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⚫ en était faite avec plus de soin que de nos jours. Ainsi, le trésor de Toulouse aurait pu être formé à la longue, » de même que ceux qui existaient dans quelques temples » de la Gaule méridionale, par ces légers fragments recueillis pendant une longue suite d'années. Négligeant l'opinion des écrivains qui montrent les Tectosages vain» queurs punis de leurs sacriléges et contraints en expiation de jeter dans le marais de Toulouse des trésors injustement conquis, négligeant aussi celle qui attesterait l'existence de mines d'or dans la contrée, nous pour› rons établir peut-être, à l'aide de quelques détails précis, qu'ils durcnt seulement aux sables de leurs torrents » les richesses dont la masse a été accrue peut-être par l'imagination des écrivains, à une époque où tout ce qui portait l'empreinte du merveilleux était favorablement accueilli..

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La ville de Toulouse était partagée en deux fac⚫tions...... Tandis que l'une avait pris les armes et s'était jointe aux Cimbres, l'autre avertit de leur départ Cėpion, nouveau gouverneur de la province, et lui facilita les moyens d'introduire des troupes pendant la nuit. Maître de cette capitale, Cépion abusa du succès; il livra la ville au pillage, profana les temples, et s'empara des » trésors qu'ils renfermaient....., lesquels, si l'on en croit » Bion (Excerpta Valesii), auraient été enlevés du temple de Delphes par les Tectosages. Cépion fut attaqué » l'année suivante par les Cimbres.....: ils se jetèrent sur son camp et sur celui de son collègue Mallius: le car» nage fut affreux, et la victoire, longtemps incertaine, se » déclara enfin pour les Cimbres...... On regarda partout » la défaite de Cépion comme la punition de son impiété; » et, dans la suite, pour désigner un homme malheureux, qui avait mérité de l'être, on disait il a de l'or de

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» Toulouse.» (DUMÈGE, STATIST., t. 1, p. 176-7; t. 2, p.

168.)

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« L'an 648 de Rome, 106 ans avant la naissance de

J.-C., Quintus Servilius Copio, consul romain, aban» donna au pillage la ville de Toulouse; mais ceux qui » enlevèrent l'or de ses temples périrent tous d'une ma>nière cruelle. Le proverbe auquel cet événement a » donné lieu subsiste encore, et l'on dit d'un homme qui a eu quelque avantage, mais qui est menacé de ven» geance: il à de l'or de Toulouse.» (DE LA MÉSANGÈre, PROV., 3e édit., Paris, 1823, in-8°, p. 627.)

ANTOINE DE COUS.

(Biographie.)

Antoine de Cous naquit à Treignac, comme son oncle Duchemin, dont la Revue d'Aquitaine a déjà donné la biographie. Son père fut Philippe, seigneur de Cous et du Trombet. Doué d'une grande aptitude pour les lettres, il fut envoyé à Bordeaux par son oncle, qui lui réservait sa succession épiscopale. Il y fut reçu docteur en 1592. N'étant encore que chanoine de Condom, il fut ordonné prêtre par son oncle en 1595. II devint ensuite vicaire général et archidiacre, et enfin son coadjuteur, en 1603, sous le titre d'évêque de Auriensis ou de Mauritanie. Il fut sacré à Rome, à St-Louis des Français, par un évêque napolitain, en 1604. De retour en France, il cumula les fonctions de coadjuteur, de vicaire général, d'archidiacre, de chanoine et de conseiller clerc à la préture de Condom, et se fit bien venir de tous. Il assista avec distinction à deux assemblées générales du royaume. Il sut, par sa vi

gilance, préserver Condom de l'invasion des Huguenots qui menacèrent cette ville à plusieurs reprises, surtout en 1633, de quoi le roi le félicita deux fois par ses lettres. Comme toutes les églises de son diocèse tombaient en ruine par suite des ravages des protestants, il les fit toutes restaurer, surtout le choeur de la cathédrale et les deux mai-sons épiscopales, sans cesser de secourir les pauvres. Il ramenait la concorde parmi la noblesse dissidente et prèchait partout la paix. I assista au concile provincial de Bordeaux, en 1624, et à l'assemblée du clergé de Paris, en 1625. I attira les prêtres de l'Oratoire à Condom, en 1628, et leur donna, outre la maison qu'il leur fit bâtir, des revenus annuels pour qu'ils se livrassent à l'instruction de la jeunesse. Il établit aussi des Capucins à Condom, à Nérac, des Ursulines à Auvillars et au Mas- Agenais. Il céda enfin l'évêché, en 1647, chargé d'années et de mérites, à Jean d'Estrades, moyennant une pension de 10,000 livres, réservant aussi la seigneurie et le château de Cassagne, où il mourut quatre mois après, le 13 février 4648. Il fut enseveli à Condom dans la chapelle des onze martyrs, ornée par lui et dotée d'un anniversaire. DUM....

Notes historiques sur Tartas (Landes). (")

(Fin.)

Au début du XVIIe siècle, la municipalité de Tartas adressa au trésorier de France une requête dans laquelle elle sollicitait, au bénéfice de cette cité, le transfert du siége des Etats de la province. Dax eut la préférence; les

(1) Voir, suprà, p. 24, 48, 148 et 250.

habitants de la ville disgraciée protestèrent. Alors se produisit une coalition de Dax, St-Sever et Bayonne contre les prétentions de Tartas. L'affaire fut soumise à l'arbitrage de Monsieur de Poyanne, du sénéchal des Landes et du conseil du roi. Elle se dénoua en faveur de St-Sever.

Le pays de Tartas faisait, à cette époque, partie du domaine de la couronne. Les principautés de Sédan et de Rocroi furent, sur ces entrefaites, retenues par la royauté qui indemnisa de cette dépossession Henri de Lorraine, comte d'Harcourt et duc de Bouillon par la cession de l'Albret qui comprenait le Tursan. Le puissant seigneur résista longtemps à cet échange, mais il plia devant la volonté du souverain et fut obligé de la subir.

En 1679, le duc de Bouillon substitua au présidial de Tartas une sénéchaussée. Cette même année, cette ville célébra pompeusement la fête commémorative de l'expulsion des Anglais. Les détails de cette solennité, instituée par Charles VII, sont consignés dans le Mercure Galant.

Durant les troubles de la Fronde, le fameux partisan Balthasar établit à Tartas son centre d'opérations. Cet intrépide coureur, harcelant les troupes royales, faisait irruption sur toute la contrée promenant avec lui le deuil.

Le 19 décembre 1652, il surprenait La Réole et Bazas; le surlendemain, il se présentait devant Roquefort, s'emparait du château de Gojol (qui est, je crois, le même que celui de Guyo-le-Plan), et, enfin, traqué par les troupes royales, auxquelles il avait capturé 80 hommes, dans les faubourgs de Mont-de-Marsan, le chef frondeur venait se rabattre sur Grenade et Tartas.

Le régiment de Conti, qui était venu renforcer le mercenaire, fut rejeté loin des murs de Roquefort par les habitants, aidés de quelques compagnies du roi. Cette ville fut reprise et rançonnée par Balthazar, qui, maître de l'église

et du château, mit en déroute les soldats de Mazarin. Cet hôte incommode visita aussi Labastide d'Armagnac, traînant après lui les restes des régiments de Guytaud et de Leyrau, ramenés à la fidélité par le chevalier d'Aubeterre, seigneur de La Serre (entre Monterabeau et Nérac).

Monsieur de Poyanne combattit Balthazar avec succès, et l'obligea à se replier sur Bordeaux, où se trouvait le prince de Conti. La destruction des remparts fut le châtiment infligé à la ville rebelle. Ces murs, qui dataient du XI° siècle, étaient flanqués de tours, dont les fondements sont encore apparents. Les deux qui avaient survécu à cette démolition tombèrent sous le marteau en 1830.

Lors de la convocation des Etats de province, qui devança de deux ans celle des Etats généraux, les représentants de l'Albret s'assemblèrent à Tartas, et rendirent à cette ville un honneur qu'elle avait inutilement sollicité deux cents ans plus tôt. La noblesse élut pour son député le comte d'Artois (Charles X). Ce prince déclina ce mandat tout en ténioignant sa gratitude à une ville chérie de son aïeul, Henri IV.

En 1814, pour assurer leur retraite, les débris des glorieux combattants de Toulouse brûlèrent le pont de Tartas. Seize ans plus tard, la municipalité, par un vote secret et abusif, porta un dommage infini à la commune en aliénant pour une somme de 18,000 fr. les forêts revendiquées par la maison de Bouillon quelques années avant 89. Le rendement était supérieur au prix de la vente. La valeur de ces bois avait toujours été estimée 400 mille fr.

RIESBEY.

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