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a chaque verset des pseaumes de l'office des morts, qui etait psalmodié par les pretres qui portoint le corps pendant le convoy. Ensuite marchaient les domestiques de l'Eveque ayant le suisse a leur teste, ainsi que les vassals de ce prelat. Lorsque le convoy fut passé devant le college Saint-Ruf, MM. des Trois Ordres des Etats du Languedoc qui s'etoint assemblés dans led.College suivirent. la livrée du feu Seigneur Eveque, precedés de la Marechaussée, de la livrée de Mer l'Archeveque de Narbonne et des huissiers de la province. Messeigneurs les Prelats etoint en rochet et camail, la croix archiepiscopale etant portée devant Mer l'Archeveque de Narbonne ; MM. de la noblesse et le Tiers Etat etoient en habits noir. MM. les Consuls et Viguiers de cette ville, en robe de ceremonie, menoint le deuil, après lequel marchaient des valets de ville. Les choristes de la Compagnie ont chanté le De profundis et les freres. Requiem æternam. Le convoy est monté sur la Canourgue, au plan du Palais, a la rüe qui va a la porte du. Peyrou, a la Valfere, a la rue SaintGuillien, au Puits du Temple, au Petit Saint-Jean, a la Grand Rüe, devant l'Hotel du commandant de la province, a l'Hotel de Ville, devant Notre-Dame des Tables, a l'Eguillerie, aux quatre coins du Cannau, devant la maison de M. le président d'Alco, a la Blanquerie, a la rüe du Saint-Sacrement et a la cathedralle

Saint-Pierre, ou le corps du Seigneur Eveque a ete deposé dans le chœur sur la representation ou tombeau de la Compagnie quelle y avait fait porter, comme il a ete dit cy devant. Messeigneurs les Prelats et MM. les Vicaires generaux envoyés aux Etats par les eveques absents se sont placés dans les formes des chanoines de la ditte eglise du cotté de l'Evangille et MM. les Barons et Envoyés de la Noblesse dans les formes vis a vis du cotté de l'Epitre. MM. les deputés du Tiers Etat se sont placés dans la nef de lad. eglise, sur des bancs couverts de tapis noirs et qui, faisant face les uns aux autres, bordoint le passage depuis la porte de l'Eglise jusqu'à cele du chœur. Les officiers de la Province se sont placés dans les basses formes dudit chœur au dessous de Messeigneurs les Prelats. Le deuil s'est placé dans la nef, aux bancs de Ners de la Cour des Aydes. Le grand messe a eté chantée par la musique et celebrée par M. Lacroix de Candillargues prevot de la cathedralle, assisté des chanoines et dignités dud. chapitre. Après la messe il a eté fait cinq absoutes par lesd. chanoines et dignittés apres lesquelles le corps du Seigneur Eveque a eté inhumé dans le cavot de MM. du Chapitre; mais avant l'inhumation les pretres, ecclesiastiques, et un grand nombre de seculiers qui ont pù percer la foule se sont jettés sur le corps du Seigneur Eveque, pour prendre de ses depouilles, jusques la

que ce corps a été laissé presque nud dans la caisse qui a eté deposée dans une caisse de plomb qui avait eté descendüe auparavant dans led. cavot. Ensuite la Compagnie s'etant mise a genoux, deux choristes ont chanté le De profundis, au pied de l'autel; les versets, et oraison ont eté dits par le frere Prieur des Penitens de Laverune. Apres quoy la Compagnie s'est retirée a la chapelle en chantant le psaume Benedictus ; ou etant arrivée elle s'est separée. MM. les officiers ont fait des honnettetés aux penitens de Laverune que la Compagnie a ensuite accompagnés

processionnellement marchant à la teste sous sa croix et ceux de Laverune aussy sous leur croix, jusqu'à la porte de la Sonnerie, en chantant l'himne Ave, Maris Stella, les deux freres porte croix des deux Compagnies ont fait l'adoration de la Croix de la maniere qu'ils en avaient usé lorsqu'ils avoint eté receus a la porte de Lattes. Apres quoy les penitens de Laverune se sont retirés et la Compagnie est revenue a la chapelle en continuant l'himne Ave, Maris Stella. (Signatures.)

BOREL, secrétaire.

N° VIII.

ÉLÉGIE SUR LA MORT DE VILLENEUFVE, PAR L'ABBÉ LAMBERTIN, SUPÉRIEUR DU SÉMINAIRE D'AVIGNON (1766).

In funere Illustrissimi et Reverendissimi D.D. Francisci-Reginaldi de Villeneuve, anno 1720, Archiepiscopi Aquensis, tempore pestis, vicarii generalis, eodem anno in Congregatione nostra aggregati, tum in Episcopo Vivariensi, Monpessulani Antistitis, ad Helvios et Monpessulanos

ELEGIA1.

Plangite Pontificem, tenerum plorate Parentem
Jam fuit et non est qui sua seque dedit.
Vir pius et prudens in quo sacra flamma refulget
Quem nec frangit opus nec mora lenta tenet.
Serpserat atra lues, populi miseretur Aquensis,
Oblitusque sui, summa pericla subit.

Publica fama volat tantæ pietatis ad Aulam;
Rege vocante, datur pontificalis honos.

• Archives de la Congrégation de Sainte-Garde, Pia defunctorum monimenta, pag. 100.

Helvii amant Patrem cœlesti Numine missum
Qui Christo prolem quam parit ære fovet.
Transcendit montes Christi pastoris imago

Sollicitoque vagos pectore quærit oves.
Monpelli interea viduata Ecclesia luget

Translatoque pio Præsule luctus abest.
Hostis adest, jussusque novos sponsare labores,
At nil non patitur Relligionis amor.

Proh dolor! Hostis adest Christi, mensasque profanat
Gens perpera, ovibus fraude dolove nocens.
Præsul obest vigilans, fidei sacra jura tuetur,

Laude pios celebrat, sacrilegosque ferit.
Victima pro Christo, corpus cruciatibus angit,
Concupit et precibus solvere vincla reis.
Integra forma gregis pietate edocet alumnos
Scitque fide claros consociare viros.
Cor patet ad miseros quos dura coegit egestas,
Annua pascendis millia dona parat.
O venerande Senex nescis ambire quietem.
Franguntur vires, est tibi dulce mori.
Moribus innocuis, divino captus amore

Sursum corda levas; nil nisi summa cupis

Heu moritur! Quem dives amat, quem pauper honorat,

Jam fuit et non est qui sua seque dedit.

Pastores planctus ovium inter funera testes

Inscribant fastis hæc monimenta suis.

Obiit 24 januarii 1766, currente ætatis suæ anno 84, inter habita generalis Occitaniæ comitia.

CHANGEMENTS ET CORRECTIONS.

La note 1 de la pag. 375 doit être modifiée comme il suit:

Le séminaire de Viviers fut incendié en 1772 et reconstruit hors la ville, au quartier de la Juiverie; les travaux commencèrent en 1775. Dix-huit ans après (1792), déclaré propriété nationale, il servit de prison aux prêtres insermentés et aux suspects. Vendu par la Nation, puis racheté par M. Vernet, prêtre de Saint-Sulpice et vicaire général du diocèse, il reçut les séminaristes de l'Ardèche et de la Drôme. Il n'avait alors que le corps principal du bâtiment. Peu après le rétablissement du siège épiscopal de Viviers (1823), le séminaire fut agrandi de l'aile du couchant, qui a cinq étages parce qu'elle est en contre-bas de la construction primitive. Vers 1832, on y ajouta, du côté opposé, l'aile de la chapelle. L'édifice étant ainsi complété, M. Vernet, supérieur de la maison, en céda la propriété au diocèse. Tel qu'on le voit présentement, le séminaire est un des plus beaux de France. Il renferme une grande et riche bibliothèque, et sa ravissante chapelle « affecte des allures trop coquettes et trop mondaines », au dire de M. Ovide de Valgorge. (Notes dues à l'obligeance de M. le vicaire général Bourg, et Souvenirs de l'Ardèche, par O. de Valgorge.)

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