Page images
PDF
EPUB
[blocks in formation]

Pour quoi donc ces chagrins où son ame est plongée. Quel chagrin me dévore ?

Son chagrin inquiet l'arrache de son lit.

Le roi d'un noir chagrin paroit enveloppé.
Un songe,

Entretient dans mon cœur un chagrin qui le ronge. R. (Voyez ensevelir, évanouir.)

Le chagrin monté en groupe et galope avec lui.
Oui, Lamoignon, je fuis les chagrins de la ville.
En tous lieux les chagrins m'attendent au passage. B.
(Voyez baptiser.)

CHAGRIN, Colère, dépit. La moindre contradiction excite son chagrin.

« Elle souffroit les incommodités et les mala» dies sans chagrin. - Quand Dieu permet à » l'esprit de séduction de répandre partout un chagrin superbe, etc. »>

Boss.

« Quelque marque de chagrin ou d'impa

>>tience. >>>

FLECH.

« Un privilége qui excuse leurs chagrins biMASS.

» Zaries. >>>

[blocks in formation]

CHAGRINER, v. a., attrister, rendre chagrin. Sa maladie le chagrine. Quel plaisir avez-vous à le chagriner. Il se chagrine de tout. DICT.

Phèdre ici vous chagrine, et blesse votre vue. RAC. CHAINE, s. f., espèce de lien composé d'anneaux entrelacés les uns dans les autres. Chaine de fer. Chaine d'argent. La chaine du port. Tenir un chien à la chaine. Mettre à la chaine. DICT. DE L'ACAD.

« Leur faire trouver la pesanteur de leurs pé» chés plus rude que celle de leurs chaines. Désespérant d'échapper au glaive ou aux » chaines des infidèles. » FLÉCH.

[ocr errors]

« Elle seule ( la vérité) illustre les chaines de » ceux qui souffrent pour elle. » MASS.

Un captif insolent d'avoir brisé sa chaine. Coa. CHAINE, au figuré.

«Des lions toujours prêts à rompre leurs » chaines, » Boss.

«Par quelle invisible chaine entraînoit-il » ainsi les volontés ? FLECH.

[blocks in formation]
[blocks in formation]

Pour mieux assurer la honte de leurs fers; Tous vouloient à leur chaine attacher l'univers. Cor. Hippolyte rendra ma chaîne plus légère. RAC.

On dit, une chaîne de montagnes, pour dire, une suite de montagnes; et une chaine d'étangs, de plusieurs étangs qui communiquent l'un à l'autre, et se suivent.

On dit, figurément, la chaîne des idées, pour, la suite des idées. La chaine de mes idées est rompue.

On dit, dans le même sens, cela forme une chaine d'occupations où il n'y a pas un moment de perdu.

CHAIR, s. f., substance molle et sanguine qui est entre la peau et les os de l'animal. Chair vive. Chair morte. Chair ferme. On guérit aisément les blessures qui ne sont que dans les chairs, Sa plaie va bien, les chairs commencent à revenir.

« Un homme pale et livide qui n'a pas sur >> soi dix onces de chair. (Voyez masse.) LA BR. Chaque coup sur la chair laisse une meurtrissure. B. CHAIR, en termes de l'Écriture sainte, signifie l'humanité, la nature humaine, un corps

CHA

humain; et, dans ce sens, on dit : Le verbe s'est fait chair. La résurrection de la chair. DICT. DE L'ACAD.

« Être sorti d'Abraham selon la chair. » BOSSUET.

[ocr errors]

« Vous nous défendez dans vos écritures de > nous faire un bras de chair. -Des guerres dont >> on attribue le succès à la force ou à la prudence - Le vit-on rebuter un pauvre, » de la chair. » et mépriser sa propre chair, comme parle le » prophete. Dieu brise le bras de chair qui FLECH. >> les appuyoit. >> «La noblesse du chrétien n'est pas dans le » sang qu'il tire de ses ancêtres, mais dans la » gloire qu'il hérite de J. C.; la chair qui le fait >> naitre ne sert à rien, mais l'esprit selon lequel >> nous renaissons sert à tout. Ce n'est pas un Ils n'ont >> bras de chuir qui l'a conservée. » pour ressource qu'un bras de chair et de sang. » (Voyez bras. ). Tous ces appuis de chair » s'écroulent. L'héritage qu'il a reçu de ses >> pères selon la chair; mais vous, grand Dieu, MASS. » qui êtes son père selon la foi. »

CHAIR, signifie encore, dans le langage de l'Écriture, l'homme terrestre et animal, opposé à l'homme spirituel éclairé par la foi. Ecouter la chair et le sang.

Il se dit en général de l'homme grossier et

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

« Qu'est-ce que l'honneur de l'épiscopat, » l'on s'en tient à ce que la chair et le sang nous révèlent là dessus. - Ces hommes de chair et >> de sang ont raison de refuser l'honneur que la - Dans la félicité << religion fait à leur nature. Ces pensées de chair >> des sens et de la chair. >> et de sang qui, etc., offusquent sa raison. Quel Dieu de chair et de sang nous formonsMASS.

>>

-

> nous. >>

Si la chair et le sang, se troublant aujourd'hui,
Ont trop part aux pleurs que je répands pour lui.

de

RACINE.

[merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

chair sont les ennemis de notre salut. Mortifier så chair. Macérer sa chair. L'aiguillon de la chair. La chair se révolte contre l'esprit. L'esprit est prompt et la chair est foible. Les foiblesses, les infirmités de la chair; en ce sens, on appelle le péché d'impureté, le péché de la chair. DICT. DE L'ACAD.

« Après avoir renoncé au monde, et à la chair, PASC. » et au diable. »

<< Le crucifiement continuel de sa chair.>> Ceux qui se sanctifient par le débris de leur FLECH. » propre chair. »

« Obligé de mortifier sa chair, de la sou» mettre. L'esprit, les désirs de la chair. » MASSILLON.

Honteux attachemens de la chair et du monde. COR. CHAIR, considérée comme aliment, se dit quelquefois aussi bien des poissons que des animaux terrestres et des oiseaux; et c'est dans cette acception qu'on dit qu'un brochet a la chair ferme ou molle. Il se dit aussi des fruits: la chair de la péche, la chair du melon. Il se dit plus souvent des animaux terrestres et des oiseaux. Chair de boeuf. Chair de mouton. Chair rotie. Chair bouillie. Chair dure. Chair tendre. Chair grasse. Chair maigre. Chair salée. Chair fraichs. On appelle chair blanche, la chair des chapons des poulardes, des dindons, etc., et chair noire, celle des lièvres, des bécasses, etc.

« Il fallut donner aux hommes une nourri>>ture plus substantielle dans la chair des aniBoss.

>> maux. >>

2

« Il ouvre cette prune, vous en donne une » moitié et prend l'autre quelle chair! dit-il. » LA BRUYÈRE.

:

J'aime à voir aux lapins cette chair blanche et molle. BOILEAU.

On appelle couleur de chair, certaine couleur rouge-pale qui approche de la couleur de la chair de l'homme. (Voyez masse. e.)

éle

CHAIRE, s. f., espèce de tribune un peu vée et én saillie, surmontée d'une sorte de dais ou baldaquin pour abattre la voix, d'où un predicateur annonce la parole de Dieu. On appelle aussi chaire, une autre espèce de trbune plus simple où le professeur donne des leçons publiques. Des que le prédicateur fut en chaire. Le professeur étant en chaire. Monter en chaire. Descendre de chaire. On appelle la chaire où l'on prêche, la chaire de vérité; et l'on appelle l'éloquence de la chaire, l'éloquence qui convient à la prédication. On dit d'un homme qui a le talent de prècher, qu'il a le talent de la chaire ; on dit aussi, que l'on a interdit la chaire à un prédicateur, pour dire, qu'on lui a défendu de, DICT. DE L'ACAD. prècher. « Décrier en pleine chaire les personnes de Il monta le lendemain en » qualité qui, etc. -On les a décriés et noirchaire pour, etc. >> cis dans les chaires et dans les livres. » PASC. « Je fais entendre une voix que le chaires ne >> connoissent plus. Des pensées plus dignes de » de cette chaire.- Dans les chaires les plus il>> lustres de la France et des Pays-Bas. (Voyez » apporter.) Des pretres que Louis puisse >> choisir pour remplir nos chaires etc. »

[ocr errors][merged small][ocr errors][merged small]
[blocks in formation]

« Assis dans la chaire de Jésus-Christ et des » apôtres. Les évêques à qui ils avoient laissé » leur chaire et la conduite des peuples. - Des » évêques qui ont anéanti eux-mêmes l'autoBoss. »rité de leur chaire.»

«Maitres dans l'éloquence de la chaire. -La Loué » morale de la chaire. ( Voyez morale.) LA BRUY. » dans la chaire de la vérité. »

[ocr errors]

(Voyez éloquence, glisser, semer.) «La chaire elle-même rougit de ce comique >> indécent ou de ces ornemens bizarres et pom>> peux dont elle s'étoit jusque là parée, et subs>>titua l'instruction à une pompe vaine et dé» placée, etc. (Voyez substituer.)-La peinture » que la chaire fait de nos vices.-La dignité de » la chaire chrétienne.-La chaire chrétienne'in» vective d'ordinaire contre les grandeuts. » Voyez destiner, disputer, parler, publier.) MASSILLON.

Vous, malheureux, assis dans la chaire empestée. RAC. Que Lucifer assis dans la chaire infernale. Le plus grand orateur dont la chaire se vante. BOIL. On appelle encore chaire, le siége qu'un évêque a dans son église cathédrale au haut du chœur, et qui est un fauteuil. L'évéque étant dans sa chaire donne sa bénédiction au peuple.

CHAIRE, se dit figurément du siége apostolique. La chaire apostolique. Le pape est assis dans la chaire de saint Pierre. DICT. DE L'ACAD.

« Une chaire si éminente, à qui Jésus-Christ a >> tant donné, ne veut pas être flattée par les >> hommes, mais honorée selon la règle avec » une soumision profonde; elle est faite pour >> attirer tout l'univers à son unité, et y rappeler » à la fin tous les hérétiques. La chaire de

l'unité. >>>

Boss.

CHAIRE, se dit encore figurément de la charge d'un professeur public. Les chaires des professeurs royaux. Chaire de droit, de philosophie, de mathématiques. Chaire d'Hébreu., Chaire d'éloquence. Chaire du college royal. Étre nommé à

une chaire.

On dit, mettre une chaire de professeur au concours, pour dire, la donner à celui qui sera jugé le plus digne, le plus habile.

On appeloit à Rome, chaire curule, une chaise d'ivoire sur laquelle siégeoient les principaux magistrats de la république.

CHALDAIQUE, adj. des deux genres, qui appartient aux Chaldéens, ancien peuple de Babylone.

On dit la langue chaldaïque ou le chaldeen, pour signifier la langue de ces peuples qui est connue des savans.

CHALEUR, s. f., qualité de ce qui est chaud. Chaleur naturelle. Chaleur étrangère. Chaleur excessive, insupportable, tempérée. Differens degrés

de chaleur. La chaleur du feu. La chaleur da soleil. Les chaleurs de l'été. Durant les grandes chaleurs. Chaleur étouffante. La chaleur de la fièvre. Cela éteint la chaleur naturelle. Temperer

la chaleur.

DICT. DE L'ACAD.

« Le feu en soi, et indépendamment de toute » sensation n'a aucune chaleur. - Pendant les » chaleurs de la canicule. » LA BRUY.

« Ceux qui portent le poids de la chaleur et du » jour. Le soleil répand partout sa chaleur et >> sa lumière. » MASS.

Il leur dispense avec mesure, etc.,

Et la chaleur des jours et la fraicheur des nuits. (Dieu )

Conserva dans son cœur la chaleur presque éteintes R. (Voyez douleur.)

CHALEUR, au figuré.

« La chaleur de la jeunesse. -Couservant tou » jours, dans les chaleurs et dans les vivacités de >> son esprit, la bonté et la tendresse même de

» son cœur. »

FLECH.

[blocks in formation]

CHA

[blocks in formation]

meuble de passemens, de dentelles, de galons,

de bandes de velours. Chamarrer une casaque. Chamarrer un habit. Chamarrer un meuble de L'ACAD. gulons d'or.

DICT. DE L

Il voit de toutes parts des hommes bigarrés, Les uns gris, les uns noirs, les autres chamarrés. B. CHAMBELLAN, s. m. On appelle ainsi chez quelques princes les gentilshommes qui les servent dans la chambre, en l'absence du premier gentilhomme de la chambre. Chez le roi, on appelle grand chambellan, le premier officier de la chambre du roi, et qui le sert préférablement aux premiers gentilshommes. Quand le roi tient son lit de justice, le grand chambellan est à ses pieds.

CHAMBRE, s.f. Il se dit de la plupart des pièces d'une maison, et principalement de celle où l'on couche. Chambre parquetée, lambrissée, boisée. Chambre haute. Chambre basse. Chambre meublée. On dit, garder la chambre, pour dire, être indisposé de manière à ne pouvoir sortir de la chambre. DICT. DE L'ACAD,

(Voyez nuptial.)

Faites-le retirer dans la chambre prochaine.

Et seule dans ma chambre enfermant mes regrets. C.
RAC.
De princes égorgés la chambre étoit remplie.
B.

Je le suis en tremblant dans une chambre haute.

LA CHAMBRE, prise absolument, signifie la chambre du roi. Premier gentilhomme de la chambre. Musique de la chambre.

LA CHAMBRE, signifie aussi les officiers de la chambre du roi. La chambre est entrée. Avoir les entrées de la chambre, c'est-à-dire, avoir le privilége d'entrer avec les officiers de la chambre.

CHAMEAU, s. m., animal haut de jambes, qui a le cou fort long, la tête petite, les oreilles courtes, et une espece de hosse sur le dos. Chameau d'Arabie. Dans le Levant on se sert beaucoup de chameaux.

CHAMELIER, s. m., celui qui a la conduite des chameaux, et qui a soin de les nourrir.

CHAMOIS, s. m., espèce de chevre sauvage qui vit dans les rochers et dairs les montagnes. Chamois male. Chamois femelle. Il se dit ordinairement de la peau de cet animal corroyée et passée à l'huile. Gants de chamois.

CHAMP, s. m., pièce de terre labourable, qui, d'ordinaire, n'est pas fermée de murailles. Champ fertile. Champ stérile. Champ de tant d'arpens. Labourer, cultiver, fumer, semer, moissonner un champ. On dit, en plein champ,

[blocks in formation]

<< Semblables la fleur des champs. » Mass.
(Voyez souiller.)

Ai-je vaincu pour vous dans les champs de Pharsale ?
CORN.

BOIL.

Dans les champs Phrygiens.
Jamais vaisseaux partis des rives du Scamandre,
Aux champs Thessaliens osèrent-ils descendre? RAC.
Le premier aborda les champs de Lavinie.
CHAMPS, se dit aussi de tous les lieux qui ue
sont point dans les villes ou dans les faubourgs.
Maison des champs. Il demeure aux champs.
DICT. DE L'ACAD.

« Logé aux champs et à la ville. » LA BRUY,
« Daus Toisiveté des champs. »

O champs aimés des cieux.
Aux champs ou dans la ville.
CHAMP, au figuré.

MASS.

RAC.

BOIL.

« Si cette vie est le champ fécond dans le>> quel nous devons semer pour la glorieuse im» mortalité, ne devons-nous pas désirer que ce » champ soit ample et spacieux, afin que, etc. >>

BOSSUET.

[blocks in formation]

CHAMP, au figuré, carrière. On lui a donné, on lui a ouvert un beau champ pour acquérir de la gloire. Voilà un beau champ pour étaler son éloquence, son érudition. Le champ de l'honneur. DICT. DE L'ACAD. Le champ de Mars.

«Il apporta le même esprit dans le conseil, » où l'autorité du prince, qu'on y exerce avec » un pouvoir plus absolu, semble ouvrir un Boss. → champ plus libre à la justice. >>

« Tant de champs fameux de nos victoires » sont surpris de servir de théâtre à nos déMASS. >> faites. >>

Aux champs de Mars',

Lâchement d'une femme il suit les étendards.
(Voyez chaque.)

Dans ce champ d'honneur.

(Voyez victoire.)

COR.

Ouvrir un champ plus noble à ce cœur, etc.
Je vous fermois le champ où vous voulez courir ;
Sa mort va vous l'ouvrir.

Ce champ si glorieux, où vous aspirez tous,
Si mon sang ne l'arrose, est stérile pour vous.
L'Inde sembla m'ouvrir un champ digne de moi.
Laissez-vous le champ libre à votre accusatrice. RAC.
Dans ce champ d'honneur où le gain les amène. BOIL.
Notre loi favorable aux plaisirs,

Ouvre un champ sans limite à mes vastes désirs. VOL.
54

[merged small][ocr errors][merged small]

CHAMP DE BATAILLE au singulier, se dit de la place où combattent deux armées. Il est demeuré maitre du champ de bataille. Le champ de bataille lui est demeuré. Il a coaché sur le champ de

bataille.

autres habitations. Maison, lieu champêtre. Mi-
sique champêtre.
DICT. DE L'ACAD.
«Au son d'une flûte champêtre. » LA BRUY.
« La vie champétre. »
MASS.

Et dans mon cabinet, assis au pied des bêtres,
Faire dire aux échos des sottises champêtres. Bor.
Vois-tu dans ces vallons ces esclaves champêtres,
Qui creusent ces rochers, qui vont fendre ces hétres.
VOLTAIRE.

CHAMPION, s. m., celui qui combattoit en champ clos pour sa querelle, ou pour la querelle d'autrui. Brave, vaillant champion. Ceux qui ne pouvoient pas combattre de leurs personnes, comme les vieillards, les estropiés, les ecclésias→ tiques les dames, fournissoient autrefois des champions. Il s'offrit à cette dame pour étre son champion. On dit par extension, champion dans le sens de défenseur. Cet homme est te

DICT. DE L'ACAD. « Les morts qu'il laissoit sur le champ de ba» taille. - Les trophées élevés sur un champ de D bataille.» FLÉCH. « Un misérable champ de bataille qui suffit à » peine pour la sépulture de ceux qui l'ont dis» puté, devient le prix des ruisseaux de sang » dont il demeure à jamais souillé. (Voyez tro-champion des mauvaises causes. Il s'est fait le »phée.) Sur le champ de bataille encore tout » couvert de morts et de mourans. — La terre » est comme un vaste champ de bataille, où l'on » est tous les jours aux prises avec l'ennemi. >> MASSILLON.

Quel champ couvert de morts me condamne au silence.
RACINE

On appeloit, champ clos, un lieu enfermé de barrières, dans lequel, deux ou plusieurs personnes vidoient autrefois leurs différens par les armes, avec la permission du prince ou du magistrat. Se battre en champ clos. Et on disoit, prendre du champ, pour dire, ouvrir le champ libre à des rivaux de gloire, laisser un champ libre pour mieux fournir sa carrière. Il se dit aussi en parlant des tournois. Le tournois se fit en champ clos. On dit néanmoins, le juge du camp, non pas du chump. DICT. DE L'ACAD.

<< Les deux armées semblent avoir voulu se >> renfermer dans des bois et dans des marais, pour décider leur querelle comme deux bra»ves en champ clos. » Boss.

[blocks in formation]

« Ces champs fabuleux que la superstition » avoit imaginés. » MASS.

CHAMP, signifie aussi figurément un fond sur lequel on peint, on grave, ou représente quelque chose. Le champ d'un tableau. Le champ d'une médaille, d'un écusson. Le champ de ce tablean st trop clair. Les armes de France sont trois fleurs de lis en champ d'azur.

DICT. DE L'ACAD. SUR-LE-CHAMP, façon de parler adverbiale: sur l'heure même, sans délai. On larréta surle-champ. Haranguer, parler sur-le-champ c'est-à-dire, parler sans préparation, parler d'abondance. DICT. DE L'ACD.

Je voulois sur-le-champ congédier l'armée. RAC. Je reprends sur-le-champ le papier et la plume. BOIL. CHAMPÊTRÈ, adj. des deux genres: qui appartient aux champs, éloigué des villes et des

champion des anciens. DICT. DE L'ACAD.
Mais les trois champions, pleias de vin et d'audace.
Aussitôt contre Evrard vingt champions s'élancent. B,
Ce terme n'entre pas dans le style noble.
CHANCE, s. f., sorte de jeu de dés. Jouer à
la chance.

CHANCE, se dit figurément des événemens
probables qui naissent d'un ordre de choses. 1/
y a beaucoup de chances possibles. Cette chance
est la plus probable, cette autre est difficile. Cal-
culer les chances. Courir la chance. Se mettre à
couvert de toute chance, c'est-à-dire, de tout
hasard.
DICT. DE L'ACAD.

Que si d'un sort fâcheux la maligne inconstance
Vient par ce coup fatal faire tourner la chance. BOIL.
CHANCELANT, ANTE, adj., qui chancelle.
Je le vis chancelant. Aller d'un pas chancelant.
Démarche chancelante. DICT. DE L'ACAD.

Il faut pourtant passer sur ce pont chancelant. BOIL. On dit au figuré, esprit chancelant, fortune chancelante, pour dire, un esprit irrésolu, une fortune mal assurée.

« Autrement notre foi sera toujours incer-
taine et chancelante. »
PASC.

>> << La discipline souvent chancelante.-L'Égypte,
>> autrefois si sage, marche enivrée, étourdie
Boss.
» et chancelante. »
La religion attaquée et chancelante dans
» l'Allemagne. »
FLÉCH.
(Voyez foi, fortune, hópital, raffermir, sou-
tenir.
FLECH.

*

« Combien de familles de gentilshommes » presque chancelantes, etc. - Le trône chance» lant, affermi. Que d'ames chancelantes re>> tenues dans le désordre? >> MASS. VOLT.

«Des affaires chancelantes. »

COR.

A vos yeux mon courroux chancelant.
J'ai trouvé son courroux chancelant, incertain. RAC.
Ainsi toujours douteux, chancelant et volage. BOIL.
CHANCELER, v. n., être peu ferme sur ses
pieds, sur son assiette, pencher de côté et d'au-
tre, comme si on alloit tomber. 1 chancelle
comme un homme ivre. Il est près de tomber,
il chancelle.
DICT. DE L'ACAD.

On ne voit point mes pas sous l'âge chanceler.
La machine succombe,

Et son corps entr'onvert chancelle, éclate et tombe.

« PreviousContinue »