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mort, pour cadavre. Ensevelir les corps. Mettre, porter un corps en terre. Enterrer, inhumer un corps. Jeter de l'eau bénite sur le corps. Dire un service sur le corps. Le corps fut porté en tel lieu. Suivre, accompagner le corps. Le corps fut mis en depot en une telle chapelle. Ouvrir un corps. Embaumer un corps. Disséquer un corps. Faire l'anatomie d'un corps. Le corps fut exposé. La résurrection des corps. DICT. DE L'ACAD.

« Les corps des saints sont habités par le » Saint-Esprit jusqu'à la résurrection. Leurs » corps, quoique niorts aux yeux des hommes, » sont plus vivans devant Dien, à cause que » le péché n'y est plus. » (Voyez offrir.)

PASCAL.

« Les restes précieux de leurs corps. » ( Voyez ⚫restes.) MASS.

Je veux qu'on même jour, témoin de leurs deux morts,
En un même tombeau voie enfermer leurs corps.
Allons à nos martyrs donner la sépulture,
Baiser leurs cops sacrés, etc.

Que de corps entassés! que de membres épars!
De son corps tout sanglant le misérable reste.
A ces mots ce héros expiré,

COR.

N'a laissé dans mes bras qu'un corps défiguré. RAC. CORPS-SAINT, Corps d'un saint. On trouva dans cette église plusieurs corps-saints.

CORPS GLORIEUX, se dit de l'état d'un corps qui est dans la gloire céleste. Le corps glorieux est impassible.

CORPS, en parlant du sacrement de l'Eucharistie.

« Une bouche qui consacre le corps adorable » de Jésus-Christ. Le corps de Jésus-Christ >> est enfermé sous l'hostie, et sous la moindre >> partie de l'hostie. »> PASC.

« C'étoit de leurs mains qu'elle recevoit le FLECH. » corps et le sang du fils de Dien. »

CORPS, se dit figurément de la société, de l'union de plusieurs personnes qui vivent sous mèmes lois, mènies coutumes, mêmes regies. Grand, puissant corps. L'état, la république, le royaume est un corps politique. Cette province fut unie au corps de l'état. L'église est un corps inystique, dont Jésus-Christ est le chef, et dont les fidèles sont les membres.

>> mouvemens.

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« Un si grand corps ne subsisteroit pas, sans » un ame qui le gouverne et qui règle tous ses Afin qu'ils pussent former >>uu corps considérable. - Comme ne faisant » tons qu'un même corps et n'agissant que » par un mème esprit. L'église retranche de Vous compo» son corps tous ceux qui, etc. » sez véritablement un corps uni sous un seul >> chef. - On se fait centre et corps soi-même. - Le corps n'est non plus vivant sans le chef, que le chef sans le corps; quiconque se sépare » de l'un ou de l'autre n'est plus du corps. » Voyez dépendre, étre, former, membre, réprouvé.) PASC. «La postérité de Jacob se conserva en corps » d'état. Tout le corps de l'état étoit uni >> contre les méchans.- Pour animer éternelle»ment le corps de l'église. Ces colonies atta>>chées au corps de la république. Le corps de, >> l'empire est désuni. Ils regardoient leur famille comme partie d'un plus grand corps,

» qui est le corps de l'état. » (Voyez mouvoir.) Bossuet.

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«Toute l'Allemague, ce grand et vaste corps composé de tant de peuples et de nations dif »férentes. Qu'est-ce qu'une armée? C'est un » corps animé d'une infinité de passions dif»férentes, qu'un homme habile fait mouvoir » pour la défense de la patrie, ete. » FLECH. L'harmonie du corps politique. Il est >> l'ame de ce vaste corps.» (Voy. former.) Mass. Il se dit plus particulièrement de certaines compagnies particulières dans l'état on dans l'église. Le clergé étoit autrefois le premier corps du royaume. Les différens corps de l'état. Le corps de la magistrature. Il est membre de ce corps. Il est aggrégé au corps, reçu dans le corps. Ils y assisterent en corps. Le corps municipal. DICT. DE L'ACAD.

« L'auteur de cet ouvrage n'est pas de notre » corps. Quel est le dessein du corps entier. -D'une partie de la Sorbonne, et non pas » de tout le corps. » (Voyez responsable, sentiment.) PASC.

>>

«Tout le corps de la justice. Le corps de la » synagogue subsistoit. Ceux dont il forma » le corps du sénat. » (Voyez modérer.) Boss. J'étois de ce grand corps l'ame toute-puissante. RAC. CORPS, se dit aussi d'une armée entière, on d'un certain nombre de gens de guerre. Corps d'armée. Corps considérable. L'armée en corps. L'armée étoit divisée en deux corps, en trois corps. Il commandoit un petit corps, le plus grand corps. Corps détaché, séparé, avancé. Corps de réserve, de bataille, d'infanterie, de cavalerie. Corps de François, d'etrangers. Ce corps étoit composé de.... Corps de deux mille hommes. Corps de troupe. DICT. DE L'ACAD.

« Près de ce corps redoutable que trois L'armée » puissances avoient assemblé. >> romaine divisée en petits corps. Former » des corps de réserve. Ce corps immense et » avide, non-seulement de tout ce qui étoit » nécessaire pour la vie, mais encore etc., >> consumoit tout en peu de temps. Faire re» muer ces grands corps sans confusion. - Ils » traversèrent en corps d'armée tout son ein» pire. » (Voyez tété.) Boss.

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« Ces grands corps sont d'autant plus forts. » et plus agissans, qu'ils reçoivent de plus » près les impressions de leurs mouvemens et » de leur force. » FLECH.

(II) voulut de ce grand corps retrancher la moitié. R. (Du corps des janissaires.)

On le prend quelquefois pour un régiment, pour une troupe quelconque qui forme uné corporation particulière et distincte des autres. Le corps de la gendarmerie, des carabiniers. I! est aimé dans son corps. Les capitaines ont ordre de se rendre, de rester au corps. Fisite de corps.

On dit aussi, le corps du génie, le corps d'artillerie, de l'artillerie, pour signifier, la corporation des ingénieurs, et celle des canonniers, bombardiers, mineurs, sapeurs, etc.

On appelle, vieux corps, les six régimens d'infanterie françoise les plus anciens. Le regiment de Picardie étoit le plus ancien, le premier des vieux corps.

CORPS-DE-GARDE, certain nombre de soldats posés en un lieu pour faire garde. Corps-de-garde avancé. Le corps-de-garde de la porte de la barrière, etc. Poser, mettre un corps-de-garde. L'aLarme est au corps-de-garde. Il surprit, il força, il enleva le corps-de-garde.

Il se dit aussi du lieu où l'on établit les soldats qui composent la garde d'un poste. Son logis servoit de corps-de-garde. Les soldats poserent leurs armes au corps-de-garde.

CORPS, se dit aussi figurément du recueil, de l'assemblage de plusieurs pièces d'un ou de divers auteurs, lesquelles font un ou plusieurs tomes. Corps de droit civil. Corps de droit canon. Le corps des poetes grecs. Le corps des historiens d'Espagne, des historiens d'Allemagne, de l'his toire Bizantine. C'est un beau corps, un grand corps d'histoire. Il faut ramasser toutes ces pièces, et en faire un corps. Le corps de l'histoire de France par Du Chene. DICT. DE L'ACAD.

« C'est ainsi que s'est formé le corps des Ecri>>tures-Saintes. - Pour défendre tout le corps » de sa doctrine. » (Voyez détacher.)

Boss.

CORPS, se dit en parlant de la solidité et de l'épaisseur de certaines choses, qui sont ordinairement un pen minces. Ce parchemin, ce papier n'a pas de corps, n'a pas assez de corps. Une étoffe qui a du corps. Un chapeau qui a du corps. Cette lame d'épée est bien mince, elle n'a point de corps.

Il se dit encore de la consistance des choses liquides qu'on fait cuire et épaissir par le feu ou autrement, comme les sirops, les onguens, les emplâtres. Ce sirop n'est pas assez cuit, il n'a pas assez de corps. Il lui faut donner plus de corps. Cet onguent a trop peu de corps.

Il se dit aussi de la force et de la vigueur de certains vins, de certaines liqueurs. Un vin qui a du corps, qui n'a point de corps, qui n'a guère de corps, qui prend du corps.

On dit proverbialement, l'envie suit la vertu, comme l'ombre suit le corps.

CORPS, dans les devises, est la figure représentée; et on appelle, ame, les paroles qui l'accompagnent. Le corps de cette devise est fort bon, mais l'ame n'en est pas heureuse.

CORPULENCE, s. f., la taille de l'homme considérée par rapport à sa grandeur et à sa grosseur. Grande corpulence. Grosse corpulence. Un homme de cette corpulence mange beaucoup. On dit aussi, un homme de petite corpulence. CORPUSCULE, s. m., terme de physique, petit corps. Les atomes sont des corpuscules. Le mélange, le rencontre de plusieurs corpuscules.

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Boss.

<< Parlons plus correctement. » CORRECTIF, s. m., ce qui a la vertu de tempérer, de corriger. Le sucre est le correctif du citron.

CORRECTIF, au figuré, adoucissement qu'on emploie dans le discours pour faire passer quelque proposition ou quelque expression trop forte. Cette proposition est trop hardie, elle a besoin de quelque correctif. Les correctifs dout on se sert ordinairement sont : pour ainsi dire, si j'ose parler ainsi, s'il m'est permis d'user de ce terme, de cette comparaison, etc.

CORRECTION, s. f., action de corriger. Cela mérite correction. Légère correction. Severe cor

rection. Rude correction.

Il se dit des choses morales et politiques. La correction des défauts. La correction des abus. Cela a besoin de correction. La correction des mours. La correction des erreurs.

Il se dit aussi des changemens qu'on fait dans les ouvrages de la main ou de l'esprit, pour les perfectionner. Cette pièce a besoin de correctionIl y a des choses qui demandent correction. Fotre correction n'est pas bonne. La correction d'un tel critique sur un tel passage de Pline, d'Aristote, elc. Il veut qu'on lise ce passage d'une autre sorte, et je trouve sa correction bonne. Cette copie étoit pleine de fautes, il a fallu y faire de grandes corrections. DICT. DE L'ACAD.

« Un ancien volume de cette severe et reli»gieuse correction. » Boss.

CORRECTION, signifie aussi réprimande et admonition, soit d'un égal envers son égal, soit d'un supérieur envers son inférieur. Correction charitable. Correction fraternelle. Correction paternelle. Douce correction. Sévère correction. Je lui ai fuit une petite correction. Cela mérite correcDICT. DE L'ACAD.

tion.

« La force de ses corrections. » (Voyez désorBoss. dre.)

CORRECTION, châtiment, peine. Il a été longtemps en prison, sa correction a été bien rude, a été trop forte. Le père use de correction envers ses enfans, le maitre envers ses élèves. Il a subi la correction.

Il se prend quelquefois pour le pouvoir et l'autorité de reprendre et de chatier. Les enfans sont sous la correction du père. Je ne suis

pas sous sa correction, DICT. DE L'ACAD. CORRECTION, l'action de se corriger.

« Une mort qui ne laissera pas un long espace à la correction et au repentir.» FLÈCH. CORRECTION, signifie aussi la qualité de ce qui est correct. Cet ouvrage a beaucoup de correction. Correction de style

CORRECT, ECTE, adj., où il n'y a point» de fautes. Il se dit de l'écriture et du langage. Ce livre est fort correct. Une copie correcte. Son langage, son discours, son style est fort correct. Cette phrase n'est pas correcte. Cette édition est la plus correcte.

On dit aussi, qu'un auteur est correct ou peu correct, pour dire, qu'il est exact ou peu exact dans les faits, dans les dates, dans les noms qu'il rapporte, dans son style.

On dit d'un peintre, que son dessin est correct, pour dire, que son dessin est selon toutes les règles.

CORRECTEMENT, adv., sans faute, confor

CORRECTION, pureté de langage. Il parle, il écrit avec une grande correction. Les écrivains françois, depuis Malherbe, ont mis dans leurs ou vrages une grande correction, pour dire, qu'ils ont suivi plus scrupuleusement les regles de la grammaire.

On appelle, en terme de peinture, correction de dessin, l'exacte observation des proportions, et la juste disposition des figures, qui rendent le dessin correct, indépendamment du coloris.

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CORRECTION, figure de rhétorique, par laquelle l'orateur se reprend pour dire quelque chose de plus fort, on même toute autre chose que ce qu'il vient de dire. Je l'aime que dis-je, aimer? je l'idolatre. Sa fortune, que dis-je? sa vertu l'éleva au plus haut degré.

CORRESPONDANCE, s. f., rapport, relation, entre les personnes, entre les choses. Il y a entre eux une parfaite correspondance d'opinions. Il y a dans l'homme et dans plusieurs animaux beaucoup de correspondance entre les organes de la génération et ceux de la voix. DICT. DE L'ACAD.

« Elle (l'éloquence) consiste donc dans une » correspondance qu'on tache d'établir entre » l'esprit et le cœur de ceux à qui l'on parle, » d'un côté ; et de l'autre, les pensées et expres>>sions dont on se sert.-On verra une corres»pondance parfaite entre ces deux choses. >> PASCAL.

CORRESPONDANCE, se dit aussi de la relation que des marchands ont les uns avec les autres pour leur commerce. Ce marchand a correspondance dans toutes les villes de l'Europe. Avoir correspondance. Entretenir correspondance, établir une correspondance dans tous les pays étrangers. Etre en correspondance. Rompre toute correspondance avec quelqu'un.

Il se dit généralement des différentes relations, des différentes liaisons que des personnes ont ensemble. Nous avons eu long-temps correspondance de lettres. Entretenir correspondance avec des gens de lettres. Avoir des correspondances suspectes.

CORRESPONDANCE, se dit aussi des lettres mèmes. J'ai lu la correspondance de ces deux ministres. J'ai lu la correspondance de cet ambassadeur.

CORRESPONDANT, ANTE, adj., se dit des choses qui se correspondent. Angles correspondans. Lignes correspondantes.

CORRESPONDANT, s. m., négociant ou banquier qui est en correspondance réglée avec un autre négociant ou banquier sur des objets de commerce ou de banque. Bon, fidèle correspondant. Il a des correspondans dans toutes les villes de commerce.

On appelle aussi, correspondant, celui avec qui on est en société dans un commerce réglé de lettres, pour affaires ou pour nouvelles, Jai un bon correspondant dans un tel pays. Un correspondant bien informé.

CORRESPONDRE, v. n., répondre de sa part, c'est-à-dire, par ses sentimens, par ses actions. Correspondre à l'affection de quelqu'un. Cet enfant ne correspond pas aux bonnes intentions de ses parens. On se sert plus souvent du mot répondre.

CORRESPONDRE, se dit aussi des choses qui symétrisent ensemble. Ces deux pavillons se correspondent. Ce pavillon correspond à l'autre. CORRIGER, . a., ôter un défaut, des défauts. Il n'a qu'un défaut, mais il sera dicile de l'en corriger. DICT. DE L'ACAD.

<< Instruire et corriger les hommes. » PASC

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«Corriger les abus.- Corriger les mœurs. » (Voyez vénin, vice, défaut.)

Chacon a débité ses maximes frivoles,
Corrigé la police, et réformé l'état.

MASS.

BOIL.

CORRIGER, en parlant des ouvrages de l'esprit ou de la main. Il m'a envoyé son poëme pour le corriger. Il a revu et corrigé son livre. Corriger un plan, un dessin, des vers, une pièce de mu-. sique. Cette copie qu'il avoit transcrite étoit pleine de fautes, je l'ai corrigée sur l'original. Les modernes ont corrigé les anciens en plusieurs choses. Il a corrige les épreuves d'un tel livre. Corriger les fautes, les défauts d'un ouvrage.

DICT. DE L'ACAD.

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CORRICER, chatier, punir. Un père doit corriger ses enfans. DICT, DE L'ACAD.

« Ceux qu'il reprend et qu'il corrige. » MASS. CORRIGER, tempérer. En ce sens, il se dit des alimens, des humeurs et des drogues. Il faut corriger la crudité de l'eau avec un peu de vin. L'acide du citron se corrige par le sucre. Corriger Pacrimonie de la bile. Pour corriger les humeurs viciées.

SE CORRIGER, v. pron. Il s'est corrigé de ce défaut. DICT. DE L'ACAD.

« Il n'est pas obligé de se corriger.- Corrigez» vous de cela. On se corrige quelquefois mieux par la vue du mal, que par l'exemple » du bien. >> PASC.

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« L'empereur se corrigea par ses avis. »

« Elle se corrigenit. »

BOSSUET.

FLECH.

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CORRIGÉ, ÉE, participe: désabusé, détrompé. Quel siecle fut jamais plus corrigé là dessus » que le nôtre ? »

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MASS.

(Voyez d'autres acceptious ci-dessus.) CORRIGIBLE, adj. des deux genres. Il ne s'emploie qu'avec la négation. Cet homme n'est pas corrigible. Il se dit ordinairement des mœurs. CORROMPRE, v. a. (il se conjugue comme rompre), gater, altérer, changer en mai. La grande chaleur corrompt la viande. La fièvre corrompt la masse du sang. C'est ce qui avoit corrompu l'air.

CORROMPRE, au figuré, dans les choses morales, changer d'un bon état en un mauvais. Corrompre les mœurs d'un jeune homme. Les mauvaises compagnies corrompent l'esprit des jeunes gens, corrompent les jeunes gens. Il se construit avec un nom de personne ou un nom de chose. DICT, DE L'ACAD.

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PASC.

« Corrompre les mœurs. » «Les sentimens d'orgueil qui corrompent » d'autant plus les ames, que, etc. (Voy. sang.) -Vos yeux vous souillent et vous corromLa douceur de » pent. Voyez intégrité.) » vaincre et de dominer corrompit bientôt dans >> les Romains ce que l'équité naturelle leur Les colonies grec>> avoit donné de droiture. »ques, que la mollesse de l'Asie avoit corromBoss. » pues. »

«La flatterie corrompt les rois.- La corrup» tion est si générale, qu'être corrompu et cor» rompre les autres, c'est la fonction mutuelle » des hommes. - L'affectation, là hauteur, » présomption, corrompent leurs plus beaux senFLÉCH. >> timens. >>

<< Leur exemple corrompt tous ceux que leur Nous les avons cor>> autorité leur soumet. Les richesses » rompus par nos exemples. Tant de haines et d'ani> nous corrompent.

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>> mosités qui nous avoient corrompu le cœur à >> notre insçu. » (Voyez innocence poésie, plaie, présage, probité, vertu, vue.) MASSILLON.

Hélas! ils ont des rois corrompu le plus sage. (Voyez pureté.)

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RAC.

Et pour vous detromper de la pensée étrange
Que l'hymen aujourd'hui la corrompe ou la change.
BOILEAU.

Il se l'ame.

it aussi des qualités de l'esprit ou de

« 0 a corrompu votre sens commun. » PASC. (Voyez jugement.)

On dit aussi, raison corrompue par les vices, par les préjugés, par la superstition. DICT. DE L'ACAD. « Réformer ma raison corrompue. » CORROMPRE, séduire, débaucher. Corrompre DICT. DE L'ACAD. une fille, une femme.

PASC.

« Crispe, accusé par sa maratre d'avoir voulu la » corrompre.-Il fut tué par un des siens, dont » il avoit voulu corrompre la femme. » Boss.

CORROMPRE, engager quelqu'un, par argent on par quelque autre moyen, à agir contre sa

ces

conscience, contre son devoir, etc. Corrompre un juge, un témoin, un garde. Corrompre par argent, par faveur: Ce juge, ces témoins gardes se sont laissé corrompre. Dicт. de l'Acad. << Se laisser corrompre par un vil intérêt. » MASSILON. CORROMPRE en parlant d'un passage, d'un texte qu'on altère, d'une loi, etc. Il a corrompu ce passage. Le texte est corrompu en cet endroit. DICT. DE L'ACAD.

« Corrompre la loi du Seigneur. » (Voyez exPASC. pression.) a Ils corrompoient la loi du Seigneur par leurs » interprétations. Nulle hérésie ne corrompit » le christianisme. »

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SE CORROMPRE, en parlant du langage. La langue latine commença à se corrompre peu de temps après Auguste. DICT. DE L'ACAD.

CORROMPU, UE, participe.

« L'air corrompu par la puanteur des corps. » MASSILLON. CORROMPU, en parlant des mœurs. Hommes corrompus. Nation corrompue par la mollesse. Mœurs corrompues. DICT. DE L'ACAD.

« Une société si corrompue, qu'elle excuse les » plus grands crimes -Ce qu'il y a de corrompu » dans les maximes de vos casuistes. · » morale corrompue. »

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» corrompu par les flatteries de ses courtisans. Ses troupes corrompues par le luxe. — Ce » qu'il y a de corrompu dans le cœur de l'hom» me.» (Voyez sang.) Boss.

« Un siècle aussi corrompu que le nôtre.» Corrompu par les louanges. » FLECH.

« Les mœurs corrompues dans leur source. >> Nous nous trouvons corrompus avant d'avoir >> pu connoitre ce que nous sommes. » MASS. CORROMP, en parlant de la corruption qui vient du péché originel.

« Tout l'univers apprend à l'homme qu'il est

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» de la nature corrompue. » On dit un passage corrompu; le texte est

corrompu.

On dit, que l'italien, l'espagnol et le francois sont du latin corrompu, pour dire, que ces langues sont formées du latin, qu'on a altéré, changé.

CORROSIF, IVE, adj., qui ronge. L'arsenic est corrosif. Humeur corrosive.

CORROSIF, subst. Un puissant corrosif. Employer les corrosifs.

CORROSION, s. f., action ou effet de ce qui est corrosif. La corrosion de l'estomac est un indice de poison. Ce poison fit une grande corrosion.

CORRUPTEUR, TRICE, subst., celui ou celle qui corrompt l'esprit, les mœurs, le goût. Les corrupteurs des témoins sont encore plus coupables que les faux témoins mêmes. Cette femme est une dangereuse corruptrice de la jeunesse. DICT. DE L'ACAD.

« Ces corrupteurs des mœurs publiques. » Jésus-Christ est le médecin des ames, et vous MASS. >> en êtes le corrupteur. »

Falloit-il dans l'exil chercher des corrupteurs ? RAC. CORRUPTIBILITÉ, s. f., qualité par laquelle un corps physique est sujet à corruption. La corruptibilité est attachée à tous les corps.

CORRUPTIBLE, adj. des deux genres: sujet à corruption. Il n'y a rien sous le ciel qui ne soit corruptible. Les corps les plus humides sont les DICT. DE L'ACAD. plus corruptibles. « Une matière corruptible.- Un corps corrup »tible.» (Voyez incorruptible.)

Boss.

CORRUPTIBLE, au figure, qui peut se laisser corrompre pour faire quelque chose contre son devoir. C'est un homme qui n'est corruptible ni par or ni par argent.

CORRUPTION, s. f., altération dans les qualités principales, dans la substance d'une chose. La corruption du sang, des humeurs. La corruption de l'air. Il y a des terres où les corps se conservent long-temps sans corruption.

DICT. DE L'ACAD. « La corruption se répandit d'abord sur le » peuple. >>

FLÉCH.

CORRUPTION, au figuré, dépravation dans les mœurs, et principalement celle qui regarde Ia justice, la fidélité, la pudicité. La corrup tion des mœurs. La corruption du siècle. La corruption de la jeunesse. La corruption du cœur de DICT. DE L'ACAD. L'homme.

« La corruption des mœurs que vos maximes >> apportent. Une corruption publique.-Retirer les hommes de la corruption et de, etc. » (Voyez cours, état, établir, instruire, sentir.) PASCAL.

« La corruption du siècle. La corruption des particuliers. La corruption étoit trop uniBoss. » verselle. » (Voyez épuré, principe.) « Tant de corruption dans les mœurs.» (Voyez FLÉCH. sauver.) « La corruption et le relâchement de ces der»niers temps. · Guérir la corruption des peu»ples. Au milieu d'une corruption si univer» selle. Pour flatter la corruption de votre Coupables de la corruption de leur

≫ cœur.

-

» siècle. (Voyez coupable.) — Plus on étoit né » avec de grandes qualités, plus la corruption >> est profonde et désespérée. » (Voyez culte, levain, livrer, ouvrage, puiser, répondre, retirer.) MASSILLON.

CORRUPTION, en parlant de celle dont le péché originel est la source.

a Le véritable état de la nature depuis sa » corruption.-L'homme, depuis sa corruption, » porte un fonds de concupiscence, etc. >> PASCAL.

« La corruption profonde de notre mature. »

BOSSUET.

CORRUPTION, en parlant de ceux que l'on corrompt par argent ou par d'autres moyens, pour les faire agir contre leur devoir.

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«Ne partons pas des corruptions qu'on a honte Les brigues et la corrup » de se reprocher. » tion pouvoient tout dans Rome. » « Celui-là emploie l'autorité, et quelquefois » même l'amitié, corruption d'autant plus danIl voulut » gerense, qu'elle est plus douce. FLÉCH.

>> empêcher cette corruption. »
CORRUPTION, changement vicieux dans le pas-
sage d'un livre, dans un texte. Il y a corruption
dans ce texte-là.

CORRUPTION, putréfaction, pourriture. On a cru long-temps que les vers s'engendroient de corruption.

Il se dit aussi, dans le didactique, de l'altération qui arrive dans un corps physique, et qui est la génération et la production d'un autre. Quelques philosophes ont dit que la corruption d'une chose est la génération d'une autre.

On dit, qu'un mot se dit par corruption, pour beau précher à qui n'a cœur de bien faire, cœur c'est-à-dire, dire, qu'il a été altéré. Dans cette phrase, « se dit, par corruption, pour cure, envie.

CORSAIRE, s. m., celui qui commande un vaisseau armé en course, et qui a une commission de quelque puissance. Un corsaire de SaintMalo. Il se prend aussi dans le sens de pirate. Les corsaires d'Alger. Il tomba entre les mains des corsaires.

On appelle aussi, le vaissean monté par un corsaire, un vaisseau corsaire, ou simplement, un corsaire.

CORTÉGE, s. m., suite de personnes qui accompagnent un grand seigneur, un ambassadeur, dans des fonctions publiques, et dans les cérémonies, pour lui faire honneur. Grand corlege, Nombreux cortége. Cortége de carrosses. Jamais ambassadeur n'eut un plus beau cortége. Etre du cortège. Grossir le cortége. Paire cortège. Aller en cortège. Inviter au cortège. Couper le cortége. Traverser le cortège.

CORYBANTE, s. m., nom qu'on donnoit aux prètres de Cybele, qui dansoient au son des flûtes et des tambours.

CORYPHÉE, s. m., terme emprunté du grec, et qui signifie celui qui étoit à la tête des chœurs dans les pièces de théâtre.

Il se dit aussi, figurément, de celui qui se distingue le plus dans une secte, dans une profession. Epictete a été dans son siècle le coryphée des Stoïciens. Pétrarque étoit le coryphée des poëtes de son temps.

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