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» Tomber dans le dernier mépris. (Voyez raf» Jinement. ) - Nous craignons, comme le der»mer des malheurs, que, etc. >>

DERNIER, le moins ancien.

« Il connut bientôt les erreurs ou les der»niers de ses pères l'avoient engagé. » Boss.

DERNIER, celui dont on vient de parler. «Si je compare les grands avec le peuple, ce » dernier me paroit, etc. - Ily a plus d'outils » que d'ouvriers, et de ces derniers plus de mau» vais que d'excellens. - Tels étoient pieux et »sages, qui, etc.; l'on en conncit d'autres qui »out commencé leur vie par les plaisirs, que » les disgraces, ensuite, ont rendus religieux, »sages, tempérans. Ces derniers sont pour l'or» dinaire de grands sujets, etc. »> LA BRUY.

«Les bons et les mauvais princes ont été » également loués pendant leur vie : il semble » même que les basses flatteries ont encore été MASS. » plus prodiguées à ces derniers, » DERNIER À, Suivi d'un infinitif. Il fut le dernier à prendre la fuite. DICT. DE L'ACAD.

« Sil s'aperçoit qu'on l'abandonne, il s'en » afflige quelque temps, trainant les restes » de son amitié jusqu'à ce qu'elle soit entiè>>rement consumée, et il a toujours la con>>solation d'ètre le dernier à aimer.» FLÉCH. DERNIÈREMENT, adv. de temps: depuis peu, il n'y a pas long-temps. Il arriva dernièrement un étrange accident.

DEROBER, v. act., ôter la robe. Il ne se dit guère, dans cette acception, que des fèves de marais, qu'on a dépouillées de leur première enveloppe. Fèves dérobées.

(Voyez ceinture, toison.)

DÉROBER, v. act., faire un larcin, prendre en cachette ce qui appartient à autrui. Etre enclin à dérober. Dérober un manteau. Il lui deroba un liore tres-précieux.

DÉROBER, au figuré. Dérober à quelqu'un la gloire d'une belle action. DICT. DE L'ACAD. « Les plaisirs des sens qui dérobent à Dieu les >> cœurs et l'attention des esprits. >> Boss.

« Dérobons quelque chose à la gloire de notre » héros, plutôt que de voir plus long-temps l'i» mage funeste de nos miséres passées. - Elle >> savoit reprendre sur son sommeil les heures » qu'on avoit dérobées à sa retraite. - Combien » de services a-t-il rendus, dont il a dérobé la » connoissance à ceux qui en ont ressenti les >> effets. » (Voyez temps). FLECH.

«Chaque instant nous dérobe une portion de MASS.

>> notre vie. »>

On dit d'un auteur, qu'il dérobe, quand il prend dans un autre quelque pensée, quelque Periode, quelque vers, et qu'il se les approprie. Il n'y a rien de bon dans son livre que ce qu'il a dérobé. C'est un hardi plagiaire, il dérobé des chapitres entiers.

DEROBER, Soustraire. Dérober un criminel à la justice. Dérober quelqu'un à la colère du prince, à la fureur du peuple. DICT. DE L'ACAD.

«Ils cherchent dans les soins d'ici-bas des agi>>tations qui les dérobent à eux-mèmes. » Mass. A ses premiers transports dérobe ta présence. Je ne t'ai pas voulu dérober ta victime. Son trépas déroboit sa tête à ma poursuite.

Dérobe an moins ta tête à ce mortel danger.

COR.

Pour me dérober aux rigueurs du supplice. Dérobe à sa fureur l'héritier de l'empire. Seigneur, ou courez-vous? et quels empressemens Vous dérobent sitôt à nos embrassemens. Ægine, il faut des dieux appaiser la colère. Pour ce sang malheureux qu'on veut leur dérober, Regarde quel orage est tout prêt à tomber. RAC.

DEROBER, cacher. Dérober une chose à la connoissance des juges. Dérober quelque chose à la vue de quelqu'un. Dans cette acception, on dit, d'une armée, qu'elle a dérobé une marche, pour dire, qu'elle a fait une marche sans que l'armée ennemie s'en soit aperçue. DICT.

a Il veut le dérober à la connoissance de sa » femme et de ses enfans. Pour dérober leurs » crimes aux yeux des hommes. Le prince à » qui il dérobe sa marche. - Si je voulois don» ner le change au public et lui dérober mon >> ambition, etc. » LA BRUY.

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« Un nuage importun lui dérobe son sauveur. >> -Son humilité lui déroboit toutes les vertus et >> toutes les lumières dont il étoit rempli. » FL. « Ce cœur dont son humilité lui avoit dérobé » toute la sainteté et l'innocence. On dérobe >> à nos regards les lieux qu'elles habitoient.— » L'éclat qui l'environnoit le déroboit à nos re» gards. - Pour derober sa passion aux regards » et à la censure publique. » Voyez erreur, penchant, voie.) MASS.

Peut-on de nos malheurs leur dérober l'histoire. RAC.

SE DÉROBER, se sauver de quelque chose, l'é Viter. Il se déroba à la poursuite des ennemis, aux applaudissemens du public.

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DICT. DE L'ACAD. «Heureux d'avoir pu se dérober à la cour. » LA BRUYÈRE.

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« Pour se dérober aux yeux des hommes. - On >> le vit souvent s'abaisser et se dérober à sa di»gnité, pour se jeter aux pieds des pauvres. >> On la vit renoncer aux plaisirs et se faire une » solitude où elle pût se dérober à sa propre » grandeur, et jouir d'une paix profonde au » milieu d'une cour tumultueuse. Se déro »bant aux premières tendresses de, etc. » FLÉCH. « Pour se dérober à la fureur des persécutions. Il se dérobe aux regards publics. - Il se dé » robe aux empressemens d'un peuple qui, etc. » Il se déroboit volontiers au repos de la vie >> champêtre pour aller s'instruire, etc.-Esther, >> au milieu des plaisirs d'une cour superbe, sa>> voit affliger son ame par le jeûne, et se dérober >> aux réjouissances publiques, etc., pour offrir » à Dieu, etc.-Pour se dérober, par la diversité » des plaisirs, à l'ennui que, etc. · Il se dérobe >> aux hommages publics, et il ne peut se déro»ber à lui-meine.» (Voyez hommage.) Mass.

Aux malices du sort enfin dérobez-vous. Enfin je me dérobe à la joie importune De tant d'amis nouveaux que me fait la fortune. RAC. En parlant d'un objet qu'on cesse peu à peu de voir, ou parce qu'il s'éloigne, ou parce qu'on s'en éloigne, on dit, qu'il se dérobe à la vue. Le vaisseau se déroba en peu de temps à la vue. Dès qu'on eut mis à la voile, tous les objets du rivage se dérobérent à la vue. A mesure que le jour baisse, les objets se derobent insensiblement à la vue. DICT. DE L'ACAD. « Ce coeur que nous n'avions jamais connu,

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>> ce cœur qui se déroboit sans cesse à nous» mêmes. >>

MASS.

Ces murs dont le sommet se dérobe à la vue.

BOIL.

Il se dérobe au jour. On dit, se dérober d'une compagnie, ou simplement, se dérober, pour dire, se retirer d'une compagnie sans dire mot, sans qu'on s'en aperçoive.

On dit, qu'un cheval se dérobe de dessous Phomme, pour dire, que tout d'un coup, et par un mouvement irrégulier, il s'échappe de desDICT. DE L'ACAD. sous l'homme.

Et mes genoux tremblans se dérobent sous mei. RAC. DÉROBÉ, ÉE, participe.

a Le vice dérobé ici-bas à la honte publique, » et la vertu aux éloges qu'elle mérite. » MASS. On appelle, escalier dérobé, un escalier qui sert à dégager un appartement, pour y pouvoir entrer et en pouvoir sortir sans être vu.

À LA DÉROBÉE, phrase adverbiale, en cachette. Il s'en est allé à la dérobée. Ils ne se voient qu'à la dérobée.

DÉROGER, v. n., statuer quelque chose de contraire en tout, ou en partie, à ce qui avoit été statné. Le roi, par sa déclaration d'un tel jour, a dérogé à son édit de, etc.

un

DEROGEN, faire quelque chose de contraire à contrat. Les un acte, à una convention, à deux parties ont dérogé à leur contrat. Déroger à une transaction par une autre. Déroger à ses droits. Les priviléges dérogent au droit commun. On dit, déroger à noblesse, ou simplement, déroger, pour dire, faire quelque chose qui, par les lois du pays, fait déchoir de la noblesse. Prendre des terres à ferme, tenir boutique, déroger à noblesse. Il étoit de noble race, mais DICT. DE L'ACAD. son père a dérogé.

c'est

« Son père a pu déroger par la charrue on par LA BRUY. » la houe, ou par les livrées, etc. »

On dit, au figuré, déroger à sa noblesse, pour, faire quelque chose d'indigne de sa noblesse.

« Je suis fondé, dit le prélat, à demander la » rétribution sans me trouver à l'office, et l'on >>ue me verra point dérogerà mon titre.» LA B. « Assuérus ne crut pas déroger à la majesté » de l'empire, en déclarant, même par un édit » public, que sa boune foi avoit été surprise MASS. » par les artifices d'Aman. >>

DEROUTE, s. f., fuite de troupes qui ont été défaites, qui ont été rompues, ou qui ont pris l'épouvante d'elles-mêmes. Grande déroute. C'est dans la déroute que se fait le plus grand DICT. DE L'ACAD. carnage. Mettre en déroute.

«Ils demeurèrent inébranlables au milieu de » tout le reste en déroute. »

Boss.

il paya « Dans la déroute de son armée, >> Dieu le tribut de sa prière accoutumée. »> FLÉCHIER.

On dit aussi, au figuré, mettre un homme en déroute, pour dire, le presser vivement dans une dispute, dans une conversation, le mettre hors d'état de répondre.

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et

« Poussé par le jeu jusqu'à une déroute uni» verselle. - La cause la plus immédiate de la >> ruine et de la déroute des personnes des deux » conditions, de la robe et de l'épée, etc.— » Combien de galans va-t-il mettre en déMASS. » route?» (Voyez dépense.)

DERRIÈRE, préposition locale opposée à la préposition devant, et qui marque ce qui est après une chose ou une personne. Il étoit assis derrière vous. Il a un grand nombre de laquais derrière lui, derrière son carrosse. Ils fuyoient sans regarder derrière eux, Derrière la maison. Derrière le jardin. Derrière la porte. Derrière la tapisserie. DICT. DE L'ACAD. Fuir sans regarder derrière soi. — Il se met » derrière celui qui parle. Si vous allez der»rière un théâtre, etc. »

LA BRUY.

« Regardez derrière vous. — · Cette étendue de » terres, de peuples, de royaumes qu'il vient » de parcourir, et qu'il laisse derrière lui, » MASSILLON.

Vénus derrière un voile écoutant leur discours. RAC.

DERRIERE, au figuré, dans un rang inférieur. Ils étoient égaux, mais enfin il l'a laissé bien loin derrière lui. DICT. DE L'ACAD.

« Celui qui voit loin derrière soi un homme » de sa condition. » LA BRUY.

« Moins flatté de laisser tant d'hommes derMASS. » rière lui, que, etc. » On dit, en morale, il ne faut pas regarder derrière soi, pour dire, que lorsqu'on est dans le bon chemin, il faut avancer toujours.

DERRIÈRE, sans régime. Regarder derrière. Marcher derrière. Frapper quelqu'un par der

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à

« Je ne viens pas ici vous désabuser des granMASS. >> deurs humaines. »

BOIL

Mais en vain le public, prompt à le mépriser, BOIL.

Du fleave ainsi domté la déroute éclatante. (Voyez épouvante, vers.) DEROUTE, se dit figurément (mais dans le style familier), du dépérissement, du renversement total des affaires d'un homme. La déroute des affaires de ce marchand. La déroute de sa fortune. Cet accident a mis la déroute dans ses affaires, a mis ses affaires en déroute. Depuis la déroute de ce marchand. (Voyez écrire.)

De son mérite faux le veut désaluser.
DE DESABUSER.

<<< Les souverains savent rarement se désaMASS. »buser, et convenir de leur méprise. »

Se désabuser d'une chose, en être désabuse, se détromper d'une chose, être détrompé de l'estime qu'on y attachoit, de la confiance qu'on y avoit. Etre désabusé des grandeurs.

DICT.

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(Voyez d'autres exemples ci-dessus.) DÉSACCOUTUMER v. a. faire perdre, faire quitter une habitude, une coutume. On aura de la peine à le désaccoutumer du vin. Il se désaccoutume du jeu. Désaccoutumez-vous de mentir. DICT. DE L'ACAD.

<<< La mortification lui rend la mort fami» lière, le détachement des plaisirs le désaccou» tume du corps. » Boss.

DÉSAGRÉABLE, adj. des deux genres: qui déplaît. Personne, figure, humeur désagréable. Celle visite, ce discours m'a été fort désagréable. Cela est désagréable à voir, à entendre. Il est désagréable d'avoir affaire à de tels hommes. DICT. DE L'ACAD.

<<< Ils viennent de douner au public une scène » toujours désagréable au ministere. Dans » un état tonjours violent et désagréable à la » nature. Pour lui susciter mille affaires dé» sagréables et fàcheuses. Les passions ont >> leurs dégoûts, leurs contre-temps, leurs bruits » désagréables. » MASS.

DÉSAGRÉABLEMENT, adv., d'une manière désagréable. Parler désagréablement. Rire désagréablement Passer désagréablement sa vie auprès d'un grand.

DÉSAGRÉMENT, s. m., chose désagréable, sujet de chagrin, d'ennui, de dégoût. Il a essuyé de grand désagrémens dans l'exercice de cette charge. Il s'est attiré de grands désagrémens. Recevoir un grand désagrément.

« Quelque désagrément qu'on ait à se trou>> ver chargé d'un indigent, on goûte à peine >> les nouveaux avantages qui le tirent enfin » de notre sujétion. » LA BRUY.

» Vos fatigues et les désagrémens journaliers » de votre état. Le dégoût on les désagré» mens qui suivent les plaisirs. » (Voyez source.) MASSILLON.

DÉSALTÉRER, v. a., apaiser la soif. Le vin mélé avec de l'eau désaltère mieux que l'eau toute pure. DICT. DE L'ACAD.

SE DÉSALTÉRER, V. pron.

Un agneau se désaltéroit

Dans le courant d'une onde pure. LA FONT. DÉSALTÉRÉ, ÉE, participe.

Dans son sang inhumain les chiens désaltérés. RAC. DÉSAPPRENDRE, v. a. (il se conjugue comme prendre), oublier ce qu'on avoit appris. Il a

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La Bruyère l'a construit avec un nom de personne Personne ne le loue ni ne le désap» prouve.--Pour se regarder au visage ou se dés » approuver les uns les antres. »

On l'emploie quelquefois sans régime.« Elles n'approuvent et ne désapprouvent » qu'après avoir consulté ses yeux, etc. » LA BRUYÈRE.

DÉSARMEMENT, s. m., action par laquelle on fait quitter les armes à des gens de guerre ou autres. Le désarmement de la garnison fut le premier article de la capitulation. On ordonna le désarmement des habitans,

Il signifie aussi, le licenciement des gens de guerre. Les places ne furent rendues qu'après le désarmement.

On dit, le désarmement d'un vaisseau, pour dire, l'action par laquelle on en ôte les arnies et les agrès.

On appelle, désarmement, en terme d'escrime, l'action par laquelle on se saisit de l'épée de son adversaire. Tenter le désarmement.

DÉSARMER, v. a., dévètir l'armure, le harnois de guerre. Après le combat, il sé fit désarmer par son écuyer. Il alla se désarmer.

Il signifie aussi, ôter les armes à quelqu'un malgré lui. Le gouverneur de la ville a désarmé les bourgeois. Il se battit contre un tel et le déDICT. DE L'ACAD.

sarma.

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<< Magistrature non moins puissante quand » elle est désarmée de cet appareil extérieur qui » la rend formidable. » D'AGUESS.

Un regard désarmé de toutes ces rigueurs. COR. DESARMER, pris absolument, poser les armes, congédier les troupes et cesser de faire la guerre. Toutes les puissances belligérantes ont désarmé. Il a désarmé le premier.

On dit, qu'on a désarmé des vaisseaux, des galères; et simplement, on a désarmé, pour dire, qu'on a dégarni des vaisseaux de leur artillerie, de leur équipage, de leurs agrès, et qu'on les a laissés dans le port; qu'on a mis à terre les matelots et la chiourme d'une galère dans tel port.

DÉSASTRE, 8. m., accident funeste, malheur. Cette perte est un grand désastre pour cette famille. DICT. DE L'ACAD.

« D'où vient que les mêmes hommes, qui ont » un legme tout prêt à recevoir indifférem»ment les plus grands désastres, s'échappent » et ont une bile intarissable sur les plus petits

>> inconvéniens? »

LA BRUY.

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etc. L'in

« O nuit effroyable! ô nuit désastreuse ! » BOSSUET. DÉSAVANTAGE, s. m., infériorité en quelque genre que ce soit, dans un combat, dans une dispute, daus une concurrence, fanterie a du désavantage en rase campagne contre la cavalerie. Il se dit aussi des choses. Le désavantage du poste. Le désavantage des armes. Le désavantage du vent.

DESAVANTAGE, préjudice, dommage. L'affaire a tourné à mon désavantage. Il ne s'est rien passé à votre désavantage.

DÉSAVANTAGEUSEMENT, adv., d'une manière désavantageuse. Il parle désavantageusement. DICT. DE L'ACAD.

<«< Qui de vous l'ouït jamais parler désavanta» geusement de personne ? »

FLECH.

DÉSAVANTAGEUX, EUSE, adj., qui cause ou qui peut causer du désavantage, du préjudice, du dommage. Les discours qu'il tient vous sont fort désavantageux. Parti désavantageux. Mariage désavantageux. Ses affaires sont dans une situation désavantageuse. Cette clause. du contrat vous est désavantageuse.

DICT. DE L'ACAD.

« Il débite ses nouvelles qui sont toutes les » plus tristes et les plus désavantageuses.»>LA BR.

Poste désavantageux, se dit, à la guerre, d'un poste mal choisi, ou mauvais par sa situation, et dans lequel il est malaisé de se défendre.

DÉSAVEU, s. m., dénégation. Il fit un désaveu de tout ce qu'il avoit dit. J'en ai son désaveu formel. DICT. DE L'ACAD.

« Vous confirmez, par ce désaveu mème, le >> reproche que je vous fais. »> PASC.

Des sentimens d'an cœur si fier, si dédaigneux,
Peux-tu me demander le désaveu honteux ?

RAC.

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On dit, au figuré, en parlant d'un changement de conduite. Sa nouvelle vie est un désaveu formel de sa vie passée.

DÉSAVOUER, v. a., nier d'avoir dit ou fait quelque chose. Vous l'avez dit, vous n'oseriez le désavouer. Je ne désavoue pas que j'en ai été faché. DICT. DE L'ACAD. « Désavouer hardiment les choses les plus » évidentes. >>

DÉSAVOUER, ne vouloir pas reconnoître une chose pour la sienne. Désavouer un ouvrage. Désavouer son seing, sa signature. Désavouer queldésavoué son enfant. Si vous étiez capable d'une qu'un pour son parent. Cette mère dénaturée a telle action, je vous désavouerois pour mon fils. DICT. DE L'ACAD.

« Celui que tout le monde faisoit auteur de »vos apologies, les désavoue. -Pressés de dé » savouer publiquement cette maxime. » PASC. « Ces listes que je désavoue. » (Voyez liste.) LA BRUYÈRE.

« Ils ne rougissoient pas de leurs ancêtres, » et en héritant de leurs biens, ils n'avoient » garde de désavouer leur nom. »>

Ma valeur n'a point lieu de te désavouer.
Si ce malheur ébranloit l'un de vous,
Je le désavoûrois pour père ou pour époux.

MASS.

Сов.

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DÉSAVOUER SON CŒUR.

RAC.

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Plus foible, plus enfaut qu'il ne l'est au bercean.
L. RACINE.

Il se dit généralement de tout ce qui tend, ou qui est porté, poussé de haut en bas. Les choses pesantes descendent en bas. Les rivières descen

« Vous révolter contre toute la nature, désa- dent, vont toujours en descendant depuis leur

» vouer votre propre cœur. »

MASS.

Et ma raison sur moi gardera tant d'empire, Que je désavourai mon cœur, s'il en soupire.

COR.

DESCENDANCE, s. f., extraction. Il dit qu'il est de telle race, mais il ne prouve pas bien sa descendance. Sa généalogie et sa descendance. DICT. DE L'ACAD.

« Sa descendance des rois de Juda, son droit MASS » à la couronne, etc. » DESCENDANT, ANTE, terme d'anatomie: qui descend Aorte descendante.

En termes d'astronomie, on appelle signes ascendans, les signes du zodiaque par lesquels le soleil paroît monter, et signes descendans, ceux par lesquels il paroit descendre.

DESCENDANT, au figuré, qui est issu, qui tire son origine; il ne se dit guère au singulier. Les descendans d'Abraham. Les descendans de saint Louis. Le mariage est défendu entre tous les ascendans et les descendans en ligne directe.

DICT. DE L'ACAD.

« Ne vous reposez pas sur vos descendans, etc. » (Voyez reposer.) Il apparoît de temps en » temps sur la face de la terre des hommes rares, » etc., ils n'ont ni aïeuls ni descendans; ils com>>posent seuls toute leur race. » (Voyez passer, LA BRUY. perpétuer.)

«La prospérité des impies n'a jamais passé à » leurs descendans. » (Voyez annales, expier, MASS. perpétuer, porter, transmettre.)

On dit, en parlant de généalogie, ligne descendante, pour dire, la postérité de quelqu'un, et ligne ascendante, pour dire, les ancêtres dé quelqu'un.

DESCENDRE, v. n., aller de haut en bas. Descendre d'une montagne dans la plaine. Desdu cendre de sa chambre. Descendre d'un arbre, haut d'une maison. Descendre de cheval, de card'un bateau. Descendre à terre. Descendre rosse,

de dessus le théâtre. Notre-Seigneur descendit aux enfers. Le Saint-Esprit descendit sur les apótres en langues de feu. Elie fit descendre le feu

du ciel.

DICT. DE L'ACAD.

« Elle va descendre à ces sombres lieux, à ces » demeures souterraines où, etc. » (Voyez feu.)

BOSSUET.

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source. Les bateaux qui descendent. Le baromètre a descendu de quatre degrés pendant la journée. DICT. DE L'ACAD. DESCENDRE, au figuré, ayant pour sujet un nom de chose.

«Leurs années se poussent les unes les autres » comme des flots; leur vie roule et descend sans >> cesse à la mort par sa pesanteur naturelle. » BOSSUET.

« Une noblesse d'esprit plus glorieuse que » celle du sang, qui fait descendre par une heu>> reuse suite d'exemples les vertus des pères » dans les enfans. >>

FLECH.

« Cette passion, en descendant dans la foule, » est moins éclatante. Les vaines louanges » dont on les avoit abusés pendant leur vie, » descendent presque aussitôt avec eux dans » l'oubli du tombeau. Les fruits de ses scan>> dales seront immortels, et ses crimes ne des» cendront pas avec lui dans le tombeau. >> DESCENDRE, émaner de, venir de.

« Le droit que les souverains ont de faire » mourir les hommes, il le fait descendre du >> ciel. >>> PASC.

« Cette sagesse qui vient d'en haut, et qui des»cend du père des lumières. - Le père des lu» mières d'où descend tout don parfait.» Boss. « Une doctrine descendue du ciel. >> MASS. Ce verbe, dans le sens propre, est quelquefois actif. Descendre une montagne. Descendre les degrés. Descendre l'escalier. Les bateaux qui DICT. DE L'ACAD. descendent la rivière.

« Ménalque descend l'escalier du Louvre. >>> (Voyez escalier, montée.) LA BRUY.

On dit, en termes de guerre, que des troupes descendent la garde, descendent la tranchée, pour dire qu'elles en sortent et qu'elles sont relevées par d'autres troupes.

DESCENDRE, actif, ôter d'un lieu haut, mettre plus bas. Descendez ce tableau, il faut le des cendre plus bas. Descendez du vin à la cave. On a descendu la chasse d'un tel saint pour la porter en procession. Descendre un homme de cheval. On a descendu plusieurs passagers dans une ile. Descendre un vaisseau d'une rivière, d'un port (le faire sortir de la rivière, d'un port).

DESCENDRE, neutre, s'étendre de haut en bas. Ses cheveux lui descendent jusqu'à la ceinture. Son manteau lui descend jusqu'aux talons. Son menton sur son sein descend à triple étage. Boiz.

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