :

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« Adieu, vaillants officiers! adieu, intrépides soldats et marins! adieu, à vous tous, braves enfants de notre chère France, qui êtes morts loin d'elle pour soutenir l'honneur de son drapeau, en combattant contre la barbarie pour la cause de la civilisation... Le sang que vous avez généreusement versé sur le sol du Tonkin, le noble saorifice que vous avez fait de vos existences ne seront pas inutiles.

« Adieu, Rivière! adieu, Berthe de Villers! adieu, Jacquin, d'Héral de Brisis, Moulun. A vous tous, glorieux compagnons d'armes tombés sur les champs de bataille du Tonkin, adieu, ou plutôt au revoir! »

Le Colonel BICHOT.

Type de bravoure et de loyauté, le colonel Bichot était bien l'homme actif et vigoureux qu'il fallait pour mener les marsouins au combat. Sorti de Saint-Cyr en 1857, il avait fait partie de l'expédition de Chine comme sous-lieutenant et lieutenant. Sans parler de ses autres campagnes coloniales, pendant la guerre de 1870, il avait rempli les fonctions d'aide de camp du général de Vassoigne, commandant la division d'infanterie de marine à l'armée du Rhin. Il venait d'être promu colonel à l'âge de 47 ans (juin 1882) et commandait le régiment des tirailleurs saigonais lorsqu'il fut envoyé au Tonkin. Des liens de famille l'attachaient à la Franche-Comté, au Jura, et, pendant mon court séjour à Ha-Noï, des raisons particulières m'obligèrentà lui faire visite. Le Père Landais me présenta sans cérémonie et le colonel nous reçut avec cette cordialité militaire dont il avait le don et qui mettait tout de suite son monde à l'aise. Maintenant qu'il est général inspecteur de l'infanterie de marine et qu'il a son bâton de maréchal (puisqu'il n'y en a plus en France), je ne compromettrai pas son avancement en disant que, lorsque j'entrai dans son cabinet de travail, il était en cai-ao tonkinois, le cou nu et laissant au grand jour une jolie croix d'or, qui vaut encore mieux que toutes les magnifiques décorations qui brillent aujourd'hui sur sa poitrine. Français sans peur! chrétien sans reproches... « Bon, me dis-je, avec un chef comme celui-là, ça marchera... les hommes d'armes batailleront et Dieu donnera la victoire!» Et quand, bientôt après, l'amiral Courbet fut nommé commandant en chef de l'expédition avec le colonel Bichot comme second, le lieutenant-colonel Badens comme chef d'état-major, les destinées du Tonkin étaient entre bonnes mains.

Après une villégiature à Ha-Noï, je pris tranquillement le chemin de Nam-Dinh, et profitant d'un moment d'accalmie, je m'en allai donner la mission à la chrétienté de Phu-Oc, à quatre ou cinq kilomètres au nord de la ville. Chaque semaine je revenais visiter l'ambulance où, gràce à Dieu, l'état sanitaire n'était pas aussi mauvais qu'à l'époque des grandes chaleurs. Ces allees et venues me procuraient quelques petites distractions à la française, histoire de rire un peu.

<< Mossieu l'aumônier, me dit un jour un beau sergentmajor, ancien étudiant en médecine, vous êtes le fétiche du soldat!... (Il commençait bien mon ami le sergent-major), mais il faut absolument que vous nous fassiez le plaisir de rester ce soir à Nam-Dinh pour assister à notre petite représentation théâtrale... C'est gentil, vous verrez, et pas l'ombre du mal... une mère pourrait y amener sa fille.

་ —

Oh! sans doute; mais je serai encore mieux au confessionnal... Quand vous y viendrez, sergent-major, alors j'irai assister à votre fête... Bonsoir. >>

Alors ce n'était plus la même chanson, et de fétiche je retombais au fantoche. La médaille de la popularité a plus d'un revers: bien naïf qui s'y fie.

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« C'est bon, c'est bon, je vous dirai ça la prochaine fois... >>

On ne se corrigeait pas de m'inviter, malgré les discussions inévitables quand la table était nombreuse. Je m'y trouvais pris quelquefois, et je me débattais de mon mieux.

- Non, bien franchement, Père, disait un gros lieutenant à bonne figure forte en couleur, je ne peux pas admettre que l'Eglise place le célibat au-dessus du mariage.

« Distinguons, lieutenant, pour moi le célibat est audessus... pour vous au dessous... Je vous conseille fort de vous marier le plus tôt possible... Ce sera le meilleur. »>

L'incident était clos par un éclat de rire, et saluant la compagnie, je retournai à Phu-Oc où je trouvais le riz de la liberté meilleur que tous les festins de roi.

Le mois d'octobre fut marqué au point de vue militaire par l'occupation de la citadelle de Ninh-Binh, où le lieutenant-colonel Badens, en promeneur, les mains dans les poches, entra sans coup férir avec une vingtaine d'hommes qu'il y laissa comme garnison. Il y installa comme administrateur un lieutenant d'infanterie de marine. Depuis plusieurs semaines on n'entendait plus le canon et la fusillade autour de Nam-Dinh. Les militaires trouvaient que ça devenait monotone, et le commandant Reygasse, qui avait remplacé le lieutenant-colonel Badens à Nam-Dinh, put laisser quelque repos à son bataillon.

Au point de vue religieux, un événement du plus haut intérêt signala le mois d'octobre, ce fut le sacre de Mgr Onate,

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élu coadjuteur de Mgr Riano, vicaire apostolique du Tonkin central. Ce dernier, vénérable vétéran de la persécution, brisé par l'âge et les fatigues, avait été obligé de retourner à Manille, et son triste état de santé ne permettait plus d'espérer qu'il pût jamais revenir administrer sa mission. De fait, il mourut bientôt après. (A suivre.)

BIBLIOGRAPHIE

Monographie de Tombouctou, par Mgr A. HACQUARD, de la Societé des Pères Blanes, vicaire apostolique du Sahara et du Soudan français. Paris, Société des Etudes coloniales et maritimes. -In-12 de VIII-119 pages.

La Société des Etudes coloniales et maritimes entreprend la publication d'une série d'études de vulgarisation destinées à faire connaître la valeur des différentes parties de notre nouveau domaine colonial.

C'est une idée à laquelle on doit applaudir sans réserve, surtout après avoir lu la Monographie de Tombouctou par laquelle débute la série. C'est l'oeuvre de Mgr A. Hacquard, le compagnon de M. Bernard d'Attanoux dans son voyage chez les Touareg, et du lieutenant Hourst dans sa mémorable exploration du Niger, en aval de Tombouctou, l'auteur du Manuel de la langue Sonrhaï, actuellement vicaire apostolique du Soudan français. Ce petit volume contient un excellent résumé de la géographie physique et politique du pays de Tombouctou, ainsi que de son histoire. Très précis sont tous les renseignements conterus dans cet ouvrage, tant au point de vue économique qu'au point de vue de l'histoire absolument contemporaine, et les cartes qui l'accompagnent en sont le très utile complément.

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