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LA PLAINTE D'ALFRED.

Comme Éros, piqué par l'abeille,
S'abat au pourpris de Vénus,
Crie à sa mère, et la réveille
Avec ses sanglots ingénus,

Et, la baignant de mainte larme,
Tend vers elle son doigt gonflé,
Afin qu'elle le souffle, et charme
Le mal dont il est affolé;

Ainsi, vers le Dieu de ses pères,
Qu'il n'invoquera pas en vain,
Tout trempé de larmes amères,
Accourt Alfred, l'enfant divin.

<< O Dieu juste! ô Dieu, que je souffre! Ah! mon cœur, ah! mon faible cœur, Quel plomb en fusion, quel soufre Remplace ta rouge liqueur?

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ALFRED.

Ah! c'est bien pis qu'une narine!
C'est mon faible cœur, ô mon Dieu,
Qu'on a percé dans ma poitrine
D'une flèche... non, d'un épieu!

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Eh quoi! ta femme s'est permis...

ALFRED.

Ce n'est pas la mienne, l'infâme!
C'est celle d'un de mes amis.

Je suis garçon.

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Sans me demander ma dispense,
Un autre amant!

LE BON DIEU poliment.

J'en suis surpris.

ALFRED.

Sais-tu que j'ai, deux fois, bon père,

Posé le fer sur mon sein nu?

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