Les ronces dégoûtantes, Portent de ses cheveux les dépouilles sanglantes. RAC. DEPOUILLE, signifie aussi ce qu'on remporte de la prise d'une ville ou du gain d'une bataille. Il a remporté de riches dépouilles sur les ennemis. De glorieuses dépouilles. DICT. « Alger, riche des dépouilles de la chrétienté. >> BOSSUET. «Dans un temps où l'on croyoit que le soldat » devoit s'enrichir, non-seulement des dépouilles » de l'ennemi, mais encore de celles des penples. (Voyez trophée.) — Dans ce temple sacré » où la mort amasse de grandes dépouilles. » FLÉCHIER. « Paris, comme Rome triomphante, s'embel- Pour avoir »lissoit des dépouilles des nations. » pris une règle d'or parmi les dépouilles que le MASS. » Seigneur s'étoit consacrées. >> « Le roi d'Espagne favorisoit la ligue, pour » arracher quelques dépouilles d'un royaume VOLT. » déchiré par les guerres civiles. » Et dans le Capitole elle voit attachées Les dépouilles des Juifs par vos mains arrachées. RAC. DÉPOUILLE, au figuré. « Enrichissant la France des dépouilles du FLECH. » calvaire.» (Voyez instrument.) « Ils revinrent chargés des dépouilles sacrées » de la croix. - Ravir à Jésus-Christ une ame MASS. » qui étoit sa dépouille précieuse. >> DICT. DE L'ACAD. « L'entier dépouillement des biens et du désir » de les posséder. » (Voyez porter.) FLÉCH. DÉPOUILLEMENT, au figuré. « Plus grands dans ce dépouillement de sa >> grandeur. » FLÉCH. DEPOUILLEMENT, l'état abrégé, l'extrait qui se fait d'un inventaire, d'un compte, d'un procès, d'un ouvrage. DÉPOUILLER, v. a., déshabiller, ôter à quelqu'un les habits dont il est vêtu. Les voleurs l'ont dépouillé. Ils l'ont dépouillé de tous ses habits. Il le fit dépouiller et battre de verges. DÉPOUILLER, se dit aussi en parlant des animaux dont on ôte la peau pour les apprêter. Dépouiller un lièvre. Dépouiller un lapin. Il se dit en parlant de tout ce qui découvre la chair ou les os; et dans ce sens, on dit: On lui On dit, au figuré, d'un auteur qui pille les jeta de l'eau bouillante qui lui dépouilla toute la autres, qu'il s'enrichit, qu'il se pure des dé-jambe. L'os est entièrement dépouillé. pouilles d'autrui. Se révétir des dépouilles d'autrui. DICT. DE L'ACAD. « Bannir du palais ces lenteurs affectées et >> ces détours presque infinis que l'avarice a in>> ventés afin de profiter en même temps des » dépouilles de celui qui perd et de celui qui »gague sa cause. » FLECH. «Ceux dont il désire la dépouille. » (Voyez LA BRUY. tirer.) « Nous ne pensons pas que nous allons les » suivre de près, nous ne pensons qu'à nous revêtir de leurs dépouilles. Nous ne pensons >> pas au peu de temps qu'ils en ont joui; nous » ne pensons qu'au plaisir qu'ils ont eu de » les posséder; ainsi le fils se revêt des dé» pouilles du père. Avant onï dire qu'il trou» veroit dans ce tempie des trésors immenses et » les dépouilles saintes des peuples. L'homme » chargé d'un bien mal acquis et peut-être du »sang et de la dépouille des peuples. Ils » étalent sans pudeur dans la magnificence de leurs palais les dépouilles des villes et des pro DICT. DE L'ACAD. DÉPOUILLER, au figuré, òter quelqu'un ce qui lui appartient, ses biens, etc. « Ces tuteurs barbares qui dépouillent eux» mêmes leurs pupilles. Depouiller les peu» ples. Pourvu qu'il parvienne à dépouiller le >> malheureux et à se revêtir de ses dépouilles, >> il ne compte pour rien, etc. >> MASS. « Dépouiller la nation. » (Voyez droit.) VOLTAIRE. DEPOUILLER DE, au figuré. Dépouiller un homme de tout son bien, le dépouiller de sa charge. Depouiller un prince de ses états. L'hiver dépouille les arbres de leurs feuilles. DICT. DE L'ACAD. «La mort nous dépouille de tout. Le rude » hiver des années dernières acheva de la dé» pouiller de ce qui lui restoit de superflu.» Boss. «Je le dépouillerai de son patrimoine. » LA BRUYERE. BOIL. « Il vous a dépouillé de vos héritages. » MASS. Elle s'en va de fleurs dépouiller le rivage. SE DÉPOUILLER, ôter ses habits. Il s'est dépouillé pour se jeter dans l'eau. Il se dit des animaux qui quittent leur peau. Les serpens se dépouillent tous les ans Il se dit aussi des arbres lorsqu'ils perdent leurs feuilles. Les arbres se dépouillent. SE DEPOUILLER, au figuré, céder son bien à quelqu'un. Il s'est dépouillé en faveur de ses enfans. SE DÉPOUILLER DE. DICT. DE L'ACAD. « Vous voulez détruire cette vaine parure, SE DÉPOUILLER DE, au figuré, en parlant des sentimens, des opinions, des passions, etc. Se dépouiller de haine, d'envie. Se dépouiller de toute prévention. DICT. DE L'ACAD. - Boss. « L'ame se dépouille de ce qu'il y a de ter»restre et de trop sensible même dans les affec» tions les plus innocentes. Heureuse de se » dépouiller d'une majesté empruntée. » << Prêt à ramasser toute sa gloire pour s'en » dépouiller par une retraite volontaire. Il se » dépouilla de certains intérêts délicats qui, etc. Se dépouillant de lui-même, il renvoyoit » toute la gloire à celui à qui seul elle appar» tient légitimement. » (Vovez gloire.) FLECH. «Se dépouillant de tout le faste qui environne » la grandeur. » MASS. Con. César se dépouillant du pouvoir souverain. De son amour pour toi ton Dieu s'est dépouillé. RAC. DÉPOUILLER se prend quelquefois dans le même sens. Il a dépouillé tout sentiment d'humanité. Il faut avoir dépouillé toute humanité pour, etc. DICT. DE L'ACAD. « Il dépouille tous ces vains dehors de dou» ceur et d'humanité. Ayant dépouillé avec » le corps terrestre les intérêts et les animosités » de la terre. >> Et ma gloire blessée, Dépouille un vieux respect où, cte. Je tremble qu'Athalie, etc. MASS. COR. RAC. Et d'un respect force ne dépouille les restes. DÉPOUILLÉ, ÉE, participe. BOIL. « Nous l'allons voir dépouillée même de cette » triste décoration, >> Boss. DÉPOURVOIR, v. a., dégarnir de ce qui est nécessaire. Il n'est d'usage qu'au prétérit et à l'infinitif. Il ne faut pas dépourvoir de munitions une place de guerre. Se dépourvoir d'argent. Il s'est dépourvu de tout pour avancer ses enfans. DÉPOURVU, UE, participe. Dépourvu de tout. DICT. DE L'ACAD. «Entrons sous ces toits pauvres et dépourvus, » où la honte, etc. - Ici, sous un toit pauvre MASS. » et dépourvu, la veuve, etc. >> DÉPOURVU, au figuré. Dépourvu de sens, d'esDICT. DE L'ACAD. prit, de raison. Et son feu dépourvu de sens et de lectare. Et sa foible raison de clarté dépourvue. «La dépravation entière d'une ame abîmée » dans le vice. Au milieu de la dépravation » et de la décadence des mœurs publiques. » L'âge ne change rien à la dépravation de son MASS. » cœur.» (Voyez coupable, voir.) DÉPRAVER, v. a., corrompre, pervertir. La lecture des mauvais auteurs lui a dépravé le goût. DÉPRAVÉ, ÉE, participe, gàté, corrompu. Gout dépravé. Folonté dépravée. Jugement dépravé. Moeurs dépravées. Jeunesse dépravée. Siècle dépravé. DICT. DE L'ACAD. « Le rétablissement de la discipline, si hor»riblement dépravée, et dans le clergé, et parmi » le peuple. Sa volonté dépravée. » « Son cœur dépravé. » DÉPRÉCATION, s. f., figure oratoire, par laquelle on souhaite du bien ou du mal à quelqu'un. Il signifie aussi, une prière faite avec soumission pour obtenir le pardon d'une faute. DÉPRÉCIER, v. a., mettre une chose, une personne au-dessous de son prix, en rabaisser la valeur, le mérite. Déprécier le mérite d'autrui. Déprécier un ouvrage, une action. DÉPRÉDATEUR, s. m., qui fait ou qui permet des déprédations. Ce ministre est un grand déprédateur. Il se prend aussi adjectivement. Un ministre déprédateur. DÉPRÉDATION, s. f., vol, ruine, pillage, fait avec dégat. Déprédation dans une maison dans un état. La déprédation des biens d'un pupille. DEPRENDRE, . a., détacher. Il se conjugue comme prendre. Ces deux dogues étoient tellement acharnés l'un contre l'autre, qu'on eut toutes les peines du monde à les déprendre. SE Déprendre, se dégager. Cet oiseau s'étoit pris à la glu, et ne pouvoit s'en déprendre. SE DEPRENDRE, au figuré. Il se déprend diff cilement de ses opinions. DICT. DE L'ACAD. « Voulant sans cesse se fixer dans les créa>>tures, et sans cesse obligé de s'en déprendre. » MASSILLON. DÉPRIS, ISE, participe. DÉPRIMER, v. a., sons de sa valeur. Cet homme a da mérite, et rabaisser, mettre au-descependant vous le deprimez. Les envieux se depriment les uns les autres. DEPRISER, v. a., témoigner qu'on fait peu de cas d'une chose. Dépriser une marchandise. DICT. DE L'ACAD. « N'est-ce pas s'avilir soi-même, que de dé» priser à ce point toute l'humanité. » MASS. DEPUIS, préposition de temps, de lieu et d'ordre. Je vous attendrai depuis cinq heures jusqu'à dix. Je ne l'ai point vu depuis son retour, depuis long-temps, depuis votre dernière DICT. DE L'ACAD. lettre. DEPUIS, préposition de temps. - « En Orient, en Occident, depuis plus de » deux mille aus on ne parle que d'Alexandre. )) - Depuis plusieurs siècles. » siècles. Depuis peu de jours. Depuis tant de »vons promets depuis si long-temps. - Depuis Ce que je » ce bienheureux moment. » fance jusqu'à sa mort. - Depuis son en>> deux ans qu'il servoit le roi, il ne lui avoit Depuis quarante » jamais donné que des conseils, etc. » Boss. «Il est fier depuis son élévation. >> LA BR. « Votre bras depuis si long-temps levé sur » nous. - - Depuis le commencement des siècles. Ce grand spectacle s'offre à nous depuis » l'origine des siecles. » des siecles. -Quelle tradition non interrom- Depuis la naissance » pue de héros chrétiens, depuis le sang d'Abel » jusqu'à nous. Depuis la chute de la nature. D - Depuis les premiers âges de l'église. » MASSILLON. 1.es vents depuis trois mois enchaînés sur nos tètes. Depuis près de six mois éloigné de mon père. Depuis près d'une année, etc.) Depuis trente hivers, il languit, etc. RAC. BOIL. DEPUIS, préposition de lieu. La France s'étend depuis le Rhin jusqu'à l'Océan. DICT. « Depuis le levant jusqu'au couchant. » Boss. Il faut depuis l'Issel, Pour trouver un beau mot courir jusqu'au Tessel. DEPUIS, préposition d'ordre. Je les ai tous vus, depuis le premier jusqu'au dernier. DEPUIS QUE. Depuis que vous étes parti. a Depuis qu'elle fut promise à Jésus-Christ, » elle ne chercha plus qu'à lui plaire. - De» puis que la justice gémit sous un amas de » lois, etc., et qu'on s'est fait un art de se >> ruiner les uns les autres par la chicane, les » rois n'ont pn suffire à cette fonction. »> FLÉCHIER. « Le monde, depuis qu'il est monde, se plaint » qu'il s'ennuie. Nous ne commençons à con»noitre vos ancêtres, que depuis qu'ils ont >> commencé eux-mêmes à connoitre en Jésus>> Christ. >> MASS. Depuis que le seigneur m'a recu dans son temple, D'un semblalle appareil je n'ai point vu d'exemple. RACINE. DÉR DEPUIS, adv. de temps. Je ne l'ai pas vu depuis. Qu'est-il arrivé depuis? DICT. DE L'ACAD. « Il suivit depuis la même règle, etc. » Boss. « Nourri depuis par les maitres de l'erreur. >> FLÉCHIER. « Elle n'en vouloit d'abord qu'aux abus pré» tendus du culte, elle a depuis attaqué le culte » lui-même. >> MASS. VOLT. Et ce même Sénèque, et ce même Burrhus, Qui depuis.... Rome alors estimoit leurs vertus. RAC. Et son fils, jeune encore, ardent, impétueux, Qui depuis.... mais alors il étoit vertueux. Depuis, le ciel en vers fit parler les oracles. BOIL. Dans ce sens, on dit, depuis peu, pour dire, depuis peu de temps; et, depuis quand? pour dire, depuis quel temps. DICT. DE L'ACAD. Et depuis quand, seigneur, tenez-vous ce langage? RACINE. Depuis quand? Répondez. Depuis mille ans entiers. BOILEAU. DEPUIS, avec un nom de personne. Depuis Homère (depuis le temps où Homère a vécu. ) DICT. DE L'ACAD. «Que de choses depuis Varron, que Varron >> a ignorées?». LA BRUY. Et depuis ce Romain, dont l'insolent passage, Sur un pont, en deux jours trompa tous tes efforts, Jamais rien de si grand n'a parn sur tes bords. BOIL. DÉPUTATION, s. f., envoi d'une ou de plusieurs personnes avec commission. Députation solennelle. Députation de six ou sept per DÉPUTER, v. a., envoyer avec commission. Il ne se dit point d'un simple particulier qui envoie, mais d'un corps on d'une personne en autorité. Députer vers le roi. Députer aux états. La province a député un tel pour représenter que, etc. Le roi a député tels et tels pour faire savoir sa volonté. DICT. DE L'ACAD. Anges de Dien, députés à la garde du roi et » à la sienne, combien de fois vous conjura-t>> elle de veiller, etc. »> FLECH. DERACINEMENT, s. m., action par laquelle déraciné. Le déracinement des souches de cette on arrache ce qui est planté; état de ce qui est avenue a coûté beaucoup. Le déracinement de cet arbre prouve la violence du vent. DÉRACINER, v. a., tirer de terre, arracher de terre un arbre, une plante avec ses racines. déracinent quelquefois les arbres. Déraciner un arbre. Les grands vents, les orages « Ce grand Dieu qui se vaute de déraciner par. » son souffle les cèdres dn Liban. » Boss. On dit figurement, déraciner un mal, dire, le guérir entièrement. Il est difficile de depour raciner un mal invétéré. DERACINER, se dit aussi figurément des mauvaises coutumes, des opinions, des mauvaises habitudes. On aura bien de la peine à déraciner cet abus, cette opinion, cette erreur. DÉRAISON, s. f., défaut de raison, manière de penser ou d'agir déraisonnable. Sa conduite et ses propos sont une déraison perpétuelle. Il donne dans un excès de déraison qui, etc. DÉRAISONNABLE, adj. des deux genres: qui ne s'accorde pas avec la raison; contraire à la raison. C'est un homme tout-à-fait déraisonnable. Des conditions, des propositions déraisonnables. DICT. DE L'ACAD. << Souvent contraire aux avis des autres, parce » que souvent ils étoient injustes ou déraisonFLÉCH. »nables.»> DÉRAISONNABLEMENT, adv., sans raison. Je n'ai jamais entendu parler si déraisonnable ment. DERAISONNER, v. 77., tenir des discours dé nués de raison. Il déraisonne sans cesse. DÉRANGEMENT, s. m., désordre, état des choses dérangées. Le dérangement de mes livres est cause que je ne saurois vous donner celui que vous demandez. DERANGEMENT, au figuré. Cet homme est ruiné, il y a un grand dérangement dans ses affaires. Il y a du dérangement dans son esprit. Le dérangement de ses affaires, de sa santé. Le dérangement des saisons. DICT. DE L'ACAD. « Le dérangement universel et continuel des » choses humaines qui, tout naturel et tout » désordonné qu'il semble à nos yeux, est » pourtant l'ouvrage de la main toute-puissante FLÉCH. » de Dieu.» « Elle regarde cet acharnement à un jeu éter» nel comme une espèce de maladie et de déran»gement d'esprit. Cette joie que les hommes >> cherchent en vain dans le dérangement et » dans une agitation éternelle. Le dérange»ment et les extravagances du vice.» (Voyez allier.) MASS. VOLT. « Le dérangement de ses affaires. » DÉRANGER, v. a., ôter de son rang, de sa place. Déranger des papiers, des livres. Déranger des meubles. On dit aussi, déranger une chambre, un cabinet, pour dire, déplacer ce qui est dedans. Vous avez dérangé toute ma chambre. On dit aussi figurément, déranger, pour dire, troubler, brouiller, mettre en désordre. Cet accident, ce procès a dérangé tous mes desseins, toutes mes affaires. DICT. DE L'ACAD. « Si quelqu'un ne survenoit heureusement Ils ne s'embarras» pour déranger le cercle. » sent pas l'un l'autre, ils ne se dérangent pas. » LA BRUYÈRE. « Son amitié ne s'affaiblissoit jamais ni par » le temps, ni par l'absence, et rien ne déran»geoit dans son cœur ce que le mérite y avoit FLECH. » une fois placé. » DÉRANGÉ, ÉE, part. On dit qu'un homme est dérangé dans sa conduite, dans ses affaires, ou absolument, qu'il est dérangé, pour dire, qu'il est déréglé dans sa conduite, que 'ses affaires ne DICT. DE L'ACAD. sont pas en bon état. MASS. « Une fortune dérangée. » DÉRÈGLEMENT, s. m., désordre, conduite opposée aux règles de la morale. Vivre dans le dérèglement. Le déréglement de sa vie. Le dérè glement de ses mœurs. Le dérèglement de son « Dieu le punit par son propre dérèglement. » « Il est difficile qu'ils ne tombent dans les << Elle dissimule ses dérèglemens. Les dérè » glemens d'un peuple obscur, etc. (Voyez en- DÉRÈGLEMENT, se dit aussi de ce qui est hors DÉRÉGLER, v. a., mettre hors de la règle, On dit figurément, qu'un seul homme a tout se Dérégler, se déranger, être hors du cours « Un tempérament délicat qui se dérègle, » MASS. « Ses mœurs se sont déréglées. » DICT. DE L'ACAD. - Un attachement si déréglé. Les esprits les MASS. BOIL. «Les inclinations déréglées qui leur viennent DÉRIDER, au figuré. La joie déride le front, SE DERIDER. Il se porteroit mieux, si de temps en temps il se déridoit le front. Son front ne se déride jamais. (Voyez lecteur.) DÉRISION, s. f., moquerie amère. Tourner quelque chose en dérision. Dire une chose par déDICT. DE L'ACAD. rision. - « Le sujet le plus ordinaire de vos dérisions. Et tout le peuple même, avec dérision, RAC. DÉRIVER, v. n., s'éloigner du bord, rivage. Dès que le bateau eut dérivé. du DERIVER, en termes de marine, s'écarter de Ja route qu'on tient en mer. Les courans avoient fait dériver le vaisseau de dix lieues. Le pilote, pour ne pas donner contre le rocher, fut obligé de laisser dériver le vaisseau. DERIVER, venir de, tirer son origine de. C'est de là que dérivent tous leurs malheurs. De là sont dérivées tant d'erreurs, tant d'hérésies. Il faut remonter à la source d'où dérivent tant de préjugés. DICT. DE L'ACAD. « La source d'où sont dérivés tous les maux. Ils contemplent ensemble à découvert les » lois éternelles d'où les nôtres sont dérivées. » BOSSUET. Il se dit, en terme de grammaire, des mots qui tirent leur origine de quelque autre. Un tel mot dérive de celui-là. Ce mot est dérivé de l'Arabe. D'où faites-vous dériver ce mot? On dit quelquefois, dériver (activement) pour, faire dériver. D'où dérivez-vous ce mot la? Je le dérive du grec. On dit aussi, activement, on a dérivé ces eaux des sources voisines, pour les faire tomber dans ce canal. DÉRIVÉ, subst. On ne s'en sert qu'en terme de grammaire. Le verbe courir a ses dérivés. Amitié est un dérivé d'ami. « On dit curieux dérivé de cure, >> hors d'usage (dans le sens de soin ). » LA BR. qui est DERNIER, ÈRE, adj., qui est après tous les autres, ou après quoi il n'y a plus rien. Il arrive toujours le dernier. Il est le dernier de la elasse. C'est le dernier de sa race. Dans les der niers temps de sa vie. Rendre le dernier soupir. Rendre les derniers devoirs. Le dernier jour du mois. Dire le dernier adieu. Faire un dernier effort. La dernière année de la guerre. DICT. « Jusqu'au dernier moment de sa vie. -Frap» per son dernier comp. Jusqu'aux dernières Elle vien » extrémités des trois royaumes. » dra, cette dernière heure. Ils se dirent un » adien bien triste, quoiqu'ils ne tussent pas « David, le dernier de ses frères, etc. » n'y a pas de moment qui ne puisse être pour » nous le dernier. » MASS. COR. Voir le dernier Romain à son dernier soupir. On dit, l'année dernière, pour dire, l'année « Le rude hiver des dernières années.-Daus sa » dernière maladie. - Les hérésies de ces der»niers siècles. >> Boss. « Ce sermon est encore plus beau que le » dernier. Votre dernier choix. » « Nos dernières défaites. >> guerres. >> O siècles! ô mémoire! LA BRUY. Nos dernières MASS. Conservez à jamais ma dernière victoire. DERNIER, le plus reculé. COR. « Ces événemens passeront daus nos annales » jusqu'à nos derniers neveux. Une vie dont » le souvenir se conservera jusqu'à la dernière » postérité. »> MASS. On dit, mettre la dernière main à quelque chose, pour dire, achever quelque chose de telle manière que l'on n'y touche plus. On a dit, de Brutus et de Cassius, que c'étoient les derniers des Romains, pour dire, que c'étoient les derniers qui avoient combattu pour la liberté de la république romaine. RAC. Ce roi, que l'orient, tout plein de ses exploits, Peut nommer justement le dernier de ses rois. DERNIER, ce qu'il y a d'extrême en chaque genre, soit en bien, soit en mal. Arrivé au dernier degré de le perfection. On l'a traité avec la dernière indignité. DICT. DE L'ACAD. « Vous avez mis le dernier degré de per» fection à tous vos ouvrages. Ce dernier » point de gloire et de réputation. (Voyez point.) MASS. Dans cette acception, on dit, le dernier des hommes, pour dire, le plus vil, le plus indigue des hommes. « Un grand voluptueux est plus à plaindre » que le dernier et le plus vil d'entre le peuple. »_ MASSILLON. C'est à nous de montrer qui nous sommes, « Cette conversion demande, pour ainsi dire, |