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S'ENGLOUTIR, v. pron."

« Un abime où il va se perdre et s'engloutir MASS. » pour toujours. >>

ENGOURDIR, v. a., rendre comme perclus, endormir une partie du corps, en sorte qu'elle soil presque sans mouvement et sans sentiment. Le froid engourdit les mains. La torpille engourdit la main de celui qui la touche. Il y a des venins, des plantes qui engourdissent.

On dit au figuré: L'oisiveté engourdit l'esprit. La mollesse engourdit le courage. Un long repas avoit engourdi le courage des soldats.

S'ENGOURDIR. Les mains s'engourdissent par le froid. L'esprit s'engourdit par l'oisiveté. ENGOURDI, IE, part. Avoir la jambe engourdie. DICT. DE L'ACAD.

« On sent ses membres engourdis. »
«Vos membres engourdis. »

Dans les sens les plus engourdis.

Boss. MASS.

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On dit figurément: Un esprit engourdi (un esprit pesant). Une ame engourdie (une amhe froide, insensible.

ENGOURDISSEMENT, s. m., état de ce qui est engourdi. Avoir un engourdissement au bras. Cet engourdissement est un commencement de paralysie.

Il se dit aussi au figuré. Il est dans un étrange engourdissement d'esprit. Tous les esprits étoient dans un engourdissement et dans une lethargie étrange.

ENGRAISSER, v. act., faire devenir gras. Engraisser des bœufs, des moutons, etc. Il se dit aussi en parlant des terres, dans le sens de fertiliser. Engraisser des terres avec du fumier, avec de la marne.

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Un commis engraissé des malheurs de la France. Bot. Dans nos champs engraissés de tant de funérailles. ROUSSEAU.

On dit proverbialement et figurément, l'oeil du maitre engraisse le cheval, pour dire, que lorsqu'on prend soin de ses affaires, et que l'ou ne s'en repose pas sur les autres, elles en vont mieux.

ENHARDIR, v. act. (l'H est aspirée, et EN s'y prononce comme dans engourdir), rendre hardi, encourager. Ce bon succès l'avoit extrêmement enhardi. Enhardir quelqu'un à faire une chose. S'enhardir au crime. DICT. DE L'ACAD, « Le flatteur enhardit la timidité du crime. C'est l'orgueil des rois tout seul qui au»torise et enhardit les adulations et les mauvais >> conseils. >> MASS.

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-

COR.

Mes mains sur le père enhardies. ÉNIGMATIQUE, adj. des deux genres. qui appartientà l'énigme, qui renferme une énignie. Paroles énigmatiques. Discours énigmatiques. Peinture énigmatique. Sens énigmatique.

ÉNIGMATIQUEMENT, adv., d'une manière énigmatique. Il parle toujours énigmatiquement. ÉNIGME, s. f., description d'une chose naturelle en termes qui la déguisent, et qui la rendent difficile à deviner. Faire une énigme. Proposer une énigme. Deviner une énigme.

ENIGME, au figuré, discours dont on ne pénètre pas bien le sens, chose difficile à deviner. Ce que vous me dites est une énigme pour moi. Fous parlez par énigmes.

On dit aussi au figuré. Le caractère de cet homme est une énigme pour moi. La nature est une grande énigme proposée à l'intelligence du sage.

1

Boss.

<< O Dieu ! qu'est-ce donc que l'homme? est-ce » un prodige? est-ce un assemblage monstrueux » de choses incompatibles? est ce une énigme >> inexplicable? O moment heureux où nous >> sortirons des ombres et des énigmes pour » voir la vérité manifeste! >> «La nature de toutes parts ne vous offre que » des enigmes. Leurs projets se détruisent les uns les autres; il faut les deviner: ils » sont une énigme, inexplicable à eux-mêmes.» MASSILLON.

ENIVRANT, ANTE, participe et adjectif. (Ce mot et les suivans se prononcent comme s'il y avoit deux N, la premiere nasale, la seconde articulée.) Qui enivre. Vin enivrant. Boisson

enivrante.

(L'auteur parle de la cour.) » plus sérieux, ni ensemble de plus enjoué. » Boss.

BOIL

Docte, enjous, sublime. ENJQUEMENT, s. m. (on prononce enjou

Ou dit figurément : Louanges enivrantes. Apment), gaieté douce, badinage léger. Il a plaudissemens enivrans.

ENIVREMENT, s. m., état d'une personne ivre. Il n'est d'usage qu'au figuré. L'enivrement de l'amour et des passions. L'enierement où ils se trouvent, ne leur permet pas de discerner.... Plant qu'il est dans l'enivrement de passions.

beaucoup d'enjouement. Il est aujourd'hui d'un enjouement qui ne lui est pas ordinaire. Il y a trop d'enjouement dans cette pièce. L'enjouement ne sied pas à tous les ages et à tous les caractères. DICT. DE L'ACAD.

Boss.

« L'enjouement des conversations. » ses

ENIVRER, v. act., rendre ivre. Ils le firent tant boire, qu'ils l'enivrèrent. La bière enivra anssi-bien que le vin. On dit, par extensión, que le truc enivre, que les vapeurs d'un pressoir, que certaines odeurs enivrent.

ENIVRER, au figuré.

« On ne voit plus que carnage, le sang enivre » le soldat, jusqu'à ce que, etc. C'est un >> sentiment qui nous transporte, qui nous » enivre. Ce torrent de délices qui enivre les » bienheureux. » Boss.

<< Les premieres fureurs du vice enivrent la » raison, et ne lui laissent pas le loisir de sentir » sa misère. - Si un amour outré de la gloire » les enivre, etc. »>

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L'orgueil qui vous enivre.

MASS.

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On dit, au figuré, que les louanges, que les flatteries enivrent, pour dire, qu'elles remplissent l'esprit de vanité. Ou dit, dans le même sens, que la prospérité enivre.

S'ENIVRER, V. prou. Il s'est enivré à ce repas. Il s'enivre tous les jours.

S'ENIVRER, au figuré. Seniorer d'espérances. Il s'enivre de la bonne opinion de lui-même. DICT. DE L'ACAD. « S'enivrant du torrent de ces délices. » (Voyez pénétrer.) Boss.

Ne vous enivres point des éloges flatteurs, etc. BOIL. ENIVRÉ, ÉE, participe.

« Enivré des plaisirs du monde,- Enivré de >> sa passion. » MASS.

L'esprit enivré d'une douce fumée. (Voyez fumée, faveur.)

BOIL.

ENIVRÉ, ÉE, fier. Enivré de sa fortune. DICT. DE L'ACAD.

« Enivrés de leur grandeur. »

FLECH.

« Enivré des éloges que l'adulation lui pros» titue.-Enivrée de sa personne et de sa beauté,» MASSILLON.

Néron de sa grandeur n'étoit point enivré. RAC.
Enivré de sa vaine science.
Enivré de lui-même.

BOIL.

ENJOUÉ, LE, adj., qui a de l'enjouement. Il est enjoué. Elle est enjouée. Sa conversation est enjouée. Il a l'humeur enjouée, l'esprit enjoué, l'air enjoué. Il se dit anssi des pièces et productions d'esprit où il y a de la gaieté. Cette pièce est fort enjouée.

«Par un mélange étonnant, il n'y a rien de

BOIL.

Horace à cette aigreur mèla son enjouement. ENLACER, v. act., mêler, passer des cordons, des lacets l'un dans l'autre. Enlacer des rubans l'un dans l'autre. Enlacer des bran ches d'arbres les unes dans les autres. DICT. Ces festons, où nos noms enlacés l'un dans l'autre. R. On dit aussi, enlacer des papiers (les passer tous daus un même lacet).

ENLÈVEMENT, 9. m., rapt, ravissement, action par laquelle une personne est enlevée malgré elle, ou par laquelle une chose est enlevée malgré celui à qui elle appartient, L'enlèvement de Proserpine. L'enlèvement des Sabines. L'enlèvement de sa personne. Après l'enlèvement de ses meubles.

Quelquefois il signifie simplement, l'action d'enlever. Il se fit un enlèvement de grains qui amena une disette.

ENLEVER. (Voyez le Supplément.)

ENLUMINER, v. act., colorier une estampe, y mettre des couleurs convenables. Enluminer des images. Des cartes enluminées.

ENLUMINER, rendre rouge et enflammé ; et en ce sens il n'est d'usage qu'en parlant du teint, du visage. L'ardeur de la fièvre lui avoit enluminé le visage. Une aimable pudeur enluminoit son front. DICT. DE L'ACAD.

La vertu du vieux Caton,
Chez les Romains, tant prônée,
Etoit souvent, nons dit-on,
De falerne enluminée.

ENNEMI. (Voyez le Supplément.)

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« Le crime qui l'élève est pour lui comme » une vertn qui l'ennoblit. Les dous de la >> nature dont vous l'avez ennobli, etc. (Voyez » rehausser.) — Tous ces titres qui entourent » et ennoblissent leur couronne -La piété élève » l'esprit, ennoblit le cœur. - Dès que la vertu » est ennoblie de vos noms. » « Il faut chercher des tours qui ennoblissent >> ces idées: ·Cléopâtre ennoblit l'horreur de >> son caractère par, etc. (Voyez peindre.) >> Cinna que l'auteur veut et doit ennoblir, etc.» VOLTAIRE.

Le Parnasse françois ennobli par ta veine.

MASS.

BOIL,

下の

On confond souvent ennoblir avec anoblir:

ce dernier mot ne se prend que pour, donner la noblesse.

Mais enfin par le temps le mérite avili
Vit l'honneur en rotore, et le vice anobli.

(Toutes les éditions de Boilean portent ennobli; mais il faut anobli, lequel est ici pris au figuré, comme dans l'exemple suivant de Massillon: ) «L'impiété qui devroit avilir l'éclat mème » de la naissance et de la gloire, décore et anoblit » l'obscurité et la roture. »

ENNUI, s. s. m. langueur, lassitude, fatigue ou inaction d'esprit, causée par une chose qui déplait par elle-même, ou par sa durée, ou par le défaut d'intérêt, ou par la disposition dans laquelle on se trouve. On ne sauroit entendre cela sans ennui, sans mourir d'ennui. L'ennui est plus difficile à supporter que la douleur. On dit, Tennui de la vie, pour le dégoût de la vie. DICT. DE L'ACAD.

«Le chagrin la dévore, l'ennui la tue. » Par le travail on charmoit l'ennui, on mé» nageoit le temps, etc. » Boss.

moment

«Ils veulent se dérober par la diversité des » plaisirs à l'ennui qui les suit partout, à me>>>sure qu'ils le fnient. Dans cet ennui qui >>me poursuit au milieu de mes plaisirs. » Ces plaisirs suspendront pour un » votre ennui. - Il veut que leur élévation soit » elle-mème leur ennui et leur supplice. >> (Voyez avoir, diversifier, fonds, insipide, précaution, refugier, ressource, trainer.) Mass.

Il signifie aussi généralement, facherie, châgrin, déplaisir, souci. Un homme accable d'ennuis. Les ennuis de la vieillesse. De mortels ennuis. Cela lui donne beaucoup d'ennui. Adoucir les ennuis. Charmer les ennuis. DICT.

<< Pour ôter aux courtisans l'ennui d'une » triste et pénible oisiveté. » (Voyez trainer.) FLÉCHIER.

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«Se préparer de nouveaux ennuis. - Nous » charmons nos ennuis présens par l'espoir » d'un avenir chimérique. »

MASS.

Narcisse veut en vain affecter quelque ennui. Pour accabler César d'un éternel ennui. Dans l'Orient désert quel devint mon ennui! Rien ne peut-il charmer l'ennui qui vous dévore. Suspendez ou cachez l'ennui qui vous dévore. Elles calment un peu l'ennui qui me dévore. Dès qu'un léger sommeil suspendoit mes ennuis. Si d'une mère en plenrs vous plaignez les ennuis. Réparer tout l'ennui que je vous ai causė. l'avez-vous point au roi confié vos ennuis. L'heureux Aman a-t-il quelques secrets ennuis? De temps en temps j'irrite ses ennuis. (Voyez encharner, front, préparer, sujet.) ENNUYER, v. act., lasser l'esprit par quelque chose de désagréable ou de trop long. Cet homme ennuie tous ses auditeurs. Ce spectacle ennuie par sa longueur. DICT. DE L'ACAD.

RAC.

« Ce jour précieux nous est à charge, nous » ennuie.-Les conversations nous ennuient par » les oppositions d'humeur et la contrariété

» des sentimens.

--

Ces auteurs nés pour nous ennuyer.

Et qui vont tous les jours d'une importune voix T'ennuyer du récit de tes propres exploits.

BOIL.

Ce qu'ils font vous ennuie. O le plaisant détour!
Ils ont bien ennuyé le roi, toute la cour.
(Voyez lecteur.)

On le met quelquefois sans régime.
Venez donc, et surtout gardez bien d'ennuyer.
Mais un froid écrivain ne sait rien qu'ennuyer.
Et souvent on ennuie en termes magnifiques. BOIL.
SENNUYER, V. pron. Il s'ennuie partout.
DICT. DE L'ACAD.
Il s'ennuis dès qu'il se trouve renfermé en lui-
>> même. »>
FLECH..
« Avec tous ses amusemens, le monde depuis
» qu'il est monde, se plaint qu'il s'ennuie. »
MASSILLON.

Profanes amateurs de spectacles frivoles, Dont l'oreille s'ennuie au son de mes paroles. RAC. S'ENNUYER DE. Je m'ennuie d'étre ici. DICT « On s'ennuie de les entendre. » nuie de vivre, lorsque, etc. »> « On ne s'ennuie pas de la posséder. »

ExNUVÉ, E, participe. « Ennuyé de son état. >> changemens.

Ennuyés

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· Elle s'en FLECU.

· MASSILLON.

Ennuyée de ces de ces vanités. >>

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BOSSUET.

tout leur est à MASS.

«Ennuyés de leurs pertes. >> FLECH. « Ennuyés bientôt de tout, >> charge. >> ENNUYEUSEMENT, adv., avec ennui. Passer la journée ennuyeusement. Il m'a raconté de point en point fort ennuyeusement son histoire. DICT. DE L'ACAD.

« Il ne leur reste d'autre consolation que >> celle de redire ennuyeusement leur misère. » FLÉCHIER.

« Il consume ennuyeusement dans des anti» chambres des momens qui lai promettoient » ailleurs mille agrémens.» MASS. FNNUYEUX, EUSE, adj., qui ennuie. C homme est fort ennuyeux. Discours ennuyeux. Temps ennuyeux. DICT. DE L'ACAD.

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Ce style ennuyeux. Des barangueurs du temps l'ennuyeuse éloquence. BOIL.. (Voyez faux, loisir, subline, tristesse.) ÉNONCER, v. act., exprimer ce qu'on a dans la pensée. Ce n'est pas tout que de bich La tendresse de son pro-penser, il faut savoir bien énoncer ce que l'ore pense. La manière dont il énonce ses penco.. leur donne de la force. Un des articks de ve

» pre fils l'ennuie et lui devient suspecte. » MASSILLON.

traité étoit énoncé de telle sorte que les deux partis le pouvoient interpréter à leur avantage. f DICT. DE L'ACAD.

Arnauld, le grand Arnauld, fit mon apologie :
Sur mon tombeau fatur, mes vers, pour l'énoncer
Courez en lettres d'or de ce pas vous placer.

BOIL.

On se sert plus ordinairement de ce verbe avec Je pronom personnel. C'est un homme qui s'énonce bien, qui s'énonce en bons termes, qui s'énonce mal. Il pense assez bien, mais il ne sauroit s'énoncer. In'a pas le don de s'énoncer. DICT. DE L'ACAD.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement. BOIL. ÉNONCÉ, EE, participe.

On l'emploie aussi substantivement. Un simple énoncé, un faux énoncé, pour dire, une chose avancée sans explication, sans dévelop pement, onl une chose avancée contre la vérité.

ÉNONCIATIF, IVE, adj., terme de logique et de palais qui énonce. Terme énonciatif.

ÉNONCIATION, s. f., expression. Une simple énonciation dans les titres anciens est une espèce de preuve. En matière de théologie, il faut prendre garde aux moindres énonciations.

Il signifie aussi la manière de s'énoncer, quant à l'expression, et quant à l'organe. Avoir l'énonciation facile, l'énonciation heureuse.

On appelle en legique, énonciation, une proposition qui nie ou qui affirme. Il y a trois opérations de l'entendement, la simple perception, l'énonciation et le raisonnement.

ENORGUEILLIR, v. act. (il se prononce comme s'il y avoit deux N, la premiere nasale, la seconde articulée), rendre orgueilleux. La faveur du prince l'a enorgueilli.

DICT. DE L'ACAD.

« Les sciences nous enflent, les œuvres saintes « nous enorgueillissent. » MASS.

S'ENORGUEILLIR v. pron. S'enorgueillir de son savoir, de sa bonne fortune. DICT. DE L'ACAD. « Pour confondre l'esprit humain qui s'enorgueillit de tels dons. »

Cessez de vous enorgueillir

De ces lauriers imaginaires, etc.

Boss.

Rouss.

ÉNORME, adj. des deux genres: démesuré, excessif en grandeur ou en grosseur. Un colosse d'une grandeur énorme. DICT. DE L'ACAD. « Cette distance énorme que Dieu laisse en>>tr'eux et vous. La grandeur énorme de nos >> navires. Que signifient ces inasses pom

»peuses et énormes? »

D'un bonnet couvrant sa tète énorme. (Voyez machine, poids.)

Quelle est cette déesse énorme,
Ou plutôt ce monstre difforme, etc.

MASS. BOIL.

ROUSS.

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ÉNORMITÉ, s. f. Il se dit quelquefois de l'excès de la grandeur, de la taille. L'énormité de la taille de ce géant.

Il s'emploie plus ordinairement dans le figurė, et signifie atrocité. L'énormité d'un crime. L'enormité du fait. DICT. DE L'ACAD.

« Les péchés des grands ont deux caractères » d'énormité qui les rendent infiniment plus » punissables, etc. Le scandale y ajoute un »> nouveau degré d'énormité, qui, etc. » MASSILLON.

ENRACINER, v. act., qui s'emploie plus communément au neutre avec le pronom personnel, s'enrariner, prendre racine. Son plus grand usage est au figuré. Il ne faut pas laisser enraciner les maux, les abus, les mauvaises habitudes, les mauvaises opinions. Si celle opinion vient une fois à s'enraciner dans les esprits. ENRACINÉ, ÉE, participe. Un arbre bien enraciné. Un mal enraciné. Une haine enracinée.

DICT. DE L'ACAD.

« Une dévotion affermie et enracinée par un » grand usage. » Boss. « Pour connoitre la grandeur de Dieu selon » l'apôtre, il faut être fondé et enraciné dans » la charité. » (Voyez haine.)

FLÉCH.

ENRICHIR, v. act., rendre riche. Le trafic des vins l'a enrichi. Le commerce enrichit un pays. DICT. DE L'ACAD.

« Ils appauvrissent leurs maisous, pour en» richir des monastères. » (Voyez dépouille.) FLÉCHIER.

«La piété de vos ancêtres enrichissoit autre» fois nos temples. Les deux mèrs qui en>> tourent et qui enrichissent ce vaste royaume. » MASSILLON.

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On dit au figuré. Enrichir un ouvrage, un poëme (y ajouter des ornemens). Il a enrichi son discours de figures touchantes, d'expressions nobles. Il a enrichi son ouvrage de recherches curieuses. Enrichir son esprit de nouvelles connoissances. Enrichir un conte, un récit (ajouter plusieurs circonstances, pour l'embellir, pour le rendre plus agréable).

DICT. DE L'ACAD. « Si l'esprit divin avoit enrichi mon discours » de ces images vives, etc.» FLÉCH.

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On dit aussi, figurément, enrichir une langue, pour dire, la rendre plus abondante, plus riche par de nouveaux mots, ou de nouvelles phrases que l'usage adopte. DICT. DE L'ACAD.

Il faut voir de quels mots elle enrichit la langue. BOIL. (Voyez ci-après s'enrichir.)

S'ENRICHIR, devenir plus riche, plus orné (il s'emploie au propre et au figuré). Il s'est enrichi en peu de temps. A quoi s'est-il enrichi? S'enrichir de ses épargnes. S'enrichir des dépouilles d'autrui. S'enrichir aux dépens d'autrui. La mémoire s'enrichit par la lecture. Le cabinet de ce curieux s'enrichit tous les jours de nouvelles raretés. DICT. DE L'ACAD.

« Il faut que je m'enrichisse par quelque » chose de plus grand et de plus intime. » Quand la fortune l'eut abandonnée, elle s'en» richit plus que jamais elle-même de vertus. >> BOSSUET.

« S'enrichir non-seulement des dépouilles de » l'ennemi, mais encore de celles des peuples.»

FLÉCHIER.

« Où les autres se ruinent, ils s'enrichissent. Toutes les beautés dont notre langue s'est » depuis enrichie.»

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S'enrichir aux dépens du mérite joué. ENRICHI, IE, participe.

MASS.

BOIL.

« Une ame destinée à servir Dieu, enrichie » de ses dons. >>

MASS.

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ENRICHISSEMENT, s. m., augmentation de richesses, ornement, parure. L'enrichissement d'un habil, d'une tapisserie. L'or est un grand enrichissement dans les étoffes. Les peintures, les dorures sont un grand enrichissement dans une maison.

On le dit aussi au sens figuré. Il a ajouté à son discours des citations, des traits, qui sont un grand enrichissement. Un sage emploi de mots étrangers contribue à l'enrichissement d'une langue.

ENRÔLEMENT, s. m., action d'enrôler ou de s'enrôler. Les enrólemens forcés sont défendus. Son enrólement a été volontaire, Il signifie aussi l'acte, la feuille où l'enrôlement est ecrit. J'ai mon enrólement dans ma poche.

ENRÔLER, v. act., mettre, écrire sur le rôle. Il se dit particulièrement des gens de guerre. Enroler des soldats. Enrôler des matelots. On l'a enrolé dans une compagnie d'infanterie. On dit, avec le pronom personnel, s'envoler,

pour dire, se faire soldat. Il s'est enrólé depuis deux jours.

On dit, par extension et dans le style familier: Un homme s'est enrôlé dans une confrérie, dans une compagnie, dans une société.

ENSANGLANTER, v. act., souiller de sang. La blessure qu'il reçut ensanglanta 'tout son habit. La terre étoit toute ensanglantée. DrT. L'exil des Tarquins même ensanglanta nos terres. Si dans un sacrifice auguste et solennel (Une fille du sang d'Hélène)

De Diane en ces lieux n'ensanglante l'autel.
Et je ne réponds pas que ma main à vos yeux
N'ensanglante à la fio nos funestes adieux.

Vas-tu dès l'aube du jour,
Secondé d'un plomb rapide,
Ensanglanter le retour

De quelque lièvre timide. (Voyez mystère.)

RAC.

Rouse.

C.

On dit, figurément, qu'un prince a ensanglanté son regne, pour dire, qu'il a été cruel. DICT. DE L'ACAD.

ENSANGLANTÉ, ÉE, participe.

Soutenir vos rigueurs par d'antres.crnantės,

Et laver dans le sang vos bras ensanglantés. RAC. faire reconnoitre quelque chose. Je le reconnus ENSEIGNE, s. f., marque, indice servant à à l'enseigne qu'on m'en avoit donnée.

ENSEIGNE, tableau, figure ou autre chose que l'on suspend à la maison d'un marchand, d'un artisan, d'un cabaretier, pour le désigner. d'enseigne à votre logis. A l'enseigne du lion Il loge à une telle enseigne. N'y a-t-il point d'or. Une maison où pend pour enseigne le cheval blanc.

Il signifioit autrefois les drapeaux que porte l'infanterie, et qui servent à distinguer les corps et à les faire reconnoitre plus facilement aux soldats; mais il ne se dit plus guère en ce sens. On dit néanmoins encore: Sortir tambour battant et enseignes déployées. Combattre sous les enseignes de quelqu'un, marcher sous ses enseignes. Les enseignes romaines étoient des aigles. On dit figurément, marcher sous les enseignes de quelqu'un (suivre son parti). Arborer de ses lis les enseignes flottantes.

VOLT.

Il signifie aussi la charge de celui qui porte le drapeau qu'on appeloit autrefois enseigne. Le roi a donné une enseigne à un tel.

Il signifie aussi celui qui a cette charge, et qui porte le drapeau dans les occasions; et alors il est masculin. Un enseigne aux gardes a monté le premier à l'assaut.

On appelle enseigne de diamans, enseigne de pierreries, plusieurs pierreries arrangées et montées en forme de rose, ou de quelque autre figure dont on se servoit autrefois. Il portoit une enseigne de diamans au chapeau. Elle portoit à sa coiffure une enseigne de pierreries.

ENSEIGNEMENT, s. m., instruction, précepte. Il se dit plus ordinairement en parlant des choses morales. Donner de bons enseignemenз. Il n'a guère profité des bons enseignemens qu'on lui a donnés. Les malheurs d'autrui nous doivent

servir d'enseignemens. DICT. DE L'ACAD.

« Voilà les enseignemens que Dieu donne aux Boss.

>> rois. »

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