Mélanges biographiques et littéraires: Edouard Gibbon, Mme de Rumford, Mme Récamier, Comtesse de Boigne, Princesse de Lièven, M. de Barante, Baron Achille de Daunant, Phlippe II

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Michel Lévy, 1868 - France - 464 pages
 

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Page 347 - II ya, me disait- il (2), dans le gouvernement de ce pays une difficulté radicale, il a besoin de repos, il aime le statu quo, il tient à ses routines; le soin des intérêts n'a rien de hasardeux ni de remuant. D'autre part, les esprits veulent être occupés et amusés, les imaginations ne veulent pas être ennuyées; il leur souvient des révolutions et de l'empire.
Page 111 - Kriidener vient de me donner. Elle vous supplie de venir la moins belle que vous pourrez. Elle dit que vous éblouissez tout le monde, et que par là toutes les âmes sont troublées et toutes les attentions impossibles. Vous ne pouvez pas déposer votre charme ; mais ne le rehaussez pas.
Page 111 - Vous me manquez -comme si nous avions passé beaucoup de temps ensemble, comme si nous avions beaucoup de souvenirs communs. 'Comment s'appauvrit-on à ce point de ce qu'on ne possédait pas hier? Ce serait inexplicable , s'il n'y avait pas un peu d'éternité dans certains sentiments.
Page 236 - II n'ya pas de mal, quand on l'est dans une juste mesure. Vous ne trouverez sans doute pas mauvais que les jeunes filles aiment mieux danser le dimanche que le décadi. Vous mettrez dans tout cela de la prudence et du discernement (i).
Page 107 - J'exprimai ce que j'éprouvais plus encore par mes regards que par mes paroles : elle m'intimidait et m'attirait à la fois. On sentait tout de suite en elle une personne parfaitement naturelle dans une nature supérieure. De son côté, elle fixait sur moi ses grands yeux, mais avec une curiosité pleine de bienveillance...
Page 339 - Le pouvoir est sorti de cette situation oscillatoire entre le centre et la gauche qui a tout gâté depuis quatre ans, même le bien; mais tout cela n'est encore qu'un commencement. Du reste, je ne veux pas vous envoyer mes doutes, mes inquiétudes.
Page 66 - Mais en revanche là régnaient une liberté beaucoup plus sérieuse et bien plus de variété réelle. M. Suard ne craignait d'aborder ni de voir aborder chez lui aucun sujet. Nulle part la franchise de la pensée et du langage n'était aussi grande, aussi ouvertement autorisée, provoquée par le maître de la maison. Les hommes qui ne l'ont pas vu ne sauraient se figurer, et...
Page 66 - ... devenaient froides et les, paroles officielles. Un censeur de cette époque montrait à quelqu'un de ses amis certains passages d'une pièce de théâtre qu'il était chargé d'examiner : « Vous ne voyez là point d'allusions, lui disait-il; le public n'en verra point; eh bien, monsieur, il y en a, et je me garderai bien de les autoriser. » De 1809 à 1814, tous étaient à peu près comme ce censeur; tous se conduisaient comme s'il y eût eu des allusions là où personne n'en eût pu voir;...
Page ii - S'envolent loin de nous de la même vitesse Que les jours de malheur? Hé quoi! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace? Quoi! passés pour jamais? quoi! tout entiers perdus? Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface, Ne nous les rendra plus? Éternité, néant, passé, sombres abîmes, Que faites-vous des jours que vous engloutissez? Parlez: nous rendrez-vous ces extases sublimes Que vous nous ravissez?
Page 372 - Adieu, mon cher Camille, nous sommes entrés ensemble, il ya vingt-quatre ans, dans la carrière publique, et pas un seul jour, dans une si longue route, nous n'avons été désunis. Même but, même pensée, même fortune. La mort seule a pu nous séparer pour un temps. Adieu , ô le plus aimable de mes amis.

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