OU DICTIONNAIRE RAISONNE Mis en ordre & publié par M. DIDEROT; & quant à la Tantùm feries juncturaque pollet, Tantùm de medio fumptis accedit honoris! HORAT Édition exactement conforme à celle de PELLET, in-quarto. TOME X V. A LAUSANNE ET A BERNE, M. DCC. LXXXII. DICTIONNAIRE RAISONNÉ DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS. * FORER, v. act. Arts méchaniq. I traverser la piece fubitement & aved en fer, en bois, en cuivre & en métaux ; c'eft percer un trou dans tine piece. Pour forer, l'ouvrier prend un foret. (Voyez FORET). Il le choifit felon le trou & la matiere qu'il doit percer. Il prend la palette (voyez l'article PALETTE); il monte le foret fur l'arçon (voyez l'article ARÇON), il place le bout arrondi du foret dans une des petites cavités pratiquées au morceau de fer qui occupe le milieu de la palette. Il appuie la pointe du foret contre la piece à percer, qui doit étre arrêtée dans un étau. Il fait mouvoir on tourner far lui-même le foret, dont il a foin de tremper de tems en tems la pointe dans l'huile, pour empêcher qu'elle ne fe détrempc; & le trou fe fait. Lorfqu'il eft fur le point d'être achevé, ce qui fe reconnoit à une petite boffe ou lentille qui fe forme au côté de la piece oppofé à celui que l'on perce, l'ouvrier tourne le foret moins vite, & le preffe moins fort contre la piece: fans cette précaution, la pointe du fører venant à violence, le foret pourroit être caffè. On appelle cette maniere de forer, forer à la palette; mais on fore à la machine. Substituez à la palette un morceau de fer coudé des bouts en équerre; imaginez sur ces deux bouts coudés perpendiculairement, un foret arrêté & mobile, précisément de la même maniere que l'arbre d'un tour ordinaire eft fur le tour; faites paffer la corde de l'arçon fur la boite du foret; faites tourner le foret, & appliquez fortement la piece à percer contre la pointe du foret. Ainfi, en forant à la palette, on preffe le foret contre la piece; au contraire en forant à la machine, on preffe la piece contre le foret. FORESTAGE, Jurifpr., droit que le foreftier d'un feigneur étoit obligé de lui payer à titre de redevance. En Breta gne, ce droit confiftoit en taffes ou écuelles, que les officiers des forêts du fels gneur lui préfentoient lorfqu'il tenoit fa cour plénicie. . FORESTIER. (A) A 3 |