La Société a tenu sa séance générale annuelle le dimanche 29 décembre 1861, à l'hôtel de la Préfecture.

La salle destinée à cette réunion avait reçu sa décoration habituelle. A deux heures un quart, M. le Préfet est entré accompagné de MM. Dronsart, Secrétaire général de la Préfecture, Lereboullet, Président, Félix de Dartein, Viceprésident et Durry, Secrétaire général de la Société.

M. le Préfet a pris place au bureau ayant à sa droite le Président, à sa gauche M. le Secrétaire général de la Préfecture; se sont encore assis au bureau MM. les Vice-président, Secrétaire général et Trésorier de la Société.

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A deux heures et demie M. le Préfet a déclaré la séance ouverte et donné la parole à M. Lereboullet pour la lecture d'un discours dans lequel, tout en rendant compte des travaux de la Société, le Président a fait connaître plusieurs dispositions nouvelles, entre autres une modification importante dans la distribution des récompenses.

Au discours du Président a succédé la lecture du rapport de M. Durry, Secrétaire général de la Société, relatif aux médailles d'or décernées aux agriculteurs du département, sur la présentation des Comices. Après avoir exposé les motifs, qui ont porté la Société à renoncer aux primes qu'elle distribuait tous les ans, pour les remplacer par une médaille par arrondissement, M. Durry a analysé les rapports adressés par les Comices à la Société et a fait connaître le vote de cette dernière. Puis M. Félix de Dartein, Vice-président, a donné lecture d'un rapport très-détaillé sur le seul mémoire adressé à la Société à l'occasion du concours ouvert sur la question des biens communaux. Ce rapport, rédigé au nom d'une commission désignée par le Président, constate que l'auteur du mémoire a traité d'une manière trèssatisfaisante cette question difficile et conclut à ce que le prix de 300 fr. lui soit décerné; la Société a ratifié ces conclusions. Cette lecture terminée, le Président de la Société s'est levé et a proclamé le nom du lauréat, M. Wœlflé, agent-voyer à Bouxwiller.

M. le Préfet a procédé à la distribution des récompenses, puis, avant de lever la séance, il a pris la parole et, après avoir déclaré que la Société d'agriculture avait toutes ses sympathies et pouvait compter sur le concours de son administration, il a tracé à cette Société la ligne de conduite qu'elle avait à suivre pour se rendre utile et pour remplir dignement son rôle. M. le Préfet a établi que la Société et les Comices forment les anneaux d'une chaîne hiérarchique et doivent concourir ensemble aux progrès de l'agriculture. Il a fait ressortir le rôle spécial de chacune de ces deux as

sociations: à la Société les travaux scientifiques proprement dits, travaux qui doivent nécessairement conduire aux applications pratiques; aux Comices le soin de ces applications et l'exercice de leur influence sur les cultivateurs. M. le Préfet a rappelé, en terminant, les honorables distinctions dont la ville de Strasbourg a été l'objet au grand concours des Sociétés savantes, qui vient d'avoir lieu à Paris et il a exprimé l'espoir que la Société d'agriculture méritera par scs efforts de participer à ces récompenses. Le discours de M. le Préfet a été accueilli par des acclamations unanimes.

Le soir un banquet où, comme toujours, a régné la plus franche cordialité, a réuni à l'hôtel de Paris les membres de la Société et quelques invités. Des toasts ont été portés à l'Empereur, à M. le Préfet du Bas-Rhin, à M. le Maire de Strasbourg, à la ville de Strasbourg et à la Société d'agriculture.

Discours lu dans la séance publique du 29 décembre 1861, par M. Lereboullet, Président de la Société.

Messieurs,

Je signalais, dans mon discours de l'année dernière, les tendances de la Société des sciences, agriculture et arts du Bas-Rhin à se limiter de plus en plus dans le cercle des études et des applications purement agricoles et j'exprimais le vœu de voir ce cercle s'élargir et comprendre désormais, avec l'agriculture, les sciences et les lettres.