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qu'il a l'esprit grossier, lourd, pesant, qu'il a peine à compren dre. DICT. DE L'ACAD.

Vainement offusqué de ses pensers épais. BOIL. ÉPAIS, se dit aussi d'un amas de certaines choses qui sont fort près les unes des autres. Ce bois est bien épais. Ces blés sont très-épais. Il y aura bien de foin dans ce pré, l'herbe y est = bien épaisse. Des bataillons épais. Les cheveux épais. Il étoit dans le plus épais du bois.

Il se dit encore, d'une chose liquide qui prend une consistance plus ferme. Ce sirop n'est pas assez épais. De l'encre trop épaisse. Du vin trop épais. De la bouillie trop épaisse. ÉPAISSEUR, s. f., la profondeur d'un corps solide. Cette pierre a tant de pieds de longueur, et tant d'épaisseur. Dans l'épaisseur du mur. Ce diamant a une grande épaisseur. Pratiquer une armoire, un escalier, une cheminée dans l'épaisseur du mur. (Voyez accepter, gémir.)

On appelle, l'épaisseur d'un bois, d'une forêt, l'endroit où les arbres sont le plus près les uns des autres.

On dit, l'épaisseur des brouillards, l'épaisseur de l'air.

On dit aussi, l'épaisseur des ténèbres.

ÉPAISSIR, v. act., rendre épais. Mettez du sucre dons ce sirop pour l'épaissir. Les vapeurs épaississent l'air. Il est aussi neutre. Le bouillon épaissit en cuisant. Il s'emploie avec le pronoms personnel. Ce sirop s'épaissit. La langue s'épaissit. On dit aussi de quelqu'un, sa taille s'épaissit, pour dire, il grossit.

On dit aussi au figuré : Son esprit s'épaissit tous les jours.

DICT. DE L'ACAD.

Boss.

« Les ténèbres s'épaississent.» « Une vapeur qu'on voit naître, s'épaissir,

» monter. >>>

S. m.,

MASS. ÉPAISSISSEMENT, condensation. L'épaississement des liqueurs. L'épaississement de la lymphe.

Il signifie aussi l'état de ce qui est épaissi. L'épaississement de la langue.

ÉPANCHEMENT, s. m., effusion. Epanchement de bile. Son plus grand usage est au fig. Epanchement de coeur. Epanchement de joie. ÉPANCHER, v. act., verser doucement, pandre. Epancher du vin, de l'huile. DICT. Ma main de cette coupe épanche les prémices. RAC. S'ÉPANCHER, V. pron., au figuré.

Le sommeil sur ses yeux commence à s'épancher.
Leur venin qui, sur moi, brûle de s'épancher.

BOIL.

On dit figurément, épancher son cœur, pour dire, l'ouvrir avec sincérité, avec tendresse, avec confiance, etc. Epancher son cœur dans le sein de l'amitié. DICT. DE L'ACAD.

« Touchés de tant de merveilles, épanchons >> nos cœurs sur la piété de Louis. Seul, il » savoit épancher et retenir son discours. » On ne peut retenir ses larmes quand on lui » voit épancher son cœur sur de vieilles femmes. >> L'appas d'une flatterie délicate ou d'une >> douce conversation qui, souvent épanchant » le cœur, en fait échapper le secret. »

Bossurt. « Ce fut alors qu'elle épancha son ame devant FLECH. » Dieu. >>>

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RAC.

Un sang pur par mes mains épanché, Lave, etc. (Voyez laver.) ÉPANDRE, v. act. (il se conjugue comme rendre), jeter çà et là en plusieurs endroits, éparpiller. Il se dit des choses liquides et de celles qui peuvent aisément s'amasser ensemble et aisément se séparer, comme de l'eau, de la palle, du foin, du fumier, du sable, des pièces d'argent, etc. Ce fleuve épand ses eaux dans la campagne. Epandre du foin pour le funer. Epandre du fumier dans un champ pour l'engraisser. Epandre du pain dans une terre.

DICT. DE L'ACAD.
Ces côteaux

Où Polycrène épand ses libérales eaux.
ÉPANDRE, au figuré.

Une majesté douce épand sur son visage
De quoi s'assujettir le plus noble courage.
Daigne le ciel, etc.

BOIL.

COR.

Et n'épandre sur vous que des prospérités. Elle a soif de mon sang, elle a voulu l'épandre. Epandre étoit un terme heureux qu'on employoit au besoin, an lien de répandre: ce mot a vieilli. (Remarque de Voltaire.)

Il s'emploie avec le pronom personnel, pour, s'étendre. Les eaux s'épandirent par la campagne. DICT. DE L'ACAD.

« Sa charité, comme un fleuve sorti d'une >> source vive et abondante, rompit ses bords, » et s'épandit sur tant de terres arides. » FLECH. Un bruit s'épand qu'Enghien et Condé sont passés. B. Il est vieux, et on dit plus souvent, se répandie. ÉPANDUE, UE, participe.

Les ombres cependant sur la ville épandues. BOIL. ÉPANOUIR, avec le pronom personnel, s'épanouir, se dit des fleurs qui commencent à déployer leurs feuilles, et à sortir du boutou. Les fleurs commençoient à s'épanouir. Un bouton de rose qui s'épanouit. Le soleil fait épanouir ies fleurs.

On dit, au figuré, son visage s'épanouit, son front s'épanouit, pour dire, qu'il se déride, qu'il devient serein.

ÉPANOUI, IE, participe.

Il s'emploie au propre et au figuré. Une rose épanouie. Son visage étoit tout épanoui.

ÉPANOUISSEMENT, s. m., action de s'épanouir. Le chaud contribue beaucoup à l'épanouissement des fleurs.

On dit aussi figurément : Epanouissement de rate. Epanouissement de cœur.

ÉPARGNANT, ANTE, adj., qui use d'épargne, qui est trop ménager. Cet homme est trop épargnant. Il ne faut pas etre si épargnant dis une occasion semblable. DICT. DE L'ACAD. « D'une humeur serrée et épargnante.» Mass.

1

consi

ÉPARGNE, s. f., parcimonie, ménage dans la dépense. Epargne honteuse, sordide, dérable, mesquine, etc. Il a amassé de grands biens par son épargne. C'est un homme de grande épargne. Il faut aller à l'épargne. Il a beaucoup amassé par ses épargnes. Il a fait un grand batiment avec ses épargnes. Il vit de ses épargnes. S'enrichir de ses épargnes. DICT. DE L'ACAD.

Et pourquoi cette épargne enfin?

BOIL.

On appeloit autrefois l'épargne, ce qu'on appelle aujourd'hui le trésor royal, où l'ou porte l'argent du roi. Trésorier de l'épargne. Billet de l'épargne. Ordonnance de l'épargne.

COR. BOIL.

« Remplir l'épargne du prince. » FLECH. Mon épargne depuis en sa faveur ouverte. Du débris des traitans ton épargne grossie. ÉPARGNE, se dit aussi du temps et de toute autre chose qu'on ménage. Il n'y a point de plus belle épargne que celle du temps. L'épargne

des mots.

EPARGNER, v. act., user d'épargne dans la dépense, employer avec réserve, ménager la dépense. Epargner son bien, son argent. Nous n'avons guère de provisions, il les faut épar grer. On ne leur épargne pas l'argent. Le vin ne fit pas épargné à cette noce. N'épargnez pas ma bourse. On n'épargne rien pour vous satisfaire.

On dit figurement, épargner sa peine, épargner ses pas, pour dire, ménager ses peines, ses pas, on s'exempter de la peine, s'exempter d'agir. Fous chercherez en vain à me persuader, pargnez-vous ce soin. DICT. DE L'ACAD.

ÉPARGNER, au figuré, employer sans scrupule

ou sans réserve.

«Ils s'avancent à la grandeur par toutes sortes » de voies, saus épargner les plus criminelles. » BOSSUET.

« Il n'épargna rien pour préparer les voies à >> cet homme apostolique. » FLECH.

« Nous n'épargnons rien pour satisfaire, etc.» MASSILLON.

Et pour en amasser,

Il ne faut épargner ni crime ni parjure. BOIL. ÉPARGNER, ménager, prendre soin, ne pas

exposer.

Ne lui dites pas que la vie d'un premier » prince du sang si nécessaire à l'état doit être » épargnée. » Boss.

«Ceux qui vivent sous la loi de Jésus-Christ » doivent épargner un sang consacré par le >> sien.» (Voyez flot.)

Tontefois épargnez votre tête sacrée.

FLECH.

RAC.

EPARGNER, au figuré, ne pas faire à quelqu'un tout le mauvais traitement qu'on pourroit. Je pouvois lui faire beaucoup de mal, mais je l'ai épargné. Son imposition est moins forte que celle des autres, on l'a épargné.

ÉPARGNER, au figuré, ne faire aucun mal, ne pas envelopper quelqu'un dans le traitement qu'on fait éprouver à d'autres. La mort n'épargne personne. La peste épargne très-peu d'habitans. DICT. DE L'ACAD.

a Dion les épargne si pen, qu'il ne craint pas » de les sacrifier à l'instruction du reste des >> hommes. »>>>

Boss.

« Cette maladie contagieuse n'épargna pas » votre famille.» FLECH.

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Monstre, qu'a trop long-temps épargné le tonnerre. RACINE.

BOIL.

En vain je veux au moins faire grâce à quelqu'an, Ma muse auroit regret d'en épargner aucun. De vieux parchemins qu'ont épargné les vers. ÉPARGNER, ne rien dire ou ne rien faire qui puisse blesser quelqu'un ou lui causer quelque peine, avoir des égards pour, respecter.

«Je pourrois en dire beaucoup davantage, >> si je ne voulois épargner la modestie de ces » peres. » Boss. Flatter la vanité, ou du moins l'épargner, FLECHIER.

Phèdre épargnoit toujours un père déplorable. Mes soins en apparence pargnant ses douleurs. Grands Dieax! épargnes ines malheurs, Je crois que votre haine, épargmani ses vertus, Écoute, sans regret, ces noms qui lui sont dus. RAC. On dit, au figuré, cet homme n'épargne personne, pour dire, qu'il médit de tout le monde, tel. qu'il censure tout le monde, qu'il a accuse tel on DICT. DE L'ACAD. « Les hommes, toniours hardis à juger les » autres, sans épargner les souverains; » on n'épargne que soi dans ses jugemens.

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Qui m'pargnoit tantôt ose enfin m'accusèr. Je l'épargnois assez pour ne découvrir pas Les infames projets de ses assassinats. Ah' si sous votre empire on ne m'épargne pas Le silence de Phèdre épargnoit le coupable. ÉPARGNER A. Épargnez-moi le chagrin, la douleur, la confusion, la honte (faites que je n'aie pas le chagrin, la douleur, la honte, etc.). DICT. DE L'ACAD. « Puisse-t-il épargner désormais au monde » de si terribles leçons! » Boss. «Afin de lui épargner les horreurs de la mort.»

FLÉCHIER.

« Tant d'autres peines qu'il nous epargne. » MASSILLON.

Épargnez-moi des pleurs qui coulent à ma honte ;
Epargnez-moi des feux qu'à regret je surmonte;
Enfin épargnez-moi ces tristes entretiens
Qui, etc.

J'épargne à sa vertu d'éternels déplaisirs.
(Voyez parricide.)

De ce malheur,
Ma mort m'épargnera la vue et la douleur.
Épargnez à mon cœur cet éclaircissement.
Que ne m'épargnez-vous la douleur de le dire ?
D'une mère en fureur épargne-moi les cris.
Je lui veux bien épargner ce souci.

Il épargne à ma mort leur présence importune.
(Voyez horreur, prière.)

COR.

RAC.

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«Il soulageoit leurs peines, et ne s'en éparFLECH. »gnoit aucune. » COR.

Épargnez-vous ce soin.

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Voyez un autre exemple de Corneille au mot honte, et un exemple de Massillon au mot expérience.

homme a une épaule haute, une grosse épaule.
Il a l'épaule démise, rompue, fracassée. Il porte
un fardeau sur l'épaule. Porter le mousquet sur
l'épaule, sur son épaule. On lui óta le inanteau
de dessus ses épaules. Il a la tête dans les épaules.
Pousser de l'épaule, avec l'épaule. Préter l'é-
paule pour relever un fardeau. Il est plus haut
que vous de toutes les épaules. Il a les épaules
larges, de larges épaules. Epaule de mouton.
Epaule de veau. Ce sanglier, ce cheval est blessé
à l'épaule.
DICT. DE L'Acad.

« On l'a vu porter lui-même les corps morts » de ses soldats, et courber ses épaules royales » sous ces fardeaux de charité et de miséricorde » chrétienne.» FLECH.

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On dit, hausser les épaules, lever les épaules, pour dire, témoigner en haussant les épaules, qu'une chose déplait, qu'elle choque, et plus S'ÉPARGNER, se refuser à soi-même une chose souvent, qu'elle n'inspire que du mépris. Cela me fait hausser les épaules. Il n'y a rien à répar un bon ou par un mauvais motif. Il est si avare qu'il s'épargne jusqu'à la nourriture,pondre à cela, il n'y a qu'à hausser les épaules. Il s'épargne jusqu'aux choses de première nécessité pour secourir les indigens.

ÉPARGNER est aussi un terme d'art, pour dire, ménager quelque chose dans la matière que l'on travaille, et faire en sorte qu'on en tire quelque embellissement, quelque ornement qui n'en soit pas détaché ou qui fasse mème une pièce utile. Cette table a été épargnée dans l'épaisseur du roc.

On dit figurément et familièrement d'un homme qui n'a pas assez de capacité: Il n'a pas les épaules assez fortes, ou il a les épaules trop foibles pour un tel emploi, pour soutenir cette charge, cette dignité.

On dit aussi figurément et familièrement, préter l'épaule à quelqu'un, pour dire, lui aider, le soutenir. Il a des amis qui lui prétent l'épaule, autrement il ne pourroit pas soutenir cette en

ÉPARPILLEMENT, 8. m., action d'épar-treprise. piller, on l'état de ce qui est éparpiHé. L'éparpillement de la lumière. L'éparpillement de ses troupes lui fit perdre la bataille.

ÉPARS, ARSE, adj., épandu çà et là en divers endroits. Les loups avoient épouvanté le troupeau, il étoit épars dans les blés, dans les vignes. Les Juifs n'ont point de pays certains, ils sont épars dans tous les pays du monde. Bataillons épars. Il a ramassé toutes les particulalarités de notre histoire qui étoient éparses dans les livres, dans les chartes, etc.

DICT. DE D'ACAD.

« Considérer de quel côté alloit tomber ce » grand arbre, ou qui en releveroit les raBoss. »meaux épars. »

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1 « Un champ de bataille tout couvert de
>> corps entassés, et de membres épars. »
MASSILLON.

Que de corps entassés! que de membres épars!
Ces colombes timides, éparses en cent lieux.
(Voyez cheveux.)

(II) rassembla les humains dans les forêts épars.

Des plaideurs les escadrons épars.

Il voit de toutes parts

RAC.

Ses pâles défenseurs par la frayeur épars.
Vous pourrez vous sauver, épars dans le volume.

BOILEAU.

ÉPAULE, s. f., partie, membre du corps, qui est au-dessous du chignon du cou, et se joint au bras dans l'homine, et à la jambe de devant dans les animaux à quatre pieds. Cet

ÉPÉE, s. f., arme offensive et défensive que l'on porte à son côté. Longue épée. Courte épéc. Epée de combat. Epée à garde dorée. Epée à garde d'argent, à poignée d'argent. Epée enrichie de diamans, ou simplement épée de diamans. Se battre à l'épée. Ceux qui portent l'épée. Mettre une épée à son côté. Le connétable portoit l'épée haute et nue devant le roi. Ce grand écuyer porte l'épée du roi. Ils avoient l'épée nue. Mettre l'épée à la main. Tirer l'épée. Recevoir des coups de plat d'épée. Je lui fis rendre l'épée, rengainer l'épée. Si je le rencontre, nous mesurerons nos épées. Remettre l'épée dans le fourreau. Il lui passa son épée au travers du corps. Il lui enfonça son épée jusqu'aux gardes, jusqu'à la garde. Voilà un grand coup d'épée. Il le poursuivit l'épée dans les reins. Ños soldats attaquèrent le retranchement des ennemis l'épée à la main. Charger l'épée à la main. Gagner le fort de l'épée. Je lui fis tomber l'épée des mains-La ville fut prise d'assaut, on passa tout au fil de l'épée. Jouer de l'épée à deux mains, ou de l'espadon. Autrefois, quand on faisoit un chevalier, on lui ceignoit l'épée.

DICT. DE L'ACAD.

« Louis à leur tête brûlant d une sainte im» patience, s'avance l'épée d'une main, le bou»clier de l'autre. La plupart des princes » jusqu'alors avoient pensé qu'ils ne portoient » l'épée que pour défendre leurs intérets, ou » pour venger leurs propres injures.» (Voye FLECH. face, forcer, fuir.)

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RAC.

Ton premier coup d'épée égale tous les miens. COR.
Aussitôt dans son sein, il plonge son épée.
(Voyez tremper.)

On dit proverbialement et figurément, poursuivre, presser un homme l'épée dans les reins, pour dire, le presser fort de conclure, d'achever une affaire.

On dit figurément, emporter une chose à la pointe de l'épée, pour dire, l'emporter après de grands efforts.

ÉPÉE, au figuré.

DICT. DE L'ACAD.

« Il fut tantôt le bouclier, tantôt l'épée de » son pays.» FLECH.

On appelle absolument l'épée, l'état des gens d'épée, particulièrement. par opposition ala robe. Il a quitte la robe pour prendre l'épée. Les gens d'épée. Homme d'épée. On l'a mis dans l'épée. On lui a fait prendre le parti de l'épée. DICT: DE L'ACAD.

Ceux qui sont dans les emplois de la guerre » croient que c'est une prééminence de l'épée » de ne s'assujettir à aucunes lois. »> Boss.

ÉPERDU, UE, adj., qui est tout étonné, qui a l'esprit comme troublé par la crainte ou par quelque autre passion. On lui dit qu'on attaquoit son mari, elle courut aussitôt toute éperdue pour le secourir. Tout éperdu d'amour. DICT. DE L'ACAD.

Vous rassurez mon esprit éperdu.

Elle sort éperdue.

Oh! ciel je demeure éperdue.

COR.

Achille est à l'autel; Calchas est éperdu.
Un trouble s'éleva dans mon ame éperdue.
Mes filles, soutenez votre reine éperdue.
Peins-toi, daus ces horreurs, Andromaque éperdue.

RACINE.

BOIL.

Tous ces gens éperdus au seul nom de satire. On voit courir chez lui leurs troupes éperdues.. Ils regagnent la nef, de frayeur éperdus. ÉPERDUMENT, adv., violemment et d'une manière éperdue. Il est éperdument amoureux, Ces deux personnes s'aiment éperdument. Il se dit des désirs violens, et particulièrement de l'amour.

ÉPERON, s. m., petite branche de fer, ou d'autre métal, qui se met autour des talons, et au milieu de laquelle joue une espèce d'éfoile appelée molette, dont les pointes servent à piquer le cheval afin qu'il aille plus vite. Eperon doré. Eperon d'argent. Branche d'éperon. Molette d'éperon. Dessous d'éperon. Ce cheval est tendre, est sensible à l'éperon, dur à l'éperon. Ce cheval est vif et a plus besoin de bride que d'éperon. Il craint l'éperon. Vous désespérez ce cheval, vous lui tenez toujours l'éperon dans les

ÉPE

flancs. Enfoncer l'éperon. Chausser les éperons. Déchausser les éperons. Autrefois quand on fuisoit des chevaliers, on leur chaussoit les éperons. Les éperons dorés étoient une marque de chevalerie.

Ou dit, figurément et familièrement, chausser les éperons à quelqu'un, pour dire, le poursuivre vivement quand il fuit.

On dit, qu'un cheval n'a ni bouche ni éperon, pour dire, qu'il a la bouche forte, et qu'il n'est point sensible à l'éperon.

d'un

Et on dit, figurément et familièrement, homme, qu'il n'a ni bouche ni éperon, pour dire, qu'il est stupide, qu'il n'a ni sentiment ni courage.

On dit, figurément et familièrement, qu'un homme a besoin d'éperon, qu'il lui faut donner un coup d'éperon, pour dire, qu'il faut le presser, l'exciter; et qu'il a plus besoin de bride que d'éperon, pour dire, qu'il a plus besoin d'être retenu que d'être excité.

EPERON se dit aussi de certaines rides qui se voient au coin de l'oeil des personnes qui vieillissent.

Il se dit aussi de l'ergot que quelques animaux, comme les coqs, ont derrière la jambe jambes de devant. vers le bas, et que les chiens ont derrière les

Il se dit aussi de cette pointe qui fait la proue des galères L'éperon d'un vaisseau tage) est la partie de l'avant du vaisseau qui (qu'on nomme aussi soulaine, cap, ou avanse termine en pointe en faisant une grande saillie, et s'avance la première en mer.

angle saillant, qui se fait, ou au milieu des Il se dit aussi d'une sorte de fortification en courtines, ou au-devant des portes, pour les défendre.

On appelle encore éperon, tout ouvrage en pointe qui sert à rompre le cours de l'eau devant les piles des ponts, ou sur les bords des rivières.

On appelle aussi éperon, certains ouvrages de maçonnerie terminés en pointe, faits en dehors d'un bâtiment ou d'une muraille pour les soutenir.

ÉPERON, terme de botanique. La pointe de certaines fleurs. La fleur de la linaire est terminée en éperon.

On appelle encore éperons, des branches qui sout courtes, droites, regardant l'horizon, et qui sont placées en forme d'éperon. Les ambrettes sont sujettes à porter des éperons.

ÉPERONNÉ, ÉE, adj., qui a des éperons au talou. Il est botté et éperonne, tout prêt à monter à cheval.

Il se dit aussi des coqs et des chiens. Un coq épèronné. On dit que les chiens éperonnés ne sont pas sujets à la rage.

On dit aussi d'une personne, qu'elle a les yeux éperonnés, qu'elle est éperonnée, pour dire, qu'elle a des rides au coin de l'œil.

Il se dit encore des fleurs qui ont des éperons. Une fleur éperonnée.

Lacher l'épervier.
EPERVIER, s. m., oiseau de fauconnerie.

ÉPERVIER est aussi une sorte de filet à prendre du poisson. Jeter l'épervier. Coup d'épervier.

EPIGRAMME, s. f., espèce de petite poésie, EPHEMERE, adj. des deux genres: qui ne dure qu'un jour. Fièvre éphémère. Des opinions qui se termine ordinairement par un trait éphémères. Fleurs éphémères. Des animaux éphé-piquant, ou par un bon mot. Une bonne épigramme. Pointe d'épigramme. Il y a peu de sel mères. Succès éphémère. Ouvrage éphémère. dans cette épigramme. DICT. DE L'ACAD. ÉPI, s. m., la tête du tuyau de blé dans J'épigramme plus libre, en son tour plus borné, laquelle est le grain. Gros épi. Epi bien garni. N'est souvent qu'un bon mot de deux rimes orné. Epi maigre. Epi de blé, d'orge, etc. Epi de Aiguiser par la queue une épigramme folle. froment. Quand les blés sont en épi, montent en Que pour lui l'épigramme aiguise tous ses traits. épi. Les barbes des épis d'orge sont plus lonBOILEAU. gues que celles des épis de seigle. DICT. DE L'ACAD.

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morales.

ÉPIDÉMIQUE, adj. des deux genres qui tient de l'épidémie. Mal épidémique. Maladie épidémique.

On dit aussi, au figuré Des passions épidémiques. Des maladies épidémiques de corps et d'esprit.

ÉPIER, neut., monter en épi. Les blés commencent à épier.

ÉPIE, EE, participe. Les seigles sont déjà épiés.

On dit, une queue de chien épiée, pour dire, éparpillée en forme d'épi; un chien épie, celui qui, au milieu du front, a du poil plus grand qu'ailleurs.

ÉPIER, v. act., observer secrètement et adroitement les actions, les discours de quelqu'un. On l'a mis auprès de ce jeune prince pour épier ce qu'il fait. Prenez garde à ce que vous direz, vous éles épié. Je le fais épier. DICT. DE L'ACAD.

Je ne sais pas du moins épier ses discours.

RAC.

On dit aussi : Epier le mouvement des enne

moment.

DICT. DE L'ACAD.

On donne aussi figurément le nom d'épigramme, à un mot, un trait qui, dans la conversation ou dans un écrit, présente une critique vive, une raillerie mordante. Chaque phrase de cet écrit est une épigramme. Sa conversation est toute en épigrammes. Cette louange est si exagérée qu'elle a l'air d'une épigramme.

ÉPIGRAPHE, s. f., inscription qu'on met sur un bâtiment pour en marquer l'usage, pour indiquer le temps de sa construction, etc. En ce sens, on dit plus souvent, inscription.

Il se dit aussi et plus ordinairement de ces sentences ou devises que quelques auteurs mettent au frontispice de leurs ouvrages, et qui en indiquent l'objet.

ÉPILEPSIE, s. f., mal caduc, haut mal, que le vulgaire appelle mal de saint Jean, ou mal de saint. Convulsion irrégulière de tout le corps, ou de quelque partie, particulièrement de la mâchoire inférieure, qui saisit subitement et fait tomber le malade. Il est sujet à l'épilepsie. Il a eu des attaques d'épilepsie.

ÉPILEPTIQUE, adj. des deux genres: qui appartient à épilepsie. Symptome épileptique. Convulsions épileptiques.

Il est aussi quelquefois substantif; et alors il ne se dit que des personnes, et signifie, sujet à l'épilepsie, attaqué d'épilepsie. Les épileptiques perdent toute connoissance en ment.

un mo

ÉPILER, v. act., arracher le poil, ou le faire tomber au moyen de quelque topique Onguent à épiler. Il est allé chez le baigneur pour se faire épiler.

ÉPILOGUE, s. m., la dernière partie, ou la conclusion d'un discours oratoire. L'épilogue doit être court. L'épilogue doit résumer les prineipaux points d'un discours. Il se dit particulièrement de la conclusion d'un poëme.

ÉPINE, s.f., espèce d'arbre ou d'arbrisseau, dont les branches ont des piquans. Epine blan

mis. Epier l'occasion, le temps d'agir. Epier leche. Epine noire. Sa terre est en friche, il n'y croit que des épines. La couronne d'épines de DICT. DE L'ACAD. Notre-Seigneur. « Elle mit, selon les conseils du sage, » haie d'épines autour de ses oreilles. » (Voyez óler.)

RAC.

Je viens pour épier le moment favorable. ÉPIEU s. m., sorte d'arme à fer plat et pointu, dont on se sert plus ordinairement à la chasse du sanglier. Il attendit le sanglier de pied ferme avec son épieu, et l'enferra.

EPIGRAMMATIQUE, adj. des deux genres: qui appartient à l'épigramme. Style épigrammatique. Trait épigrammatique. Tournure épigrammatique.

ÉPIGRAMMATISTE, s. m., celui qui fait, qui compose des épigrammes. Les épigrammatistes sont quelquefois licencieux.

FLÉCH.

une

ÉPINE, se dit aussi des piquans qui viennent à l'épine et à quelques autres arbres, comme aux sauvageons des pommiers, des poiriers, et à quelques arbustes, tels que sont les rosiers, les groseillers, les ronces, etc. Une épine l'a piqué. Il lui est entré une épine dans le pied, dans le doigt.

On dit, figurément et familièrement, d'un homme qui est dans de grandes inquiétudes e

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