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EMBRASSER, v. act., serrer, étreindre avec les deux bras. Embrasser une personne. Embrasser bras dessus bras dessous. On a fait leur accommodement, et ils se sont embrassés. Se jeter aux pieds d'un prince, lui embrasser les genoux. Cet arbre est si gros, que deux personnes ne sauroient l'embrasser.

On dit, qu'un homme embrasse bien un cheval, pour dire, qu'il le serre bien avec les cuisses, pour être plus ferme. DICT. DE L'ACAD.

« Elle ne put s'empêcher d'embrasser l'aveugle » dont, etc. Embrusser la croix. »

Boss. «Il a couru au-devant de moi, il m'a em» brassé. » MASS.

COR.

Je pense l'embrasser, et n'embrasse qu'une ombre.
Embrasser le vainqueur en pleurant le vaincu.
Nous ayant embrassés, elle nous assassine.
J'embrasse mon rival, mais c'est pour l'étouffer.
Et, courant m'embrasser, etc.

Enfin, d'un même esprit tout le peuple inspiré,
Femmes, enfans, vieillards, s'embrassent avec joie.
Du Parthe embrasser les genoux.

Les uns avec transport embrassent le rivage.
Par le salut des Juifs, par des pieds que j'embrasse.
(Voyez genour.)
RAC.

EMBRASSER, au figuré, environner, ceindre. La mer embrasse la terre. Cette rivière se sépare en deux, et embrasse une grande étendue du pays. Il y a vingt bastions à cette place, cela embrasse bien du terrain. La vigne embrasse l'ormeau.

EMBRASSER, au figuré, contenir, renfermer. Ce projet embrasse bien des choses. Cette question embrasse bien des matières. C'est un génie, un esprit capable d'embrasser toutes sortes de 8 iences. DICT. DE L'ACAD.

« Son grand génie embrassoit tout, l'antique » comme le moderne, l'histoire, la philoso»phie, la théologie la plus sublime, et les arts » avec les sciences. Cet esprit vif et perçant » qui embrussoit sans peine les plus grandes >> affaires. » Boss.

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RAC.

EMBROUILLER, v. act., mettre de la confusion, de l'obscurité. Il a embrouillé l'affaire.. Il m'a embrouillé l'esprit. DICT. DE L'ACAD. << Eclaircir les matières les plus embrouillées."Il éclaircissoit ce que la malice ou la calomnie » avoit tâché d'embrouiller. » FLÉCH.

Il falloit que sa rage, à l'univers faneste, Allåt encor de lois embrouiller un digeste. BOIL. EMBUCHE, subst. f., entreprise secrète pour surprendre quelqu'un, pour lui nuire. Il lui avoit dressé une embûche qui a été découverte. Dresser des embûches. Il est sauvé des embûches

qu'on lui avoit dressées. Il est plus usité au plu

riel.

DICT. DE L'ACAD.

« Les apparences qui cachent les embûches » qu'on nous tend. Votre cœur lui-même >> vous dresse des embûches. » MASS.

-

Elle-même leur dresse une embûche au passage.
De qui se rend trop tôt on doit craindre une embuchs.
CORNEILLE.

Rouss.

Mille embûches toujonrs certaines Semblent conjurer vos malheurs. EMBUSCADE, s. f., embûche dressée dans un bois, ou dans quelque lieu couvert, pour surprendre les ennemis. Dresser une embuscade. Faire une embuscade. Donner dans une embuscade. Tomber dans une embuscade. Se mettre en embuscade. Découvrir une embuscade. Étre en embuscade. Se tenir en embuscade. DICT.

Et dans cette embuscade où son effort fut vain. COR.

EMBUSQUER, S'EMBUSQUER, verbe qui ne s'emploie qu'avec le pronom personnel se mettre en embuscade. Ils s'étoient embusques dans un bois.

ÉMERAUDE, s. f., pierre précieuse et diaphane de couleur verte. Emeraude d'Orient ou Orientale. Emeraude qui ades taches, des nuages. Table d'émeraudes. Bracelet d'émeraudes. Émeraude bien taillée. Une émeraude brute. DICT. DE L'ACAD.

BOIL.

On polit l'émeraude, on tailla le rubis. dit en parlant des planètes, quand, après avoir ÉMERSION, s. f., terme d'astronomie. Il se été cachées par l'ombre ou par l'interposition d'une autre planète, elles commencent à repa- · roître. L'émersion des satellites de Jupiter.

ÉMIGRATION, s. f., action de sortir de son pays pour aller s'établir ailleurs. Il se dit aussi de l'effet de cette action.

ÉMIGRER, v. neut., quitter son pays pour aller s'établir dans un autre. Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir. Une foule de cultivateurs

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«Dans le lieu le plus éminent de la Chré»tienté (à Rome). Des dignités éminentes. » BOSSUET. FLECH. Avec ces avantages MASS.

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« Un mérite éminent.» « Un poste éminent. » éminens de la nature. >> Un seigneur éminent en richesse, en puissance. BoIL. Il s'emploie quelquefois pour imminent. Péril éminent. Danger éminent,

EMINENTISSIME, adj. superlatif des deux genres: titre donué aux cardinaux et au grand maître de Malte. Altesse éminentissime.

ÉMIR, s. m., titre de dignité que les Mahométans donnent à ceux de la race de Mahomet. Les émirs descendent de Mahomet par les femmes.

ÉMISSAIRE, s. m., celui qui est envoyé secrètement pour découvrir quelque chose, pour semer des bruits, pour donner des avis, etc. Il a fait semer ce bruit par ses émissaires. la fait donner cet avis par ses émissaires. Il se prend ordinairement en mauvaise part.

Il se dit aussi de ceux qui, sans avoir été envoyés, ont une correspondance secrète avec un parti, avec des étrangers.

Dans l'ancien Testament, on appeloit Bouc émissaire, un bouc que l'on chassoit dans le désert, après l'avoir chargé des malédictions qu'on vouloit détourner de dessus le peuple.

ÉMISSION, s. f., terme didactique, action par laquelle une chose est poussée au dehors. L'émission des rayons du soleil. L'odeur est l'impression que fait sur nous l'émission des corpuscules émanés des corps odorans.

On dit, en termes de jurisprudence canociation solennelle des vœux. On a cinq jours nique, émission des voeux, pour dire, prononpour réclamer, à compter du jour de l'émission des vœux.

EMMANCHER, v. act., mettre un manche à quelque instrument. Emmancher une cognée. Emmancher des couteaux. Emmancher une faux. Emmancher de corne, d'ivoire.

DICT. DE L'ACAD.

Un héron au long bec emmanché d'un long cou. LA FONTAINE. EMMENER, v. act., mener quelqu'un avec soi du lieu où il est en quelque autre lieu. I l'a emmené dans son carrosse. Il quitta l'armée et emmena deux régimens avec lui.

DICT. DE L'ACAD. « Il emmène captif ce premier auteur de notre » captivité. » MASS. Qu'à l'instant hors du temple elle soit emmenée. RAC. ÉMOLUMENT, s. m., profit, avantage. Tirer un grand émolument, de grands émolumens de quelque chose. It n'a reçu aucun émolument de celle affaire.

Il se prend aussi plus particulièrement pour les profits et avantages casuels qui proviennent d'une charge; et en ce sens il est opposé aux revenus fixes et certains, et il ne s'emploie qu'au pluriel. Il s'est réservé les gages de cet office, de cette charge, et il en laisse les émolumens à ceux qui travaillent sous lui.

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ÉMOTION, s. f., altération, trouble, mouvemeut excité dans les humeurs, dans les esprits, dans l'ame. J'ai peur d'avoir la fièvre, j'ai senti quelque émotion. Il n'a plus la fièvre, mais je lui trouve encore quelque émotion, de l'émotion. Il a trop marché; cela lui a donné, lui a causé de l'émotion. Ce discours le ficha, on vit de l'émotion sur son visage. Il n'en eut pas la moindre émotion. Il attendit le coup sans émotion. Il a de l'émotion dans le pouls. Les émotions du cœur. Les émotions de la haine et de la colère. Cet orateur excite de grandes émotions dans l'esprit de ses auditeurs.

DICT. DE L'ACAD.

« Qui pourroit n'être pas ému à ce specta» cle? Mais ces émotions d'un jour, qu'opèrent>> elles? - Envisager la mort sens emotion. » Nous ne voyous en elle, ni cette ostentation » par laquelle on veut tromper les autres, ni » ces émotions d'une ame alarmée, etc. » BOSSUFT.

« Cette émotion dont je parle, n'étoit pas une >> foiblesse, etc. »> FLECH.

Que son visage est sombre et plein d'émotion!
Quoi! sans émotion perdre trône et maîtresse ! COR.
BOIL-
Le prélat se réveille, et plein d'émotion, etc.

On dit, il y a de l'émotion dans le peuple, pour dire, il a de la disposition dans le peuple à se soulever. DICT. DE L'ACAD.

ÉMO

<< Parmi les incertitudes des émotions popu»laires et d'une cour agitée. »>

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Boss. ÉMOUSSER, v. act., rendre moins tranchant, moins perçant, ôter la pointe ou le tranchant à un instrument qui perce, qui coupe. Émous-» ser la pointe d'une épée. Emousser un rasoir. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Les ferremens s'émoussent quand on frappe sur quelque chose de trop dur. L'acier de Damas coupe le fer sans s'émousser. Les lancettes s'émousDICT. DE L'ACAD. sent facilement.

Des traits émoussés.

COR.

On dit figurément, les afflictions émoussent l'esprit, pour dire, abattent l'esprit. L'oisiveté émousse le courage.

ÉMOUSSER, se dit aussi en parlant des arbres, et signifie, en ôter la mousse. On émousse les arbres, quand il a plu.

EMOUSSE, EE, participe. Un instrument émoussé. Un arbre bien taillé, bien émoussé. (Voy, ongle.) ÉMOUVOIR, v. act. (il se conjugue comme mouvoir), mettre en mouvement, faire mouvoir. Il ne se dit guère que des parties les plus subtiles et les plus mobiles d'un corps, comme les esprits sont les humeurs, les vapeurs, Cette drogue émeut les humeurs, la bile, et ne purge pas. Le vin blanc émeut.

Il se dit aussi de l'homme. Cette médecine n'a fait que l'émouvoir, elle ne l'a pas purge. Il est facile, difficile à émouvoir. DICT. DE L'ACAD. Boileau l'a employé dans le sens de mouvoir. Six chevaux attelés à ce fardeau pesant, Ont peine à l'émouvoir sur le pavé glissant. agiter, ÉMOUVOIR, signifie aussi, exciter, soulever, et se dit en parlant des flots de la mer, d'une tempète, etc. Il ne faut que le moindre vent pour émouvoir les flots.

ÉMOUVOIR, exciter quelque mouvement, quelque passion dans le cœur, causer du trouble, de l'altération dans les esprits. Émouvoir la colère. Il sait l'art d'émouvoir les passions. C'est un homme qui ne se trouble de rien, que rien DICT. DE L'ACAD.

n'émeut.

« Ce n'est pas mon dessein de vous émouvoir >> par mon discours, mais de vous instruire par FLÉCH. » des exemples. » (Voy. passion.)

COR.
RAC.
BOIL

Ce triste et fier honneur m'émeut sans m'ébranler.
De pensers sur pensers mon ame est agitée,
Je sens l'amour, la haine, et la crainte et l'espoir
La joie et la douleur, tour à tour l'émouvoir.
J'ai prié, menacé, mais sans vous émouvoir.
Mais puisque la raison ne vous peut émouvoir.
Émouvoir, étonner, ravir un spectateur.
ÉMOUVOIR, toucher,, attendrir. Émouvoir ie
coeur de compassion. Etre ému de crainte et de
DICT. DE L'ACAD.
pitié.

<«<< L'un tâche de l'émouvoir par des images >> affectées de sa misère. »

Si la pitié peut émouvoir un roi.

FLECH.

Son âge et sa beauté vous pourroient émouvoir.

ÉMOUVOIR, exciter, soulever.

«Ne croyez pas que ce soient quelques chicanes sur la liturgie qui aient ému le peuple.» Boss. « Comment saura émouvoir tant de passions FLECH. différentes, celui qui, etc. >>

Pour contenir le peuple, ou bien pour l'émouvoir C.

On dit, d'un homme prompt, que sa bile est aisée à émouvoir, pour dire, qu'il se met en colère pour peu de chose.,

On dit, émouvoir une sédition, une querelle, pour dire, exciter, faire naître une sédition, une querelle. On dit encore, émouvoir une dis pute, la faire naître.

S'ÉMOUVOIR, V. pron. La mer commençoit à

s'émouvoir.

S'ÉMOUVOIR, s'élever. Il s'émeut une grande tempête.

S'ÉMOUVOIR, au figuré, en parlant des émotions populaires. Le peuple commençoit à s'éDICT. DE L'ACAD «La ville royale s'émeut; Rome menace. >> BOSSUET.

mouvoir.

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» cheurs convertis. >>

L'un s'émeut de pitié, l'autre, etc.
Tantôt à son aspect je l'ai vu s'émouvoir.

Son époux s'en émeut.

ÉMU, UE,

participe./

Boss.

COR.

- RAC.

BOIL.

« Elle, toujours intrépide, autant que les va»gues étoient émues. »

Boss.

«Elle a vu la mort dans son plus terrible ap» pareil, sans en être émue. »

FLECH.

Sous les coups redoublés tous les bancs retentissent,
Les murs en sont émus, etc.

ÉMU, UE, au figuré.

BOIL.

« Tout fondoit en larmes; le prince seul Boss. » n'étoit pas ému. »

« Sa grande ame ne parut point émue.» MASS. Que veut Zatime toute émue ?

RAC.

Du pupitre sort une voix effroyable,

Brontin en est ému, etc.

BOIL.

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RAC.

Est-ce l'esprit divin qui s'empare de moi? Les voleurs à l'instant s'emparent de la ville. L'insolent, s'emparant du fruit de mes travaux. BOIL. S'EMPARER, au figuré. S'emparer de la conversation. S'emparer de l'esprit de quelqu'un.

S'EMPARER, au figuré, en parlant des passions. Quand l'amour s'est une fois emparé d'un cœur. Quand l'ambition, la jalousie, la haine, la colère se sont une fois emparés de quelqu'un, se DICT. DE L'ACAD. sont emparés de l'ame.

Une juste fareur s'empare de mon ame.
De vos sens étonnés quel désordre s'empare ! RAC.
Une lâche tiédeur s'empara des courages.
BOIL.

EMPÊCHEMENT, s. m., obstacle, opposition. Apporter de l'empêchement à quelque chose. Je n'y mets point d'empechement. Mettre empêchement à un mariage. Empéchement légitime. Empéchement dirimant. Empéchement canonique. DICT. DE L'ACAD.

« Un corps qui est devenu un empêchement et » un fardeau à l'esprit. » (Voy. importun.) Boss. « Il s'avance à la perfection sans empéchement » et sans obstacle. »

FLECH.

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EMPÊCHER DE. Je l'empêcherai bien de faire ce. DICT. DE L'ACAD. qu'il dit. « Il l'empêche d'avancer. Le dédain qui » empêche de jeter les yeux sur les mortels trop Boss. >> rampans. >>

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« Pour les empêcher de se détruire. — La >> crainte de faire des ingrats ne l'a jamais empéché de faire du bien. L'affliction do» mestique l'empêche-t-elle de travailler au re»pos de la province? - Certaines terreurs qui » empêchent de parler aux rois avec liberté. » FLÉCHIER.

« Pour l'empêcher d'être accessible. - Em» pêcher la superstition de prévaloir, etc.— » Les lumières qui empêchent d'ètre surpris. a MASSILLON.

Pour t'empêcher de courir au trépas.

Le respect qui pourroit m'empêcher De combattre un avis, etc.

Et la peur de les perdre empêche d'en jouir. (Voyez rejoindre.)

Tu crois l'empêcher de plaider.

COR.

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On dit, s'empêcher de...., pour, se défendre de, s'abstenir de. Je ne puis m'empêcher de vous

donner cet avis. Il ne sauroit s'empêcher de jouer, de médire. DICT. DE L'ACAD.

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« Elle ne peut s'empêcher d'embrasser l'a» vengle. Elle ne peut s'empêcher de célé»brer tant de vertus. Je ne puis m'empé» cher de dire que, etc. » Boss.

--

« Des objets dont il ne pouvoit s'empêcher » de sentir. le faux. Nous ne pouvons nous >> empêcher de verser des larmes sur le sort >> de, etc. >> «On peut s'empécher à toute force d'enten» dre. » (Voyez oreille.)

MASS..

VOLT.

COR.

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EMPECHE, EE, participe. (Voyez des exemples

Rien ne peut de leur temple empêcher le ravage. RAG. ci-dessus.)

2

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EMPEREUR. (Voyez le Supplément.) EMPESTER, v. act., infecter de peste, de mal contagieux. On ouvrit des ballots qui venoient d'un lieu pestiféré, et qui empestèrent toute la ville. Les corps morts qui étoient demeurés sur le champ de bataille, avoient empesté l'air.

EMPESTER, au figuré, infecter de mauvaise odeur. Il empeste tout le monde de son haleine. EMPESTÉ, au figuré.

Vous, malheureux, assis dans la chaire empestée. RAC. L'erreur, etc.

Sortant pleine d'attraits de sa bouche empestée. BOIL EMPÊTRER, v. act., embarrasser, engager. Il se dit proprement des pieds. Ce cheval s'est empétré dans ses traits. Il s'est empétré les pieds. Il s'est empétré.

Il s'emploie aussi dans le figuré. Empetrer quelqu'un dans une méchante affaire. Pourquoi

m'avez-vous empétré de cette femme-là? Il s'est empétré sottement. Il est familier.

On dit de quelqu'un, qu'il a l'air empêtré, l'air tout empêtré, pour dire, qu'il a le maintien embarrassé.

EMPHASE, s. f., pompe affectée dans le discours ou dans la prononciation. Cet homme parle avec emphase. Déclamer, parler avec emDICT. DE L'ACAD. phase.

Il réprima des mots l'ambitieuse emphase.

Ces mots ont dans sa bouche une emphase admirable. BOILEAU.

EMPHATIQUE, adj. des deux genres: qui a de l'emphase. Discours emphatique. Prononciation emphatique. Ton emphatique. Il a parlé d'un air emphatique.

EMPHATIQUEMENT, adv., d'une manière emphatique. Cet homme parle emphatiquement. EMPIÉTER, v. act. (les lettres I E font ici une diphthongue), usurper dans l'héritage d'autrui. Il a empiété sur moi plus d'un arpent. Ce laboureur empiète tous les ans quelques silions sur l'héritage de son voisin.

On dit, par extension, que la mer empiète sur les côtes, qu'une rivière empiète, pour dire, qu'elle prend sur le terrain voisin.

EMPIÉTER, au figuré, entreprendre sur quelqu'un au-delà du droit qu'on a. Vous avez empiété sur ma charge, sur mon emploi, sur mes droits. Il empiète sur moi. Il empiète autant qu'il peut. Ces expressions n'entrent point dans le style noble.

EMPIETER, se dit, en termes de fauconnerie, de l'autour qui arrète le gibier avec la serre. EMPIRE. (Voyez le Supplément.). EMPLACEMENT, s. m., lieu, place considérée comme propre à y faire un bâtiment,

un jardin, etc. Il se dit plus ordinairement des places environnées de rues, de bâtimens. Voilà un bel emplacement pour une maison. L'emplacement de son jardin est très-beau. Il a un grand emplacement.

Il signifie aussi l'action de placer certaines choses dans le lieu qui leur est destiné. L'émplacement du sel dans les greniers.

EMPLETTE, s. f., achat de marchandises. Bonne emplette. Mauvaise emplette. Grande emplette. Faire emplette. Sortir d'une boutique sans emplette. Faire emplette d'une chose. Faire des emplettes.

EMPLIR, v. act., rendre plein. Emplir un coffre, une armoire de hardes. Emplir un vase, un verre de quelque liqueur. Emplir une bouteille. Emplir un sac.

EMPLIR, au figuré.

Ces grands mots dont alors l'auteur emplit sa bouche. Cet écervelé qui mit l'Asie en cendre, L'enragé qu'il étoit s'en alla follement, etc. Courir comme un bandit, et, etc. De sa vaste folie emplir toute la terre. S'EMPLIR, devenir plein. Le vaisseau s'emplic soit tellement d'eau, qu'il étoit près de couler à fond.

BOIL.

EMPLOI, s. m., l'usage qu'on fait de quelque chose. Faire un bon emploi. Un mauvais emploi de ses biens, de son temps. Il n'a pu faire voir l'emploi de l'argent qu'il a touché. DICT. DE L'ACAD.

« Tel fut l'emploi qu'il fit de ses finances. >> FLÉCHIER.

On appelle, emploi d'argent, la collocation de l'argent. Bon emploi. Mauvais emploi. On vous donnera un bon emploi de vos deniers. Quittance d'emploi.

On appelle, emploi d'une somme, l'action d'employer une somme, d'en faire mention dans un compte, soit en mise, soit en recette. L'emploi d'une partie couchée dans un compte. Faux emploi. Double emploi.

EMPLOI, l'occupation, la fonction d'une persoune qu'on emploie. Bel emploi. Emploi honorable. Grand emploi. Emploi ruineux. Pénible emploi. Donner de l'emploi. Etre sans emploi. Demeurer sans emploi. C'est un homme qui cherche de l'emploi. Se bien acquitter de son emploi. Il a eu de grands emplois. Il a eu les plus beaux emplois dans l'épée, dans la robe. DICT. DE L'ACAD.

« Ses emplois glorieux dans la ville et dans >> les armées n'ont point corrompu son inno>> cence. Ceux qui sont dans les emplois de » la guerre. Renfermé dans les modestes » emplois de la robe. (Voyez sanctifier.) — » Parmi ces glorieux emplois, il a fait voir, » etc. Dans les emplois les plus importans Boss. » et de la plus haute confiance. »> Choisi pour

-

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« Soutenir de grands emplois. » un emploi si important.-Dieu l'a retiré de » cet emploi. - Toujours employé et toujours » au dessus de ses emplois. Elle leur pro» curoit des emplois selon leurs talens. Dans >> la distribution des emplois. H fut rappelé » de ses emplois.· Tous deux remplissoient les » mêmes emplois avec les mêmes vertus.-Cetto » affabilité si rare dans les grands emplois. —

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