Considerations sur les causes de la grandeur des romains et de leur décadence

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J. Desbordes, 1735 - Rome - 277 pages
 

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Page 202 - Voici, en un mot, l'histoire des Romains : ils vainquirent tous les peuples par leurs maximes ; mais, lorsqu'ils y furent parvenus, leur république ne put subsister ; il fallut changer de gouvernement, et des maximes contraires aux premières, employées dans ce gouvernement nouveau, firent tomber leur grandeur.
Page 94 - Sénat devint inutile, et la république fut perdue. Ce qui fait que les Etats libres durent moins que les autres; c'est que les malheurs et les succès qui leur arrivent leur font presque toujours perdre la liberté; au lieu que les succès et les malheurs d'un Etat où le peuple est soumis confirment également sa servitude. Une république sage ne doit rien hasarder qui l'expose à la bonne ou à la mauvaise...
Page 96 - ... peu à peu elle l'accorda à tous. Pour lors Rome ne fut plus cette ville dont le peuple n'avait eu qu'un même esprit, un même amour pour la liberté, une même haine pour la tyrannie, où cette jalousie du pouvoir du sénat et des prérogatives des grands, toujours mêlée de respect, n'était qu'un amour de l'égalité.
Page 202 - Ce n'est pas la fortune qui domine le monde; on peut le demander aux Romains, qui eurent une suite continuelle de prospérités quand ils se gouvernèrent sur un certain plan, et une suite non interrompue de revers lorsqu'ils se conduisirent sur un autre.
Page 130 - Caiïius fe tuèrent avec une précipitation qui n'eft pas excufable ; ôc l'on ne peut lire cet endroit de leur vie , fans avoir pitié de la république qui fut ainfi abandonnée. Caton s'étoit donné la mort à la fin de la tragédie ; ceuxci la commencèrent en quelque façon par leur mort. On peut donner...
Page 100 - ... réussi. Elle ne s'est pas trouvée plus sage que tous les autres Etats de la terre en un jour, mais continuellement; elle a soutenu une petite. une médiocre, une grande fortune. avec la même supériorité, et n'a point eu de prospérités dont elle n'ait profité, ni de malheurs dont elle ne se soit servie.
Page 3 - Et on doit remarquer que ce qui a le plus contribué à rendre les Romains les maîtres du monde , c'est qu'ayant combattu successivement contre tous les peuples , ils ont toujours renoncé à leurs usages sitôt qu'ils en ont trouvé de meilleurs.
Page 268 - C'est leur félicité que Dieu ait permis qu'il y ait dans le monde des Turcs et des Espagnols, les hommes du monde les plus propres à posséder inutilement un grand empire.
Page 16 - Il faut que je rapporte ici ce que les auteurs ( e ) nous difent de l'éducation des foldats Romains. On les accoutumoit à aller le pas militaire , c'eft-à-dire , à faire en cinq heures vingt milles , & quelquefois vingt-quatre. Pendant ces marches , on leur faifoit porter des poids de foixante livres. On les entretenoit dans l'habitude de courir & de fauter tout armés; ils...
Page 98 - État où l'on ne croit voir que du trouble, c'est-à-dire une harmonie d'où résulte le bonheur, qui seul est la vraie paix. Il en est comme des parties de cet univers, éternellement liées par l'action des unes et la réaction des autres.

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