Page images
PDF
EPUB

MABILLON

ET

LA SOCIÉTÉ DE L'ABBAYE

DE SAINT-GERMAIN DES PRÉS

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][graphic][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][merged small][merged small]

E. PLON, NOURRIT ET Cie, IMPRIMEURS-ÉDITEURS

RUE GARANCIÈRE, 10

Tous droits réservés

MABILLON

ET

LA SOCIÉTÉ DE L'ABBAYE

DE SAINT-GERMAIN DES PRÉS

CHAPITRE VII

MABILLON EN ITALIE, NAPLES, ROME, FLORENCE.

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]

Pise.

[ocr errors]

Magliabecchi.

- Lucques et Livourne. — Les « Camaldoli » et « l'Alverne » . Padoue. Parme. Seconde visite à Venise.

[blocks in formation]
[ocr errors]

Gênes. Le

à

« Il faut cinq jours pour aller de Rome à Naples, dit Mabillon, et c'est un voyage qui serait peu tentant, si le désir de voir Naples ne poussait les voyageurs l'entreprendre. » Ce n'était pas, en effet, il y a deux siècles comme aujourd'hui une course rapide de quelques heures, que l'on fait presque sans y penser. Il fallait faire la route à cheval ou fréter un « voiturin »> et traverser lentement les pays les plus malsains de

toute l'Italie, ceux où la fièvre régnait constamment. La petite troupe de savants français, Mabillon, Michel Germain et Jacques Anisson, quitta Rome le 15 octobre 1685 et prit le chemin de Naples en voiturin. Ils étaient ainsi libres de s'arrêter pour voir les antiquités éparses le long de la route.

"

[ocr errors]

A la première halte, les voyageurs assistèrent à un de ces incidents causés par les rixes des soldats mercenaires, comme il s'en présentait si souvent, à cette époque, sur les grands chemins. Mabillon en fait le récit suivant : « Terracine est située sur une colline, l'auberge est en dehors de la ville; pendant « que nous attendions l'heure du souper, douze sol<< dats allemands y firent presque une émeute. Ils « avaient été à Naples, et ils s'étaient arrêtés à la « même auberge. Au moment de partir, le somme«lier, qui a soin des arrivants, demanda son pour« boire, qu'on appelle ici en langue vulgaire mancia. « A leur refus, il leur dit des injures. Au retour, se « souvenant fidèlement de ces injures, au moment « où le sommelier, qui avait oublié son fait, demandait « de nouveau un pourboire, l'un des soldats, ayant « saisi une pique, se mit à battre furieusement les membres demi-nus du sommelier. Les coups furent répétés à plusieurs reprises, le malheureux hurlait « de douleur. L'hôte fulminait contre l'Allemand, et

[ocr errors]
[ocr errors]

1 Her Italicum, p. 98.

"

TERRACINE. CAPOUE.

3

« peu s'en fallut qu'il n'allât appeler les habitants voi« sins à la vengeance de ce forfait. Enfin, les soldat: s'en furent, et le sommelier nous assure que si le respect pour nos illustres personnes ne l'avait retenu, « il aurait certainement fait périr son bourreau d'un « coup sous le bâton... »

[ocr errors]

Michel Germain ne semble pas enchanté des pays qu'il traverse, et son horreur pour la campagne romaine est fort amusante : " La' campagne de Rome, « et généralement tout le Latium jusqu'à Capoue, n'a « rien de fort charmant. Il en faut excepter peut-être «<le large pavé de la Via Appia et quelques aspects sur * la mer ou sur d'autres endroits bien distingués; mais « les champs sont peu cultivés; on n'y voit presque point de villages. Les villes ne sont presque habitées « que de paysans; dans certains lieux, comme à Terracine, les plus robustes même sont de la catégorie « de Jonas il n'est pas jusqu'aux cheveux pendants des personnes de l'autre sexe, qui, par le change«ment de couleur, donnent l'idée de la mort à ceux

"

[ocr errors]

qui ont le cœur de les regarder. La terre prend une « face à Capoue; mais Capoue est tellement la faim et « la misère, qu'elle ne se ressent presque plus de son « bon terroir. » L'antique Capoue intéresse cependant vivement Mabillon, qui la visita en détail et fut si frappé d'un bas-relief venant de l'amphithéâtre de la cité ro

[blocks in formation]
« PreviousContinue »