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BEAUMONT, (Jean-B.-Jacq.Elie de) né à Carentan en Normandie en 1732, mourut à Paris le 10 janvier 1785. Reçu avocat en 1752, il plaida d'abord quelques causes avec peu de succès. La nature, qui l'avait doué de presque toutes les facultés oratoires, lui avait refusé l'organe destiné à les faire valoir. Il renonça à l'audience, et se renferma dans son cabinet, d'où il parlait aux magistrats et au public avec l'empire de la plus forte éloquence on se souvient encore de l'effet que produisit en France son Memoire pour les Calas. Cet ouvrage fut suivi d'un grand nombre de Mémoires, où l'on sent un homme maître de son sujet, et remarquable sur tout par cet intérêt de style qui se compose d'un mélange de chaleur, de justesse et de clarté. Cet

homme, qu'on peut regarder comme un des meilleurs écri vains, et comme un des plus profonds penseurs de son tems, portait, dans les sociétés de convenance, une bonhommie qui le rendait presque méconnaissable. Ce n'était qu'avec ses amis qu'il déployait les ressources de son esprit aussi fécond qu'agréable; dans ces momens heureux, il racontait, avec une originalité piquante et avec un charme qui rendait sa conversation toujours intéressante. De-là les différens jugemens que l'on a portés sur ses talens; d'ailleurs, comme tous les hommes à imagination, il était quelquefois tourmenté par la sienne; et dès qu'une idée triste, venait l'obscéder, toute sa gaieté s'éteignait, et il n'était plus possible de la ranimer. Elie de Beaumont était seigneur de Canon en Normandie; c'est-là qu'il forma cette fête intéressante, connue sous le nom de Fête des BonnesGens.

BEAUMONT, ( Mme. de) femme du précédent. Elle est connue par les Lettres du marquis de Roselle, in-12, roman estimable par la vérité des événemens, des mœurs et des caractères Tableau fidèle des Courtisanes du jour et des

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hommes sans morale comme sans honneur qui les encensent. Ce livre, où se trouvent si bien peints tous les artifices des

vices

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auteur des ouvrages suivans: Vénus, pélerine, comédie épisod. en 1 acte et en prose, 1778, in-8°. — Jérôme Pointu, comédie en i acte et en prose, 1781, in-8°. - Thalie. La Foire et les Pointus, comédie en I acte et en prose, 1783, in-8°.- Les Têtes changées, comédie-parade, 1783, in-8°. La nouvelle Omphale comédie en 3 actes, 1784, in-8°. Le Sculpteur, ou la Femme comme il y en a peu, comédie en 2 actes et en prose, 1784, in-4°. Le Danger des Liaisons, coméd. en acte et en prose, 1784, in-8°. Fanfan et Colas ou les Frères de lait, coméd. I acle et en prose, 1784, in -8°. Eustache Pointu chez lui, ou qui a bu, boira, comedie en 1 acte, 1784, in-8°. La triste Journée, ou le lendemain des Nôces, comédie en I acte et en prose, 1785, in-8°. — Les Amis du jour, comédie, 1786, in-8°.

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Le Mariage d'Antonio, comédie, 1786, in-8°. Voyage sur le Rhin, depuis Mayence jusqu'à Dusseldorf. Newvied, 1791, 2 vol. in-8°.

BEAUPIED-DUMÉNIL, de la société d'agriculture de la Rochelle, a donné : Mémoire sur les marais salans des prov. d'Aunis et de Saintonge, 1765, in-12.

BEAU PREAU, ( Claude

BEAUNOIR, (Mme. de ) est Guillaume) chirurgien-den

Tome I.

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BEAURAIN, (Jean de ) né en 1696, à Aix-en-Issart dans le comté d'Artois, mourut à Paris le 12 février 1771. Dès l'âge de 19 ans, il vint à Paris, et s'appliqua à la géographie sous le célèbre Pierre Moulart Sanson, géographe du roi. Ses progrès furent si rapides, qu'à l'âge de vingt-cinq ans il fut décoré du même titre. Indépendamment de ses talens dans la géographie, il en avait pour les négociations. Le cardinal de Fleury et Amelot, eurent plus d'une fois lieu de s'applaudir de l'avoir choisi dans des occasions délicates. On a de lui: le Calendrier perpétuel, ecclésiastique et civil, 1724. Hist. militaire de Flandre, ou les Campagnes dumaréchal de Luxembourg, 1690 et 1694. Paris, 1756, 3 vol. in-folio, nouv. édit. plus correcte, et augmentée de Notes tactiques, par un officier prussien, Postdam, 1783, 1787, 5 vol. grand in-4°. Son fils a fait paraître la Campagne du Grand - Condé de 1674, Paris, 1775, in-fol. L'Hist. des quatre dernières Campagnes de Turenne, Paris, 1782, 1 vol. in-folio.

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BEAURIEU, (Gaspard-Guil lard de) né à St.-Paul dans l'Artois le 9 juillet 1728 mourut à Paris dans la maison dite la Charité, le 13 vendémiaire, (5 octobre 1795) âgé de 68 ans. Une figure assez semblable à celle qu'en dépit de l'histoire on est accoutumé de donner à Esope; un costume grotesque, savoir un manteau dans le genre de ceux adoptés sur la scène pour les rôles dits à manteau; un large feutre, des souliers carrés, donnaient à Beaurieu un air d'originalité que ne démentaient ni ses idées, ni sa manière de vivre, ni son caractère. Il était simple et bon; il aimait les enfans; il s'était constamment occupé de leur éducation : c'est ce goût qui l'avait porté à se faire élève de l'école Normale. Son projet favori était l'établissement d'une pépinière d'instituteurs, qui s'occuperaient du soin de propager les idées philosophiques, jusques dans la classe la plus simple des

citoyens. Admirateur de Locke, de Jean Jacques, de Mably, de Charles Bonnet, il s'était profondément pénétré de leurs principes. Sa conversation était pleine de sel et de philosophie. Quand on lui reprochait son indifférence pour la fortune : « J'ai trop aimé l'honneur et le bonheur, répondait-il, pour avoir jamais pu aimer la richesse. »

Il nommait le tems une dormeuse qui nous mène doucement à l'éternité. Il ne pouvait se persuader, comme l'ont pensé quelques naturalistes, que l'ame se trouvât dans l'embryon : « Qu'y ferait-elle, disait-il? on n'habite pas une maison qui n'a encore ni portes ni fenêtres, et qui n'est pas même sortie de terre. » Il répétait souvent ce mot piquant du P. Castel, à qui il aimait à se comparer: « Que la vie de l'homme est une épigramme dont la mort est la pointe. >> Ses principaux ouvrages sont L'Heureux Citoyen, 1759, in-12.-Cours d'Histoire sacrée et profane, 1763, 2 vol. in-12; nouvelle édition, 1766, 2 vol. in-12. Lettre sur la littérature et le bonheur. L'Elève de la Nature, la Haye et Paris 1763, 2 vol. in-12; nouvelle édit. Amsterd. 1764, 2 vol. in-12; nouv. edit. 1773, 3 vol. in-12, nouvelle édition, de laquelle on a retranché tout le troisième volume, pour y subs

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BEAUSOBRE, (Isaac de) né à Niort, en 1659, d'une famille originaire de Provence, mourut en 1738, à Berlin, où il s'était réfugié. Il avait quitté la France pour éviter les poursuites qu'on faisait contre lui, en exécution d'une sentence qui le condamnait à faire amende honorable. Son crime

était d'avoir brisé les sceaux du roi, apposés à la porte d'un temple, après la défense de professer publiquement la religion prétendue réformée. Il passa à Berlin en 1694. Il fut fait chapelain du roi de Prusse, et conseiller du consistaire royal. On a de lui: Défense de la Doctrine des réformés. Une traduct.du Nouveau Testament, accompagnée de notes en français, avec L'enfant, à Amsterdam, 1718, et réimprimée en 1741,

2 vol. in-4°. Elle est estimée dans son parti. Dissertation sur les Adamites de Bohême, Livre curieux.

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-Echo à Narcisse, poëme en 3 chants, 1769, in-12. Les Arsacides, trag. en 5 act. 1776, in-8°. — L'Àntonéide, ou la Naissance du Dauphin et de Madame, poëme en 7 chants, 1781, in-8°.

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BEAUVAIS ( Guillaume) memb. de l'acad. de Cortone et de la soc. litt. d'Orléans mort en 1773, s'appliqua toute sa vie à la science numismatique. Nous avons de

et la contremarque des Médailles des emper. romains,

Hist. des Vaudois. Histoire des Albigeois. Introduction à l'étude de la Politique, des finances et du commerce, 3 vol. in-12. Histoire critique de Manichée, (Manès) et du Manichéisme, 17341739,2 vol. in-4°. Cet ouvrage, intéressant pour les philosophes, est une preuve non équivoque de l'esprit, de lasa-lui: Dissertation sur la marque gacité, de l'érudition de Beausobre. Personne n'a mieux développé ces chimères célè-in-4°. bres. Des Sermons, 4 vol. in-8°, Genève; peu de profondeur, mais assez d'onction. -Plusieurs Dissertations dans la Bibliothèque germanique, à laquelle il a travaillé jusqu'à sa mort. Beausobre ecrivait avec chaleur et prêchait de même. Son coeur était généreux, humain, compatis-dailles. sant, éloigné de tout esprit de rancune et de vengeance. Il a laissé un fils digne de son père, par ses talens et son savoir.

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Manière de discerner les médailles antiques 1739, in-4°. - Histoire abrégée des empereurs romains et grecs, etc. pour lesquels on a frappé des médailles, depuis Pompée, jusqu'à la prise de Constant. 1767, 3 vol. in 12. Il a donné dans les Journaux, plusieurs Dissert. sur les me

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BEAUVAIS, (Jean-BaptisteCharles-Marie de) évêque de Senez, né à Cherbourg, en 1733, mourut à Paris, en 1789. Ses Oraisons funèbres, dit l'auteur des Trois Siècles, annoncent un vrai talent pour l'éSesos-loquence, et sur tout l'art si précieux et si rare d'intéresser par le sentiment. Peu d'orateurs chrétiens offrent plus d'exemples de cette onction qui attendrit, de ce pathétique qui maîtrise, de cette noblesse d'expression, qui donne

tris, trag. 1757, in-12. Ode à Melpomene, 1759. — Etrennes aux femmes de goût, et d'un sentiment délicat La Haye, 1763, in-8°.- Poëme aux anglais, à l'occasion de la paix universelle, 1763, in-8°.

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