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BIBLIOGRAPHIE

A M. Fourcade, Pondichery, pour les affamés. E. B., Etables, diocèse de Saint-Brieuc.....

10 >>

A Mgr Pelvat, Nagpore, pour les affamés. E. B. C.. diocèse de Rennes......

10 »

A Mgr Pelckmans, Lahore, pour les affamés.
M. l'abbé Richemond, du diocèse de Grenoble........
Pour les missions du Tonkin (M. Girod).
E. B. C., diocèse de Rennes...

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L'Année de l'Église, 1899, par M. EGREMONT, avec le concours de MM. J. de Araujo Lima, baron d'Avril, Baugas, Clugnet, de Coussanges, Goyau, Horn, baron de Montenac, C. de Morawski, R. P. Piolet, etc. Deuxième année, 1 vol. in-12 de 700 pages. Prix : 3 fr. 50. Librairie VICTOR LECOFFRE, 90, rue Bonaparte, Paris.

Nous sommes d'autant plus heureux de signaler à nos lecteurs cette intéressante publication entreprise par la Maison Lecoffre, qu'une grande partie du volume est consacrée aux missions.

« Nous avons pensé, dit M. Charles Egremont dans la préface, qu'à côté des études générales sur les pays païens il y avait place pour des détails d'un caractère plus intime sur les travaux apostoliques de chacun des Ordres ou Congrégations de missionnaires qui envoient des pionniers de l'Évangile indistinctement sur tous les rivages. Eux seuls pouvaient faire la synthèse de leurs œuvres si multiples. Ce travail considérable, plusieurs Congrégations ont bien. voulu nous le donner dès cette année, les autres nous l'ont promis pour les années suivantes. »

Et de fait, nous trouvons dans le volume des études très documentées sur les oeuvres des Dominicains, des Jésuites des Lazaristes, des Pères de Picpus, des Franciscains, etc. Les autres suivront et l'on aura ainsi peu à peu une histoire complète des missions catholiques. Une table alphabétique des noms propres termine le volume et facilite les recherches.

Pour les missions de la Cochinchine (M. Barthélemy). E. B. C., diocèse de Rennes.

A M. Guéno, Cochinchine orientale, pour les catéchistes.

A. G., Nice, prières pour défunts et la conversion des pêcheurs.....

1.000 »>

A M. Grangeon, Cochinchine orientale, pour les catéchistes. M. l'abbé Albert, Gap.......

250 »

Une dame de la province de Liège..

496 >

Anonyme de Sauinur, diocèse d'Angers, demande de prières.

150 >>

A. M. Barthelémy, Cochinchine septentrionale.

E. B. C. diocèse de Rennes..

10 »

40 >>

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50 »

Pour les affamés de l'Abyssinie (M. Picard),

10 >>

E. B. C., diocèse de Rennes...

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20 »

Au R. P. Pénard, Saskatchevan, pour son église.
M. Fleureton, du diocèse de Lyon................
Anonyme de Paris.

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M. l'abbé Bonnefoux, du diocèse du Puy.

A Mgr Charmetant, pour les affamés.

E. B., Etables, diocèse de Saint-Brieuc..

Pour les missions d'Orient (Mgr Bonetti). Anonyme de Lyon......................

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5

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10

50 >>

10

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Pour les affamés de l'Inde (R. P. Bertrand, Rajpoutana).

A Mgr Pelkmans, Lahore, 1 fr. ; à Mgr Naughten, évêque de Roseau, 1 fr. ; au R. P. Alain au Zanguebar anglais, 1 fr.; à Soeur Isaac, à Hué, 1 fr. ; à Mgr Pelvat, Nagpore,1 fr.; à M. Malaval, Akbès (Syrie), 1 fr.; à Mgr Schang, Chan-tong oriental,1 fr. ; à Mgr Peikoff, BulgaresUnis, 1 fr.: au R. P. Cothonay, Fokien, 1 fr.; á Mgr Oury, Alger, 1 fr. ; à M. Picot, Bangalore, 1 fr.; au R. P. Chevreuil, îles Fidji, 1 fr.; au R. P. Coppens, au Chota-Nagpore (Bengale), 1 fr.; au R. P. Michel, Beyrouth, 1 fr.; à M. Godec, Pondich ry, 1 fr.; à M. Maurice, Pondichery, 1 fr.: à Mgr Bray, Kiang-si septentrional, 1 fr. à M. Robert, Corée, 1 fr.; au R. P. Bruck, Saskatchewan, 1 fr. ; à M. Dalibert, Hakodaté, 1 fr.

5 »

Pour l'Euvre

20 >>

EDITION ITALIENNE

1er semestre de 1900.

les missions nécessiteuses (Mgr Roveggio les affamés de la Chine Chan-tong septentrional. les catéchistes de la Cochinchine orientale (M. Grangeon)....

386 25

341 20 16 40

5 »

100 >>

Mgr Fagolla, Chan-si septentrional. Soeur Tourrel, Kiang-si oriental..

8.95

9.85

5 >>

5 >>

10 >>

le R. P. Placide, Chang-tong septentrional.. Soeur Gilbert, Tché-Kiang..

1 50

19 65

E. B. C., diocèse de Rennes..

Pour les orphelinats de l'Inde (Mgr Pelvat).
Anonyme du diocèse d'Autun, prières pour une famille.....

A Mgr l'Archevêque de Vérapoly, pour les affamés de l'Inde.

Un prêtre du diocèse d'Evreux, tertiaire du Carmel......... Au R. P. Bertrand Dangeul, Rajpoutana, pour les affamés.

M. Laurent, Rouen...

500 10

le R. P. Corre, à Kummamoto (Nagasaki).

14 D

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Mgr Pelvat, pour les affamés..

22 40

Mgr Pelvat, pour les catéchistes.

112 10

les affamés de la Perse (Mgr Lesné).

22 40

10 >>

le R. P. Antoninader, Pondichery.

2.50

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M. l'abbé Faneau, du diocèse de La Rochelle...

10 >>

E. B. C., diocèse de Rennes

10 >>>

A M. Fluchaire Kumbakonam, pour les affamés. Anonyme de Gand...

15 »

E. B. C., diocèse de Rennes..

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Imp. X. Jevain, r. François Dauphin, 18.

les affamés des missions italiennes en Orient (Mgr Lesné...

le rachat d'esclaves (Capucins de l'Erythrée)..

le Saint-Sépulcre à Jérusalem (Mgr Piavi).

le R. P. Rolland, Haute-Galilée..

M. Coulbeaux, Abyssinie..

Total......... 1.425 75

(La suite des dons prochainement).

TH. MOREL, Directeur-Gérant.

139 70

99 »>

5

214 85

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NORVÈGE. INTERIEUR DE PAYSANS NORVÉGIENS; d'après une photographie envoyée par Mgr FALLIZE, vicaire apostolique (voir p. 189).

CORRESPONDANCE

ILES SALOMON (Océanie)

Reprise de cette mission par les Pères Maristes.

Ceux de nos lecteurs qui connaissent l'histoire des Missions n'ont pas oublié la tentative infructueuse, faite il y a un demisiècle, par les PP. Maristes pour évangéliser les tribus sauvages des îles Salomon. Outre les difficultés provenant de l'ignorance de la langue et de l'insalubrité du climat, l'anthropophagie régnait dans cet archipel avec toutes ses horreurs. On sait le résultat de l'entreprise. Mgr Epalle fut massacré en débarquant à l'ile Isabelle; quelques jours après, trois missionnaires furent tués et mangés à San Christoval. Les autres, et à leur tête Mgr Collomb, qui avait succédé à Mgr Epalle, tentèrent deux établissements, mais les fièvres anéantirent leurs forces; plusieurs moururent; Mgr Collomb, atteint dès son arrivée, ne tarda pas à succomber à son tour. De dix-sept missionnaires envoyés pour fonder cette mission, quatre avaient péri massacrés par les sauvages; neuf étaient morts de consomption; les autres, minés par les privations et les fièvres, se dispersèrent dans les missions déjà fondées et plus favorisées. La Société des missionnaires de Saint-Calocère de Milan essaya ensuite de s'établir dans ce champ de l'apostolat. Elle n'y resta que trois ans. La plupart de ses missionnaires furent enlevés par la fièvre ou massacrés par les insulaires, et les survivants durent se retirer à leur tour.

No 1611. 20 AVRIL 1900.

Cinquante-cinq ans se sont écoulés depuis cette époque, sans qu'aucun prêtre catholique ait pu poser le pied sur une de ces iles. Mais de nos jours, sur la prière de Léon XIII, la Société de Marie, plus riche en sujets qu'alors, a entamé l'archipel par deux colonies d'apôtres : l'une par le Nord, avec trois mission naires conduits par Mgr Broyer, vicaire apostolique des Navigateurs; l'autre par le Sud, avec cinq apôtres sous la direction de Mgr Vidal, vicaire apostolique de l'archipel Fidji. Cette dernière mission, érigée en Préfecture apostolique, il y a deux ans, est sous la domination allemande. Il semble que les jours de la miséricorde se sont levés pour ces îles infortunées. Les deux prélats ont trouvé des deux côtés un accueil qui leur a donné de consolantes espérances.

RELATION DE MGR VIDAL, MARISTE, VICAIRE APOSTOLIQUE DES ILES FIDJI, PRÉFET APOSTOLIQUE DES SALOMON MERIDIONALES

Au commencement de mars 1898, nous étions prêts à partir de Fidji pour nous rendre aux iles Salomon. Nous étions cinq missionnaires Maristes bien décidés à nous dévouer à cette chère mission, à lui prodiguer nos travaux, nos sueurs et, s'il le fallait, notre sang.

Il nous sembla utile de prendre avec nous quelques indigènes de Fidji comme catéchistes. Ils pouvaient nous rendre de précieux services pour construire la maison et la chapelle provisoires, conduire notre

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barque d'une île à l'autre, s'occuper de la sacristie et du petit mobilier, au besoin donner aux néophytes une première instruction sommaire.

Pour tout cela il fallait choisir les plus zélés, les plus robustes, les mieux instruits.

J'allai donc un soir au collège des catéchistes; je réunis une trentaine de jeunes gens. Ils ignoraient l'époque précise du départ. Je le leur annonçai en ces termes :

« Mes enfants, voici le moment venu d'aller fonder la mission des iles Salomon. Vous voyez autour de moi les Pères qui doivent m'accompagner dans ce voyage. Mais je crois qu'il est important que nous choisissions parmi vous quelques catéchistes dévoués, pour nous aider à créer cette mission si importante et si difficile. Je ne vous cacherai pas que l'œuvre est périlleuse; car ces sauvages, qui ont autrefois massacré Mgr Epalle et trois autres missionnaires Maristes, qui les ont même rôtis et mangés, pourront bien encore nous faire subir un sort pareil. Jusqu'à ce jour, en effet, ils sont restés féroces et cannibales; ils ont naguère encore massacré les marins autrichiens de l'Albatros.

Si le Seigneur veut bien se contenter du sang versé par nos premiers Maristes, et sauvegarder nos vies, nous l'en bénirons, et nous nous dévouerons de tout notre cœur à l'évangélisation de ces peuples. Si, au contraire, le bon Dieu permet que nous ayons encore des martyrs, il faut que nous soyons prêts à lui offrir nos vies. Donc, mes enfants, ceux d'entre vous qui sont décidés à tous ces sacrifices et veulent nous accompagner resteront dans cette salle; les autres vont se retirer. »

Un long silence suivit mon petit discours, et personne ne sortit.

Je craignis qu'ils n'eussent pas bien compris mes paroles et je renouvelai ma proposition. Il y fut rẻpondu par le même silence et la même immobilité. Une troisième fois, je repris :

« Mes enfants, vous avez bien entendu. Je demande à emmener ceux-là seuls qui sont bien décidés à nous accompagner dans cette dangereuse mission, où nous serons peut-être accueillis par des coups de lances ou de casse-tête, comme le fut notre premier Evêque. Puis il y aura sûrement bien des privations et des souffrances à supporter. Les plus vaillants seuls doivent nous suivre. Les autres peuvent quitter la salle et retourner chez eux. »

Pour la troisième fois, tous restèrent, et l'un d'eux, se levant, répondit au nom de tous:

Monseigneur et Père, vous venez de nous exposer le désir que vous avez de prendre quelques caté

chistes de Fidji pour les conduire aux iles Salomon, et vous invitez à sortir ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas vous suivre; mais tous nous voulons aller avec vous et vos compagnons, car vous êtes nos Pères et, là où vont nos Pères, là doivent aller les enfants. Si vous courez des dangers, nous les partagerons avec vous et, au cas où les sauvages voudraient vous massacrer, nous serons là pour vous défendre; nous nous mettrons devant vous, et leurs lances ne vous atteindront qu'après nous avoir transpercés nous-mêmes, et, si vous tombez martyrs, nous serons martyrs avec vous. Vous nous avez parlé quelquefois de la grande grâce que Dieu accorde à ceux qui sacrifient leur vie pour la religion; si Dieu demande notre sang, nous sommes déterminés à l'unir au vôtre, et vos enfants seront heureux de monter au Ciel avec leurs Pères et leurs missionnaires. »

Le Père, qui était chargé de former les catéchistes, s'unit à eux pour solliciter la même faveur. Je lui fis comprendre que sa présence était nécessaire à Fidji pour continuer son œuvre et qu'il aurait part aux sacrifices et aux mérites de tous.

Quant aux indigènes, je les félicitai de leur dévoúment et de leur générosité; mais je leur déclarai aussi que je ne pouvais les accepter tous. Il fallait bien en laisser pour les Fidji; d'ailleurs, nous n'avions pas assez de ressources pour en embarquer un si grand nombre. La traversée de Fidji aux Salomon devait coûter 500 francs pour chacun : il eût donc fallu 15.000 francs pour les trente. Je fus donc forcé de me borner à huit et je dis aux autres, pour les consoler, que, si ce premier essai réussissait, j'en emmènerais quelques-uns dans un deuxième voyage.

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Je leur dis encore que ceux dont les familles avaient un pressant besoin de leurs secours, ceux qui avaient des parents infirmes ou avancés en âge et ceux qui étaient fils uniques ne devaient pas songer à partir, parce qu'un commandement de Dieu ordonne d'aimer, de servir ses père et mère et de les secourir dans le besoin.

Or, parmi ces derniers, il y avait un jeune homme d'une vingtaine d'années, nommé Athanasio; il était fils unique, et sa mère, veuve, était assez âgée. Lorsque ses compagnons m'eurent quitté, il vint me

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Ma mère ne mourra pas de faim; dans le village elle a des parents qui l'aideront et continueront à pourvoir à sa subsistance. Et puis, lors même qu'elle devrait en souffrir un peu, serait-ce pour moi une raison de ne pas vous suivre ? Vous nous avez quelquefois cité ces paroles de Notre-Seigneur : « Si < quelqu'un aime son père ou sa mère plus que moi, « il n'est pas digne de moi. » Jusqu'ici je n'ai pas pu mettre en pratique cette maxime de l'Evangile; aujourd'hui que l'occasion s'en présente, voudriezvous me la ravir? De grâce, laissez-moi aller aux Salomon pour y baptiser et convertir quelques âmes. » Puis Athanasio se pencha vers moi et me fit cette confidence:

«Depuis que vous avez dit que vous iriez aux Salomon et que peut-être il y aurait encore des vies sacrifiées, j'ai offert au bon Dieu la mienne en échange de celle de l'un des Pères, car la vie d'un prêtre et d'un missionnaire est précieuse dans une mission naissante, tandis que la mienne n'est nullement nécessaire. Si donc il est dans les desseins de Dieu que l'un de vous soit massacré, je l'ai prié d'agréer que je meure à sa place. »

Je me sentis saisi d'une émotion indicible; les larmes me vinrent aux yeux et j'éprouvai quelque chose du sentiment de Jésus, quand, à l'humble prière du centurion, il s'écria: «En vérité, je vous le dis, je n'ai point encore trouvé autant de foi dans Israël!» Je n'avais, moi non plus, rien rencontré, dans toutes nos missions, de si héroïque. De tels traits font oublier au missionnaire des années de travaux, de privations, de déboires.

J'accédai à l'ardent désir du jeune homme, espérant que Dieu l'aurait pour agréable, et qu'en récompense de son sacrifice, il répandrait d'abondantes bénédictions sur la nouvelle Mission.

Je choisis neuf catéchistes pour ce premier départ; avec nos cinq missionnaires, le chiffre de la colonne apostolique s'élevait à quatorze.

La deuxième expédition eut lieu un an après. Je conduisis huit nouveaux catéchistes, sans compter le capitaine (un indigène aussi), qui avait la direction de l'embarcation.

Le travail des premiers apôtres n'avait pas été stérile. On avait noué quelques relations avec les naturels; on s'était installé dans une petite île qu'on avait achetée et on avait commencé l'instruction de quelques enfants confiés aux Pères par leurs familles. Enfin, deux tribus de la grande île de Guadalcanar, composées chacune de 10.000 personnes, demandaient des missionnaires! Nous avons fondé dans cette ile, pour les satisfaire, une station nouvelle.

L'avenir semble donc nous promettre des consolations, et dès maintenant nous avons de belles espérances.

Mais pour instruire, pour pousser en avant la conversion de ces néophytes, il nous faut des missionnaires. Les épis semblent déjà blanchir pour la moisson. Mais, où sont les moissonneurs? Que peuvent faire quatre ou cinq apôtres au milieu d'un archipel qui compte plusieurs centaines de mille idolâtres? Et il faut se håter avant que les sectes protestantes n'envahissent ces iles.

Avec de nouveaux missionnaires, il faudra encore des habitations, des chapelles, des écoles, et par conséquent des ressources considérables. Nous les attendons de la Providence, c'est-à-dire de la charité de nos frères d'Europe et surtout de France.

Que d'actions de grâces ne devons-nous pas à MM. les directeurs de la Propagation de la Foi et de la Sainte Enfance, oeuvres admirables, dont toutes les missions du globe ont reçu les bienfaits, et sans lesquelles les missions d'Océanie n'existeraient pas !

NOUVELLES DE LA PROPAGANDE

Sur la proposition de la Propagande, S. S. Léon XIII a nommé évêque de Vancouver un missionnaire de ce diocèse, M. Bertrand Orth, né en Allemagne en 1850;- évêque de Tucson, M. Henri Granjon, né en 1862 dans le diocèse de Lyon, missionnaire depuis dix ans dans l'Arizona; évêque de Savannah, M. Benjamin-Joseph Keiley, vicaire général de l'évêque défunt et curé de la cathédrale, né à Pétersburg en 1847; — évêque de Sappa (Albanie), le R. P. Joachim-Pierre Sereggi de Scutari, Franciscain, curé de Selze, né en 1859; vicaire apostolique des Galles, le R. P. André Jarosseau, né à Saint-Marc (dioc. de Luçon) en 1858, administrateur du vicariat apostolique des Gallas depuis la mort de Mgr Taurin; - vicaire apostolique du Kiang-nan (Chine), le R. P. Prosper Paris, de la Compagnie de Jésus, né en 1816 dans le diocèse de Nantes, missionnaire et supérieur dans ledit vicariat; vicaire apostolique du Hou-pé sud-ouest (Chine) par suite de la démission de Mgr Christiaens, le R. P. Théotime-Mathieu Verhaegen, Franciscain, né à Malines en 1867, missionnaire et visiteur régulier dudit vicariat; préfet apostolique (avec caractère épiscopal) du Kouang-si (Chine), M.JosephMarie Lavest, des Missions Etrangères de Paris, né en 1852 à Clermont-Ferrand.

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INFORMATIONS DIVERSES

Le 1er mars, deux religieuses de Saint-Joseph sont parties de Copenhague pour l'islande. Leur arrivée à Reikjavika porte à sept le nombre des Sœurs établies en cette île. Pendant l'été, elles forment deux groupes. Les unes s'occupent de l'instruction de quelques enfants; les autres sont

chargées de l'hôpital français, petite maison de bois où le vent entre à volonté et qu'il est urgent de remplacer par une construction moins primitive.

Mgr Von Euch fonde sur la mission d'Islande beaucoup d'espérances; mais c'est pour le Danemark une bien lourde charge: on doit à peu près tout envoyer de Copenhague. Les missionnaires et les sœurs y vivent dans de continuelles privations.

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Syrie. Mgr Cadi, archevêque grec du Haurân, nous écrit: « Mon diocèse, situé à six lieues au sud de Damas, s'étend sur une superficie de cent kilomètres en longueur et à peu près autant en largeur. Autrefois son étendue était triple, puisque le Métropolitain de Bostra, capitale du Hauràn, avait juridiction sur vingt-quatre évêchés. Les Arabes du Hauràn embrassèrent de bonne heure le christianisme.

« Ce pays pourrait être une source de richesses et de prospérité. Malheureusement, il n'y a presque pas de liberté ni de sécurité. Le Hauran, actuellement, est infesté de Bédouins et de Druzes, dont l'unique métier est de piller, de rançonner et de ruiner les chrétiens et les voyageurs. La vie de mes Mis

sionnaires elle-même est en danger. Ils ne peuvent circuler sans être accompagnés d'une bonne escorte.

« Jadis, mes ouailles étaient dans une certaine aisance. Mais, victimes des incursions des Druzes et des Bédouins, écrasés d'impôts, ruinés par l'hospitalité fréquente et gratuite, qui est une véritable loi pour le pays, mes chrétiens ont non seulement perdu leur petit bien-être; mais ils sont présentement dans l'indigence la plus extrême, qui les force à contracter des dettes nombreuses, dont le taux le plus faible est 25 %, et qu'ils ne parviennent jamais à solder.

« Cette situation est très nuisible pour le ministère sacré. Ni moi, ni mes prêtres ne pouvons rien attendre de nos chrétiens, en fait de secours, soit pour notre propre subsistance, soit pour l'entretien de mes oeuvres. Un de mes prêtres, que j'ai forcé à prendre du repos, à cause d'une grave maladie, contractée par suite de privations de toutes sortes, me racontait que, durant trois ans de vie très active dans tout le diocèse, il n'avait reçu que 60 francs, en fait de casuel. Et il faisait, chaque année, malgré sa pauvreté, plus de 100 francs d'aumônes. Mes prêtres

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CITADELLE D'HANOI. — MIRADOR DE LA PORTE NORD; d'après une photographie envoyée par M. GIROD, des Missions Etrangères de Paris (voir p. 187).

n'ont, pour suffire à leur subsistance, que leurs honoraires de messes, c'est-à-dire 1 franc par messe. Et je suis très souvent dans des embarras inextricables pour pouvoir leur fournir ce franc par jour. Mes prêtres sont au nombre de douze. Il faut donc, à chacun, 365 francs, montant de 365 messes, par an. Voilà toute sa fortune. Le casuel, comme vous l'avez vu plus haut, est nul. Comment voulez-vous qu'avec cette somme si modique (et que j'ai de la peine à leur fournir), un prètre puisse se suffire? Ici, nous n'avons pas de luxe. On est content quand on a le strict nécessaire. Moi-même, je ne suis pas plus favorisé qne mes prêtres. Je n'ai que mes honoraires de messes. Les revenus de mes fidèles, par an, sont ridicules, vu leur grande pauvreté. Ma résidence, ce qu'on appelle, en Europe, Palais épiscopal, n'est, en réalité, qu'une baraque, que dédaignerait le plus petit curé de France. Elle ne m'a coûté que 4.000 francs, et il me faudrait dépenser cette même somme pour la réparer, car elle est en ruine. Quant aux habitations de mes prêtres, si je vous les décrivais, vous ne me croiriez pas.

« Et les maisons du bon Dieu ? Hélas! Lui-même n'a, dans mon diocèse, que des crèches! Je n'ai pu, jusqu'à présent, cons

truire que deux églises proprement dites. Je ne parle que de la construction; quant aux objets du culte, tout y manque. Il me faudrait pourtant bâtir encore trois ou quatre sanctuaires et les orner convenablement. Cela est indispensable. J'ose donc espérer que les pieux lecteurs des Missions catholiques auront à cœur de venir au secours de leurs frères d'Orient, par leurs prières et leur inépuisable charité. »>

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Pondichéry (Hindoustan). Mgr Gandy, archevêque de Pondichery, nous écrit le 22 mars :

« Je viens de rentrer à Pondichéry après une pénible visite pastorale et je vous prie d'agréer l'expression de ma très sincère reconnaissance.

« J'ai eu la joie de constater les dons magnifiques qui m'ont été faits en faveur des affamés. Un anonyme a eu la générosité de m'adresser 1.999 franes. Je viens vous prier de lui faire parvenir l'hommage de ma gratitude. Je prie Dieu de le récompenser, ainsi que tous nos autres charitables bienfaiteurs, en répandant sur eux ses plus abondantes bénédictions. >>

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