Inductions morales et physiologiques

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Gosselin, 1841 - Ethics - 364 pages
 

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Popular passages

Page 64 - C'est donc dans cet espace étroit que, pliés selon leurs formes, les divers feuillages attendent le printemps. A peine le soleil de mars a réchauffé la terre, qu'on les voit de toutes parts abandonner, déchirer ou chasser les tuniques qui leur ont servi de berceau. Les arbres se coiffent de vertes chevelures sous lesquelles leurs fronts cannelés se rajeunissent. Variées dans leur port comme dans leurs teintes , elles se groupent , se divisent , s'étalent ou flottent avec grûce.
Page 19 - ... en été. Les désirs ne lui semblent permis que pour devenir à son profit des occasions de bienfaits. Une horloge magnifique, visible de tous les appartements, sonne les heures et donne le signal des travaux qui rentrent encore dans la classe des jouissances. Les mouvements de ce régulateur sont si bien calculés, que Greenham lui-même eût désespéré d'atteindre à cette précision. A peine le voyageur at-il senti la douce invasion du sommeil, qu'un sombre rideau s'abaisse devant lui,...
Page 20 - ... soit résulté divers accidents, tels que la faim et la détresse d'un certain nombre de commensaux privés en partie des bienfaits de l'hospitalité offerte à tous, par l'avidité et l'égoïsme de quelques audacieux ; car il a remarqué que les buffets, les lits de repos et les garderobes étaient assez copieusement garnis pour suffire à tous les besoins. La conviction de cette vérité est tellement établie dans les esprits, qu'à une petite exception près, les hôtes les moins favorisés,...
Page 64 - ... de son abri les tendres rameaux. Chargé de fonctions absorbantes et sécrétoires, il est à la fois le pourvoyeur et l'ornement de la tige à laquelle il communique son balancement onduleux. Aussi quelle prévoyance dans le bouton qui le...
Page 20 - Quelques-uns accusent de leurs peines passées, des envieux ou des malveillants ; d'autres, de faux amis : il en est qui s'accusent eux-mêmes, tous se disent qu'il était possible de couler des jours heureux dans cet asile, avec le bon esprit de jouir en paix des biens communs qu'il offrait, ou d'y suppléer par le travail et la concorde. La mauvaise foi tient seule un autre langage. Cependant le désordre momentané dont il a été témoin provoque les réflexions du voyageur. Il s'étonne que...
Page 20 - H se gardera, toute sa vie, de dire qu'il a résidé dans un château abandonné, où son arrivée aurait été un accident imprévu, et où rien n'aurait été préparé pour le recevoir. Il se permettra encore moins de penser que le propriétaire est un être malfaisant, sur ce que de nouveaux voyageurs s'étant présentés, au lieu de jouir fraternellement des douceurs de cet asile, ils se sont pris de querelle ensemble. Il ne sera pas surpris que de cette mésintelligence il soit résulté divers...
Page 21 - ... les âges, il oblige les voyageurs qui traversent la forêt à séjourner plus ou moins de temps dans le château, pour qu'il puisse acquérir une connaissance parfaite de leurs bonnes qualités ? Indulgent pour les fautes, mais sévère pour toute habitude coupable, il va les attendre dans un palais voisin de celui que nous quittons, et où le même pouvoir les forcera de porter leurs pas : c'est là qu'il se réserve de recompenser et de punir ; c'est là que chacun rendra un hommage volontaire...
Page 19 - UN homme s'égare pendant la nuit ; à la lueur d'un ciel étoilé, il découvre un palais : il y entre. Des serviteurs de toute espèce s'empressent sur ses pas, et lui témoignent, chacun dans son langage, qu'ils ont reçu l'ordre de pourvoir à ses besoins. Quelques-uns se taisent, et n'en remplissent pas moins leur ministère. Partout, le mouvement règne autour de lui. On attache aux lambris des lampes étincelantes ; on réchauffe les foyers ; on lui apporte des fourrures en hiver, des fruits...
Page 21 - ... de route, qui, par la bonté de leur caractère, ont excité tout son intérêt, et qui, avec des droits à un meilleur sort, ont été indignement dépouillés et outragés. C'est au milieu des tristes pensées que ces souvenirs réveillent, que le voyageur poursuit son chemin; mais tout à coup il est abordé par un vieillard qui le salue en lui disant : « Croyez-vous que les choses en restent là?
Page 25 - L'unité jointe à l'infini ne l'augmente de rien, non plus qu'un pied à une mesure infinie. Le fini s'anéantit en présence de l'infini, et devient un pur néant.

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