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de son père et sa réputation ne resta pas au-dessous de la sienne. Un seul fait suffirait pour le prouver. Le synode général de Castres avait accepté avec reconnaissance, en 1626, l'offre faite par Michel Le Faucheur de réfuter tous les sophismes dont le cardinal Du Perron remplissait son gros volume sur l'Eucharistie. Le travail fut terminé en 1631; son digne auteur fut remercié par le synode assemblé à Charenton, et De Croy et Gigord furent chargés d'examiner cet ouvrage, qui fut en effet imprimé à Genève en 16351. Quand on pense que les marges de cet immense infolio sont couvertes de citations grecques et latines, on se fait une idée de la haute opinion que le synode devait avoir des hommes à qui il confiait une telle mission.

En 1637, Jean Gigord représentait l'Église de Montpellier au synode national d'Alençon, et fut chargé avec Ferrand, pasteur à Bordeaux, et Jean Richer, seigneur de Cérisi, ancien de la province de Normandie, d'une mission auprès du Gouvernement.

Jean Gigord, pasteur à Montpellier, avait épousé Françoise de Clausel, fille de François de Clausel, dont il eut :

1o Le 24 juin 1626, Marguerite, dont nous ne savons rien;

2o Le 30 janvier 1629, Guillaume, fiancé en 1664 à Gabrielle Bezombes, de Florensac, où le mariage, publié à Montpellier le 13 avril, fut béni. Les Gigord avaient des relations à Florensac et probablement des propriétés. On lit dans les registres des baptêmes de l'église de Montpellier la note que voici : « Marie Gigord, née à Florensac le 17 février 1623, où elle a été baptisée, et partant n'est pas escripte dans ce livre ». Ce fait et le mariage dont il vient d'être parlé établissent également qu'il y avait une église réformée dans cette ville.

Le traité de la Cène du Seigneur, où est montré que c'est qu'il faut croire de la nature et »de l'usage de ce saint sacrement ce qu'en ont enseigné les Saints Pères es meilleurs âges »de l'Église; quand et par quelle porte la créance contraire s'est glissée en la chrétienneté, >>et par quels moyens elle s'y est establie depuis quelques siècles: le tout avec la réfutation >>des instances et oppositions du cardinal Du Perron et autres célèbres docteurs de l'Église >>Romaine, par Michel Le Faucheur, ministre de la Parole de Dieu. A Genève, imprimé par >> Pierre Chouër, 1 vol. in-fol. de 804 pages.»

3o Le 20 janvier 1631, Jean, décédé le 10 juillet 1645;

4° Le 8 octobre 1633, Philippe, qui mourut à l'âge de 13 ans, le 30 janvier 1646;

5o Le 7 octobre 1640, David. Inconnu.

Le père de ces cinq enfants, Jean Gigord, pasteur de Montpellier, mourut le 2 janvier 1646. C'est de lui que Pierre Prunet a écrit: Les derniers moments. Cette brochure parut en 1551; ce qui avait fait penser que Gigord avait cessé de vivre vers la fin de 1550.

Le 13 du mois d'octobre 1640, s'éteignit à Montpellier, à l'âge de quatre-vingts ans, la veuve du notaire André Gigord, Jeanne de Gasquignolles. Elle avait survécu vingt-six ans à son fils, le pasteur Jean Gigord I, et ne précéda dans la tombe que de six ans Jean Gigord II, son petit-fils, aussi pasteur'.

1 On peut voir aussi au sujet de Jean Gigord: Bulletin de l'histoire du Protestantisme français, année 1854, pag. 89 à 92; année 1855, pag. 447; année 1857, pag. 34; année 1863, pag. 285; année 1868, pag. 506.

VIII.

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