Oeuvres philosophiques, avec une intr. par V. Cousin

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Page 114 - L'esprit rassasié le rejette à l'instant. Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire. Souvent la peur d'un mal nous conduit dans un pire. Un vers était trop faible, et vous le rendez dur ; J'évite d'être long, et je deviens obscur. L'un n'est point trop fardé ; mais sa muse est trop nue ; L'autre a peur de ramper, il se perd dans la nue.
Page lii - Port-Royal et le confrère de Quesnel ; ce n'est plus que le Platon du christianisme, l'ange de la philosophie moderne, un penseur sublime, un écrivain d'un naturel exquis et d'une grâce incomparable. Retenir, altérer, détruire la correspondance d'un tel personnage, c'est dérober le public, et, à quelque parti qu'on appartienne, c'est soulever contre soi les honnêtes gens de tous les partis..
Page xliv - Jansénius des faits dont je ne suis point persuadé et qui me paraissent au moins fort douteux et fort incertains. Je proteste donc que je n'ai souscrit aux formulaires simplement et sans restriction, principalement la dernière fois, qu'avec une extrême répugnance, par une obéissance aveugle à mes supérieurs, par imitation , et par d'autres considérations humaines...
Page ccxxx - Rome , en 1706 , dans une assemblée générale de la société , de poursuivre la nouvelle doctrine à l'égal du jansénisme, et de l'exterminer ; c'est le mot d'ordre officiel ici retrouvé , et désormais livré à l'histoire. Nous ne voulons pas rappeler les douloureux détails...
Page cxc - D'un autre' côté , je suis touché au dernier point, quand je vois ce nombre infini de jeunesse chrétienne , qui ne vient au collége que pour se former l'esprit au bon goût., et le cœur à la vertU, n'en sortir qu'avec un esprit faux, superficiel, et souvent, ou plutôt presque toujours, 'avec un cœur perverti par les maximes toutes payennes qu'ils y ont apprises. Enfin, j'ai partout remarqué avec la plus tendre compassion pour les enfants qu'on y élève, qu'il n'ya ni ordre, ni suite ,...
Page ccxxxv - ... l'esprit humain, après s'être traîné deux mille ans sur les vestiges d'Aristote, se trouvait encore aussi loin de la vérité. Enfin parut en France un génie puissant et hardi , qui entreprit de secouer le joug du prince de l'école. Cet homme nouveau vint dire aux autres hommes que pour être philosophe il ne suffisait pas de croire, mais qu'il fallait penser. A cette parole toutes les écoles se troublèrent. Une vieille maxime régnait encore : Ipse dixit...
Page ccxxxv - ... savoir. Disciple de la lumière, au lieu d'interroger les morts et les dieux de l'école, il ne consulta que les idées claires et distinctes, la nature et l'évidence.
Page 193 - Que crois-tu qu'Alexandre , en ravageant la terre , Cherche parmi l'horreur . le tumulte et la guerre ? Possédé d'un ennui qu'il ne saurait dompter , 11 craint d'être à soi-même , et songe à s'éviter. C'est là ce qui l'emporte aux lieux où naît l'aurore , Où le Perse est brûlé de l'astre qu'il adore.
Page ccxxxv - Il fallait aux sciences un homme de ce caractère, un homme qui osât conjurer tout seul avec son génie contre les anciens tyrans de la raison, qui osât fouler aux pieds ces idoles que tant de siècles avaient adorées.
Page 39 - Il me serait aisé de pousser plus loin cette induction , en citant l'un après l'autre tous les jugements do la nature , pour démontrer le grand principe que nous avons adopté de saint Augustin : Que dans le moral, comme dans le physique, c'est toujours une espèce d'unité qui constitue la forme du beau. Mais je crois en avoir assez dit , et je finis en rassemblant tous les traits du beau moral dans une peinture sensible que j'emprunte d'un ancien philosophe, pour faire voir que tout ce que j'en...

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