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468-469. J. Meyers, Le troisième centenaire de la Fondation de l'athénée (de Luxembourg). Souvenirs, impressions et documents. 48 pp. N. Van Werveke, J. Wilhelm et M. d'Huart. Histoire de l'instruction publique dans le Grand Duché de Luxembourg. Recueil de Mémoires publiés à l'occasion du troisième centenaire de la fondation de l'athénée g1and-ducal de Luxembourg. 346 + 136 -|- 64 + 116 pp. Luxembourg, J. Beffort, 1904.

Les jésuites, appelés par le comte de Mansfeld, gouverneur du duché, et par les trois États, s'établirent définitivement à Luxembourg en 1594; ils y ouvrirent leur collège le 1er octobre 1603. Cet établissement, qui rendit tant de services au pays, ne cessa de prospérer jusqu'en 1773, année de la suppression des jésuites. Marie Thérèse créa un nouveau collège qui dura jusqu'en 1795 et auquel succédèrent une école centrale (1795-1802), un collège municipal (1803-1817) et enfin l'athénée actuel. A travers toutes ces vicissitudes, le principal établissement d'enseignement que possède le Grand Duché, compte donc trois siècles d'existence. Son directeur, ses professeurs, ses élèves actuels et anciens ont dignement fêté ce troisième centenaire par des fêtes dont on trouvera une relation enthousiaste dans la brochure rédigée par M. Jacques Meyers, professeur à l'athénée. Trois autres professeurs ont mis leurs efforts en commun pour publier, à la même occasion, une Histoire de l'Instruction publique dans le Grand Duché. Ce beau volume, imprimé avec luxe, s'ouvre par une longue et savante Esquisse de l'histoire de l'enseignement et de l'instruction dans le Luxembourg (346 pp.). Due à la plume de l'un des chercheurs les plus érudits de l'Institut historique et de l'athénée, M. Nic. Van Werveke, cette solide étude remonte jusqu'aux écoles monastiques et suit l'enseignement primaire et moyen dans les formes diverses qu'il a prise à travers les siècles; elle recherche aussi les résultats que produisit cet enseignement. Le Grand Duché n'eut jamais d'université; M. Van Werveke a réuni des renseignements curieux sur les Luxembourgeois aux universités étrangères. M. J. Wilhelm a mis en relief le rôle joué par l'école monacale d'Altmünster, dont les jésuites reprirent la succession en 1603. M. Martin d'Huart nous donne d'abord le texte latin d'une histoire de la fondation et des actes du collège des jésuites (15701608), écrite au XVIIe siècle par le P. Florbecq, recteur du collège ; puis il raconte lui-même toutes les péripéties de cette fondation qui rencontra tant d'obstacles. Un dernier article est consacré par le même auteur aux Programmes de l'ancien collège et de l'athénée de Luxembourg: c'est l'histoire, bien intéressante, des vicissitudes que le programme a subies depuis l'an 1603 jusqu'à l'an 1903.

Félicitons le directeur, les professeurs et les élèves de l'athénée de Luxembourg: ils ont élevé, en l'honneur de leur cher collège, un monument digne de cette antique institution, qui a toujours été à la hauteur de sa grande mission. J. P. WALTZING.

470.

Notices et annonces bibliographiques.

M. Bréal, Essai de sémantique (science des significations). 3o éd. Paris, Hachette, 1904. 3 fr. 50.

Nous avons déjà recommandé la première édition de ce livre, qui fut publiée en 1897 (Bull., I, p. 291) Voici la troisième, revue, corrigée et augmentée. Un livre si bien fait ne pouvait recevoir beaucoup de corrections. Quant aux additions, nous avons remarqué par-ci par-là une note nouvelle, mais ce qui est surtout nouveau ce sont les deux études qui terminent le volume. L'une traite la question : La linguistique est-elle une science naturelle? et la résout négativement (p. 309-331). L'autre est intitulée Les commencements du verbe (p. 332-359); M. Bréal y montre que c'est par les modes que la conjugaison doit avoir commencé, puis sont venus les temps et enfin les personnes.

Nous recommandons encore une fois ce livre, qui traite d'une manière si claire les points essentiels de la science des significations, et nous rappelons que M. Bréal n'envisage pas seulement le grec et le latin, mais aussi les langues modernes, romanes et germaniques. J. P. W.

471.

· Collections Raoul Warocqué. Antiquités égyptiennes, grecques et romaines. Mariemont, 1903 et 1904. 2 vol. in-4o de 60 et 84 pp. Bruxelles, Lamertin, éditeur. M. Raoul Warocqué est parvenu à réunir, en son château de Mariemont, une collection incomparable d'antiquités. C'est à lui que nous devons d'avoir conservé en Belgique un grand nombre des œuvres que M. Somzée avait importées à grands frais dans notre pays. Le beau catalogue publié par M. Warocqué est l'œuvre d'un de nos archéologues les plus savants, qui a modestement négligé de signer son ouvrage. Disons, au risque d'être indiscret, qu'il a suivi la même méthode que dans son excellent Catalogue du musée lapidaire du Cinquantenaire.

Le Catalogue de Mariemont contient 224 numéros et comprend des antiquités égyptiennes (1-5 et 101-139), des antiquités grecques et italiques, marbres et bronzes (6-69 et 140-226), et des antiquités trouvées en Gaule (70-78 et 227-240). Chaque descripuon est accompagnée d'une excellente photogravure.

La publication est digne de ce riche Musée et elle servira à le faire connaître de ceux même qui ne peuvent le visiter.

472. MM. Paul Lejay et H. M. Hemmer ont entrepris la publication de Textes et Documents pour l'étude historique du Christianisme. Les textes grecs seront traduits en français ; des œuvres de longue haleine, on donnera des extraits reliés par des analyses. Le premier volume contiendra l'Apologie de S. Justin; le second nous donnera la première partie de l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe.

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473. A plusieurs reprises, nous avons attiré l'attention sur une collection populaire nouvelle, les Wiesbadener Volksbücher. Cette collection se distingue des entreprises similaires par son format plus grand, par son impression plus soignée, et par un choix plus judicieux des meilleurs auteurs. Elle publie aussi des œuvres modernes d'auteurs célèbres, sans attendre, comme les autres collections, l'expira

tion des droits d'auteur. Dans le Bulletin, t. VII, p. 422, nous avons donné la liste complète des 16 volumes parus jusque-là; depuis ont paru 26 numéros nouveaux (37 à 52), coûtant de 10 à 30 pf. Pour le catalogue, s'adresser à Wiesbaden, Verlag des Volksbildungsvereins.

474. La collection d'auteurs classiques, publiée par la librairie Velhagen et Klasing à Bielefeld (Sammlung deutscher Schulausgaben) est une des plus connues et des meilleures. Elle publie, dans ses derniers numéros, une série d'extraits d'auteurs célèbres contemporains. Dans chaque volume sont groupés les extraits qui se rapportent au même ordre d'idées: n. 103. Religion et Morale; n. 104. Littérature allemande; n. 105. Histoire de l'Allemagne; n. 106. Art; n. 109. Sciences naturelles. La série est ininterrompue, les numéros manquant dans cette nomenclature se rapportent à d'autres objets. Le choix des morceaux du numéro 104 ne laisse rien à désirer, ni quant aux noms des critiques, ni quant aux noms des poètes, qui y figurent: Walter von der Vogelweide, Hans Sachs, Lessing, Goethe et Schiller, Arndt, Uhland, Geibel, Scheffel, Reuter, Fontane, Meyer, Storm, Keller, Raabe. Le n. 103 contient des conférences religieuses et morales des orateurs célèbres : le n. 167, des articles ou conférences des historiens les plus connus, parmi lesquels Sybel, Ranke, Mommsen, Treitschke; le n. 106, des essais variés sur l'art en général et sur des artistes célèbres, architectes, peintres et musiciens; le n. 109, les articles sur différents sujets empruntés à la zoologie, à la botanique, à l'astronomie, etc. Ces petits volumes très maniables, sont très bien imprimés et reliés avec goût, en pleine toile. Le prix varie de 1 m. à 1.40 m.

475.

Les grandes revues consacrées uniquement à l'histoire de la littérature allemande n'ont jamais eu la vie longue. L'Archiv für Literaturgeschichte (1870-87) a atteint 15 volumes; la revue qui l'a remplacé, la Vierteljahrsschrift für Literaturgeschichte (1888-93) n'est arrivée qu'au 6e volume, La revue Euphorion, Zeitschrift für Literaturgeschichte hrsg. von A. Sauer (Leipzig et Vienne, C. Fromme), qui a succédé à la Vierteljahrsschrift, a franchi la 11e année de son existence. Nous faisons les vœux les plus ardents pour son maintien et pour sa diffusion. Elle mérite au plus haut point l'intérêt de l'étranger, car outre les travaux de longue haleine, qui éclairent les coins et les recoins du demaine auquel elle est consacrée, elle donne une bibliographie étendue et minutieuse des livres, brochures, dissertations, articles de revues et de journaux, comptes rendus même, se rapportant non seulement à l'histoire de la littérature allemande, mais aussi à la philosophie, à la pédagogie et à l'histoire proprement dite. La dernière livraison est double; elle comprend 379 pages gr. in-8, dont 171 sont consacrées à la bibliographie raisonnée, 59 à des comptes rendus détaillés, 6 à des mélanges et 140 à des articles de fond. K. Drescher y étudie le Hürnen Siegfried de Hans Sachs; A. Hauffen poursuit ses études sur Fischart: E. Consentius publie des lettres d'un journaliste berlinois du XVIIe siècle; A. Jeitteles publie et commente des chansons historiques du xvine siècle; St. Hock fait de même pour des chansons sur les Turcs datant de 1788 à 1790; L. Mackall élucide une sentence de Goethe; M. Murko publie une contribution à l'histoire de l'accueil fait aux chansons populaires serbes en Allemagne; L. Geiger fait connaître une poésie inédite de Bettine Brentano, et enfin H. Devrient traite d'une correspondance dramatique très intéressante entre Lindner et Devrient. 476. Des Jahresberichte für neuere deutsche Literaturgeschichte (B. Behr's Verlag, Berlin) ont paru depuis ma dernière notice (ci-dessus, p. 25 26) la livraison 2 du 11e volume et les livraisons 1 et 2 du 12e volume, qui correspondent aux

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années 1900 et 1901, c'est-à-dire rendent compte des ouvrages et des articles parus en ces années sur l'histoire de la littérature allemande à partir du xve siècle.

J'ai déjà noté ici que les Jahresberichte étendent d'année en année leur cadre et donnent aussi des aperçus critiques sur toutes les publications, si minimes soientelles, concernant l'histoire de la langue allemande, l'histoire proprement dite, la poétique, la pédagogie, etc. La 2o livraison du tome 11 passe en revue et apprécie les travaux parus en 1900 sur la méthodologie de l'histoire littéraire générale, sur l'histoire de la philologie, sur la science du livre et de l'écriture, sur la poétique et son histoire, sur l'histoire politique du xvine et xixe siècle, sur la didactique et sur l'histoire générale de la littérature allemande de la même époque, enfin sur les poésies lyriques et les drames de Goethe.

La 1o livraison du tome 12 contient des aperçus analogues sur l'histoire de la langue allemande, sur le drame du xve et du xvie siècle, sur la métrique, sur la poésie didactique du xve et du xvie siècle, sur Luther et la Réforme, sur la didactique du xvie et du xvIIe siècle, sur le drame et l'histoire du théâtre du xvine et du XIXe siècle, sur Goethe (ouvrages généraux qui le concernent).

La livraison 2 du 12e volume contient les rubriques suivantes : Poétique et son histoire (auteur: Th. Poppe), ouvrages à l'usage des classes (E. Naumann), histoire de l'enseignement et de l'éducation (P. Stötzner), histoire des légendes (L. Stiefel), épopée du xve et du xvie siècle (A. Hauffen), histoire de l'Allemagne du xvne et du XVIIIe siècle (Reifferscheid), poésie lyrique du xvie et du xvine siècle (Michels), drame de la même époque (Gotthelf), poésie lyrique du xvine et du XIXe siècle (Schulz), Lessing (E. Schmidt), Goethe: partie générale : (Morris), Goethe: poésies lyriques (Morris), Goethe: poésie épiques (Alt).

477. De l'ouvrage très connu et très répandu d'O. Weise, Unsere Muttersprache, ihr Werden und ihr Wesen (Leipzig, Teubner, 264 pp., 2,40 m.) vient de paraître la 5e édition (17 au 20e mille).

L'auteur n'a rien changé au plan général de son ouvrage, que nous avons analysé longuement dans le Bulletin (II, pp. 221-22). Le nombre des exemples est augmenté; quelques-uns ont été remplacés avantageusement; le style a une précision plus grande, la bibliographie est complétée et la table alphabétique améliorée.

H. BISCHOFF.

478.

Commissie van advies voor 's Rijks geschiedkundige publicatiên. Overzicht van de door bronnenpublicatie aan te vullen leemten der Nederlandsche Geschiedkennis. 's Gravenhage, Martinus Nijhoff, 1904. In-8° de 108 pp. « L'expérience a appris que des publications, utiles et louables en elles mêmes, >> rendent parfois difficiles, voire même impossibles, des publications plus vastes et >> plus nécessaires que les premières, parce qu'une partie notable des matériaux qui » devaient entrer dans la seconde publication a déjà été utilisée ailleurs, >> C'est pour éviter que cet inconvénient ne se reproduise, que la Commission de surveillance des publications historiques du royaume a dressé une espèce de programme de toutes les sources littéraires et diplomatiques pour servir à l'histoire du royaume des PaysBas, à la publication desquelles le gouvernemeut accorderait son patronage et ses subsides. Ce programme comprend toutes les séries de sources intéressant l'histoire générale ainsi que les principales questions de l'histoire particulière des institutions et de l'histoire locale des différentes villes et provinces. Souhaitons aux savants hollandais assez d'activité et au gouvernement assez de générosité pour mener à bien cette gigantesque entreprise. J. LAENEN.

479.

L'abbé R. Couzard, La Bienheureuse Jeanne de Lestonnac (1556-1640). Paris, Victor Lecoffre, 90, rue Bonaparte, 1 vol. in-12 de 220 p. 2 fr. (Collection Les Saints.)

Jeanne de Lestonnac, marquise de Montferrand, nièce de Montaigne, avait vu avec douleur sa mère embrasser le Calvinisme, elle avait été ainsi mêlée à toute l'agitation religieuse de la fin du xvie siècle. Après vingt-quatre ans d'un mariage heureux qui lui avait donné de nombreux enfants, elle résolut de fonder dans son pays de Guyenne un ordre religieux comme la sainte veuve de Chantal l'avait fait dans son pays de Bourgogne. Ce qu'elle se proposait là tout particulièrement, c'était de donner à la jeunesse féminine des maîtresses capables de la préserver de l'hérésie. Au moment actuel, deux ans après sa béatification, ses religieuses -dites de NotreDame - sont au nombre de 2800, élevant près de vingt mille jeunes filles dans 77 maisons, répandues à travers les deux mondes. C'est cette vie que vient d'écrire M. l'abbé Couzard, docteur ès lettres, supérieur du petit séminaire d'Agen. Il était sur place, et bien à même de recueillir tous les documents, il les a mis en valeur avec beaucoup d'agrément et de pathétique.

480.A. J. Delattre, S. J., Autour de la question biblique. Une nouvelle école d'exégèse et les autorités qu'elle invoque. Liége, Dessain, 1904, Iv-380 pp. Paris, Roger et Chernoviz. 3.50 fr.

On a déjà beaucoup écrit et on écrira encore davantage contre l'école moderne qui traite l'exégèse biblique suivant ce que l'on appelle la méthode historique. Cela s'explique par la gravité des conséquences qui découlent de certains principes ou critères posés comme vrais et inébranlables dans l'interprétation de l'Ancien Testament et du Nouveau. On a la prétention de défendre ainsi une espèce d'inspiration et de véracité différente de celle qui a été déduite jusqu'à présent de la tradition des Pères de l'Église, ainsi que des conciles de Trente et du Vatican.

Pour fournir crédit à la nouvelle école, on a eu recours à l'autorité de Léon XIII et du très grand docteur, saint Jérôme; on a allégué une phrase du premier, extraite de l'encyclique Providentissimus Deus, et certain texte du second. Le P. Delattre, orientaliste distingué, auteur de travaux assyriologiques originaux et très estimés, démontre avec de forts arguments la faiblesse, ou plutôt, l'inanité des deux soutiens sur lesquels la nouvelle école se croit bien établie et qui lui donnent sa sécurité.

La phrase de l'encyclique et le texte de saint Jérôme, c'est ce sur quoi roule tout l'ouvrage du savant auteur. Avec une dialectique irrésistible et au moyen d'une foule de textes empruntés aux diverses œuvres de saint Jérôme, il y est montré combien malavisée et vaine est l'attribution à saint Jérôme d'une idée qu'il n'eut jamais, On y voit de même l'absurdité de l'opinion tirée de la phrase de Léon XIII, opinion qui est en contradiction manifeste avec le contexte, comme avec le but de l'encyclique.

Selon nous, ce travail du P. Delattre est destiné à faire grand bien à tous ceux qui étudient les saintes Écritures tant à ceux qui suivent fidèlement l'exégèse traditionnelle des Pères de l'Église qu'aux adeptes et aux patrons de la méthode historique. Ceux-ci auront à réfléchir sur les conséquences de leurs principes; ceux-là prendront courage pour rester dans le droit chemin, en considérant la bonté de leur cause, qui ressort si bien de la brillante défense du P. Delattre.

481. L'Institut bibliographique, de Leipzig, poursuit, à raison d'un volume par trimestre, la publication de la 6e édition de son important lexique : Meyers grosses Konversationslexikon. Depuis les trois premiers volumes dont il a été rendu compte ici (Bull. VII, p. 433), quatre autres ont paru. Le volume IV (907 pp)

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